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BLUES POWER BAND au DIVAN DU MONDE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 23 mars 2014
 

GAELLE BUSWEL – BLUES POWER BAND
LE DIVAN DU MONDE – PARIS (75)
Le 21 mars 2014 

http://www.gaelle-buswel.fr/ 
http://www.bluespower-band.com/ 

La soirée promet d’être belle et à une trentaine de minutes de l’allumage des amplis, les alentours du Divan du Monde grouillent déjà des amis et autres fans de Blues Power Band qui nous ont fait la promesse d’être au rendez-vous pour la grande fête de sortie du tout nouvel opus du sextet, « Invasion » ! Après quelques apparitions très remarquées de l’autre côté de l’Atlantique fin janvier, l’heure est à la mise en effervescence d’un tout nouveau bébé bruyant et surexcité, tout à l’image de ses heureux parents ! Et pour tout dire, la famille est venue au grand complet et au sens le plus large du terme pour le baptême puisque dans l’assistance on croise au moins trois générations et quasiment autant de spécialistes du blues que du rock …

En guise d’apéritif, c’est la charmante Gaëlle Buswel qui vient préparer le terrain en one woman band et avec tout le talent qu’on lui connaît. Une voix de déesse, un jeu de guitare solide et plein de sensualité, la jeune chanteuse nous taquine le tympan avec un blues folk particulièrement soigné et si l’on sent bien que la tension est grande et que l’exercice n’est pas toujours très évident, la réponse unanime de l’assistance confirme très vite à Gaëlle qu’elle est non seulement dans la bonne direction mais aussi que sa musique parvient à atteindre son but, le cœur et l’âme du public ! Un dernier titre en compagnie de Damien Cornélis aux claviers pour finir de convaincre l’assistance et c’en est déjà fini d’un set bref mais intense. On en aurait quand même bien pris un petit peu plus …

Place à Blues Power Band maintenant, les lumières s’éteignent, la musique d’ambiance se fait entendre dans un Divan plein comme un œuf ou presque et les musiciens entrent les uns à la suite des autres pour s’installer à leur place … « Stand » ! Le ton est donné, et on démarre très vite avec les quelques petits réglages obligatoires mais avec surtout avec une véritable efficacité puisque avant la fin du premier morceau, le groupe aura définitivement trouvé ses marques. La première salve est virile et nous réserve un mélange bien équilibré de titres des deux précédents opus, « Zee » et « Dark Room », mais on sent déjà que dans le public, c’est les nouveaux titres que l’on attend, histoire de confirmer que leur teneur sur album ne relevait pas de l’esbroufe et que le groupe allait pouvoir légitimement assumer leur paternité à la scène. 

Il aura donc fallu attendre un moment pour entrer dans le vif du sujet mais pour faire monter la tension, les Beeps n’auront pas lésiné sur les hymnes avec du costaud dans le genre de « The Missing », « Woman Of Action », « WYSIWYG », « For Real », « The End » ou encore « Fr-Fr-Fr-Frustrated » … Montés sur ressorts et chargés en 380 Volts, Paco et Régis aux guitares et leur acolyte Nico à la basse commencent à avoir de la fumée qui leur sort des oreilles et si Bannish au micro, Damien aux claviers et Bathus à la batterie s’efforcent de temporiser les choses, il va bien falloir se résoudre à laisser les nouvelles compos sortir de leur digipack et se répandre librement dans l’assistance. Cinq d’un coup, pas une de moins, c’est bel et bien cinq nouveaux brûlots que vont nous servir les Franciliens, avec dans l’ordre « Miss Grim Reaper », « Rain », « Seek And You Will Find », « The Harder The Fall » et « Out Of Sight ». Pour paraphraser un collègue absent ce soir, si après ça vous n’avez pas envie de dire que c’est du lourd, du très lourd, c’est soit que vous êtes sourd, soit que vous êtes inconscient ! 

En regardant dans la salle, on comprend sans avoir besoin de la traduction que la mayonnaise a bien monté et que si tout le monde savait avant de commencer la soirée que Blues Power Band était un grand groupe de rock, beaucoup ne savaient pas encore jusqu’à quel niveau ils venaient d’arriver avec cette nouvelle rondelle. Bien entendu il y a le look, le diablotin orange qui escalade les murs avec ses guitares au moins aussi improbables que ses costumes, bien sur il y a Bannish avec ses tenues à la Blues Brothers et ses chaussures aux couleurs de l’Union Jack, mais plus que tout ça, il y a des titres en béton armé, une dynamique qui pousse chacun à donner le meilleur de lui-même avec une musicalité incomparable, avec un son rock et plus si affinités, et enfin avec, merde à ceux qui ne l’on toujours pas compris, une putain de fondation blues certes quelques peu enfouie en profondeur mais bel et bien présente pour soutenir le tout ! 

Le pont « Invasion » franchi, on redescend bientôt du côté du back catalogue avec encore un lot de classiques, qui d’autre que les Beeps peut se vanter chez nous d’ailleurs d’avoir autant des standards à son répertoire ? Le très Zeppelinien « Tchoga Zambil », un « Below » dans sa version rallongée, un « New Truck » qui affiche les kilomètres mais qui tient toujours aussi bien le pavé, un « Tell Meeeee » et un « Memento Mori » à peine digérés depuis le précédent effort, un « Shoot Shoot Don’t Talk » tout droit venu de l’ère antédiluvienne du groupe, et enfin un énorme « Riding With Jane » qui fait autant d’effet sur le public parisien qu’il en faisait deux mois plus tôt sur celui de Memphis … La salle a le souffle coupé et même si on sent que la fête finira inévitablement par se terminer, on en redemande, surtout quand Régis et Nico se prennent de l’idée saugrenue de sauter de la scène pour finir au milieu du public ! Un coup de Stooges par là dessus et il va bientôt être temps de faire une pause …

L’écran descend dans la salle et Xav’, la cheville ouvrière de BPB, lance le clip d’animation de « Goooooo! » pendant que la partie visible du groupe met les watts sur ce nouvel hymne en puissance ! Les Beeps sont heureux d’être là et le public du Divan apprécie lui aussi, que demander de plus donc si ce n’est l’enchainement final « Somebody / Somebody Won’t Talk » durant lequel tout part en javel avec un Bannish des grands soirs qui saute dans le public, avec une paire de guitaristes qui s’en donne à cœur joie et même avec des demoiselle qui commencent à jeter leur lingerie sur scène ? Le Divan s’embrase et il est temps de rallumer les lumières pour constater que côté public, tout le monde a la banane des grands soirs, au grand dam de la sécurité qui a bien du mal à pousser tout le monde vers la sortie une heure après la fin du combat ! De Gaëlle Buswel à Blues Power Band, chacun a eu à cœur ce soir de donner tout ce qu’il avait et ce n’est pas un hasard si tout le monde s’est retrouvé autour d’une assiette un peu plus loin dans la rue avec une mine certes épuisée, mais définitivement radieuse. Des soirées comme celle là, on en refait quand vous voulez ! 

Fred Delforge – Mars 2014