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LES SOIREES DU CAMELEON à VAL-DE-REUIL (76) pdf print E-mail
Ecrit par Evelyne Balliner  
vendredi, 13 juin 2014
 

LES SOIREES DU CAMELEON
THEATRE DES CHALANDS – VAL-DE-REUIL (76)
Du 28 au 31 mai 2014 

https://www.facebook.com/lessoireesducameleon  

Retrouvez toutes les photos d’Evelyne Balliner sur http://eveball.free.fr  

Rien à voir avec les festivals de l'été comme les Déferlantes, les Vieilles Charrues ... Mais c'est une belle initiative locale qui se répète tous les ans pour et la treizième fois. Le programme des quatre prochains jours ? Electro Deluxe, Karimouche, Têtes Raides, Naugthy Brothers, Duo Mong et Rockbox …

Mercredi, c'est la fête de la musique avant le 21 juin à Val de Reuil. L'école de musique et de danse met en avant ses élèves avec une soirée qui leur est réservée. Ils passeront sur la scène chacun leur tour pour deux ou trois morceaux sélectionnés dans leur répertoire. Ils s'appellent 505, Diana, Ywao … mais le public est tellement bruyant qu'il est impossible d'entendre les annonces ....

Tous les styles sont représentés, rock, groove, funk, rap, folk et même classique. Les danseuses de la même école animeront la scène, et le public en fera autant en parcourant le Théâtre des Chalands en long et en large. Le public est nombreux, des ados bien entendu, venus soutenir leurs amis musiciens et chanteurs mais aussi les familles, les parents, les frères et sœurs.

The Naughty Brothers, groupe de blues/soul normand créé en 2010, formé de sept musiciens issus d'univers différents comme le blues, le funk, le jazz, la pop, le rock et les musiques métissées ... En 2010, le groupe commence son aventure sous un autre nom, The Curtis Johnson Band, nom du chanteur alors présent. La formation écume rapidement les pubs, les bars du département eurois, puis s'exporte dans toutes la Normandie. Il est alors composé de Ludovic Aulnette à la guitare, de Jérémi Tomczyk à la batterie et d'Eric Despres à la basse. Cette année là, le band fera une cinquantaine de concerts. Fin 2011, Rod Matéo aux claviers rejoint le band et c'est à cinq que tout s'accélère. Lauréat du Tremplin Blues de Traverse à Cléon en Novembre 2011, les premières parties s'enchainent. En effet on les voit ouvrir pour Lucky Peterson, Nina Attal, Malted Milk, avec la sortie d'un DVD live (Hear and See Production), Lee Fields and the Expressions, Thorbjorn Risager, Carl Wyatt and Archie Lee Hooker ... Les festivals et salles de spectacles se font plus nombreux, on les retrouve dans les principaux endroits de la région comme le festival CSALP à Grossoeuvre, Festival les Faits d'Hiver à Louviers , Festival Rock In The Barn à Giverny, l'Eclat de Pont Audemer, La traverse à Cléon, L'abordage à Evreux, Le silo à Verneuil sur Avre, l'Espace Mac Orlan à Péronne, Le repaire des Ours à St Gervais et d'autres encore. En mai 2013, le groupe s'enrichit d'une section cuivre et Clément" Beboon" Decoster et Ludow Barrère rejoignent la formation initiale respectivement au saxophone et à la trompette.

C'est en Juin 2013 qu'ils accèdent au Festival Le Rock dans tous ses Etats à Evreux, devant 25.000 personnes. Au total plus de 200 concerts qui les emmènent sur les routes de France mais aussi en Angleterre et Pays de Galles (Londres, Oxford, Liverpool) et en Suisse (Lausanne, Genève ...). Plus de 200 dates en 4 ans d'existence. En Novembre 2013, le groupe se sépare de son chanteur et change par la même occasion de nom. Ce sera désormais The Naughty Brothers ! The Naughty Brothers, c'est une voix soul, une guitare blues, une section cuivre qui groove, une section rythmique qui balance, un clavier aux frontières du jazz, de la classe, du style, des cravates et des subs qui vous feront vibrer les implants capillaires. Mickaël "Tunis" Hagège, un Normand exilé à Paris, arrive en tant que nouveau chanteur. Rapidement les six musiciens et ce nouveau membre mettent en place un set des plus rythmé et jouent aussitôt au festival Blues Notes de Franqueville Saint Pierre en avril 2014 en première partie de Tom Principato et sont programmés dans six des vingt festivals plébiscités par le RIFE (Réseau Informel des Festivals de l'Eure). Leur dernière date majeure est donc le festival du Caméléon à Val de Reuil en ouverture d'Electro Deluxe le 29 mai dernier.
C'est Eric Despres, le bassiste du groupe qui m'a gentiment transmis l'histoire du groupe et les projets à venir .Merci Eric !

A moi maintenant. Je suis fan. Fan de leur rythme, fan de leur chanteur qui donne ses tripes pour nous faire partager ses émotions, fan de leur complicité sur scène ... Ils ont interprété ce soir « Precious Time », « Get my blues on », « Workin real hard », « Trouble », « Down home blues », « Legendary », « No no no », « Black cat bone », « Your god sing », « Ain't going to bad » … J'emmène les amis les découvrir et je vous invite à y aller, ce sera plus simple de les entendre que de les décrire .

Créé fin 2001, Electro Deluxe est un groupe qui mélange jazz, funk, hip-hop avec des influences allant de Herbie Hancock à Buckshot LeFonque en passant par Meshell Ndegeocello. À la différence de nombreuses formations classées "électro" dont la musique est essentiellement faite par des machines sur lesquelles improvisent des solistes, Electro Deluxe compose à la croisée entre héritage et modernité choisissant la démarche inverse. Il se positionne comme un vrai groupe de musiciens dont les morceaux sont agrémentés de boucles ou de samples.

Cinq albums existent à ce jour (« Stardown » en 2005, « Hopeful » en 2007, « Play » en 2010, « live in Paris » en 2012 et « Home » en 2013), chacun ayant accueilli de nombreux invités parmi lesquels Christophe Panzani et Philippe Sellam (saxophones), Guillaume Poncelet, Flavio Boltro et Jean-François Baud (trompette), Didier Lockwood (violon), Cynthia Saint-Ville, IMO, Crystal et HKB FiNN (chant), Julien Birot (guitare), Ben l'Oncle Soul (chant) ... 

Ce soir c'est une formation réduite qui est à Val de Reuil. La salle est comble. Ils mettront le feu pendant presque deux heures avec en autre une reprise personnalisée de « Stayin' Alive » des Bee Gees, « Devil », « Black top river », « The ring », « Ground », « Turkey », « Coming Home », « Black and bitter », « Play », « Rise up », « Showdown », « Twist her », « Talking about good love » et un retour avec « Let's go to work », « Smoke », « Free yourself ».

Configuration assise pour tout le monde ce soir au théâtre des Chalands. Au programme, deux inconnues Duo Mong et Karimouche et pour l'interplateau, à l'extérieur un duo humoriste et mime, sans nom. Cette soirée sera sous le signe de l'humour et du rire, c'est une bonne façon de clore la semaine avant un week-end qui sera ensoleillé. 

Möng. Duo formé par Lily Noroozi à l'accordéon, Daf, tambour sur cadre pour accompagner la musique iranienne et chant, Isao Bredel, vielle à archer suédoise et chant. Elles s'appelent Möng, du nom d'un peuple montagnard et nomade, aux confins de la Chine et du Viet Nam, Elles parlent un langage imaginaire, le Lisao, qui ne sert qu'à véhiculer leurs émotions pour qu'elles nous touchent, et c'est réussi. Leur musique est un pèle mêle de musique moyenâgeuse, traditionnelle, orientale, tribale et même électronique. C'est onirique, féerique, fantastique. Le public adhère, se laisse complètement porter par ce monde imaginaire qui nous emmène loin de tout. Autour de moi, j’entends "c'est beau" … Elles vendent leur album à la sortie et proposent de les rejoindre pour discuter avec elles. « Finnen » est le premier album autoproduit de Möng Project. Le duo s'est entouré de musiciens pour créer un album aux sonorités ethniques variées. Les titres, longs et évolutifs, laissant la place à chaque instrument autant qu'aux voix, invitent à un voyage intemporel et apatride. 

Karimouche. "Je m'appelle Carima et je chante des chansons françaises." Karimouche, de son nom de scène, le crie haut et fort : "On pense que comme je suis une Berbère du Maroc, je dois chanter du R'n'B ou du hip-hop. Non. Je suis aussi française et c'est tout naturellement que je chante des chansons françaises." Mère de famille, cette trentenaire au caractère bien trempé revendique le mélange. Pas si évident en ces temps où le débat sur l'identité nationale fait polémique ... Et c'est dans la musique qu'elle fait passer ce message, en chantant du Jacques Brel sur du hip-hop. Ses influences : Björk, Oxmo Puccino, Herbie Hancock, mais aussi Léo Ferré ... un véritable choc culturel.

Elle nous aura bien fait rire avec ses textes crus, plein de terroir, peut être charentais, en tout cas bien français. Et elle ne chôme pas non plus, danse, saut, tout est de la dynamite. Ses trois musiciens ont l'air de bien s'amuser aussi. Un classique (Jean Pierre Caporossi) au clavier, un autre à la guitare et un bizarre (Kosh) à la beatbox. C'est l'art d'imiter toutes sortes de son rien qu'avec sa bouche, sans instrument autre. Le rendu est exceptionnel.

« Le p'tit Kawa », « Atmosphère », « Ché pas c'ke j'veux » et d'autres morceaux font partie de son premier album. Un deuxième est en préparation pour cet automne. « Emballage d'origine ». Une déjantée qui a des tas de choses à dire ... qui a du rythme, de la malice. A voir et à entendre et barrer le mot déprime de son vocabulaire.

RockBox. Cette fanfare, unique en son genre, dégage une énergie communicative principalement dans la rue, mais aussi sur scène, dans les festivals … Fort de plus d’une centaine de dates en deux ans et demi d’existence et de deux albums, Rockbox a terminé demi finaliste de l’émission « incroyable talent 2010 » diffusée sur M6. Certaines rumeurs affirment que, dans leur jeunesse, les musiciens du groupe ne prenaient pas le temps d’enlever leur costume d’écolier pour aller répéter, ce qui aurait donné l’idée de porter l’uniforme, devenu partie intégrante de l’image du groupe, bermuda, veste assortie, cravate, cartable au dos, chaussettes ...

Richard Rethore hurle dans un mégaphone bleu (avec alarme !), Olivier Gadet trépigne avec sa Fender Strat (branchée dans le cartable !), Jean-Philippe Vie joue les basses avec un soubassophone doré (mais très lourd…), Nicolas Coulon frappe fort sa caisse claire (elle aussi très lourde…), Fabien Tournier caresse sa grosse caisse énorme (mais curieusement très légère). Cette fanfare de cinq musiciens déverse son énergie bouillonnante. Guitare saturée, rythmique « plombée », voix grinçante et hargne des morceaux rangent assurément le groupe RockBox dans la catégorie rock n’ roll.

Qualifiés par les médias d’ « Ovnis du Rock », RockBox revisite le meilleur du rock des années 70 : AC/DC, ZZ Top, Deep Purple, Queen, The Who, Led Zeppelin, The Beatles, Jimi Hendrix, Cream, Kiss, Motörhead …, C'est comme à leur habitude qu'ils joueront ce soir dans la fosse, au contact du public, loin des projecteurs. Ils vont mettre le feu, le public saute, crie, danse et en reveut toujours plus.

Les Têtes Raides. Trente ans d'existence et quinze albums plus tard, un petit dernier tout récent. Nouvel album, nouvelle tournée avec « les Terriens ». Avec des textes mis en musique de Prévert, Dubillard, Rimbaud, Artaud, Queneau, Tsvetaïeva, Genet, Soupault, Desnos et Apollinaire, une reprise de « Love Me Tender » d'Elvis Presley, une version réarrangée de « Ginette », deux titres inédits, « Corps de cris » et « L’éphéméride ». Il y aura tout çà ce soir pour le concert de clôture de ce festival. Un sacré bon cru que 2014. 

Ils seront six, guitare en tête mais l'accordéon de Christian Olivier reviendra souvent. Le décor est sombre, un défilé de lumières projetées sur le fond de scène éclairera à peine la scène. Au programme, bien sur les derniers nés ; « Alice », « Moderato », « Les terriens », « Oublie-moi », « Le rendez-vous », « La tache », « L’au-delà », « Mon carnet », « Bird », « À ta gueule », « Vers oú je vas », « Des silences ». « Des silences » est une belle balade avec une mélodie jouée à l’accordéon avec des paroles comme « Il pleut des silences, les bruits de ton absence ». . Dans une ambiance assez sobre avec peu d’éclairage. Mais aussi une reprise de Serge Gainsbourg bien entendu avec la célèbre « Chanson de Prévert ». Ils finiront avec le retour de « Ginette » et son lampadaire qui se balance de haut en bas, découvrant à la lumière Christian Olivier.

Evelyne Balliner – juin 2014