lundi, 11 août 2014 FESTIBLUES
INTERNATIONAL DE MONTREAL – 17ème EDITION
PARC AHUNTSIC –
MONTREAL (QUEBEC)
Du 7 au 10 aout 2014
http://www.festiblues.com
On a beau avoir l’habitude d’arriver chaque
début
d’été dans le Parc Ahuntsic,
c’est toujours
avec le même plaisir que l’on retrouve les
mêmes amis
et les mêmes images d’un parc tout nu qui, au fur
et
à mesure que les heures passent, va se retrouver
paré
d’autours qui vont le rendre de plus en plus attirant ! Et
même si l’on ne se voit qu’une fois par
an, parfois
deux, c’est avec toujours le même plaisir que
l’on
retrouve des complices avec lesquels on partage la même
passion
de la musique, de la fête et plus encore de la
convivialité. Changement notoire cette année, ce
ne sont
plus deux mais une seule scène, plus grande et plus haute,
qui
accueillera les seize concerts du « In » de ce cru
2014,
dix-septième du nom, et à n’en point
douter, le
soleil sera de la partie. La fête n’en sera que
plus belle
!
Mardi 5 aout 2014 :
Les techniciens s’affairent encore à attacher les
dernières cocardes que la presse se retrouve
déjà
accueillie pour la traditionnelle conférence de lancement de
l’édition. Quelques bouchées pour se
restaurer et
quelques bouteilles pour se désaltérer mais aussi
une
présentation détaillée de tous les
spectacles,
quelques rapides allocutions et enfin un mini concert
proposé
par Martin Goyette en duo et voilà une soirée qui
aura
tenu toutes ses promesses avec son lot de retrouvailles puisque nombre
d’amis seront encore présents ce soir, Brian Tyler
que
l’on retrouvera en fin de semaine, Martin Goyette que nous
avions
accueilli en France il y a dix ans lorsqu’il avait
remporté le Concours « Relève en blues
» mais
aussi nos compatriotes des Shaggy Dogs qui viendront nous offrir une
démonstration de leur fiesta rock’n’roll
jeudi soir
et enfin les média locaux, Le Net Blues en tête,
et enfin
quelques photographes accrédités sur
l’évènement que l’on retrouve
toujours avec
le même plaisir.
Un superbe « Stop Breakin Down » proposé
par
l’ami Martin Goyette pour lancer le premier blues de la
semaine
et amorcer ainsi la nouvelle édition ne suffira
peut-être
pas à faire taire ceux qui regrettent une programmation
blues
ouverte en grand sur les autres genres mais voilà
déjà une première soirée
«
privée » qui a le mérite de donner la
couleur de
festival et qui nous donnera surtout une sacrée envie
d’être au plus vite rendu à jeudi pour
découvrir de nouvelles choses dans un format
particulièrement ouvert et qui plus est vraiment digne
d’intérêt ! Les amis du FestiBlues
seront une fois
encore présents pour partager quelques moments forts dans ce
très beau théâtre de verdure
qu’est le Parc
Ahuntsic …
Jeudi 7 aout 2014 :
Les petites averses de l’après-midi
n’ont pas
réussi à entamer le moral de
l’organisation et
c’est prêt à affronter quatre jours de
grand beau
temps que FestiBlues ouvre ses portes aux premiers visiteurs ! On
s’affaire encore un peu côté production
pour
finaliser les derniers détails et c’est
bientôt
l’heure de se lancer dans le grand bain d’une
édition que l’on attend encore plus belle que
toutes les
précédentes …
C’est Oliver Charles qui se chargera de chauffer
l’ambiance
d’un public encore clairsemé qui
apprécie pourtant
ses chansons qui flirtent avec le folk, le blues et la country. Auteur,
compositeur mais aussi interprète, le jeune homme de 24 ans
qui
a fait ses premières armes dans des comédies
musicales va
venir nous présenter en trio les bases lors d’un
futur
album à paraitre en 2015 qui fera suite à son
second EP,
« Heart Of Stone », sorti cette année.
Deux guitares
et une basse mais aussi une voix bien en place et des textes pleins de
sens, voilà une entrée en matière qui
n’est
pas pour nous déplaire, surtout sous un soleil des plus
généreux !
Pas le temps de s’habituer puisque moins e trente minute
après le début des concerts, c’est
déjà Marie-Eve Fournier qui s’installe
pour un show
explosif. Révélée au grand public lors
de sa
participation à l'émission « La Voix
»
où elle a atteint la demi-finale, la jeune chanteuse
n’en
est pas à son coup d’essai pour ce qui est de la
télé-réalité et
possède
aujourd’hui un bagage musical à la fois pop et
rock qui
lui permet de toucher un public très large. Si
l’on
n’est pas vraiment dans le blues, Marie-Eve et son band vont
quand même nous séduire en nous proposant une part
de
compositions et une autre de reprises pour un set globalement
très bien équilibré. Le public qui
arrive
tranquillement apprécie et c’est bien ce qui
compte le
plus !
On avait eu l’an dernier des démonstrations de
slam en
début de soirée, c’est cette
année un
plateau spécial qui nous attend avec deux maîtres
du genre
au Québec et avec pour commencer David Goudreault, gagnant
de la
coupe du monde de slam en 2011. Jeune papa depuis le début
de la
semaine, l’artiste nous proposera non seulement ses rimes
a-capella mais aussi avec un vrai band qui lui permet de prendre des
intonations plus rock par moments. Une longue tirade à base
de
67 marques de voitures et quelques slams de plus et c’en sera
bientôt fini d’une prestation saluée
comme il se
doit par l’assistance.
On change un peu le band et on accueille Mathieu Lippé,
récipiendaire en 2012 du prix André
"Dédé"
Fortin et du Gand Prix LOJIQ (Les offices jeunesse internationaux du
Québec) à l'Assemblée Nationale.
Toujours aussi
poétique, le set nous propose cette fois un artiste qui
chausse
lui-même la guitare et qui nous entraîne dans un
registre
chanson-slam pas désagréable du tout …
Un petit
côté rap qui plait aux plus jeunes, un duo avec
Marie-Eve
Fournier en cours de set et voilà une seconde partie de set
qui
n’aura pas déçu l’assistance,
loin de
là, même si le public qui arrive de plus en plus
nombreux
est avant toute autre chose venu pour Misteur Valaire, le gros show de
la soirée !
Ses influences électro-jazz, Misteur Valaire les a
associées à des relents hip-hop et à
des collages
sonores plutôt originaux et c’est entre folie,
humour et
technique que le groupe de Sherbrooke nous propose un show explosif sur
fond de drum&bass mais aussi de cuivres qui apportent une
couleur
à la fois chaude et originale. Dix ans de
carrière ont
procuré une véritable reconnaissance à
un groupe
qui ne triche pas et qui se donne sans compter, avec moult explosions
sonores mais aussi avec des palettes entières de gimmicks
qui
font craquer jeunes et moins jeunes et les réactions ne se
font
pas attendre, surtout quand le frontman descend de scène
pour
aller se mêler à ses fans …
La soirée file bon train et le rythme ne retombe pas un
instant
pour le plus grand bonheur d’une assistance dans laquelle on
compte nombre de fans venus se régaler d’un show
qui
change à chaque morceau, Misteur Valaire multipliant les
rythmes
et les accents au gré de ses humeurs et de celles
d’un
band dans lequel on joue aussi de temps à autres aux chaises
musicales avec des musiciens qui passent d’un instrument
à
l’autre avec toujours la même
dextérité et le
même feeling ! Et même si on est assez loin du
blues des
origines, ce que Misteur Valaire nous a offert ce soir en est une des
ramifications lointaines puisque l’on y trouve un peu de
jazz, un
peu de rock, un peu de hip-hop … et beaucoup de fun !
Nous ne saurions quitter cette première soirée de
FestiBlues sans aller écouter quelques morceaux de nos amis
français des Shaggy Dogs qui affichent ce soir une
formidable énergie au Bar Le Terminus, à
seulement quelques centaines de mètres du parc ! Une forme
olympique pour ce groupe adepte de la « Fiesta
Rock’n’Roll » qui met le feu à
un public qui ne regrette visiblement pas d’être
venu ce soir, même si les douze coups de minuit approchent
dangereusement ! Une tournée offerte par une cliente nous
emmènera dans une dédicace spéciale,
« Sweet Sonia », et c’est une fin de show
complètement folle que délivreront Red, Jaker,
Toma et Guillermo pour ce qui restera leur seule passage sur cette
édition de FestiBlues (à quand la prochaine ?)
mais qui laisse déjà augurer d’une
tournée québécoise inoubliable.
Pour l’heure, c’est repos obligatoire car la
journée a été longue et
qu’il en reste trois, et avec encore de très
belles choses en plus !
Vendredi 8 août
2014 :
La journée file une fois encore bon train entre les derniers
préparatifs, les soundchecks et l’accueil des
musiciens et
vraiment personne n’a le temps de s’ennuyer dans
une
organisation en totale effervescence qui fait montre d’une
efficacité à toute épreuve, que ce
soit
techniquement, administrativement ou humainement !
On anticipe un peu l’ouverture du parc cet
après-midi pour
se rendre au Café de Da où se déroule
une lecture
de poésies sur le thème de «
Montréal
Kerouac Blues, sur la route des mots ». Dans le cadre de
l’exposition autour de l’écrivain Jack
Kerouac qui a
lieu pour quelques jours encore à la bibliothèque
Ahuntsic, le FestiBlues organise en collaboration avec le
poète
Claude Beausoleil et Maxime Nadeau cette lecture pour faire
découvrir l’univers blues du mythique Jack Kerouac
!
Quelques envolées poétiques,
empruntées à
divers auteurs ou originales, et beaucoup
d’émotion pour
les soixante-dix spectateurs, la création d’une
œuvre en forme de cadavre exquis, voilà un
évènement qui une fois encore permet au
FestiBlues de se
démarquer des autres manifestations en proposant un
spectacle de
plus dans un registre « autour du blues » des plus
appréciable … C’est aussi pour cette
manière
d’ouvrir les esprits et d’élargir les
horizons que
l’on aime tant ce festival !
Pas le temps de trainer, il est à peine 18 heures 30 quand
Carlos Veiga prend place sur la scène Loto Québec
pour
nous proposer en solo un set aussi acoustique que bref ! Deux
décennies passées à chanter et
à
séduire les amateurs de blues de la province, que ce soit
dans
les bars ou encore sur de grandes scènes comme les
Francofolies
ont donné de l’assurance à un artiste
charismatique
venu présenter son tout nouvel album, le premier, devant un
public encore un peu clairsemé compte tenu de
l’heure mais
déjà très attentif. Voilà
une belle
entrée en matière qui laisse augurer
d’une belle
soirée !
Scarecrow a fait le pari de faire se croiser le blues et le hip-hop en
leur ajoutant une grosse dose de groove et il faut bien reconnaitre que
la méthode a fait ses preuves et tout
particulièrement en
France dont le groupe est originaire. Entre les champs de coton et la
jungle urbaine, le guitariste Slim Paul et son complice
scratcheur/rappeur Antibiotik mais aussi leurs deux complices
rythmiques ont su trouver une route commune qui fait fi des
différences d’époque pour nous offrir
un show
puissant, juteux et bluesy à souhait. La mixité
donne en
général de très belles choses et
Scarecrow qui en
est une fois encore la preuve tentera ce soir de prêcher pour
sa
paroisse auprès d’un public qui saura se
montrer
réactif. Trois centaines de dates dans une dizaine de pays
ont
apporté au groupe toulousain une solide
expérience et il
nous l’a prouvé une nouvelle fois ce soir en
dynamitant le
parc Ahuntsic avec un show construit et très professionnel !
Séquence émotion sur les coups de 20 heures avec
Mario
Saint-Amand qui vient revisiter spécialement pour FestiBlues
les
chansons québécoises les plus mythiques ! De
«
Ayoye » et « Mes blues passent pu dans porte
»
à « Toujours vivant » et «
Câline de
blues », tout le répertoire classique du cru y
passe avec
des œillades appuyées à Plume
Latraverse et
à Offenbach pour le plus grand plaisir d’un public
qui
connait la plupart des chansons sur le bout des doigts et qui les
reprend en chœur comme un seul homme, séduit par
un
chanteur au charisme fort qui présente chacun des morceaux
par
une petite histoire tantôt drôle, tantôt
plus
émouvante. Un set de percussions original, un violon qui se
prend de temps en temps pour une guitare et un clavier tenu par Alain
Sauvageau, le chef d’orchestre du band, le soutien musical du
Saint-Amand Blues Band sait se montrer efficace et soudé
pour
une prestation qui aura réjoui même les plus
difficiles
jusqu’à l’explosion finale !
Connu comme humoriste au milieu des années 1990, Marc
Dupré a été salué pour sa
carrière
de l’époque par de nombreuses
récompenses avant
de changer de registre en 2004 et d’user de sa voix
pour
interpréter des chansons qu’il écrit
mais aussi
compose. Salué là aussi par diverses
récompenses,
il a finalement mis son expérience au service des autres
musiciens en devenant coach pour « La Voix » et se
présente ce soir à FestiBlues avec quelques
invités comme Jérôme Couture et
Renée Wilkin
pour nous offrir un spectacle supposé blues qui virera quand
même à la grande variété
avec quelques
petits cachets rock dedans.
Pas déçu pour autant, le public du FestiBlues qui
recouvre une bonne partie de la pelouse et qui part même ce
soir
à l’assaut de la colline apprécie comme
il se doit
de voir ses stars nationales portées par un band qui se
donne
sans compter et qui assure parfaitement, que ce soit au niveau
rythmique ou encore en solo, pour un set posé à
quelques
encablures de ce que l’on entend par blues, même en
étant ouvert et même si on tient compte du
« Proud
Mary » interprété sur la fin du set,
mais un set
qui au final aura fait son effet !
Le temps de remballer les affaires et il est déjà
l’heure de passer en mode récupération,
quand bien
même les bars des environs semblent bien accueillants avec
une
programmation où l’on retrouve entre autres Cory
Seznec,
J.D. Slim ou encore Jim Zeller … Deux journées
intenses
viennent de passer et il convient de se ménager un peu en
prévision des deux suivantes qui seront-elles aussi chaudes
et
ensoleillées !
Samedi 9 aout 2014 :
On s’affaire toujours autant à la production en
prévision d’une troisième
journée de
FestiBlues qui sera encore plus chaude que les
précédentes, c’est dire ! Les ballons
ont
changé de taille et de couleur mais
l’énergie
déployée pour que tout soit prêt
à
l’heure reste la même et plus l’heure
avance, plus on
se dit que la grosse machine du festival est bien rodée et
surtout très efficace. Pas
d’énervement, que de la
bonne humeur … Tout le monde est là pour se faire
plaisir
et si la fatigue pèse un peu, cela n’entame en
rien le
côté positif d’une équipe qui
s’apprécie vraiment !
On commence à l’heure de
l’apéritif avec
Laurent Thomas, une des révélations de la
scène
québécoise depuis la sortie de son premier album,
«
Catarsis », en 2012 …
Récompensé cette
année à UQAM en spectacle, ce jeune talent va
venir nous
offrir en trio un set dans lequel se mélangent chanson folk,
pop
rock et blues pour réchauffer les oreilles d’un
public qui
dore au soleil du Parc Ahuntsic en attendant qu’il
s’en
aille se coucher dans le lac derrière la scène et
qui
apprécie visiblement le spectacle. Des compositions en
Français qui parlent de la vie en
général, un
clavier et un multi-instrumentiste pour l’accompagner,
Laurent
Thomas est plutôt bien entouré pour une mise en
appétit d’une petite demi-heure qui nous donnera
envie
d’en découvrir plus !
Un rapide changement de plateau assuré par une
équipe
technique au top et voilà déjà Martin
Goyette et
son band qui viennent nous revisiter le blues des années 30
et
plus si affinités ! Amateur de blues et de jazz,
lauréat
du concours « Relève en Blues » sur
cette même
scène en 2002 avec son groupe Riverside Blues, Martin
Goyette
nous avait déjà réjoui lors
d’une
tournée française en 2003 et c’est avec
le
même plaisir qu’on le retrouve plus de dix ans
après
avec sa voix chaude et son harmonica puissant mais aussi avec son
équipe où l’on croise batterie,
contrebasse,
guitare et piano. De Robert Johnson à Louis Armstrong en
passant
par Louis Jordan, le chanteur à la voix
délicieusement
éraillée nous emmène vers le gospel et
le blues
mais s’offre aussi des invités avec un couple de
danseurs
et enfin avec Félix, un jeune chanteur et guitariste
non-voyant
d’une dizaine d’années qui viendra nous
offrir une
belle démonstration de courage et de talent en montant sur
la
grande scène du festival pour interpréter un bon
vieux
« I Got The Blues » emprunté
à BB King ! Un
grand moment de blues comme même les puristes peuvent
l’apprécier !
S’il y a des gens qui se plaignent du manque de blues sur le
festival, ceux-là auraient été bien
inspirés d’être là pour le
show de Jordan
Officer puisque l’ancien guitariste et arrangeur du Susie
Arioli
Band est là ce soir avec, entre autres, des compositions
tirées de son nouvel album sorti au printemps dernier. Une
voix
pleine de couleurs et des passages obligés par de grands
standards finiront d’installer le blues dans un Parc Ahuntsic
qui
se garnit de plus en plus au fil de la soirée et de
«
Ain’t Nobody’s Business »
jusqu’à une
reprise du « Those Lonely Lonely Nights » de Johnny
Guitar
Watson, on flirte à chaque instant avec le jazz, le swing et
le
rock tout au long d’un concert dans lequel l’humour
et la
technique font à chaque seconde bon ménage et
c’est
au bout du compte une très belle heure de musique que Jordan
Officer aura livré à un public autant
séduit par
son chant et par son jeu de guitare que par ses gimmicks.
Un bref intermède dansé par la compagnie Tuque
&
Capuche viendra meubler le temps d’une assistance qui, outre
le
ballet des techniciens, appréciera également pour
l’occasion cette démonstration de danse
acrobatique du
plus bel effet. Quatre danseuses et un danseur, beaucoup de mouvement
et des pirouettes en tous genres, si on nous promet du rockabilly pour
la fin de la soirée, on se met peu à peu en
condition
dans un Parc Ahuntsic désormais bien plein en cette nuit de
pleine lune !
C’est donc à Daniel Bélanger
qu’échoit
la tache de replier cette troisième soirée du
FestiBlues
avec son traditionnel show fait de rock, de chanson et
d’humour,
le tout avec des cachets qui rappellent plus souvent
qu’à
leur tour les racines nord-américaines du genre et dans
lesquelles on sent poindre des influences allant de Chuck Berry
à Johnny Burnette en passant bien entendu par Elvis Presley
mais
aussi des apports venus directement des grands chansonniers
francophones comme Félix Leclerc, Robert Charlebois
… Des
histoires simples où il est question d’amour et de
ruptures et plus généralement de toutes les
choses de la
vie, des chansons pop à chanter que le public reprend en
chœur quand Bélanger nous offre «
Sèche tes
pleurs », des chansons drôles et des chansons
tendres,
Daniel Bélanger nous sort ce soir le grand jeu et
réussit
à nous convaincre avec un show posé un peu
à
côté du bues, mais là
n’était pas
l’important ce soir !
C’est une fois encore un public conquis qui quitte le Parc
Ahuntsic et si certains s’en vont faire la grande
tournée
des bars où l’on (re-)découvrira ce
soir des
artistes comme Mountain Men, JD Slim, Andrée
Dupré &
Jean Millaire ou encore Cory Seznec, nous ferons pour notre part encore
le choix de partir reprendre des forces en prévision
d’une
ultime journée que l’on nous assure
d’ores et
déjà comme étant riche en
rebondissements puisque
s’y succèderont deux formations
françaises, Cory
Seznec et Mountain Men, avant que Brian Tyler ne referme
définitivement l’édition en compagnie
de ses
invités ! Mais demain est un autre jour et il nous
réservera sans doute d’autres surprises
…
Dimanche 10 aout 2014 :
C’est déjà la dernière
journée de ce 17ème FestiBlues et si chacun
aspire à un repos légitime, on regrette
déjà qu’il faille bientôt se
quitter … Un cheeseburger à la cantine du
festival en compagnie des Scarecrow, une bise aux Mountain Men, un
rapide bonjour à Cory Seznec et à Bastian Baker
et un tour en ville pour régler quelques derniers
détails logistiques et il est bientôt
l’heure de la traditionnelle photo de famille, celle
où tous les bénévoles montent sur
scène et posent sous l’objectif d’une
équipe photo où l’on est autant copain
que collègue ! C’est aussi ça
l’esprit convivial et fraternel du FestiBlues …
La chaleur est encore plus forte que les jours
précédents et ce n’est pas fini, les
dieux de la météo ayant même
daigné cette année attendre la fin du festival et
garder les orages en réserve jusqu’à
mardi prochain, le temps de laisser l’équipe
technique replier au sec. Du coup, le Parc Ahuntsic affiche des allures
familiales et champêtres et si les écureuils se
sont quelque peu repliés dans les endroits les plus calmes,
les familles s’installent pour leur part tranquillement au
vert pour profiter d’une programmation qui ce soir encore
nous offrira de très belles choses. Du slam, de la chanson
et du blues, il en faut pour tous les gouts et le contrat sera une fois
encore bien rempli !
On commence par un projet original, Slam en Blues, qui reprend
là où elles s’étaient
arrêtées l’an passé les
expériences musicales du genre. Après quatre
ateliers réalisés par David Goudreault et une
scène partagée hier soir avec Scarecrow, quatre
jeunes slammeurs vont venir ce soir nous faire une
démonstration de leur art avec une réelle fortune
et beaucoup de talent ! Nul doute que l’on retrouvera parmi
ces jeunes gens des valeurs sures de la scène slam
québécoise des années à
venir.
Remarqué en France par les programmateurs du FestiBlues,
Cory Seznec et ses musiciens foulent ce soir les planches de la
scène Loto Québec et nous y présentent
leur vision métissée d’un blues qui
regarde autant du côté de
l’Amérique que du côté de
l’Afrique, Cory partageant son temps entre
l’Ethiopie, la France et le Maryland. Mélange de
cultures et d’influences, la musique de Cory Seznec
s’appuie sur un picking soigné, que ce soit au
banjo, au résonnateur ou encore à la guitare
électrique, et sur une équipe solide
où l’on trouve un harmo mais aussi une contrebasse
et un set de percussions surmonté d’une calebasse.
Blind Willie McTell et Blind Blake revus et corrigés
à la sauce Seznec mais aussi quelques autres et des
pièces originales où il est parfois question de
sangliers ou encore de crabes, le blues original des
Français n’aura pas besoin de beaucoup de temps
pour faire mouche auprès d’une assistance
déjà nombreuse qui apprécie et qui le
montre en acclamant le band !
On connait le blues des Mountain Men qui a retourné le
cœur de la France mais aussi du Québec puisque le
duo est déjà venu à deux reprises sur
le festival, on découvre ce soir Mat et Iano dans un
exercice un peu différent puisque les deux complices
revisitent cette fois le répertoire de Brassens, certes
à leur propre manière mais avec un profond
respect pour l’œuvre originale. Une voix noire dans
un corps blanc, on avait l’habitude, une voix noire qui
chante « Hécatombe », « La
Complainte des Filles de Joie », j’en passe et des
meilleures, il n’y a pas mieux pour donner la chair de poule
aux Français présents dans l’assistance
mais aussi aux Québécois, ceux qui
étaient fans du Grand Georges ou des Mountain Men auparavant
et ceux qui ne connaissaient ni l’un ni l’autre
avant ce soir ! Quelques titres personnels comme « Spring
Time Coming » ou « She Shines » et une
relecture de « Georgia On My Mind » en seconde
partie de set pour faire le lien avec leur propre répertoire
et voilà des Mountain Men comme on les aime !
Surprise pendant le show des Français, Mat et Iano
cèderont la scène pour deux titres à
Bastian Baker, un des artistes de l’édition 2013
qui roule aujourd’hui sa bosse en Europe et ailleurs et qui
est venu en ami pour nous saluer et nous offrir en prime un morceau
inédit. Un joli cadeau fort apprécié
des organisateurs et du public !
Dernier gros show de ce 17ème FestiBlues International de
Montréal, c’est Brian Tyler qui assure la vedette
et qui invite au passage quelques références
internationales à partager sa scène ! Mais avant
d’accueillir ses compagnons d’un soir, cet ancien
candidat de « La Voix » en 2012 nous
emmène dans un bon vieux blues comme on sait
l’apprécier, un répertoire fait de
grands standards du genre et de titres plus obscurs mais tous
interprétés avec la même foi et le
même plaisir. Un band de killers, ses Bluestorms, avec un
organiste virevoltant, un guitariste surdoué et une section
rythmique impeccable, Brian Tyler n’a pas besoin de beaucoup
plus pour présenter un show qui met en valeur non seulement
son chant, mais plus largement le blues au sens large du terme !
Le premier invité de Brian Tyler est une invitée,
Sylvie Desgroseillers, une chanteuse venue des comédies
musicales et installée aujourd’hui dans une
carrière personnelle qui rejoint le band pour quelques
standards de plus et qui nous sert de sa voix impressionnante des
« I’d Rather Go Blind » et autres
« Chains Of Fool » qui font encore monter la
température de quelques degrés
supplémentaires dans un parc plus que copieusement garni en
ce dimanche soir d’août !
Le second invité de ce plateau exceptionnel n’est
autre que Breen Leboeuf, ancien bassiste du mythique groupe Offenbach
qui va venir nous en jouer quelques-unes et non des moindres puisque de
« Mes blues passent pu dans porte » à
« Câline de blues » en passant par
« Deux autres bières », c’est
quelques gros hymnes du blues québécois qui
seront mis une nouvelle fois ce soir à l’honneur,
et personnellement, rien ne pouvait me faire plus plaisir en tant que
fan d’Offenbach, de sa musique et du blues
général en particulier !
Un final réunissant tous les musiciens et voilà
la 17ème Edition du FestiBlues International qui tire sa
révérence sur quelques notes de blues de plus, et
dire qu’il y en a qui se plaignaient de sa
prétendue absence … A l’heure de se
quitter, c’est un léger pincement au
cœur qui nous arrive mais si une chose est certaine,
c’est qu’après un cru comme
l’a été celui de 2014, les cinq
complices qui ont monté ce projet fou il y a près
de deux décennies auront à cœur de nous
en préparer un autre encore plus beau, encore plus fou pour
2015. Au revoir Montréal, et à bientôt
FestiBlues !
Fred Delforge &
Yann Charles – aout 2014
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