|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
|
lundi, 12 mai 2014
Port
(Full Rhizome – Buda Musique – Socadisc – 2014)
Durée 38’04 – 10 Titres http://www.forabandit.com  Mélanger le répertoire des troubadours occitans avec celui de leurs homologues turcs, voilà l’idée qu’ont eu il y a cinq ans déjà trois musiciens tellement ouverts sur le monde que leur premier album a été couronné de succès. Forts de cette première réponse positive du public et des professionnels, Sam Karpiena au mandoloncelle, Ulaş Özdemir au bağlama et aux voix et Bijan Chemirani au zarb, daf et autres percussions ont remis leur idées en commun pour un second album et ont cette fois cherché à aller encore plus loin dans leur terrain de jeu, en empruntant les chemins de traverse et en s’affranchissant de toutes les considérations de frontières, de limites ou de traditions qui auraient pu venir perturber leurs errances artistiques. De Marseille jusqu’à Istanbul, Forabandit ouvre en grand une brèche imaginaire et impose une union sacrée entre les cultures pour nous proposer un répertoire hybride qui emprunte autant aux traditions du Sud de l’hexagone qu’à celles du Proche Orient pour en arriver à une création d’un autre type, une musique qui papillonne de l’acoustique à l’électrique, du traditionnel au moderne, avec au bout de la route une dimension totalement inattendue qui finit par adopter des cachets très proches du rock. La culture des uns n’a de véritable avenir que quand elle s’ouvre en grand sur celle des autres et ça, Forabandit qui l’a complètement assimilé nous le démontre au travers de morceaux à la fois intrigants et réjouissants comme « Mum Olduk », « Nemidoonem », « Monde Marcha » ou encore « Lost », des titres aux harmonies vocales particulièrement travaillées et aux couleurs psychédéliques du plus bel effet. Certains passages des titres du trio n’auraient pas fait désordre dans le répertoire de groupes comme Led Zeppelin, c’est dire s’il y a de l’idée dans cette création qui n’a pas hésité à sortir des limites du « Port » pour mieux s’enrichir de tout ce que l’on trouve au large … Bien joué ! |
