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CAROLYN FE BLUES COLLECTIVE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 30 mai 2014
 

Bad Taboo
(Autoproduction – 2014) 
Durée 51’35 – 13 Titres

http://www.carolyn-fe.com/

Si elle est régulièrement nominée pour tout ce que le Canada compte de récompenses et en particuliers aux fameux Lys Blues où elle est en lice depuis 2012 pour le titre de la meilleure chanteuse de l’année, Carolyn Fe n’en est pas moins considérée comme une parfaite incarnation du renouveau du blues, une artiste moderne et ambitieuse qui prend la peine de bousculer les habitudes et de faire avancer le genre pour proposer un prolongement de ce qu’avaient fait avant elle de grandes chanteuses comme Bessie Smith, Memphis Minnie et autres Koko Taylor. Entré dans le Top 20 des meilleurs albums de blues canadiens de 2012, « Original Sin » s’offre aujourd’hui un successeur au moins aussi réjouissant qu’il ne l’était, un ouvrage enregistré en compagnie du Caroly Fe Blues Collective, Rami Cassab aux guitares, Tim Alleyne aux claviers, Oisin Little à la basse et Dan Legault à la batterie, mais aussi de quelques invités prestigieux comme Shun Kikuta, le BB King d’Asie, ou encore l’harmoniciste virtuose Guy Bélanger, venus l’un et l’autre mettre un peu de leur aura sur un nouvel album qui le méritait bien ! Treize pièces originales sur lesquelles les harmonies vocales sont particulièrement bien pensées, des parties de guitares mais aussi de claviers toujours très soignées et des arrangements posés au millimètre près, Carolyne Fe a trouvé le très juste équilibre entre un album à la production poussée et un album de blues moderne dans lequel la spontanéité et le plaisir prennent au moins autant de place que la technique. Du blues au rhythm’n’blues en passant par la soul et le jazz mais aussi par des couleurs qui nous emmènent vers le gospel ou les worksongs, « Bad Taboo » s’impose comme un ouvrage aux charmes aussi nombreux que variés et on appréciera autant un « All About Them » qu’un « Life’s Just That Good », un « Bad Thing », un « Not Anymore » ou encore un « Whole Lotsa Trouble ». Les grandes dames du blues ont une descendante parmi les plus légitimes et elle ne va pas se priver de le faire savoir à sa propre manière. On aime vraiment !