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CALVIN COAL pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 07 mars 2014
 

CALVIN COAL

http://www.calvincoal.com  

Remerciements: Nadia (Kat Spirit Promotion), Calvin.

Crédit photo: Ivan Stoetzel.

Découvert en 2012 par le biais d’un tribute consacré à Eric Clapton, Calvin Coal, guitariste auteur compositeur et interprète, sortira le 17 mars 2014 son tout premier album, « Judge and Condemn ». Un subtil mélange de blues relevé au rock et saupoudré de soul et de jazz. On ajoute de jolis textes et une belle voix et il n'en fallait pas plus pour avoir envie de rencontrer cet artiste.

Bonjour Calvin, pourrais-tu te présenter pour les lecteurs de Zicazic ?
Bonjour, je m'appelle Calvin Coal, je suis originaire de Lyon et j'ai 32 ans. Je suis un chanteur guitariste, auteur-compositeur et interprète ce qui veut dire que je prends autant de plaisir à créer ma propre musique qu'à jouer celle des autres. J'ai pratiqué un peu le piano pendant mon enfance mais je suis réellement tombé amoureux de la musique à l'âge de 15 ans quand mes parents m'ont offert ma première guitare, une Stratocaster Standard rouge. Ce qui est drôle c'est qu'après avoir joué sur une Maison, une Ibanez et une Vigier Excalibur, je suis revenu il y a quelques années à une Fender Signature Knopfler ... La boucle est bouclée comme on dit !

Tu sors un album intitulé « Judge and Condemn », que peux-tu nous dire si tu devais en faire la promotion ?
C'est un album contrasté qui peut s'écouter dans différentes circonstances. Il y a aussi bien des gros riffs de rock que des ballades, mais aussi du groove ! Je suis très satisfait du résultat et même si c'est mon premier album, je le trouve assez cohérent et très riche avec une heure de musique à écouter ! Petite anecdote amusante, nous nous sommes rendu compte, une fois l'enregistrement terminé au studio, qu'il y avait 60 minutes de musique sur le CD, pas plus pas moins ! On n'a pas fait exprès, juré !

Plus sérieusement, même si il est très orienté blues, on retrouve pas mal de couleurs musicales différentes comme le rock, la soul ou le jazz …
En effet, cela vient de mon parcours d'interprète depuis mes 15 ans, à l'époque, j'étais un métalleux, j'avais même des cheveux ! Les années 90 étaient très fructueuses pour le rock et j'avoue, j'adore ça ! Avec des groupes comme Nirvana, les Red Hot, The Offspring ... Et je trouve que ça n'a pas pris une ride, c'est comme les groupes de rock des seventies, Led Zep, The Doors, The Rolling Stones … Franchement, même maintenant, qui peut cracher sur un « Like A Rolling Stone » chanté par Mick Jagger ? Simplement irrésistible ! Ensuite, avec mon évolution technique et mon intérêt pour l'harmonie, j'ai étudié le blues et le jazz aussi parce que j'avais envie de savoir improviser, de connaître mon instrument en profondeur. Et puis j'aime le « mood » de ces deux styles de musique. La soul est venue plus tard, avec mon intérêt pour le chant et mon travail vocal.

Tu as vécu en Afrique, tu penses que cela a influencé ta musique ?
Je ne pense pas que cela ait influencé ma musique mais je pense que cela m'a poussé à entretenir le goût de l'évasion et de l'imaginaire, et c'est aussi pour cette raison que j'aime mon métier.

Tu as toujours voulu être musicien ?
Non, quand j'étais petit je voulais être pilote d'avion, une envie très certainement encouragée par mes allers et retours en Afrique (je revenais tout les étés en France ...) ! Toujours ce besoin de m'arracher du plancher des vaches et de m'élever ... Je ne dirais pas que j'ai choisi de faire de la musique, je dirais plutôt que c'est la musique qui m'a choisi et qui m'a toujours réconforté et fasciné !

Tu as un son un peu particulier, disons que tu joues du blues avec des intonations jazz sur certains morceaux, c'est parce que tu as du mal faire le choix entre les deux styles ? Ou tu penses aussi que les deux musiques sont forcément liées ?
Les deux, ce sont deux styles qui sont historiquement et harmoniquement liés et il est vrai que j'ai du mal à me cantonner à un style. Cela vient aussi de ma propre histoire, je n'ai pas été bercé par un style en particulier mais par plusieurs et du coup, quand je fais la synthèse de mon identité musicale, je ne peux pas être totalement puriste dans un style ou dans un autre. Cela me va très bien car je n'aime pas trop les frontières et lorsque je compose, je n'ai pas envie de me dire « allez, là il faut que je fasse un truc qui sonne vraiment jazz » ou « il faut que je fasse une grille de blues ... ». Je trouve cela trop contraignant. Et puis il y a aussi mes influences pop rock qui me hantent inexorablement...

J'ai lu également que tu avais eu des professeurs différents, est ce que cela t'a influencé dans le choix de ton style de musique ?
Pas vraiment, mais cela m'a beaucoup apporté en terme de technique et de connaissance théorique. Les professeurs de la Music Academy International sont de très bons pédagogues et par ailleurs, ils sont aussi musiciens professionnels. Par rapport à mon travail sur le chant, Kristin Marion du studio KMC à Gières m'a aussi beaucoup éclairé sur les directions artistiques que je pouvais ou non emprunter.

Tu as été remarqué en 2012 lors de concerts où tu rendais hommage à Eric Clapton, mis à part lui, quelles sont tes références musicales ?
Et bien, je dirais que j'ai énormément d'influences, avant, j'aimais tel ou tel groupe et je n'écoutais que ces groupes … Maintenant, j'écoute quasiment de tout. Je peux aussi bien me faire plaisir avec un Joe Pass qu'avec un Pharell Williams suivant mon humeur. J'adore aussi la musique de film, le reggae, le R'n'B', la musique électro ... En ce qui concerne le blues, il y a Jeff Lee Johnson (Paix à son âme), BB King, John Lee Hooker ... Pour le rock, c'est encore les Red Hot, The Sublime, et la pop, Absynthe Minded, Alanis Morisette …

Revenons à ton album, pourquoi ce titre « Judge and Condemn » ?
C'est un titre un peu osé, j'avoue ... Le morceau éponyme de mon album parle de notre propension moraliste à juger et à condamner les choses. Cela se fait de manière plus ou moins consciente et subtile mais lorsque l'on y réfléchit bien, on se rend compte que l'on est constamment en train de déterminer ce qui est bien ou mal. Mon propos est de développer un état d'esprit qui irait au-delà de cette tendance que nous avons et qui nous éloigne à mon sens, de la vérité. Celle qui va au-delà des préjugés, par-delà le bien et le mal comme disait Nietzsche. C'est un peu philosophique, je sais … Mais j'ai lu beaucoup de philosophie et lorsque j'ai écris mes textes, ce sont des axes de réflexions qui me passionnent et m'aident à prendre du recul.

Quelles ont été tes inspirations pour les textes de tes chansons ?
Comme je l'ai dit, la philosophie, la psychologie et les valeurs humanistes m'inspirent énormément. Le fait de cultiver la confiance en soi, le respect, la tolérance, l'ouverture est pour moi une chose essentielle. C'est pourquoi je tenais à partager cela à travers ce premier album qui du coup, est très personnel. Je pense que dans mes prochaines chansons, je parlerais un peu moins de moi et de mes ressentis !

Y a t il un titre que tu veux mettre plus particulièrement en avant ? Et pourquoi ?
Je pense à « Judge and Condemn » car le propos de ce morceau me tient beaucoup à cœur et c'est le morceau éponyme de l'album !

Comment cela se passe lorsque tu composes, tu écris les textes en premier ou tout part d'abord de la musique ?
Pour cet album, j'ai écrit les textes en premier car je voulais donner plus d'importance à mon propos et ne pas avoir de contrainte dans l'écriture. Je pense que je ferais les choses différemment pour la suite car maintenant j'ai plus envie de me concentrer sur le « son » et la musique. Je pense qu'il n'y a pas de recette de toute façon, les deux manières de faire fonctionnent dès l'instant que l'on est inspiré.

J'ai lu que tu avais enregistré à Lyon, mais masterisé à New York, pourquoi ce choix, tu recherchais une sonorité particulière ?
Le Sterling Sound est un studio de mastering trop mythique ! Donc quand j'ai eu un contact pour pouvoir faire masteriser mon album là-bas, je n'ai pas hésité une seconde ! De plus, je voulais un gros son à l'Américaine ... Alors quoi de mieux que ce studio !

Si je te dis que tu t'inspires fortement des sonorités plus anciennes mais avec ce petit plus que permet la technologie d'aujourd'hui, en gros que tu fais du vintage avec du son de maintenant, ça te convient ?
Tout à fait, et j'ai envie d'aller encore plus profondément dans ce sens. Je ne vous dirais pas comment, ce sera la surprise pour un deuxième album ...! Mais j'adore la technologie, je fais beaucoup de M.A.O. et les outils informatiques sont une source d'inspiration intarissable, je souhaite les utiliser de plus en plus dans mes futures compositions. D'un autre côté, le son « Vintage » de l'instrument en lui-même est irremplaçable. La numérisation des composants électroniques, que ce soit pour un ampli, une guitare ou une pédale d'effet, m'a toujours laissé sur ma faim !

Parle-nous un peu de la cover de l'album ?
C'est Christophe Mogenet et Christopher Lacoulonche, deux amis infographistes qui l'ont réalisée. J'adore leur travail, j'ai eu l'occasion de les voir travailler sur Photoshop et Illustrator. Ce sont de vrais peintres des temps modernes ! Ce que je voulais, c'était une illustration abstraite qui puisse suggérer des choses, j'aime laisser la place à l'imaginaire et à l'interprétation ... Voici la mienne. Il y a cette notion de dualité (Bien et Mal pour en revenir au propos de « Judge and Condemn ») avec les teintes chaudes et froides qui s'entremêlent et une silhouette de femme très subtile au milieu qui représente la justice, comme un symbole, vierge de tout préjugés. Les traits bleus électriques qui se croisent représentent une boussole et vont aux quatre points cardinaux pour que ce soit la justice qui nous « guide ». J'avais aussi envie qu'il y ait cette superposition de textures pour enrichir et dynamiser le visuel. Je la trouve très belle et très réussie !

Le 20 mars tu seras à Paris au Zèbre de Belleville, qu'est ce qu'on va entendre sur scène, que des compos ou aussi des reprises ?
Ce sera exclusivement des compositions, les 12 morceaux de l'album.

Tu seras en version trio ?
Nous serons en quartet avec Frédéric Balsarin, le deuxième guitariste.

Dernière question qui n'a rien à voir avec les autres … A part le tien, quel est le dernier album que tu as écouté ?
« Homogenic » de Björk, une véritable tuerie !

Merci beaucoup pour cette interview
Merci à vous !

Propos recueillis par Yann Charles