Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 21 octobre 2014
Hungry
(Blues Boulevard Records
– 2014)
Durée
55’08 – 13 Titres
http://www.howlinbill.be
Il y a déjà quinze ans que le chanteur et
harmoniciste belge Howlin’ Bill promène sa voix
chaude, son jeu puissant et sa grande dégaine longiligne sur
les routes du blues, au sens le plus large du terme
d’ailleurs car ce monument de la blue note sait
très intelligemment teinter ses riffs d’une pointe
de boogie, de rockabilly ou encore de rock’n’roll
pour le plus grand plaisir d’un public qui lui
réserve à chaque fois un accueil exceptionnel. De
son premier album en 2003 à sa victoire au 1er European
Blues Challenge à Berlin en 2011, Howlin’ Bill a
franchi les étapes l’une après
l’autre en proposant à chacun de ses albums une
sélection de compositions particulièrement
aboutie et en frappant un grand coup avec un album live
enregistré en 2009 à l’Ancienne
Belgique, un ouvrage qui fait encore à ce jour figure de
référence quand on parle de blues au Benelux.
Acclamé sur les plus grands festivals d’Europe, le
groupe revient aujourd’hui avec autour de son leader les
indispensables Little Jimmy aux guitares, Walkin’ Winne
à la basse et Daddy T à la batterie mais avec
également un invité, Patrick Cuyvers, venu poser
ses claviers sur quelques titres, pour nous présenter un
nouvel album qui comme souvent avec Howlin’ Bill bouscule
quelque peu les règles évidentes du blues, mais
toujours dans le bon sens du terme et avec comme objectif de faire
avancer le genre dans une direction à la fois naturelle et
innovante. Le ton est clairement annoncé sur la pochette,
nos amis belges ont une faim de loup et sont bien
décidés à dévorer tout ce
qui leur passera à portée de main avec
« Hungry », une attitude de conquérant
que le groupe réaffirme du début à la
fin d’un ouvrage qui force le respect avec des titres
incroyablement justes et équilibrés comme
« Drink About It », « Highway Of Life
», « You Will Have To Go », «
Rich » ou encore « Walk The Line » sur
lesquels la section rythmique est une pure merveille et où
les dialogues entre guitares et harmonica ne font que donner encore
plus de poids à un chant plein de grain, de relief et de
charme. Ajoutez à toutes ces bonnes choses une pointe
d’orgue Hammond sur « Not My Wife » ou de
Wurlitzer sur « Robbin’ A Bank » et vous
avez à portée de platine un de ces albums qui
vous feront aimer le blues, enfin s’il fallait encore un
argument pour finir de vous convertir définitivement aux
douze mesures … Vite, un concert !
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