Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 11 septembre 2014 Live at Bloom
(Groove Company
– 2014)
Durée
58’23 – 12 Titres
http://www.francescopiu.com
Il fait partie des valeurs sures du blues transalpin et ce
n’est pas un hasard s’il s’en est
allé en 2010 porter les couleurs de l’Italie
à Memphis lors de l’International Blues Challenge,
Francesco Piu ayant par ailleurs fait les belles heures des plus grands
festivals d’Europe et même d’ailleurs
mais ayant également ouvert pour des pointures comme Charlie
Musselwhite, Johnny Winter, John Mayall ou encore Robben Ford et
partagé la scène avec Eric Bibb, Guy Davis et
autres Watermelon Slim. Habile avec tout ce qui porte des cordes, de la
guitare à la basse en passant par le dobro, le banjo ou
encore le Weissenborn, Francesco n’en est pas moins un
chanteur à la voix riche et chaude et c’est en
compagnie de son complice percussionniste Pablo Leoni qu’il
se charge de conquérir un public de plus en plus nombreux,
un public qui sait apprécier ses concerts mais aussi ses
albums et qui ne résistera assurément pas
à l’appel de ce live enregistré comme
à la maison avec plein de bonnes ondes et au moins autant
d’énergie. Une part de compositions, une autre de
reprises, mais quelles reprises, « Live At Bloom »
ne fait pas dans la demi-mesure et nous transporte directement dans un
blues à dominante acoustique mais absolument pas
dépourvu de fougue et de folie avec ses intonations sauvages
et son allure débridée. Délicieusement
poisseux et jamais trop bien repassés aux entournures, les
blues de Francesco Piu nous ramènent directement vers ce que
l’Amérique a de plus roots avec des amplis aux
saturations toujours très naturelles et avec un jeu qui en
appelle bien plus au feeling et à la
spontanéité qu’à une
écriture trop conventionnelle des mélodies.
Quelques passages obligés par des « Trouble So
Hard », « Driftin’ Blues »,
« Motherless Child » et autres « I Wanna
Take You Higher » ne font que donner encore plus de relief
à des originaux comme « Down On My Knees
» ou « Over You » et si l’on
revisite Dylan et son « Gotta Serve Somebody » aux
trois quarts de l’effort, ce n’est que pour mieux
s’en aller vers un « Jesus Is On The Mainline
» final qui referme l’album de fort belle
manière. Témoignage fidèle de ce que
les deux compères offrent à la scène,
« Live At Bloom » pourrait très vite
être l’album de chevet des amateurs de blues,
qu’ils soient chevronnés ou même
néophytes. Un must !
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