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KILLER KOMANSKI pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 03 octobre 2014
 

KILLER KOMANSKI

https://www.facebook.com/pages/Killer-Komanski/120185018044076?fref=ts

La découverte d'un artiste complètement décalé. Humour, dérision, folie douce, Killer Komanski est une sorte d'Ovni dans le paysage de la chanson à texte. Mélangeant les rythmes et les genres, dérogeant aux règles établies, nous l'avons rencontré pour qu'il nous parle de sa musique et de son univers !

Bonjour, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs de zicazic.com ?
Je suis le gourou de la chanson pop rock dépressivo-festive. Comme mes amis Hendrix, Cobain et Lemmy, je suis gaucher. Comme Landru, j’ai un bouc. Je pèse 82 kg pour 1m83 comme pas mal d’hommes. Je me situe bien au chaud, aux Antipodes de Cœur de Pirate et Christophe Mahé.

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ce nom de Killer Komanski ?
Je n’ai pas pu m’appeler Killer Kovalski car ce catcheur polonais a refusé que j’utilise son patronyme. C’est donc en toute logique que j’ai opté pour Killer Komanski, qui est un nom commun en Pologne. Je voulais un nom en deux mots, pour m’éloigner autant que possible des Grégoire et autre Raphaël. Et je voulais avoir Killer pour tromper les gens. Je ne suis pas méchant. Quoique …

Vous décrivez votre musique comme de la "Pop Rock Dépressivo-Festive", c'est quoi tout ça ?
C’est le Ying et le Yang du 21ème Siècle.  J’ai remarqué que les chansons dites « positives » comme « Viva C’est La Vie Qui Va » ou je sais plus quoi de Michel Fugain, et bien ça me fait déprimer sévère. Par contre les chansons tristes comme ont pu faire Reggiani, Brel ou même Renaud me mettent en joie car c’est magnifiquement écrit : ça fait plaisir d’écouter ça. En plus l’émotion de la voix de Reggiani c’est vraiment un truc « supérieur ». La Grande classe ! Bien sûr, ces chansons perdent de leur superbe quand elles sont reprises par des artistes médiocres et opportunistes. Ils mériteraient presque d’être empalés mais il faut vivre avec son temps et comme je l’ai dit plus haut, je ne suis pas méchant. Donc la prison serait suffisante.

Qu'est-ce qui vous a inspiré pour ces premiers morceaux, votre amour du chocolat ? Ou de la dépression ?
Très bonne question. J’ai connu le chocolat. J’ai connu la dépression. Il est intéressant d’observer que le chocolat noir a des vertus d’antidépresseur grâce au magnésium, au sucre et tout simplement à son gout. Cependant, il fait ventre mou et ça peut être source de déprime. C’est un cercle vicieux d’où il est difficile de sortir. A noter que le Galak n’est pas un anti dépresseur alors même que Oum le Dauphin est fort sympathique. Comme quoi tout est compliqué. « Non Au Chocolat » traite plus largement aussi du problème de l’addiction aux psychotropes. L’alcool, la clope mais aussi le café, le thé en sont. Les faux débats des pouvoirs publics sur le statut du cannabis en France est risible.

Plus sérieusement qu'est-ce qui vous inspire pour l'écriture de vos textes ?
Très bonne question aussi ! Je me demande parfois si c’est la drogue ou juste une force supérieure qui m’habite … Mes textes sont généralement écrits en réaction aux agressions extérieures ou ce que je ressens comme tel. J’essaye de prendre du recul par rapport à celles que nous subissons au quotidien. Une fois que j’ai le recul suffisant, que j’ai un angle qui me plaît pour les observer, alors je les traite d’une manière qui m’amuse et qui, je l’espère, amusera également ceux qui auront la bonne idée d’y jeter une oreille. Bénis soient ceux-là !

« Vapeurs des Sens », votre album à venir, sera un concept album ou chaque morceau pourra s'écouter seul ?
« Vapeurs des Sens » n’est pas un concept album en soit. Par contre Killer Komanski l’est. C’est avant tout un personnage avec des choses à dire. La musique est un habillage. J’ai pas envie de dire que tout est pourri ou que l’amour c’est beau. Etre manichéen c’est faire preuve de pauvreté intellectuelle, pour ne pas dire de stupidité. Répéter ce qui a déjà été dit mille fois, c’est juste inutile. Il y a pléthore d’artistes interchangeables qui font ça et ça marche. Tant mieux pour eux mais à l’heure du jugement dernier, ils brûleront en enfer pour avoir été aussi médiocres dans leurs productions. Chacun de mes textes aborde des sujets qui peuvent parler à tout le monde. Je m’amuse à les traiter de façon décalée ou ironique. Cela me plait de faire sourire le public avec des sujets pas forcement gais.

Il y a-t-il une continuité avec votre album précédent, « Le Dogme », ou le nouveau sera t-il totalement différent ?
Il y a une continuité dans les thèmes abordés à savoir les sujets qui m’énervent. Il y a également une continuité dans la variété des styles. Cela m’amuse vraiment de faire un morceau avec une guitare à la AC/DC et des synthés technos comme dans « Non Mais Dis Oh ». Je traite tout ce qui m’exaspère, cela me défoule. Le fait de mélanger les styles m’éclate vraiment. Cela rend difficile l’étiquetage qu’aiment beaucoup faire les « professionnels de la profession ». Un label m’a dit que les textes sont vraiment supers, la musique aussi mais que c’est pas du tout commercial. Une émission de TV m’a dit exactement la même chose. Cela peut paraître antinomique de trouver une production très bonne mais ne pas vouloir la diffuser. Une autre émission m’a contacté pour passer dans leur télé crochet à paillette. Je n’ai clairement rien à y faire donc je préfère rester chez moi et avoir un contrat par ci par là de la part d’organisateurs intéressés par mon univers. C’est là le plus beau compliment qu’on puisse me faire.

Vous devez faire la promo de cet album, vous en dites quoi ?
Il y a une chronique que j’ai bien aimé dans TV Rock Live. Elle disait « Ovni musical dans le paysage de la chanson Française ». C’était cool de lire ça. Maintenant faire la promo de son album soit même c’est difficile. Soit on paraît prétentieux, soit on joue la carte de la fausse modestie donc passons.

Comment se passent les compos ?
Niveau musique, je gratouille le soir ou je joue du clavier. Je m’enregistre avec mon téléphone (qui n’est pas un IPhone) et je garde les idées que je trouve toujours bien le lendemain matin. Niveau texte, il me vient une idée de thème à aborder. Cela peut partir d’une phrase, d’un article lu dans la presse, d’une discussion avec des potes. Une fois que j’ai le thème ou juste une phrase forte, alors je prends une feuille et un stylo et j’écris. Après je vois si l’un des riffs que j’ai sur mon téléphone peut coller. Souvent ça colle pas alors je jette. Mais comme j’écris beaucoup, il reste sur la quantité des choses valables qui me font sourire alors je valide. Une fois que j’ai les accords et les paroles, je fais écouter à mes musiciens et c’est parti. J’ai souvent des idées de ligne de basse et de piano que je leur soumets. Elles sont toujours très simples. J’ai beaucoup de chance d’avoir des musiciens qui aiment vraiment le projet pour s’y investir alors qu’il n’y a peu ou prou pas d’argent. Ils sont bons et ajoutent le groove car je n’en ai pas. Je le cherche le soir tout seul quand je joue dans mon studio mais je ne le trouve pas. Pourtant c’est pas une grande pièce. Bref, je suis mister No Groove !

Quand vous composez, vous pensez « scène » ou pas spécialement ?
Pas du tout. J’adore la scène mais quand  je compose, je pense « chanson ». Une bonne chanson est une bonne chanson, qu’on la chante sur scène ou sous sa douche. Actuellement nous sommes cinq sur scène mais il m’arrive de faire des concerts avec seulement mon pianiste pour m’accompagner ou parfois juste mon bassiste. Chaque formule à son charme. Je compose « Guitare/Voix » donc si le morceau fonctionne ainsi, alors ça passe très bien sur scène.

Y a-t-il un titre dans cet album que vous mettez en avant ? Et si oui, pourquoi celui-là ?
Il y a plusieurs tubes en puissance sur l’album. Dont « Non Mais Dis Oh ». Mais ce n’est pas celui que j’ai mis en avant pour le moment. J’ai mis « Chocolat » qui n’est peut-être pas le plus catchy de l’album, mais j’avais l’idée du clip en même temps que j’ai composé le titre. Je voulais sniffer du Nesquick, j’en avais une énorme envie. Je voulais me shooter au Candy Up et fumer un Ferrero Rocher. Voilà. Donc j’ai fait le clip pour ce morceau. Pas possible de passer en TV parce que j’y fume. Tu peux mettre autant de nanas soumises à quatre pattes, à moitié à poil avec des lascars à deux francs qui se la jouent avec leur voix passée au vocoder/autotune à fond les ballons, il n’y a pas de soucis. Mais si tu fumes, tu es le diable. Peu importe à vrai dire in fine. Avoir son clip sur W9 n’est pas une consécration en soi. Ne serait-ce pas l’inverse d’ailleurs ? En tout cas, j’ai eu la chance d’avoir des jeunes partenaires extrêmement talentueux et désintéressés pour me suivre dans ce délire de clip : Jérôme Piel-Desruisseaux, Thibault Poupaert et leurs équipes. Ils y ont ajouté leur grain de sel et leur professionnalisme pour que le clip ait de la gueule malgré mon cruel manque de budget. Je leur suis très reconnaissant et j’espère qu’on aura l’occasion de rebosser ensemble. 

Y a-t-il un message dans votre musique ?
Dans la musique ? Je n’y ai jamais pensé … Je dirais peut être que je suis la preuve qu’on peut faire quelque chose de valable sans être un virtuose ce qui est très positif comme message : peace ! Peut-être aussi que la musique est vaste, que chaque style musical à de l’intérêt donc il est un peu dommage de ne pas s’ouvrir à tous.

On retrouve pas mal de guests dans vos morceaux et dans la réalisation, comment fait-on pour avoir sur ses compos des gens qui viennent d'autant d'univers musicaux différents, on citera  Damien Badey (Superbus, Melissa Mars, Soan), Eddy Rateni (Beastie Boys) et Pete Maher (U2, Depeche Mode, Katy Perry, Jack White) et aussi Mia Coldheart (Crucified Barbara), Michael Mc Keegan (Therapy?), Bastien Gaisne (Baz Limited) ou bien encore Mr Andy Powell (Wisbone Ash).
Je connais Bastien Gaisne depuis 25 ans. C’est lui qui m’a donné envie de faire de la musique et je suis très heureux qu’il ait fait un solo sur mon album. D’autant plus qu’il est vraiment très réussi ! Vos lecteurs peuvent s’en rendre compte en écoutant « Non Mais Dis Oh ». Il est sur Deezer et tous ces trucs là. Damien Badey, je manageais son groupe quand nous étions jeunes. Il aime bien ce que je fais et on s’entend très bien artistiquement parlant et humainement donc c’est un plaisir que d’avoir bossé avec lui en studio et de l’avoir sur scène. Il est un peu trop beau gosse mais à part ça, il est top. C’est lui qui m’a présenté à Eddy Rateni qui a bien aimé le projet. J’ai eu l’occasion de bosser sur des concerts des Crucified Barbara, Therapy? et Wishbone Ash. Je leur ai demandé si ça les brancherait d’apparaître sur l’album et ils ont dit oui. Franchement, même si le terme est galvaudé, ayant tous les albums de Wishbone Ash, avoir un solo de Andy Powell sur le titre « Mon Heure A Sonné » c’est un honneur. En plus le solo est top.

Et vous, quelles sont vos références musicales ?
J’écoute beaucoup de musique depuis toujours. Dans tous les registres. Mais « mes » artistes de références sont Blue Öyster Cult pour leurs trois premiers albums incroyables, Wishbone Ash dont la production actuelle est éclatante, Big Country et Kate Bush. Quelle nana celle-là ! Franchement incroyable. Voilà, ce sont des artistes qui m’émeuvent particulièrement.

Dernière question n'a rien à voir avec toutes les autres, quel est le dernier album que vous ayez écouté, à l'exception du votre ?
« In The Red » de Crucified Barbara. Il porte bien son nom, elles ne plaisantent pas quand il s’agit d’envoyer la purée !

Merci pour cette interview !

Propos recueillis par Yann Charles