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FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL - 17ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 11 août 2014
 

FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL – 17ème EDITION
PARC AHUNTSIC – MONTREAL (QUEBEC)
Du 7 au 10 aout 2014

http://www.festiblues.com 

On a beau avoir l’habitude d’arriver chaque début d’été dans le Parc Ahuntsic, c’est toujours avec le même plaisir que l’on retrouve les mêmes amis et les mêmes images d’un parc tout nu qui, au fur et à mesure que les heures passent, va se retrouver paré d’autours qui vont le rendre de plus en plus attirant ! Et même si l’on ne se voit qu’une fois par an, parfois deux, c’est avec toujours le même plaisir que l’on retrouve des complices avec lesquels on partage la même passion de la musique, de la fête et plus encore de la convivialité. Changement notoire cette année, ce ne sont plus deux mais une seule scène, plus grande et plus haute, qui accueillera les seize concerts du « In » de ce cru 2014, dix-septième du nom, et à n’en point douter, le soleil sera de la partie. La fête n’en sera que plus belle !

Mardi 5 aout 2014 :

Les techniciens s’affairent encore à attacher les dernières cocardes que la presse se retrouve déjà accueillie pour la traditionnelle conférence de lancement de l’édition. Quelques bouchées pour se restaurer et quelques bouteilles pour se désaltérer mais aussi une présentation détaillée de tous les spectacles, quelques rapides allocutions et enfin un mini concert proposé par Martin Goyette en duo et voilà une soirée qui aura tenu toutes ses promesses avec son lot de retrouvailles puisque nombre d’amis seront encore présents ce soir, Brian Tyler que l’on retrouvera en fin de semaine, Martin Goyette que nous avions accueilli en France il y a dix ans lorsqu’il avait remporté le Concours « Relève en blues » mais aussi nos compatriotes des Shaggy Dogs qui viendront nous offrir une démonstration de leur fiesta rock’n’roll jeudi soir et enfin les média locaux, Le Net Blues en tête, et enfin quelques photographes accrédités sur l’évènement que l’on retrouve toujours avec le même plaisir.

Un superbe « Stop Breakin Down » proposé par l’ami Martin Goyette pour lancer le premier blues de la semaine et amorcer ainsi la nouvelle édition ne suffira peut-être pas à faire taire ceux qui regrettent une programmation blues ouverte en grand sur les autres genres mais voilà déjà une première soirée « privée » qui a le mérite de donner la couleur de festival et qui nous donnera surtout une sacrée envie d’être au plus vite rendu à jeudi pour découvrir de nouvelles choses dans un format particulièrement ouvert et qui plus est vraiment digne d’intérêt ! Les amis du FestiBlues seront une fois encore présents pour partager quelques moments forts dans ce très beau théâtre de verdure qu’est le Parc Ahuntsic …

Jeudi 7 aout 2014 :

Les petites averses de l’après-midi n’ont pas réussi à entamer le moral de l’organisation et c’est prêt à affronter quatre jours de grand beau temps que FestiBlues ouvre ses portes aux premiers visiteurs ! On s’affaire encore un peu côté production pour finaliser les derniers détails et c’est bientôt l’heure de se lancer dans le grand bain d’une édition que l’on attend encore plus belle que toutes les précédentes …

C’est Oliver Charles qui se chargera de chauffer l’ambiance d’un public encore clairsemé qui apprécie pourtant ses chansons qui flirtent avec le folk, le blues et la country. Auteur, compositeur mais aussi interprète, le jeune homme de 24 ans qui a fait ses premières armes dans des comédies musicales va venir nous présenter en trio les bases lors d’un futur album à paraitre en 2015 qui fera suite à son second EP, « Heart Of Stone », sorti cette année. Deux guitares et une basse mais aussi une voix bien en place et des textes pleins de sens, voilà une entrée en matière qui n’est pas pour nous déplaire, surtout sous un soleil des plus généreux ! 

Pas le temps de s’habituer puisque moins e trente minute après le début des concerts, c’est déjà Marie-Eve Fournier qui s’installe pour un show explosif. Révélée au grand public lors de sa participation à l'émission « La Voix » où elle a atteint la demi-finale, la jeune chanteuse n’en est pas à son coup d’essai pour ce qui est de la télé-réalité et possède aujourd’hui un bagage musical à la fois pop et rock qui lui permet de toucher un public très large. Si l’on n’est pas vraiment dans le blues, Marie-Eve et son band vont quand même nous séduire en nous proposant une part de compositions et une autre de reprises pour un set globalement très bien équilibré. Le public qui arrive tranquillement apprécie et c’est bien ce qui compte le plus !

On avait eu l’an dernier des démonstrations de slam en début de soirée, c’est cette année un plateau spécial qui nous attend avec deux maîtres du genre au Québec et avec pour commencer David Goudreault, gagnant de la coupe du monde de slam en 2011. Jeune papa depuis le début de la semaine, l’artiste nous proposera non seulement ses rimes a-capella mais aussi avec un vrai band qui lui permet de prendre des intonations plus rock par moments. Une longue tirade à base de 67 marques de voitures et quelques slams de plus et c’en sera bientôt fini d’une prestation saluée comme il se doit par l’assistance.

On change un peu le band et on accueille Mathieu Lippé, récipiendaire en 2012 du prix André "Dédé" Fortin et du Gand Prix LOJIQ (Les offices jeunesse internationaux du Québec) à l'Assemblée Nationale. Toujours aussi poétique, le set nous propose cette fois un artiste qui chausse lui-même la guitare et qui nous entraîne dans un registre chanson-slam pas désagréable du tout … Un petit côté rap qui plait aux plus jeunes, un duo avec Marie-Eve Fournier en cours de set et voilà une seconde partie de set qui n’aura pas déçu l’assistance, loin de là, même si le public qui arrive de plus en plus nombreux est avant toute autre chose venu pour Misteur Valaire, le gros show de la soirée ! 

Ses influences électro-jazz, Misteur Valaire les a associées à des relents hip-hop et à des collages sonores plutôt originaux et c’est entre folie, humour et technique que le groupe de Sherbrooke nous propose un show explosif sur fond de drum&bass mais aussi de cuivres qui apportent une couleur à la fois chaude et originale. Dix ans de carrière ont procuré une véritable reconnaissance à un groupe qui ne triche pas et qui se donne sans compter, avec moult explosions sonores mais aussi avec des palettes entières de gimmicks qui font craquer jeunes et moins jeunes et les réactions ne se font pas attendre, surtout quand le frontman descend de scène pour aller se mêler à ses fans …

La soirée file bon train et le rythme ne retombe pas un instant pour le plus grand bonheur d’une assistance dans laquelle on compte nombre de fans venus se régaler d’un show qui change à chaque morceau, Misteur Valaire multipliant les rythmes et les accents au gré de ses humeurs et de celles d’un band dans lequel on joue aussi de temps à autres aux chaises musicales avec des musiciens qui passent d’un instrument à l’autre avec toujours la même dextérité et le même feeling ! Et même si on est assez loin du blues des origines, ce que Misteur Valaire nous a offert ce soir en est une des ramifications lointaines puisque l’on y trouve un peu de jazz, un peu de rock, un peu de hip-hop … et beaucoup de fun !

Nous ne saurions quitter cette première soirée de FestiBlues sans aller écouter quelques morceaux de nos amis français des Shaggy Dogs qui affichent ce soir une formidable énergie au Bar Le Terminus, à seulement quelques centaines de mètres du parc ! Une forme olympique pour ce groupe adepte de la « Fiesta Rock’n’Roll » qui met le feu à un public qui ne regrette visiblement pas d’être venu ce soir, même si les douze coups de minuit approchent dangereusement ! Une tournée offerte par une cliente nous emmènera dans une dédicace spéciale, « Sweet Sonia », et c’est une fin de show complètement folle que délivreront Red, Jaker, Toma et Guillermo pour ce qui restera leur seule passage sur cette édition de FestiBlues (à quand la prochaine ?) mais qui laisse déjà augurer d’une tournée québécoise inoubliable.

Pour l’heure, c’est repos obligatoire car la journée a été longue et qu’il en reste trois, et avec encore de très belles choses en plus ! 

Vendredi 8 août 2014 :

La journée file une fois encore bon train entre les derniers préparatifs, les soundchecks et l’accueil des musiciens et vraiment personne n’a le temps de s’ennuyer dans une organisation en totale effervescence qui fait montre d’une efficacité à toute épreuve, que ce soit techniquement, administrativement ou humainement !

On anticipe un peu l’ouverture du parc cet après-midi pour se rendre au Café de Da où se déroule une lecture de poésies sur le thème de « Montréal Kerouac Blues, sur la route des mots ». Dans le cadre de l’exposition autour de l’écrivain Jack Kerouac qui a lieu pour quelques jours encore à la bibliothèque Ahuntsic, le FestiBlues organise en collaboration avec le poète Claude Beausoleil et Maxime Nadeau cette lecture pour faire découvrir l’univers blues du mythique Jack Kerouac ! Quelques envolées poétiques, empruntées à divers auteurs ou originales, et beaucoup d’émotion pour les soixante-dix spectateurs, la création d’une œuvre en forme de cadavre exquis, voilà un évènement qui une fois encore permet au FestiBlues de se démarquer des autres manifestations en proposant un spectacle de plus dans un registre « autour du blues » des plus appréciable … C’est aussi pour cette manière d’ouvrir les esprits et d’élargir les horizons que l’on aime tant ce festival !

Pas le temps de trainer, il est à peine 18 heures 30 quand Carlos Veiga prend place sur la scène Loto Québec pour nous proposer en solo un set aussi acoustique que bref ! Deux décennies passées à chanter et à séduire les amateurs de blues de la province, que ce soit dans les bars ou encore sur de grandes scènes comme les Francofolies ont donné de l’assurance à un artiste charismatique venu présenter son tout nouvel album, le premier, devant un public encore un peu clairsemé compte tenu de l’heure mais déjà très attentif. Voilà une belle entrée en matière qui laisse augurer d’une belle soirée !

Scarecrow a fait le pari de faire se croiser le blues et le hip-hop en leur ajoutant une grosse dose de groove et il faut bien reconnaitre que la méthode a fait ses preuves et tout particulièrement en France dont le groupe est originaire. Entre les champs de coton et la jungle urbaine, le guitariste Slim Paul et son complice scratcheur/rappeur Antibiotik mais aussi leurs deux complices rythmiques ont su trouver une route commune qui fait fi des différences d’époque pour nous offrir un show puissant, juteux et bluesy à souhait. La mixité donne en général de très belles choses et Scarecrow qui en est une fois encore la preuve tentera ce soir de prêcher pour sa paroisse auprès d’un public  qui saura se montrer réactif. Trois centaines de dates dans une dizaine de pays ont apporté au groupe toulousain une solide expérience et il nous l’a prouvé une nouvelle fois ce soir en dynamitant le parc Ahuntsic avec un show construit et très professionnel !

Séquence émotion sur les coups de 20 heures avec Mario Saint-Amand qui vient revisiter spécialement pour FestiBlues les chansons québécoises les plus mythiques ! De « Ayoye » et « Mes blues passent pu dans porte » à « Toujours vivant » et « Câline de blues », tout le répertoire classique du cru y passe avec des œillades appuyées à Plume Latraverse et à Offenbach pour le plus grand plaisir d’un public qui connait la plupart des chansons sur le bout des doigts et qui les reprend en chœur comme un seul homme, séduit par un chanteur au charisme fort qui présente chacun des morceaux par une petite histoire tantôt drôle, tantôt plus émouvante. Un set de percussions original, un violon qui se prend de temps en temps pour une guitare et un clavier tenu par Alain Sauvageau, le chef d’orchestre du band, le soutien musical du Saint-Amand Blues Band sait se montrer efficace et soudé pour une prestation qui aura réjoui même les plus difficiles jusqu’à l’explosion finale !

Connu comme humoriste au milieu des années 1990, Marc Dupré a été salué pour sa carrière de l’époque par de nombreuses récompenses avant de  changer de registre en 2004 et d’user de sa voix pour interpréter des chansons qu’il écrit mais aussi compose. Salué là aussi par diverses récompenses, il a finalement mis son expérience au service des autres musiciens en devenant coach pour « La Voix » et se présente ce soir à FestiBlues avec quelques invités comme Jérôme Couture et Renée Wilkin pour nous offrir un spectacle supposé blues qui virera quand même à la grande variété avec quelques petits cachets rock dedans.

Pas déçu pour autant, le public du FestiBlues qui recouvre une bonne partie de la pelouse et qui part même ce soir à l’assaut de la colline apprécie comme il se doit de voir ses stars nationales portées par un band qui se donne sans compter et qui assure parfaitement, que ce soit au niveau rythmique ou encore en solo, pour un set posé à quelques encablures de ce que l’on entend par blues, même en étant ouvert et même si on tient compte du « Proud Mary » interprété sur la fin du set, mais un set qui au final aura fait son effet !

Le temps de remballer les affaires et il est déjà l’heure de passer en mode récupération, quand bien même les bars des environs semblent bien accueillants avec une programmation où l’on retrouve entre autres Cory Seznec, J.D. Slim ou encore Jim Zeller … Deux journées intenses viennent de passer et il convient de se ménager un peu en prévision des deux suivantes qui seront-elles aussi chaudes et ensoleillées !   

Samedi 9 aout 2014 :

On s’affaire toujours autant à la production en prévision d’une troisième journée de FestiBlues qui sera encore plus chaude que les précédentes, c’est dire ! Les ballons ont changé de taille et de couleur mais l’énergie déployée pour que tout soit prêt à l’heure reste la même et plus l’heure avance, plus on se dit que la grosse machine du festival est bien rodée et surtout très efficace. Pas d’énervement, que de la bonne humeur … Tout le monde est là pour se faire plaisir et si la fatigue pèse un peu, cela n’entame en rien le côté positif d’une équipe qui s’apprécie vraiment !  

On commence à l’heure de l’apéritif avec Laurent Thomas, une des révélations de la scène québécoise depuis la sortie de son premier album, « Catarsis », en 2012 … Récompensé cette année à UQAM en spectacle, ce jeune talent va venir nous offrir en trio un set dans lequel se mélangent chanson folk, pop rock et blues pour réchauffer les oreilles d’un public qui dore au soleil du Parc Ahuntsic en attendant qu’il s’en aille se coucher dans le lac derrière la scène et qui apprécie visiblement le spectacle. Des compositions en Français qui parlent de la vie en général, un clavier et un multi-instrumentiste pour l’accompagner, Laurent Thomas est plutôt bien entouré pour une mise en appétit d’une petite demi-heure qui nous donnera envie d’en découvrir plus !

Un rapide changement de plateau assuré par une équipe technique au top et voilà déjà Martin Goyette et son band qui viennent nous revisiter le blues des années 30 et plus si affinités ! Amateur de blues et de jazz, lauréat du concours « Relève en Blues » sur cette même scène en 2002 avec son groupe Riverside Blues, Martin Goyette nous avait déjà réjoui lors d’une tournée française en 2003 et c’est avec le même plaisir qu’on le retrouve plus de dix ans après avec sa voix chaude et son harmonica puissant mais aussi avec son équipe où l’on croise batterie, contrebasse, guitare et piano. De Robert Johnson à Louis Armstrong en passant par Louis Jordan, le chanteur à la voix délicieusement éraillée nous emmène vers le gospel et le blues mais s’offre aussi des invités avec un couple de danseurs et enfin avec Félix, un jeune chanteur et guitariste non-voyant d’une dizaine d’années qui viendra nous offrir une belle démonstration de courage et de talent en montant sur la grande scène du festival pour interpréter un bon vieux « I Got The Blues » emprunté à BB King ! Un grand moment de blues comme même les puristes peuvent l’apprécier !  

S’il y a des gens qui se plaignent du manque de blues sur le festival, ceux-là auraient été bien inspirés d’être là pour le show de Jordan Officer puisque l’ancien guitariste et arrangeur du Susie Arioli Band est là ce soir avec, entre autres, des compositions tirées de son nouvel album sorti au printemps dernier. Une voix pleine de couleurs et des passages obligés par de grands standards finiront d’installer le blues dans un Parc Ahuntsic qui se garnit de plus en plus au fil de la soirée et de « Ain’t Nobody’s Business » jusqu’à une reprise du « Those Lonely Lonely Nights » de Johnny Guitar Watson, on flirte à chaque instant avec le jazz, le swing et le rock tout au long d’un concert dans lequel l’humour et la technique font à chaque seconde bon ménage et c’est au bout du compte une très belle heure de musique que Jordan Officer aura livré à un public autant séduit par son chant et par son jeu de guitare que par ses gimmicks.   

Un bref intermède dansé par la compagnie Tuque & Capuche viendra meubler le temps d’une assistance qui, outre le ballet des techniciens, appréciera également pour l’occasion cette démonstration de danse acrobatique du plus bel effet. Quatre danseuses et un danseur, beaucoup de mouvement et des pirouettes en tous genres, si on nous promet du rockabilly pour la fin de la soirée, on se met peu à peu en condition dans un Parc Ahuntsic désormais bien plein en cette nuit de pleine lune !  

C’est donc à Daniel Bélanger qu’échoit la tache de replier cette troisième soirée du FestiBlues avec son traditionnel show fait de rock, de chanson et d’humour, le tout avec des cachets qui rappellent plus souvent qu’à leur tour les racines nord-américaines du genre et dans lesquelles on sent poindre des influences allant de Chuck Berry à Johnny Burnette en passant bien entendu par Elvis Presley mais aussi des apports venus directement des grands chansonniers francophones comme Félix Leclerc, Robert Charlebois … Des histoires simples où il est question d’amour et de ruptures et plus généralement de toutes les choses de la vie, des chansons pop à chanter que le public reprend en chœur quand Bélanger nous offre « Sèche tes pleurs », des chansons drôles et des chansons tendres, Daniel Bélanger nous sort ce soir le grand jeu et réussit à nous convaincre avec un show posé un peu à côté du bues, mais là n’était pas l’important ce soir !

C’est une fois encore un public conquis qui quitte le Parc Ahuntsic et si certains s’en vont faire la grande tournée des bars où l’on (re-)découvrira ce soir des artistes comme Mountain Men, JD Slim, Andrée Dupré & Jean Millaire ou encore Cory Seznec, nous ferons pour notre part encore le choix de partir reprendre des forces en prévision d’une ultime journée que l’on nous assure d’ores et déjà comme étant riche en rebondissements puisque s’y succèderont deux formations françaises, Cory Seznec et Mountain Men, avant que Brian Tyler ne referme définitivement l’édition en compagnie de ses invités ! Mais demain est un autre jour et il nous réservera sans doute d’autres surprises …       


Dimanche 10 aout 2014 :

C’est déjà la dernière journée de ce 17ème FestiBlues et si chacun aspire à un repos légitime, on regrette déjà qu’il faille bientôt se quitter … Un cheeseburger à la cantine du festival en compagnie des Scarecrow, une bise aux Mountain Men, un rapide bonjour à Cory Seznec et à Bastian Baker et un tour en ville pour régler quelques derniers détails logistiques et il est bientôt l’heure de la traditionnelle photo de famille, celle où tous les bénévoles montent sur scène et posent sous l’objectif d’une équipe photo où l’on est autant copain que collègue ! C’est aussi ça l’esprit convivial et fraternel du FestiBlues …

La chaleur est encore plus forte que les jours précédents et ce n’est pas fini, les dieux de la météo ayant même daigné cette année attendre la fin du festival et garder les orages en réserve jusqu’à mardi prochain, le temps de laisser l’équipe technique replier au sec. Du coup, le Parc Ahuntsic affiche des allures familiales et champêtres et si les écureuils se sont quelque peu repliés dans les endroits les plus calmes, les familles s’installent pour leur part tranquillement au vert pour profiter d’une programmation qui ce soir encore nous offrira de très belles choses. Du slam, de la chanson et du blues, il en faut pour tous les gouts et le contrat sera une fois encore bien rempli !

On commence par un projet original, Slam en Blues, qui reprend là où elles s’étaient arrêtées l’an passé les expériences musicales du genre. Après quatre ateliers réalisés par David Goudreault et une scène partagée hier soir avec Scarecrow, quatre jeunes slammeurs vont venir ce soir nous faire une démonstration de leur art avec une réelle fortune et beaucoup de talent ! Nul doute que l’on retrouvera parmi ces jeunes gens des valeurs sures de la scène slam québécoise des années à venir.   

Remarqué en France par les programmateurs du FestiBlues, Cory Seznec et ses musiciens foulent ce soir les planches de la scène Loto Québec et nous y présentent leur vision métissée d’un blues qui regarde autant du côté de l’Amérique que du côté de l’Afrique, Cory partageant son temps entre l’Ethiopie, la France et le Maryland. Mélange de cultures et d’influences, la musique de Cory Seznec s’appuie sur un picking soigné, que ce soit au banjo, au résonnateur ou encore à la guitare électrique, et sur une équipe solide où l’on trouve un harmo mais aussi une contrebasse et un set de percussions surmonté d’une calebasse. Blind Willie McTell et Blind Blake revus et corrigés à la sauce Seznec mais aussi quelques autres et des pièces originales où il est parfois question de sangliers ou encore de crabes, le blues original des Français n’aura pas besoin de beaucoup de temps pour faire mouche auprès d’une assistance déjà nombreuse qui apprécie et qui le montre en acclamant le band !

On connait le blues des Mountain Men qui a retourné le cœur de la France mais aussi du Québec puisque le duo est déjà venu à deux reprises sur le festival, on découvre ce soir Mat et Iano dans un exercice un peu différent puisque les deux complices revisitent cette fois le répertoire de Brassens, certes à leur propre manière mais avec un profond respect pour l’œuvre originale. Une voix noire dans un corps blanc, on avait l’habitude, une voix noire qui chante « Hécatombe », « La Complainte des Filles de Joie », j’en passe et des meilleures, il n’y a pas mieux pour donner la chair de poule aux Français présents dans l’assistance mais aussi aux Québécois, ceux qui étaient fans du Grand Georges ou des Mountain Men auparavant et ceux qui ne connaissaient ni l’un ni l’autre avant ce soir ! Quelques titres personnels comme « Spring Time Coming » ou « She Shines » et une relecture de « Georgia On My Mind » en seconde partie de set pour faire le lien avec leur propre répertoire et voilà des Mountain Men comme on les aime !

Surprise pendant le show des Français, Mat et Iano cèderont la scène pour deux titres à Bastian Baker, un des artistes de l’édition 2013 qui roule aujourd’hui sa bosse en Europe et ailleurs et qui est venu en ami pour nous saluer et nous offrir en prime un morceau inédit. Un joli cadeau fort apprécié des organisateurs et du public !  

Dernier gros show de ce 17ème FestiBlues International de Montréal, c’est Brian Tyler qui assure la vedette et qui invite au passage quelques références internationales à partager sa scène ! Mais avant d’accueillir ses compagnons d’un soir, cet ancien candidat de « La Voix » en 2012 nous emmène dans un bon vieux blues comme on sait l’apprécier, un répertoire fait de grands standards du genre et de titres plus obscurs mais tous interprétés avec la même foi et le même plaisir. Un band de killers, ses Bluestorms, avec un organiste virevoltant, un guitariste surdoué et une section rythmique impeccable, Brian Tyler n’a pas besoin de beaucoup plus pour présenter un show qui met en valeur non seulement son chant, mais plus largement le blues au sens large du terme !

Le premier invité de Brian Tyler est une invitée, Sylvie Desgroseillers, une chanteuse venue des comédies musicales et installée aujourd’hui dans une carrière personnelle qui rejoint le band pour quelques standards de plus et qui nous sert de sa voix impressionnante des « I’d Rather Go Blind » et autres « Chains Of Fool » qui font encore monter la température de quelques degrés supplémentaires dans un parc plus que copieusement garni en ce dimanche soir d’août !  

Le second invité de ce plateau exceptionnel n’est autre que Breen Leboeuf, ancien bassiste du mythique groupe Offenbach qui va venir nous en jouer quelques-unes et non des moindres puisque de « Mes blues passent pu dans porte » à « Câline de blues » en passant par « Deux autres bières », c’est quelques gros hymnes du blues québécois qui seront mis une nouvelle fois ce soir à l’honneur, et personnellement, rien ne pouvait me faire plus plaisir en tant que fan d’Offenbach, de sa musique et du blues général en particulier !

Un final réunissant tous les musiciens et voilà la 17ème Edition du FestiBlues International qui tire sa révérence sur quelques notes de blues de plus, et dire qu’il y en a qui se plaignaient de sa prétendue absence … A l’heure de se quitter, c’est un léger pincement au cœur qui nous arrive mais si une chose est certaine, c’est qu’après un cru comme l’a été celui de 2014, les cinq complices qui ont monté ce projet fou il y a près de deux décennies auront à cœur de nous en préparer un autre encore plus beau, encore plus fou pour 2015. Au revoir Montréal, et à bientôt FestiBlues ! 

Fred Delforge & Yann Charles – aout 2014