Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 09 octobre 2014
Bruit qui court
(Autoproduction
– 2014)
Durée
47’42 – 13 Titres
https://www.facebook.com/BQCbruitquicourt
Après une décennie d’existence, deux
albums et une centaine de concerts qui auront conduit le groupe
à partager les planches avec des formations aussi
différentes que le Ministère des Affaires
Populaires, Loïc Lantoine, Uncommonmenfrommars, Les Malpolis
ou Origines Contrôlées, Bruit Qui Court ne
remballe aucunement son engagement et son esprit libertaire mais change
délibérément son line up, remise les
guitares au clou et les remplace par des claviers pour revenir avec un
nouvel album qui ne ressemble en rien à ce que le combo
toulousain avait fait auparavant, sauf peut-être pour ce qui
est de l’originalité. Pilote de cet ovni au nom
insolite, Nico Lafforgue emmène ses complices dans un
univers fait d’une part de révolution et
d’une autre de hip-hop, le mélange de tout
ça donnant naissance à un rock alternatif assez
bien pensé où se greffent les notes en tous
genres et la voix de Sandra Da Silva mais aussi la basse de Sylvain
Albault et la batterie de Damien Baudru, le groupe signant au passage
l’intégralité des musiques et tous les
textes sauf un, « Charlie », que l’on
doit au révolutionnaire français Charlie Bauer,
ancien complice de Jacques Mesrine disparu en 2011 après un
quart de siècle passé derrière les
barreaux. Les mots percutent, crachent à la face du monde
« Ma haine, ma colère et ma rage », le
tout sur fond de poésie et d’engagement, en
utilisant des mots forts et déterminés qui
prônent une forme d’insoumission et de
liberté d’expression. Bruit Qui Court a
désormais dépassé le cadre de la
simple rumeur et se répand aujourd’hui «
Comme une trainée de poudre » pour
déverser sur le public des titres à la
signification très forte comme « Le produit de mes
erreurs », « Sans jamais vous suivre »,
« Né libre », « Soixante et
onze jours » ou encore « Il suffirait de fermer les
yeux », des pamphlets qui prônent une
révolution par les mots mais incitent quand même
avant toute autre chose à la contestation. Chacun aura le
loisir d’interpréter ce troisième album
des Toulousains à sa façon, il n’en
reste pas moins que le choix des mots est précis et que la
manière de les mettre en musique est habile ce qui ne
gâche rien !
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