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AVIGNON BLUES FESTIVAL 2014 pdf print E-mail
Ecrit par Florence Mf  
jeudi, 30 octobre 2014
 

AVIGNON BLUES FESTIVAL – 17ème EDITION
SALLE DE MONTFAVET – AVIGNON (84)
Du 16 au 18 octobre 2014

http://www.avignonbluesfestival.com
http://www.zacharyrichard.com
http://www.robinmckelle.com
http://www.stevienimmo.com
http://www.thebostonboys.com
http://www.lucky-peterson.com

Retrouvez toutes les photos de Florence Mf PhotoS sur  https://www.facebook.com/FlorenceMFPhotos

Remerciements : Avignon Blues Festival, Sylvie Declas et tous les bénévoles qui nous ont si chaleureusement accueilli et font un boulot incroyable. Grace à eux, ce festival est une superbe réussite.

Le Avignon Blues Festival, c’est la dernière étape de la dynamique route de la Blues Freeway et une date incontournable pour les passionnés. C’est un festival que j’affectionne particulièrement car il reste à taille humaine, l’ambiance y est extrêmement conviviale et les artistes restent accessibles au public. Une fois de plus, la programmation très éclectique de cette édition était à la hauteur des espérances. Du Rhythm’n’blues, de la  Soul, du Blues cajun de Louisiane au Blues-Rock, avec un petit détour vers une Pop-Folk décalée et rafraichissante, tous les ingrédients étaient réunis pour faire passer une excellente soirée au public venu très nombreux pour cette 17ème édition.

Un festival exceptionnellement en deux soirées et cinq concerts cette année … la soirée Gospel du jeudi 16 octobre ayant dû être annulée car The Campbell Brothers, qui devaient en être à l’affiche ont dû renoncer à leur tournée suite à la crise cardiaque de Darick Campbell, survenue le 9 octobre dans l'avion les menant en France … On lui souhaite un prompt rétablissement. A l’affiche de ces deux soirées des artistes de grand talent, chanteurs et musiciens exceptionnels, qui illustrent de belle manière la diversité de l’univers du Blues. Entre tradition et modernité, entre mélange d’énergie et moments de douceurs et de poésie, voilà deux soirées qui nous ont fait passer par un panel d’émotions et de sensations hautes en couleurs.

Vendredi 17 octobre : Au programme de cette 1ere soirée, Zachary Richard, Robin McKelle et Stevie Nimmo Trio et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est gâté. Trois styles, trois personnalités et trois univers musicaux à la fois proches et très différents. Cinq heures de voyage au son d’une musique de très grande qualité.

C’est Zachary Richard, l’un des plus célèbres représentants de la musique Cajun et fervent défenseur de la culture française et de la francophonie qui ouvrira cette soirée et dès les premières notes, on se retrouve à des milliers de kilomètres, au cœur des bayous de Louisiane. L’accent, les sonorités, la magie des textes tout y est et avec le public, la mayonnaise prend immédiatement. La salle est sous le charme de cet immense artiste, homme engagé, poète et militant qui déroule ses textes et ses musiques tantôt avec une énergie communicative, tantôt avec douceur et je dois bien l’avouer, je fonds littéralement en me délectant des chansons que je connais à la virgule près. Oui je suis fan de ce grand monsieur et ce, depuis la première fois où j’ai entendu sa musique sur le sol Canadien où je vivais il y a quelques années. Auteur- compositeur, poète et multi-instrumentiste, l’artiste puise son inspiration dans la riche culture musicale de sa Louisiane natale et cela donne des mélanges cajun, blues et rock parfois surprenants mais toujours très réussit. Le show alternera titres extraits de son 20ème album, « Le fou », et des classiques de ses précédents albums tels que « Le lac Bijou » ou « Jean Batailleur ». L’espace d’une soirée, le temps s’est arrêté, la magie a opéré et nous voilà déjà rendus au dernier morceau. Le public conquis reprends à l’unisson l’incontournable « Travailler c’est trop dur » et fait une ovation à ce poète du Blues et à ses excellents musiciens. Et bien voilà la barre bien haute pour les artistes suivants…

Après un changement de plateau rapide, c’est Robin McKelle qui succède à Zachary. Sourire collé aux lèvres, l’artiste fait son entrée sous les applaudissements du public. Auteur, compositeur, interprète, connue dans un répertoire jazz, la chanteuse nous offre ce soir un répertoire soul et blues et je pense que nombreuses sont les personnes qui tout comme moi, la découvrent dans cet exercice de style. Les débuts sont un peu « mous », sans doute lié à quelques problèmes de son que rencontre Robin. On ne la sent pas vraiment dedans mais très vite, la vapeur va s’inverser et c’est une véritable boule d’énergie et une voix exceptionnelle qui vont laisser place à ce petit moment de flottement.

Ça swingue, ça blues et ça balance du très haut niveau. Le grain de voix est superbe, puissant et joliment éraillé et la belle occupe la scène avec beaucoup de charisme. Elle a plaisir à être là et ça se voit. Le jeu de scène avec ses excellents musiciens, Les Flytones, est bien ficelé et efficace, on sent une belle complicité.  Pendant plus d’une heure Robin va nous livrer un show sans failles ponctué de soul énergique, de country et de rhythm’n’blues extrait de son excellent dernier album, encensé par la presse spécialisée, et très imprégné de l’âme des plus grands tel que Janis Joplin, Tina Turner … Les mélodies sont diablement efficaces et le public adhère et en redemande. Un concert exceptionnel et exercice de style réussit pour la belle.

Nouveau changement de plateau et c’est Stevie Nimmo, qui prend possession de la scène pour clôturer cette première soirée. Ce sympathique et chaleureux Ecossais est connu pour le groupe qu’il a formé avec son frère Allan, The Nimmo Brothers, qui a été largement encensé par la critique blues-rock spécialisée. Le trio qu’il a formé tout récemment a largement conquis le public ce soir. Il faut dire que le guitariste qui a plus de vingt ans de carrière délivre un blues généreux et passionné. Du swamp louisianais à un blues-rock énergique, Stevie envoi du lourd et transmet sa passion au public.

L’homme est extrêmement sympathique et souriant et c’est dans un français impeccable qu’il salue le public, il faut dire que le plus Français des Ecossais vit dans notre pays.  La voix gorgée de soul du guitariste est superbe et transmet l'émotion d’un blues tour à tour entrainant ou langoureux. Les morceaux sont bien ficelés et s’enchainent pour le plus grand plaisir du public qui, vu l’heure tardive, est un peu moins nombreux que pour les deux précédents concerts mais reste extrêmement enthousiaste. Ce dernier s’est avancé vers le devant de la scène et l’ambiance est bon enfant, ça chante, ça danse autour de moi et c’est dans cette belle atmosphère de fête et sous une ovation pour le Nimmo Trio que se termine cette première soirée du festival.  

Samedi 18 octobre : Début de cette deuxième et dernière soirée avec The Boston Boys, la belle découverte de ce festival. Initié par le jeune musicien et chanteur, Eric Robertson, ancien étudiant au prestigieux Berkley College of Music de Boston, le groupe a été créé en 2009. Composé également du multi-instrumentiste Duncan Wickel, du bassiste Josh Hari, et du batteur Nicolas Falk, le groupe puise son inspiration de Paul Simon à Ray Charles en passant par les musiques du monde et livrent une nouvelle fusion de la musique américaine qu'ils appellent des « Futures racines », « Future Roots Band ».

C’est leur première prestation en France et le public va leur faire un superbe accueil bien mérité ! Il faut dire que malgré leur jeune âge, les musiciens livrent un show diablement bien organisé et efficace. Un projet très abouti, du très haut niveau tant au niveau des voix que de la musique et dans un style novateur qui mélange rock progressif, rhythm’n’blues, folk, jazz ... C’est vraiment diffèrent de ce qu’on a l’habitude d’entendre et la diversité de leurs inspirations donnent des mélanges originaux, énergiques et très réussis. En trois mots ... Me voilà conquise !! Un groupe à suivre car il va faire parler de lui c’est sûr.

Pour clôturer en beauté cette 17ème édition du Avignon Blues Festival, non moins que le grand Lucky Peterson avec en guests Boney Fields et Philippe Petrucciani. L’artiste qui avait été programmé en 2008 au Avignon Blues Festival va nous offrir ce soir un concert électrisant. Guitariste, organiste et chanteur fantastique Lucky donne une prestation ahurissante et ponctué de notes d’humour et de mimiques comme lui seul a le secret. Showman exceptionnel, il va durant de longues minutes se promener guitare à la main au milieu de la foule qui n’en croit pas ses yeux et ses oreilles.

Du funk au blues en dérivant vers le gospel, Lucky est dans une forme éblouissante et envoie du lourd pour notre plus grand bonheur ! Les morceaux extraits de son nouvel album sont tout simplement magique et l’artiste nous les livre avec une énergie communicative. Ajoutons à cela la prestation grandiose de ses musiciens dont l’incroyable Boney Fields et Philippe Petrucciani, vous avez un concert savamment ficelé et rondement mené ... Un show mémorable qui restera longtemps gravé dans le cœur des Avignonnais !

C’est sur ce grand moment que se termine la 17ème édition du Avignon Blues Festival qui, une fois de plus, à tenu toutes ses promesses, en permettant au public de passer deux superbes soirées ponctuées de magnifiques moments au son d’un blues éclectique et rempli de belles émotions et de découvertes.

Ce rendez-vous désormais incontournable de la Blues Freeway nous promet d’ores et déjà une édition 2015 exceptionnelle avec l’annonce par Michel Laporte, Directeur Artistique du Festival, de la venue d’un Bluesman légendaire, Mr John Mayall, qui clôturera l’édition 2015 du Avignon Blues Festival. Rendez-vous est pris !!

Florence Mf - octobre 2014