Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 04 novembre 2014
I see you
(Madfish –
Wagram – 2014)
Durée
62’11 – 12 Titres
http://www.planetgong.co.uk/
Comment ne pas être sous le charme quand on se retrouve face
à ce vieil hippie australien qui semble tout droit sorti
d’un film de Tim Burton ? Daevid Allen est ce que
l’on appelle un guitariste avant-gardiste, un de ces doux
dingues qui ont marqué le rock psyché des
70’s avec une musique qui n’est pas sans faire
penser au Grateful Dead voire même à Frank Zappa
ou encore à Magma. Alors autant dire que si Gong
s’affiche aujourd’hui dans une configuration du
troisième millénaire, sa musique n’en
reste pas moins empreinte des sonorités des sixties et des
élucubration directement rapportées
d’une mode flower power qui pour l’occasion
n’a pas pris une ride. Créé
à Paris en 1969, Gong est le prolongement des groupes
qu’Allen avait créé auparavant, Soft
Machine n’étant pas le moindre, et plus que quatre
décennies après, c’est encore et
toujours avec pour ambition de construire un pont entre la
planète Terre et la planète Gong que ce
génie déjanté nous entraine dans un
nouvel album, toujours aussi fou, toujours aussi inspiré, un
album dans lequel le septuagénaire continue à
manier non seulement la guitare mais aussi le verbe, et avec toujours
autant de talent s’il vous plait. Victime de soucis de
santé, Daevid Allen a été
dernièrement contraint à des annulations de
concerts mais ses fans ne lui en tiendront pas rigueur,
d’autant que la tournée appelée
à supporter la sortie de « I See You »
relevait plus du marathon que de la simple promenade. On se contentera
donc pour l’instant de l’album, ce qui
n’est déjà pas si mal, et
d’un lot nourri de douze perles de culture qui se dispersent
entre le free jazz, le rock expérimental et le prog avec
beaucoup d’ingéniosité. Entre gourou et
shaman, à moins que ce ne soit le contraire, Daevid Allen
nous invite à partager des « Occupy »,
des « Syllabub », des « Zion My T-Shirt
», des « A Brew Of Special Tea » ou
encore des « Shakti Yoni & Dingo Virgin »
tellement insoutenables de génie
créatif qu’une fois encore, on succombe
à l’appel de Gong … Ne dites pas que
vous êtes fan, ça pourrait nuire à
votre réputation, mais ne renoncez surtout pas à
la découverte de « I See You » !
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