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BLUES CAFE PARTY à L'ISLE D'ABEAU (38) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 26 mai 2014
 

BLUES CAFE PARTY – 2ème EDITION
JARDINS DU MILLENIUM – L’ISLE D’ABEAU (38)
Le 24 mai 2014 

http://lebluescafe.wordpress.com/category/blues-cafe-party/ 

C’est une soirée un peu particulière qui nous attend à l’Isle d’Abeau avec cette deuxième Blues Café Party organisée par nos amis Francis et Cédric du Blues Café puisque France Blues y a greffé en après-midi son Assemblée Générale annuelle, l’occasion de partager l’événement avec un autre public et de faire venir dans les Jardins du Millenium des personnes qui, sans cette double actualité, n’auraient peut être jamais eu l’idée de faire le déplacement … 

Il est 18 heures 30 quand Thomas Ford, gagnant du Tremplin des RDV de l’Erdre l’an dernier, vient ouvrir la soirée avec son blues roots sur la petite scène entre les stands et la buvette. Une voix intéressante, quelques guitares bien vintage et une énergie folle ne vont pas avoir grand mal à convaincre une assistance qui aura l’occasion d’en reprendre un peu plus à chacun des changements de plateaux, ce qui n’est pas pour nous déplaire, loin s’en faut.

C’est bientôt au trio des Crippled Frogs de venir s’installer sur la scène principale et très vite ces régionaux vont nous offrir leur blues tantôt un peu sale, un peu roots ou un peu folk mais surtout toujours très séduisant. Sortant volontairement des grilles trop restrictives, les grenouilles écartelées vont nous prouver par l’exemple que l’on peut être Français et ressentir le blues d’une manière très proche de celles des vieux noirs américains qui ont développé le genre. Voilà une entrée en matière qui ne laissera personne indifférent, d’autant que le groupe travaille plutôt bien ses arrangements ! 

Un coup de Thomas Ford plus tard, c’est déjà au tour du duo de Francesco Piu de venir nous servir un son un peu fort mais pas dénué d’intérêt. Véloce et inspiré, le Sarde et son complice batteur milanais Pablo Leoni vont une fois encore taper dans la butte d’un blues roots et nous régaler en lui insufflant une pointe de gospel, une gorgée de soul, un once de folk … Le Français de Francesco est plus que correct et cela contribue naturellement à l’installation d’une convivialité entre la scène et le public, le public se mettant très rapidement à taper dans ses mains et à vibrer à l’unisson d’un tandem qui dévale à vive allure les contreforts escarpés du blues ! 

Retour vers Thomas Ford puis très vite vers la scène principale où une sommité du blues hexagonale est mise à l’honneur puisque c’est le moment qui a été choisi pour remettre à Gérard Herzhaft son Keeping The Blues Alive Award que France Blues avait été recevoir à sa place à Memphis en janvier dernier, le musicologue étant à l’époque en voyage en Afrique …C’est l’occasion pour la Blues Café Party de mettre en avant les divers ouvrages écrits par cet homme de cœur aux multiples talents et ce n’est pas pour déplaire à une assistance qui, du même coup, regrette de ne pas trouver sur place quelques livres à acheter … A n’en point douter, La Grande Encyclopédie du Blues déjà écoulée à plus d’un million d’exemplaires et traduite dans de multiples langues aura encore trouvé quelques futurs amateurs de plus ce soir

On reste sur la scène principale pour accueillir les Cash Box Kings qui vont nous offrir un set tout en nuances avec des notes soigneusement choisies et un son toujours fort à propos, ni trop fort, ni trop puissant ! On sent que les garçons ont de l’expérience et le combo franco-américain va très vite se promener dans un répertoire parsemé de standards qui font un immense plaisir à une assistance parmi laquelle on croise aussi bien les habitués de la Route du Blues que des néophytes venus découvrir le blues au travers d’une soirée aux couleurs changeantes. Une contrebasse et une batterie pour installer un climat chaud et accueillant, un harmo qui virevolte, une guitare qui n’en finit plus de faire des étincelles et un chanteur qui se donne comme si c’était la dernière fois, on est en bonne compagnie et tout le monde l’a bien compris ! 

Cerise sur le gâteau, les Cash Box Kings inviteront Lucas Peaquin, le jeune prodige du Lucas Blues Project parti à Memphis en début d’année représenter la France dans la catégorie « Youth » à l’International Blues Challenge, à croiser le fer sur un titre qui se terminera en un duel de guitares plein de feeling mais aussi et surtout de respect entre deux artificiers qui n’ont pas la même expérience en terme d’années mais qui ont indiscutablement le même talent et le même plaisir à jouer sur scène. Le public n’est pas prêt d’oublier ce moment là ! 

On retrouve Thomas Ford une dernière fois et c’est Stina Stenerud qui vient bientôt refermer le bal de la deuxième Blues Café Party avec un set où il manque les cuivres mais où les choristes vont apporter leur lot de bonnes ondes à un répertoire entre blues, funk, soul et rhythm’n’blues. Beaucoup d’énergie et au moins autant de plaisir à partager sa musique avec le public animent cette Norvégienne à la voix chaude et puissante et l’assistance le lui rend bien pendant un concert sans le moindre temps mort ! Cinq groupes et pas moins de six heures de musique ont un peu émoussé les appétits mais Stina se démène comme une diablesse et remporte le pari peu évident de tenir le public en haleine jusqu’à la dernière minute. Il fallait le faire ! 

A l’heure de se quitter, on saluera une équipe d’organisation qui a fait des merveilles, que ce soit en terme de programmation, de convivialité, d’accueil ou encore de technique, et on soulignera la présence de nombre d’amis de la communauté blues venus spécialement de Marseille, d’Avignon, de Rennes, de Paris ou encore de Genève pour un festival encore petit par la taille mais déjà très grand par l’âme ! Nul doute que ceux qui sont venus cette année par hasard auront à cœur d’y revenir en 2015 pas passion … Prêts à parier ?

Fred Delforge – mai 2014