mardi, 12 août 2014 HOMMAGE
A LA ROUTE DU
BLUES
CAHORS BLUES FESTIVAL (46)
Le 15 juillet 2014
http://www.cahorsbluesfestival.com/
Retrouvez toutes les
photos d’Alain Hiot sur https://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/
Retrouvez toutes les
photos de Sylvie Bosc sur http://sylbmonoeil.com/portfolio/culture-et-spectacle
Remerciements : Kathy Boyé, Régis Perdreau, les
Vocal Colors (Greg Aguilar – Daniel Stec –
André Neufert – Pascal Celma – Christy G
– Céline Ramos – Jimmy G James
– Pegguy Petitot), Craig Adams, Dale Blade, Fred Chapellier,
Nico Wayne Toussaint, Manu Lanvin, Terry Harmonica Bean, Jimmy Duck
Holmes, Miss Nickki, Lucas Peaquin, les 52 choristes des Soulidarity
Gospel Singers, Robert Mauriès, et l’ensemble de
tous les acteurs de ce festival sans qui rien ne serait possible.
Certaines soirées marquent à tout jamais
l’histoire d’un festival, et celle du 15 juillet
2014 fût si exceptionnelle qu’elle devait
impérativement faire l’objet d’un live
report tout particulier. Autour des deux invités prestigieux
que sont Craig Adams et Dale Blade, nombre de musiciens
Américains et Français avaient
été conviés pour apporter leur talent
et leur contribution à cet hommage à la route du
Blues. L’organisation de ce set qui avait
été confiée à Kathy
Boyé et orchestrée par Régis Perdreau
a été remarquable, nous offrant plus de deux
heures trente d’un spectacle extraordinaire. Dès
le début d’après-midi on
s’activait déjà fortement en coulisses
avec les balances, la préparation du placement de chacun des
membres de la chorale qui viendra clore magistralement la
soirée, les derniers réglages avec les artistes,
et tout ce beau monde s’est ensuite retrouvé
autour du repas avant de se lancer dans cette belle et grande aventure.
Faisant suite à une petite présentation de la
soirée par Robert Mauriès, Kathy va nous
expliquer la genèse de ce spectacle en rappelant que tous et
toutes, public, bénévoles, techniciens,
musiciens, photographes, étions là pour une
même raison, la passion du Blues ! Cette musique qui nous
réunit, influencés que nous sommes
individuellement par diverses racines, et qui finissent par former cet
arbre aux multiples branches représentées ce soir
tout au long de ce concert. C’est ainsi que ce set va
débuter par un duo guitare/voix de Kathy et Fred Chapellier
sur la reprise du grand standard qu’est « Strange
Fruit ». Même Robert Terrell, le directeur des
opérations du BB King Center d’Indianola qui,
comme l’a souligné Fred Delforge, en a entendu
d’autres, ne s’attendait sans doute pas
à cette interprétation bouleversante
d’une Billie Holiday blanche ! Ce sont ensuite Jimmy
« Duck » Holmes puis Terry Harmonica Bean qui vont
nous emmener faire un tour du côté des Juke-Joints
du Mississippi, accompagnés par les musiciens et les
choristes du groupe Vocal Colors, qui vont tenir la scène
toute la soirée, avec en prime sur deux
écrans géants disposés de chaque
côté de la scène un diaporama
composé de photos de Béatrice Chauvin, Giselle
Mauriès et Fred Delforge.
Nous allons retrouver Terry pour l’arrivée de Manu
Lanvin, sur une version énergique du titre de Sam Cooke
« Since I Met You ». En fait il ne va pas rester
grand chose du texte d’origine au profit
d’échanges instrumentaux guitare/harmo entre les
deux musiciens, le tout avec une très grande
complicité puisqu’ils avaient
déjà eu l’occasion de se rencontrer
à l’occasion d’une Jam au Po’
Monkey’s à Merigold, Mississippi. Manu va ensuite
nous embarquer dans une interprétation là aussi
bien musclée du « Baby Please Don’t Go
» de Muddy Waters. Voici encore un artiste d’une
générosité maximale sur
scène et qui joue véritablement toutes tripes
dehors pour notre plus grand plaisir. Nouveau moment très
intense de ce show, l’arrivée de Nicole Whitlock
aka Miss Nickki, et de Nico Wayne Toussaint pour plus de douze minutes
de folie sur « Wang Dang Doodle » de Koko Taylor
avec une énergie débordante, et là
aussi une complicité de tous les instants entre Miss Nickki,
Nico et Fred. Avec les chœurs de Vocal Colors et de Kathy en
toile de fond, c’est un nouveau très grand moment
de partage qu’il nous a été
donné d’apprécier avec ces deux
magnifiques artistes ! Le show monte crescendo en intensité,
et décidément il flotte comme un sentiment
d’assister véritablement à une
soirée d’anthologie.
C’est à présent au tour de Dale Blade,
l’une des deux têtes d’affiche de cette
soirée, d’entrer en scène sur un titre
de Marvin Gaye, « Ain’t That Peculiar »,
qui va nous faire prendre un virage vers un registre plus Soul. Dale
c’est une voix faite pour la Soul et le Gospel avec un
cœur énorme et une gentillesse absolue. Pour
l’avoir rencontré à plusieurs reprises
lors de ces quelques jours, l’on peut vous certifier que cela
a été un immense plaisir à chaque fois
de pouvoir échanger avec lui, malgré la
barrière de la langue qui parfois nous a limités
dans notre vocabulaire. Nous retrouverons Dale sur cinq titres, en
compagnie toujours de Fred, Nico, Kathy et les Vocal Colors et
lorsqu’en fin de morceau il viendra en bord de
scène haranguer le public en lançant un
tonitruant « Faites dou brouiiittttttt !
», il va déclencher une véritable
ovation sous les yeux d’un Fred Chapellier hilare. Bien
entendu la trompette sera de rigueur sur, me semble t-il, «
The Preacher », et nous la retrouverons un peu plus tard sur
le final. Dale est un homme doté d’un talent fou
et dont la présence ce soir était une
évidence.
Le passage de relais entre Dale, qui restera ensuite faire les
chœurs avec Kathy (tous les deux vont d’ailleurs y
prendre beaucoup de plaisir si l’on en juge par leurs
sourires jusqu’aux oreilles…), et Craig Adams va
se faire sur l’un des titres les plus
emblématiques de la Soul, « A Change Is Gonna Come
», la version originale de Sam Cooke ayant surtout
été popularisée par Otis Redding. Et
là encore la voix de Dale va faire des merveilles sur le
piano et les harmonies vocales de Craig. Un nouvel invité va
ensuite venir se joindre à tout ce beau monde sur
« Big Boss Man », et du haut de ses ‘pas
encore’ 17 ans, il va se payer le luxe d’un solo de
guitare sous les yeux protecteurs et admiratifs de Fred. Lucas Peaquin,
notez bien ce nom car c’est sans nul doute
quelqu’un dont on va entendre parler dans les
années à venir, ce gamin a un talent fou et
commence sa carrière, excusez du peu, en participant
à l’International Blues Challenge de Memphis
où il a enregistré, tout comme Manu Lanvin et les
Blues Power Band, au mythique studio Sun, et est entouré ce
soir de Craig Adams, Dale Blade, Fred Chapellier, Nico Wayne Toussaint,
Kathy Boyé et les Vocal Colors ! Admettez que l’on
peut trouver pire non ? Craig va ensuite nous emmener dans son univers
de Blues, Soul et Gospel, avec entre autre l’incontournable
« Let The Good Times Roll », et
l’on peut dire qu’effectivement le bon temps a
parfaitement roulé ce soir ! Mais… nous
n’étions pas encore au bout de nos
surprises…
Ce n’est pas trahir un secret que de dire que Kathy avait une
certaine appréhension à
l’idée de prendre la suite de Craig Adams
après sa prestation incroyable. Alors autant dire de suite
qu’il n’y avait vraiment pas de quoi être
inquiet lorsque l’on a assisté à ce
final de rêve ! Les qualificatifs de toute manière
vont manquer, entre exceptionnel, fabuleux, incroyable, magique, aucun
mot ne semble assez fort pour exprimer ce qu’il
s’est passé réellement pour les quatre
derniers titres de la soirée. Alors que Kathy
présente, en Français puis en Anglais pour nos
invités Américains le titre «
Give a Man a Home », l’entrée de
cinquante deux choristes du groupe vocal « Soulidarity Gospel
Singers », issus de l’école de Gospel
« Euréka Live » qu’elle dirige
toute l’année, va faire passer ce show de nouveau
dans une autre dimension. Il fallait vraiment être de marbre
pour ne pas succomber à ce titre, à ce
qu’il véhicule, à la voix et
à l’harmonica de Kathy accompagné par
Nico, et à ces chœurs qui ne cesseront
d’accentuer l’émotion que nous
ressentirons. Le final A Capella, tout d’abord au simple son
du Hammond puis de la chorale uniquement, sera magistral et nous tirera
même quelques larmes au coin des yeux. Les trois morceaux
suivant vont voir le retour de tous les participants sur
scène avec pour commencer « The Blues Is Allright
», puis le mythique « Oh When The Saints
» que la trompette de Blade va ouvrir comme il se doit, et
cette soirée se terminera sur « Down By The
Riverside » sous la houlette d’un Craig Adams
déchaîné. Plus que de longs discours
les sourires sur les visages de tous les participants en diront long
sur la joie et le plaisir qu’ils ont pris et nous ont
donné pendant un peu plus de deux heures et demie.
Il est de tradition à présent sur le Cahors Blues
Festival d’offrir un bouquet de fleurs aux artistes
féminines et Kathy va bien entendu recevoir le sien comme il
se doit. Ce qu’elle n’attendait certainement pas
c’est que ce soit Robert Terrell en personne qui vienne sur
scène pour lui remettre, et surtout qu’il lui
tienne ce discours que Kathy a eu l’extrême
gentillesse de nous transmettre : «
Kathy, « Belle âme », tu as accompli un
travail extraordinaire, et j’arrive du Mississipi avec un
bouquet de fleurs. Je les ai ramassées dans mon propre
jardin, et Robert m’a aidé à cela !
Kathy tu as fais un si bon boulot, je t’apprécie
beaucoup, comprends bien cela, la chanson Strange Fruit a
été droit au fond de mon cœur.
C’est au-delà de la peau … Je ne peux
pas attendre davantage que tu viennes chez moi au Mississipi pour que
nous chantions ensemble. Tu es vraiment une femme incroyable. (Il
s’est tourné vers le public et a dit) :
j’espère que vous savez qui vous avez …
Vive le Cahors Blues Festival… Kathy, avant de quitter la
scène je voudrais demander à notre bon Dieu
qu’il continue de te bénir, qu’il te
garde, qu’il te bénisse, de t’aimer, et
de te garder à continuer de faire ce que tu fais avec ton
cœur ; I love you so much, c’est la
première fois que je vous rencontre et vous êtes
comme ma sœur et comme une mère. C’est
pour toi très chère et je t’attends au
Mississipi très bientôt. ».
Il semble inutile de préciser l’intense
émotion de ce moment, les images parlent d’elle
même.
Cette soirée fût réellement
exceptionnelle et restera dans l’histoire du Cahors Blues
Festival ! Nous nous souviendrons longtemps, nous qui y
étions, de la chaleur, de l’émotion, du
plaisir et de l’engagement de chacun de ces musiciens et
interprètes au service d’une seule et unique
chose, la musique. Un merci tout particulier à Robert
Mauriès et à Kathy qui nous ont permis de couvrir
cet événement de manière tout
à fait privilégiée et de proposer
ainsi d’autres angles de vues pour nos photographies. Et bien
entendu, au delà de toutes celles et ceux qui sont
cités dans les remerciements en tête de ce
reportage, un immense MERCI de nouveau à toi Kathy pour
l’organisation de ce concert, pour ta gentillesse, ton
talent, ta simplicité et ton cœur
énorme ! Tu es une très grande dame et ce show
fût à la hauteur de ce que tu es, de ce que tu
portes et nous apportes, et nous ne sommes pas près de
l’oublier !
Sylvie Bosc &
Alain Hiot - aout 2014
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