Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 05 novembre 2014
Sobres et en sourdines
(Mogette Prod –
2014)
Durée
41’43 – 10 Titres
http://www.electricbeans.fr
De l’art de planter une Gibson dans un Marshall, ces quatre
gars-là n’ont pas grand-chose à
apprendre des autres et ils le prouvent avec une rondelle en tous
points explosive, une de celles qui te rentre dans la tronche le matin
et qui y reste toute la journée tellement le contenu est
… comment dire ? Rock ! Oui, c’est bien
ça, Electric Beans fait du rock et ne se demande pas si
c’est plutôt du punk ou plutôt du metal,
l’important n’étant certes pas
là mais bel et bien dans un son qu’Arno aux textes
réalistes et à la voix convaincue, Ludo aux riffs
tranchants, Phil à la basse rondouillarde et Frfr a aux
baguettes agiles mitonnent avec le plus grand soin dans un creuset qui
a servi auparavant à faire du AC/DC, du Motörhead
ou encore du Metallica. Neuf compos en Français et une piste
cachée en fin d’ouvrage, les flageolets
électriques se présentent comme «
Sobres et en sourdine », une appellation d’origine
difficilement contrôlable, ne serait-ce que si l’on
tient compte de la puissance de feu dont le groupe fait preuve
à chaque instant. Plus shouter ou entertainer que
véritablement chanteur, Arno place pourtant la barre
à un niveau difficilement accessible en mettant dans ses
parties vocales des intonations toujours très bien
placées, des sommes de petits détails qui
l’installent quelque part entre Renaud pour
l’humour et le second degré et Bonvoisin pour la
gouaille et l’engagement. Côté guitares,
c’est plus du côté des frangins Young
que l’on regarde, que ce soit en terme de puissance mais
aussi de régularité, et c’est
finalement une rondelle hautement convaincante que nous propose le
band, une tartine concoctée à force de passion
mais aussi d’une expérience lentement mais
surement façonnée sur les planches depuis trois
ans que le quartet donne des concerts de façon
régulière. D’un « What The
Hell » à la fois puissant et hilarant à
un « Chanteur de rock » tellement improbable
qu’on l’adore de suite, on en passe par des titres
carrément irrésistibles comme «
Interdit bancaire », « Faux-Frère
», « Coup d’jus » ou
« Comptine Punk » pour au bout de compte se mettre
d’accord sur une seule conclusion possible : putain,
c’est bon !
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