lundi, 27 janvier 2014 INTERNATIONAL BLUES CHALLENGE
BEALE STREET – MEMPHIS (USA)
Du 21 au 26 janvier 2014
http://www.blues.org
On se retrouve une nouvelle fois à Memphis pour assister au 30ème International Blues Challenge qui accueille cette année 255 groupes venus d’une vingtaine pays avec parmi eux nombre d’Européens mais aussi trois formations françaises venues représenter notre blues hexagonal, le Lucas Blues Project dans la catégorie « Youth », Manu Lanvin & The Devil Blues dans la catégorie « Solo / Duo » et enfin Blues Power Band dans la catégorie « Band » ! Autant dire que la délégation française a fière allure quand elle arrive en ville, même si les aléas des douanes américaines ont cette année encore laissé quelques-uns des musiciens sur le carreau à Houston pour leur première soirée … Ceux qui sont arrivés à temps se retrouveront quand même pour une première soirée commune sur Beale Street qui permettra de faire connaissance avec tout le monde mais aussi de se familiariser avec les curiosités locales …
Mardi 21 janvier 2014 :
Si les premières épreuves de l’IBC n’ont lieu que demain, la première journée est traditionnellement marquée par les retrouvailles avec les amis, par un passage obligé par la Blues Foundation et par quelques premiers évènements en ville … Les groupes découvrent les premiers lieux cultes et prennent leurs marques, les habitués se croisent et on salue déjà au coin d’une rue les amis Américains mais aussi Allemands, Croates, Néerlandais, Australiens … Le blues est avant toute chose une grande famille et ce n’est pas l’esprit concours qui prime à Memphis mais bel et bien l’esprit convivial de la chose …
Parmi les endroits qui nous sont chers dans la cité de la Soul, du Rock et du Blues, il y a St Blues Guitars, le fameux workshop qui produit des instruments superbes et très prisés mais aussi de très fameuses cigar-box qui sont autant un régal pour les yeux que pour les oreilles … Alors quand on sait que des Français y donnent cet après-midi leur tout premier concert, on ne peut que s’y rendre en empruntant les superbes tramways de la ville qui vous y déposent dans une ambiance roots pour un dollar !
Les amateurs s’offriront un tour dans l’atelier à la découverte de la fabrication pour commencer l’après-midi en beauté et il sera bientôt temps de remonter dans la boutique pour y assister au showcase du Lucas Blues Project … L’ambiance y est bon enfant et Lucas et ses complices, chaussés St Blues pour l’occasion, partageront même la scène avec les jeunes représentants des Croatians Blues Forces mais aussi avec leur nouveau président, l’harmoniciste Boris Hrepic Hrepa venu soutenir et encourager la relève musicale européenne !
Il est déjà l’heure de retourner vers Beale Street où nous attend l’International Showcase réunissant une douzaine de groupes non-américains, un événement qui offre l’opportunité aux formations venues de loin de se faire remarquer dans de bonnes conditions par un public indiscutablement demandeur. On commence ainsi avec le duo néerlandais de la Dutch Blues Foundation, Herbie & Guitarguy, qui va nous proposer un sympathique mélange de footstomp, de guitare, de chant au mégaphone et d’harmonica. Les Néerlandais installent l’ambiance et c’est plutôt bon signe !
Interdits de voyage pour cause de rougeole, les Philippins de Kingpin Trio ont donc du jeter l’éponge et c’est non sans avoir reçu l’hommage de Jay Sieleman, le patron de la Blues Foundation, qu’ils passent directement la flambeau à Tim Lothar & Holger Daub, les représentants allemands de Baltic Blues qui vont s’appuyer sur l’énorme talent et la non moins conséquente expérience de Tim pour proposer un set des plus intéressants !
Direction le Moyen Orient pour y rencontrer Joe Elbaz & Blues Angels, le groupe présenté par Israël Blues Society et porté par un sax et un harmonica qui se montrera plutôt conventionnel jusqu’à ce qu’il se lance à fond dans un « Hoochie Coochie Man » revu et corrigé à la sauce Yiddish ! Que l’on apprécie ou pas, personne n’aura pu rester indifférent bien longtemps à cette version parmi les plus originales proposées à ce jour.
On monte ensuite vers le Canada et la Thunder Bay Blues Society qui nous présente Tracy K & Jamie Steinhoff, duo mixte avec chant et harmonica pour elle et lap steel pour lui, bien que ce dernier se mette aussi à la voix pour une démonstration de ragtime plutôt bien sentie … Victimes de changements de vols à répétition en raison du froid polaire qui règne sur le Nord de l’Amérique, la chanteuse passera pratiquement plus de temps à nous effeuiller ses cartes d’embarquement qu’à chanter ce qui est quand même un peu regrettable quand on ne dispose que de quinze minutes de créneau !
C’est aux Croates de Zamba de s’y coller maintenant et le quartet des Croatian Blues Forces va s’attacher à le faire en nous offrant un set saupoudré d’orgue Hammond et achevé sur une relecture de ZZ Top sous amphétamines. Ceux qui aiment trouver du rock dans le blues n’auront pas été insensibles à la démarche !
Le duo transalpin de DeltaBlues arrive très vite sur les planches du New Daisy Theater et c’est entre résonateur et harmonica que Naffis & Massarutto vont nous emmener du « Last Fair Deal » de Robert Johnson jusqu’à « Baby Please Don’t Go » en passant quand même par une compo de leur cru !
Comment obtenir la seule standing ovation de la soirée ? Les Philippins de Brat Pack ont trouvé la recette en arrivant sans guitare mais avec un clavier des plus inspirés et en nous assénant coup sur coup deux standards, « Have You Ever Been Mistreated » et surtout « What’d I Say », le tout avec tellement de talent et d’énergie que l’on pardonnera finalement ce manque total d’originalité compensé par un rendu XXL !
Felix Slim de la Barcelona Blues Society prend bientôt les choses en main et nous offre un set guitare, voix, harmonica et kazoo qui se verra ponctué par une reprise de Sonny Boy Williamson interprétée avec une réelle ingéniosité ! Le blues roots de l’Espagnol passe bien auprès de l’assistance et celle ci ne lésine pas sur les moyens de lui faire comprendre …
Le Showcase tire à sa fin et on accueille maintenant les Polonais de T.B.King Blues Club qui nous surprennent avec une prestation très jazz rock psychédélique mais aussi avec un violoniste virtuose qui use de la wah wah un peu à la manière de Jimi Hendrix ! Impressionné, le public oubliera le côté borderline de la prestation et profitera du moment comme il se doit, avec délectation …
L’australien Chris O’Connor de Sydney Blues Society refermera bientôt la page des « Solos-Duos » sur quelques notes de ragtime et de delta blues et c’est à la manière de Robert Johnson qu’il achèvera sa prestation avec un « Photograph Blues » que n’aurait certainement pas renié le modèle clairement avoué du musicien.
On termine avec les représentants de France Blues, Blues Power Band, qui ont une fois encore mis le paquet sur leur jeu mais aussi sur leur scénographie pour en arriver à un show équilibré et dense comme on les aime. Du blues rock, du blues lent, des descentes de guitare servies sur un plateau par le guitar hero maison et une rythmique de folie à fissurer les murs, à en juger par les commentaires recueillis à la sortie de la salle, les Français ont marqué les esprits et on devrait retrouver pas mal de monde demain pour leur premier concert officiel de la compétition !
Le temps d’aller se restaurer sur Beale Street et il faut déjà aller prendre un peu de repos car la journée de demain s’annonce intense avec au menu une télé, des showcases, un passage par Sun Studio pour un enregistrement et bien entendu le début officiel du concours … La nuit porte conseil et c’est très bien ainsi !
Mercredi 22 janvier 2014
La journée promet d’être longue puisque dès 9 heures, Blues Power Band est attendu dans les studios de Ditty TV pour un show de 45 minutes en direct ! C’est une deuxième répétition en live pour le groupe donc et surtout l’occasion de faire de légères mise au point au niveau de la set list et des enchainement qui deviennent de plus en plus efficaces, de plus en plus précis et de plus en plus spontanés. Il règne sur le plateau une atmosphère à la fois intense et détendue et l’équipe de réalisation ne s’y trompe pas en posant les bonnes questions entre les morceaux et en invitant chacun des musiciens à évoquer ses sensibilités, ses expériences … Les guitares sont au sommet de leur forme et tout roule dans la bonne humeur et sans le moindre accroc, tant et si bien qu’on se dit qu’avec trois shows de cette qualité, il ne serait pas surprenant de retrouver le groupe en finale samedi après-midi !
L’heure de la répartition des groupes dans les clubs approche à grand pas et la tension monte pour savoir où et à quelle heure nos frenchys se produiront ! Pour Manu Lanvin, ce sera le superbe King’s Palace, pour Blues Power Band le Hard Rock Café, chacun à des horaires différents en plus, mais en attendant l’heure H, c’est vers le Rum Boogie Café que nous allons pour assister à deux showcases de nos groupes nationaux avec pour commencer Manu Lanvin exceptionnellement en trio pour ce concert hors concours !
S’il y a quelqu’un qui ne se pose pas de question en montant sur scène, c’est bien de Manu Lanvin qu’il s’agit et c’est exceptionnellement en compagnie de son Devil Blues au grand complet qu’il nous envoie sans se faire prier des trésors de blues roots et de blues rock, mais toujours sur le mode électrique. Derrière, Jimmy assure le tempo tandis que Gaby à la contrebasse participe lui aussi au show et contribue à faire de cette grosse heure de concert un moment unanimement acclamé par un public venu en nombre. Quelques relectures bien senties empruntées à Muddy Waters mais aussi aux Stones, un clin d’œil appuyé à Calvin Russell que Manu aura suivi artistiquement et humainement jusqu’à son dernier souffle, il y a des prestations qui ne trompent pas et celle ci en était assurément une !
Le temps de changer de plateau et c’est Lucas Blues Project qui entre en piste pour là encore une heure de concert qui relève du grand art ! On dit que la valeur n’attend pas le nombre des années et si l’on en croit les mines réjouies des autres musiciens, Français mais aussi américains, celle de ces jeunes gens du Sud de l’hexagone est loin d’être négligeable. De Jimi Hendrix à Santana en passant par les standards du blues, les quatre garçons ne commettent aucune faute et n’on aucun complexe à se produire devant un parterre d’aficionados qui ne se fait pas prier pour se trémousser dans la salle ou plus simplement applaudir les interventions individuelles ou collectives d’un groupe où, en plus de véritables talents personnels, chacun sait se mettre au service de l’intérêt général. Voilà à n’en point douter une des valeurs sures de demain !
A peine le temps de se détendre qu’il faut déjà prendre le chemin des clubs pour assister à la première série de concerts des quarts de finale et c’est le cadre luxueux du King’s Palace qui nous accueille un peu avant la fin de la prestation d’Erik Ray, le candidat présenté par Granite State Blues Society. Pour ce natif du Montana, marcher dans le sillage de Robert Johnson est devenu chose normale et s’il le fait sans vraiment beaucoup d’originalité, il faut avouer que le résultat est quand même sacrément efficace avec une part de compositions et une autre de reprises.
Place à Manu Lanvin qui s’y colle cette fois en duo avec Jimmy Montout à la guitare et à la batterie. Explosif et dynamique, le set des Français va rapidement faire plier la salle et c’est entre blues et boogie que le duo laisse parler le talent et l’énergie ! L’assistance apprécie, d’autant que Manu n’hésite pas à quitter la scène pour aller au contact et à inviter le public à le suivre dans un voyage au cœur de ses racines durant lequel il remonte la Highway 61 mais aussi la Route 66 pour un résultat qui laisse sans voix tant il est entrainant. La voix de Manu, sérieusement émoussée par le set donné quelques heures plus tôt, apporte encore un peu au côté « vieux blues » de l’histoire et si on franchit parfois les limites stricto sensu du genre, personne ne pourra venir contester la légitimité que Manu Lanvin a dans un registre qu’il apprécie depuis toujours et qu’il interprète avec un foi jamais remise en cause.
On quitte rapidement les lieux pour se rendre au Hard Rock Café où, surprise, Blues Power Band est déjà sur scène ! L’absence d’un groupe a conduit à la modification de l’horaire de passage et en franchissant la porte, on reconnaît déjà la musique du sextet qui en est à la fin de son deuxième morceau. On se fraye un chemin pour arriver à la scène et on y découvre Bannish et consorts en train de mettre le feu à des planches qui en ont vu d’autres mais qui souffrent quand même en encaissant les coups de boutoirs lancés par un groupe gonflé à bloc. Là aussi la salle apprécie et les Parisiens ne se privent pas de lui en mettre plein les yeux et les oreilles avec des musiciens chauds comme la braise et avec une set list bien construite qui monte progressivement vers un déluge final plein de fun, de feeling et de force. La démarche paie et c’est une salle conquise qui acclame le groupe à sa descente de scène … Bien joué !
On abandonne rapidement L’IBC et les clubs de Beale Street pour attraper un taxi et se rendre au Sun Studio, fermé au public à cette heure mais accueillant dans le saint des saints le Lucas Blues Project qui y enregistre quelques titres pour l’expérience mais aussi en vue de la création d’un album. Pas encore véritablement habitué au studio, le jeune quartet cherche un peu ses marques et laisse parfois la tension prendre le dessus mais au bout du compte, ce sont trois titres que Matt Ross-Spang, l’ingé-son maison, réussira à mettre en boite pour un résultat qui ne manque pas de bonnes vibrations. Enregistrer ses premiers morceaux chez Sun, beaucoup en rêvaient et tout comme Elvis Pesley bien longtemps avant, Lucas Peaquin et ses amis l’ont fait !
Manu Lanvin prend bientôt le relais pendant que les transferts de fichiers sont en cours et le temps qui reste va lui servir non pas à mettre un titre en boite mais bel et bien à faire les prises vidéo d’un futur clip qui accompagnera son prochain album. L’ambiance est folle, détendue, et si on plaisante beaucoup dans le studio, il n’en reste pas moins que le tournage avance bon train et qu’il y a rapidement matière à faire quelque chose de bon avec ce shooting d’une petite heure. On sent l’expérience et la capacité à gérer le stress et c’est très professionnellement que le trio assure une fois encore le coup. On a hâte de découvrir le résultat !
On remonte finalement sur Beale Street et si la première soirée de concours tire tranquillement à sa fin, c’est aussi l’occasion de croiser les groupes et les amis qui se promènent incognito dans la rue avec à la clef de belles rencontres comme les Suitcase Brothers, seconds de la catégorie « Solo / Duo » l’an dernier, comme Shakura S’Aida ou encore les amis québécois de Spectra ou du Blues de Tremblant et tant d’autres encore. L’International Blues Challenge est incontestablement l’endroit où la grande majorité des amateurs de blues, qu’ils soient connus ou anonymes, se retrouve chaque année au mois de janvier ! Avis aux amateurs …
Jeudi 23 janvier 2014
On s’autorise presque une grasse-matinée aujourd’hui puisque le programme est soft jusque sur les coups de 16 heures au niveau du concours … Par chance, les relations aidant, la délégation française se voit invitée à 11 heures à une visite privée de l’usine Gibson de Memphis, celle où sont fabriquées les fameuses hollow body de la série ES et la non moins fameuse Lucille si chère à BB King. C’est donc en nombre conséquent et sous la conduite de Jason Dawson, Responsable de la Production et des Expéditions, que l’on suit le cheminement qui conduit de la fine planche de bois d’érable jusqu’à la naissance d’une guitare se qualité. De la presse à l’accastillage en passant par la découpe, la peinture et les finitions, rien n’est laissé au hasard et ce sont en tout et pour tout une centaine d’heure de travail réparties sur trois semaines qui sont nécessaires pour en arriver à produire une guitare haut de gamme !
Autant dire que les guitaristes mais aussi les simples amateurs ne resteront pas insensibles à cette visite obtenues spontanément à la dernière minutes et que chacun aura à cœur de se trouver le petit souvenir approprié pour ramener chez lui un petit morceau de l’histoire de Gibson … Le timing n’étant pas trop serré, on s’accordera ensuite une pause salutaire avec gastronomie locale pour les uns et visite à Graceland ou au Rock & Soul Museum pour les autres, histoire de recharger les batteries et d’afficher une forme olympique pour cette soirée décisive à la fin de laquelle le nom des demi-finalistes sera connu !
Les choses sérieuses reprennent leurs cours naturel vers 17 heures et nous nous installons cet après-midi au Hard Rock Café où le froid polaire de l’extérieur nous accompagne jusqu’à la table grâce à une subtile combinaison climatisation / courants d’air. C’est Kim Pollard Band de Loyal Blues Fellowship qui ouvre le bal en présentant un premier set construit et réjouissant avec deux saxophones et un clavier mais aussi de très forts relents soul ! La chanteuse a du coffre et ça fait plaisir à entendre, d’autant plus qu’elle en use à bon escient. On continue très vite avec Lit'l Chicago de Great Lakes Blues Society en Ontario qui propose, comme son nom l'indique, un bon Chicago blues avec cuivres et claviers mais aussi des choses plus soul ... Ça balance sérieusement, quand bien même l'originalité est limitée, mais c’est bien ce qui compte et le public ne s’y trompe pas.
Big Mike Aguirre & Blu-City All-stars de St. Louis Blues Society arrivent ensuite et nous offrent un blues là aussi cuivré et très bien en place avec un leader guitariste/chanteur de très bonne qualité. Force est de constater que le niveau de la compétition est particulièrement relevé au Hard Rock Café cette année, mais nous n’allons quand même pas nous en plaindre ! On poursuit donc avec David Shelley & Bluestone de South Florida Blues Society, un groupe déjà finaliste en 2007 qui, en quartet, s’appuie confortablement sur une voix forte et assurée et sur des guitares puissantes mais parfaitement maîtrisées ! Encore un excellent groupe qui affiche cette fois quelques relents Texas Blues voire rock 70's. Le top !
Ne cherchez pas Malvin Noesen & The Company de la Youth Norsk Bluesunion dans le programme des groupes, ce « Youth Act » arrive en compétition d'on ne sait où, propulsé par la force des choses jusqu’à la catégorie « Bands », mais affiche un véritable talent et une très belle énergie ... C'est jeune mais ça joue avec un style à part, avec une voix pas encore tout à fait fixée et avec de belles mélodies ... La très bonne maturité du groupe et de ses compos font en outre qu’il n'a pas à rougir face aux autres formations de sa catégorie !
Il est temps de filer vers le King’s Palace où nous sommes accueillis par Zakk & Big Papa Binns de Buffalo River Blues Society, un duo qui ne s’en laisse pas conter, le père et le fils partageant guitares et one man band avec un véritable talent de composition et d’interprétation. La transition ne tarde pas et c’est Matt Tedder de Nashville Blues Society qui monte au créneau. Le jeune guitariste et sa grosse caisse font chanter le jury sur « That's Allright Mama » et invitent le public à taper des mains sur « Can't Be Satisfied » pour terminer en slide sur une compo de 90 secondes et mettre un terme au set dans les délais impartis … Bien joué !
Concentré avant son set, Manu Lanvin ne tarde pas à entrer en scène et à mettre les aiguilles dans le rouge ! L’envie de bien faire est intacte, les soucis de voix d’hier soir sont oubliés, c’est donc sans arrière pensée et le nez dans le guidon que le Français avance bon train le long des routes du Mississippi, remontant du Sud profond jusqu’au Delta en nous proposant les saveurs épicées régionales sur fond de blues, de boogie et de rock ! L’énergie l’emporte parfois sur la raison mais c’est également ça le blues, un besoin de liberté, d’évasion, de folie incontrôlable, et Manu Lanvin qui l’a bien compris ne se prive pas d’en user voire même d’en abuser. Finir un set de 25 minutes ruisselant de sueur c’est possible, on vient de s’en rendre compte ce soir !
On ne tarde pas car le set de Blues Power Band commence dans moins d’une demi-heure au Hard Rock Café et à notre arrivée, The Juice de Cincy Blues Society nous accueille avec un bon Chicago blues et avec une chanteuse qui rejoint le band en seconde moitié de set ! Le claviériste chausse à l’occasion un saxophone pour apporter une autre couleur à la musique du groupe, contribuant à faire que la machine finit par s'emballer et le public adore ça … Nous aussi d’ailleurs !
C’est maintenant au tour de Blues Power Band de proposer son second set des quarts de finale et c’est toutes guitares devant que le sextet y va, laissant le feu et la foudre s’installer dans un Hard Rock Café qui saute et crie à la demande du groupe. Les représentants de France Blues se font plaisir et ça s’entend grâce à une rythmique irréprochable et à des solistes inspirés qui reprennent avec un certain plaisir les titres de leurs différents ouvrages avec un passage appuyé par « Zee », leur superbe opéra blues. Les premiers rangs sont en délire et c’est non sans les avoir copieusement harangués que Blues Power Band mettra un terme à sa prestation sur une sorte de feu d’artifice de notes. Quelle prestation !
L’heure tourne et on a remarqué la présence de deux Français, Nico Wayne Toussaint et Michel Foizon, qui se produisent au Club 152 sous les couleurs de la South Florida Blues Society. Si l’on connaît bien les prestations de Nico en groupe, le découvrir en duo dans un registre plus fin est un véritable plaisir, d’autant que l’harmoniste joue autant de son charme et de son talent que de son instrument. Impeccable dans l’atmosphère cosy des lieux, la prestation des deux complices ne laissera personne indifférent tant elle est brillante et pleine d’inspiration !
L’heure de la fin des quarts de finale a sonnée et il faut encore attendre une paire d’heures avant de connaître les noms des qualifiés. C’est l’occasion d’aller se restaurer ou d’aller assister aux énormes jam sessions organisées dans les différents clubs de Beale Street où l’on croise de plus en plus de grosses pointures du blues comme Bob Corritore, Candye Kane, Sean Carney ou Laura Chavez … A l’heure dite, l’annonce des résultats nous laissera forcément quelques regrets puisque ni Blues Power Band, ni Manu Lanvin & The Devil Blues n’iront demain soir en demi-finale, on se consolera toutefois en se disant que l’on retrouvera à l’échelon supérieur des amis comme les Suitcase Brothers ou Nico Wayne Toussaint & Michel Foizon et des connaissances comme Jerome Godboo, Tim Lothar ou encore Arsen Shomakhov … Mais pour l’heure, il est temps de recharger les batteries avant la longue journée de demain !
Vendredi 24 janvier 2014
C’est encore une riche journée qui nous attend puisque c’est ce matin qu’a lieu la cérémonie de remises des Keeping The Blues Alive Awards et qu’une vingtaine de récipiendaires va recevoir cette prestigieuse récompense lors d’une réception dans la grande salle de l’hôtel Doubletree où l’on croise le gratin de la communauté blues internationale avec des gens comme Janiva Magness, Bob Corritore, Bruce Iglauer d’Alligator Records ou encore le Professeur David Evans de l’Université de Memphis.
Il serait long et fastidieux de citer tous les awardisés de cette promotion mais on notera quand même les récompenses reçues par Tas Cru dans la catégorie « Education », par les Espagnols de BluesCazorla dans la catégorie « Festival International », par l’incroyable Dick Waterman qui a shooté les plus fameux artistes du blues dans la catégorie « Photographie » et enfin le Français Gérard Herzhaft qui a écrit entre autres « La Grande Encyclopédie du Blues » dans la catégorie littérature ! Quelques beaux hommages, deux ou trois standing ovations et beaucoup d’échanges entre les gens, voilà un moment qu’il ne faut absolument pas manquer quand on assiste à l’IBC.
Pas de pause aujourd’hui, c’est vers Stax que l’on file pour y retrouver une personne qui nous est chère, Tim Sampson, Directeur de la communication de Soulsville Foundation mais aussi des divers programmes en rapport avec le musée et l’éducation. L’occasion de visiter une nouvelle fois le Stax Museum Of American Soul Music et d’y redécouvrir des trésors inestimables mais aussi d’aller revoir la maison de Memphis Slim, récemment remise en chantier pour devenir à très brève échéance un des points chauds de la Galaxie Stax. Une fois la surprise encaissée, on se rassure en se disant que l’endroit, voué il y a encore peu de temps à la destruction, continuera de renfermer l’esprit de son ancien propriétaire !
On remonte enfin vers le quartier historique pour y rejoindre le Hard Rock Café et y assister au Youth Showcase ace pour commencer les jeunes Croates de Levonda Kids présentés par les Croatian Blues Forces. Si tout n’est pas encore totalement bien en place et que cela semble même un peu bancal parfois, le résultat est plutôt réjouissant et surtout très prometteur ! Quelques compos déjà, mais aussi un « Johnny B Goode » et un « Sweet Home Alabama » et on peut très sincèrement dire que ça part dans la bonne direction. L'avenir du blues croate est en marche !
On passe maintenant à Crimson Sky de la Jersey Shore Jazz & Blues Foundation. Sur les planches, cinq jeunes en rouge dont deux filles avec le plus jeune de la troupe qui affiche seulement 13 ans mais qui n’empêche pas que le groupe joue déjà comme des vieux routiers ... La chanteuse en fait des kilos et pousse sa voix trop loin, sans doute par excès de fougue, mais on sent que bien dirigé ça peut très bien le faire. On part de temps à autres vers un punk blues qui prête à penser que le groupe n’a pas encore totalement choisi son style mais la qualité de jeu du guitariste est d’ores et déjà impressionnante !
Dernier des trois groupes du showcase au Hard Rock Café, Lucas Blues Project qui représente France Blues monte sur scène et laisse parler le talent ... Un set impressionnant de régularité et très bien construit, un look soigné qui en impose, Lucas passe de la Strat à la Les Paul et nous offre non seulement un son fouillé mais aussi, et c’est assez rare pour le souligner, une voix extrêmement intéressante ! De covers en compositions, Lucas Blues Project dévoilera au public ses propres créations parmi lesquelles on reconnaitra « Insomnia » que le quartet a enregistré dernièrement chez Sun ... Le public n’a pas grand mal à adhérer à la prestation et les groupes qui commencent à arriver pour la demi-finale tendent l’oreille avec beaucoup d’intérêt ce qui est incontestablement un signe fort !
Direction Sun Studio ou les Blues Power Band sont déjà en pleine session depuis quelques poignées de minutes avec à la clef pas moins de quatre morceaux mis en boîte dans deux versions différentes pour un résultat qui étonne le maître des lieux lui-même, et pourtant il en a vu d’autres avant ! Travaillant comme toujours dans une bonne humeur communicative mais avec un sérieux bien réel, les Beeps ne se cherchent pas, ils y a bien longtemps qu'ils ont trouvé leur voie et ça s'entend dans un enregistrement au son particulièrement vintage et original dans lequel on sent le poids des musiciens de légende qui sont passés par là auparavant ! Jouer avec en face de soi les images du Million Dollar Quartet, d’Elvis Presley, de Roy Orbison ou de Johnny Cash en faisant de même et au même endroit en impose forcément un peu et laisse très naturellement des traces dans le résultat final !
Le temps de regagner Beale Street et de se restaurer et les demi-finales sont malheureusement terminées, la rue revenant du même coup de plein droit à sa clientèle habituelle avec son lot d’amateurs de karaoké et de boîtes de nuit branchées. Il est donc l'heure de retourner au bercail pour y attendre les résultats et découvrir la composition de la finale demain durant laquelle on retrouvera nos amis Nico Wayne Toussaint et Michel Foizon mais aussi les Suitcase Brothers arrivés seconds l’an passé. Voilà une belle journée qui s’annonce pour demain !
Samedi 25 janvier 2014
La finale de l’International Blues Challenge est une journée à part entière puisque de l’ouverture des portes de l’Orpheum Theater à 11 heures jusqu’à leur fermeture vers 21 heures, ce sont pas moins de dix-sept participants qui se succèderont , avec pour commencer Bad Brad & Fat Cats de la Colorado Blues Society qui affichent un super niveau et annoncent la couleur des la première compo … « We're Here To Win The IBC », le quartet comprenant un harmoniciste, un guitariste chaussé Lucille et un bassiste à chapeau rond affiche ouvertement ses ambitions et la salle lui répond par l’affirmative … Ça joue grave directement et le guitariste va même faire un tour dans la salle histoire de la chauffer … Du gros show !
On poursuit avec Arthur Migliazza, un artiste de piano boogie qui voyage en solo ... Le représentant de South Sound Blues Association ajoute à ses morceaux des motifs empruntés a des standards du blues et du jazz et fait le show a la manière des entertainers avec beaucoup d'humour ... Ça vire parfois au piano bastringue mais c'est vraiment très bien fait !
Ben Rice And iLLamatics est un trio plein d'énergie avec un leader qui prend avec beaucoup d'originalité une washboard guitar et un batteur qui cogne partout et même sur la basse. Les puristes remarqueront « Key To The Highway » joué en version soft, a capella et au dobro au beau milieu du public … Il fallait oser et avoir du coffre pour se faire entendre !
Erik Ray de Granite State Blues Society débarque en one man band et allume pour commencer la bougie posée devant lui ... Se fendant de quelques plaisanteries et enlevant même son chapeau pour les photos, il offre un jeu carrément efficace qui fait de lui une valeur sûre ! Un bon delta blues légèrement teinté de folk pour un show assez complet …
Billy the Kid & Regulators de la Blues Society Of Western sont huit sur scène dont trois cuivres et un B3 et le frontman armé d’une Flying V va lui aussi faire un tour dans la salle et emmener ses complices sur la voie d’un bon blues dans le style de Chicago et plein de détails. Cette finale commence décidément bien et le niveau est des plus relevés !
Lucious Spiller s’y colle désormais en solo avec ses dreads et sa guitare ... Pourvu d’une belle attaque de cordes pour un blues acoustique qui papillonne parfois du côté des standards pour se trouver des textes un poil téléphonés (From my Head Down to my Shoes, I Was Born to Sing the Blues ...) le bluesman va nous offrir une prestation pleine de talent et pleine d'humour pour un set qui ne souffre d’aucune longueur.
Brad Absher & Swamp Royale de Houston Blues Society s’offrent un premier titre au chant gospel et a l'harmonie parfaite ! Le sextet avec cuivres et B3 part ensuite dans le Chicago blues pour le second morceau et laisse même entrer un peu de soul de temps en temps pour un résultat pas désagréable du tout ! C’est finalement « This Train » qui refermera le set des Texans ...
L’heure est venue de dévoiler le nom du Best Autoproduced CD of The Year et c’est cette fois « Account to Me » de Hank Mowery, présenté par la West Michigan Blues Society, qui reçoit les fruits de son talent et de son travail en studio !
On enchaine rapidement avec Matt Tedder de Nashville Blues Society, le petit killer sorti tout droit du même club que Manu Lanvin qui fait une fois encore forte impression ce soir avec un son bien carré et un humour qui fait mouche ... Assis en one man band ou encore debout, ses morceaux font des étincelles à chaque fois ! Un vieux Kokomo Arnold et un « Can't Be Satisfied » pour donner du relief au set et on termine bien tôt sur une compo très bien balancée … Tout simplement énorme !
Brat Pack de Philippine Blues Society essaie de sortir des covers énergiques mais un peu téléphonées pour aller vers des choses plus fraîches et plus personnelles et ça le fait plutôt bien ! Le pianiste de folie et la très belle cohésion du band sont un exemple à suivre pour imiter le premier groupe asiatique à aller en finale, d’autant qu’ils se feront quand même « What’d I Say » avec une putain d'énergie pour finir !
Nico Wayne Toussaint et Michel Foizon de South Florida Blues Society commencent très soft mais avec un jeu très dynamique et très efficace. Nico joue les charmeurs et propose un show sans temps mort et plein de belles choses. Le superbe jeu de guitare de Michel Foizon et le très bel harmonica n'éclipsent jamais une voix luxueuse et Nico descend même jouer et chanter à capela dans la salle avec à la clef un très astucieux « Can you Hear me ? » La réponse ne fait aucun doute, « Yeah !!! ». La prestation est appréciée et visiblement, aller se promener dans la salle est une règle non écrite à l’IBC …
Die Dra & Ruff Pro Band de Magic City Blues Society démarrent très fort avec un guitariste black qui joue à l’occasion avec les dents et nous délivrent un show blues / rhythm'n'blues plein de jus. La chanteuse pilote superbement bien son quartet et le guitariste, toujours lui, plonge littéralement dans la salle du haut de ses 130 kilos minimum, produisant un effet bœuf à l’atterrissage au niveau des premiers rangs d’un public qui ne s’en est sans doute pas encore remis à cette heure …
Les Suitcase Brothers sont égaux à eux-mêmes et proposent un concert très enlevé et plein de détails ! L'harmonica est une pure merveille avec des tonnes d'effet et la guitare et le chant ne sont pas en reste ! Un coup d'harmo sans amplification pour mettre la salle sous le charme et tout roule à merveille pour les frères Puertas présentés par la Piedmont Blues Preservation depuis que l’un d’entre eux est installé aux Etats Unis ... Un set très pro et plein d'entrain !
Les locaux de Ghost Town Blues Band arrivent en brass band genre New Orleans depuis le fond de la salle puis partent dans un registre très électrique à six musiciens dont deux cuivres ... Soul funky et blues rock puissant mais aussi parfois plus fin, voilà ce que nous réservent les protégés de la Memphis Blues Society. Un changement de guitare en cours de route pour essayer de limiter les sons parasites conduira le chanteur guitariste jusque dans la salle, mais sans sa sangle, et c’est en évitant de peu le très gros gadin que se passera le retour sur les planches de l’Orpheum Theater ! Il a eu chaud …
Tim Williams de Calgary Blues Music Association vient seul avec ses guitares pour un blues pas toujours forcément très classique mais bien joué ! Un « Sitting on the Top of the World » à la mandoline, une relecture personnelle de « Walking Blues » au résonateur, Tim n’en fait pas des tonnes mais le fait plutôt bien, même si on aimerait parfois que son jeu se débride un peu et adopte enfin un peu plus de rythme !
Katy Guillen & Girls est un trio féminin de Kansas City Blues Society qui envoie plutôt bien dans un domaine blues rock qui ne manque ni de coffre ni de charme mais qui tient également bien la route dans le slow blues ... Les filles font chanter le public et ça fonctionne carrément bien! La cohésion est bonne et on a face à nous un bon groupe plus rock que blues avec en prime une batteuse qui jette ses baguettes dans le public à la fin du set !
Wendy DeWitt et Kirk Harwood viennent de Golden Gate Blues Society et se présentent en duo piano et batterie avec une pianiste et chanteuse à la voix chaude et puissante. Voilà une bonne démonstration de piano blues bien envoyée avec des arrangements très précis et même un détour par « Hydeaway » au milieu d’un break ... Et comme souvent dans ce genre d’exercice, ça se termine en boogie et à plein régime !
Dernier candidat, Mr. Sipp de Vicksburg Blues Society est un quartet black qui démarre à fond et qui n’hésite pas à faire le job ! Le frontman, à la fois chanteur et guitariste, se la joue sur le mode entertainer mais ça le fait carrément bien et il envoie un son bien Chicago blues avec des plans précis et des gimmicks dans le genre Duck Walk pour faire monter la pression, ce qui fonctionne carrément bien ! Un bon blues un peu plus lent pour marquer des points et bien évidemment le tour obligatoire dans le public et les jeux seront bientôt faits …
Il est désormais temps de remettre les prix et après une rapide attente, c’est Jerome Godboo, qui a malheureusement quitté la salle, qui reçoit le prix Lee Oskar du meilleur harmoniciste de la compétition. On passe rapidement à la catégorie solo/duo dans laquelle Tim Williams remporte le trophée tandis que Lucious Spiller devient son dauphin. Tim Williams remporte par la même occasion la cigar box offerte au gagnant par St Blues Guitars !
Il y a trois lauréats en catégorie groupes et c’est cette année Billy The Kid & Regulators qui terminent à la troisième place tandis que Ghost Town Blues Band finit bon deuxième et que Mr. Sipp devient le grand gagnant de ce 30ème International Blues Challenge, remportant au passage la superbe guitare Gibson ES-335 aux couleurs de la Blues Foundation !
Le temps de féliciter les différents gagnants mais aussi les finalistes dans leur ensemble et c’est dans les divers lieux blues de la ville que tout cela se terminera comme toujours en jam pour ceux qui n’en ont pas encore eu assez aujourd’hui …
Dimanche 26 janvier 2014
Il est temps de penser au retour vers la France mais avant de prendre l’avion pour Paris en fin d’après-midi, il reste quelques heures à tuer et si une partie des amis encore sur place part pour Graceland à la découverte des souvenirs d’Elvis Presley, une poignée d’autres prend la direction des faubourgs de la ville pour assister à l’office dominical du Pasteur Nathaniel Cooper à la Peace Baptist Church … Là où Awek, les Mountain Men et Cisco Herzhaft avaient brillé les années précédentes, c’est cette fois Damien Cornelis qui va bouleverser l’assistance en s’installant à l’orgue Hammond pour une belle et longue démonstration de gospel … D’un avis général et si l’on en croit les commentaires et les félicitations à la sortie de la messe, ce fut un immense moment de partage avec une communauté qui fêtait ce jour là ses grand-mères ! On entendait même de part et d’autres des commentaires sur l’âme de Damien jugée par les fidèles comme étant noire … Un sacré compliment de la part de connaisseurs qui en avaient entendu d’autres auparavant !
Ainsi se termine cet International Blues Challenge, trentième du nom, avec pour les participants et les spectateurs de beaux souvenirs et de belles images plein la tête … Chacun en reviendra avec une expérience supplémentaire, une autre vision sur le monde du blues, le vrai, celui du partage, de la franchise et de la solidarité, pas celui qui se nourrit de petites jalousies minables ! Nos trois groupes français ont fait bonne figure, que ce soit chez Sun lors de leurs sessions d’enregistrement, lors de leur passage à la télévision, pendant les divers showcases et pendant le concours, et s’ils n’ont pas gagné de trophée, ils ont forcément gagné beaucoup en trouvant un bon moyen de comparer le niveau de leur propre performance à celui des autres participants. Sur plus de deux cents participants, seuls deux laisseront leur nom au palmarès mais tous auront rapporté beaucoup de Memphis, c’est certain !
Fred Delforge – janvier 2014
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