mercredi, 22 janvier 2014
Mortissa
(Asphalt Tango Records – L’Autre Distribution – 2013)
Durée 52’56 – 13 Titres http://www.cigdemaslan.com
 Elle est devenue en peu de temps une des représentantes les plus en vue d’un genre méconnu chez nous, le rébétiko, une musique qui trouve sa source dans les ports turcs et grecs et qui reprend à son compte les chansons d’exil des années 20 … Considérée comme le blues de la Mer Egée, cette musique mal famée a été proscrite par les deux pays pendant des années et c’est non pas une réhabilitation puisque nombre d’enregistrements ont été réalisés au fil des ans mais bel et bien un vent de fraicheur, un coup de jeune que Cigdem Aslan lui offre aujourd’hui au travers de son premier album, un ouvrage sur lequel sa voix trouve une place naturelle sur des mélodies lancinantes portées par des instruments comme le bouzouki, le violon, la clarinette et les percussions. Entre Orient et Occident, entre Grec et Turc, « Mortissa » nous emmène au cœur de deux cultures complémentaires et nous fait découvrir les rythmes du port de Smyrne et ceux du Pirée au travers d’adaptations à la fois respectueuses et modernes de classiques comme « Vale Me Stin Agalia Sou » qui invite au rapprochement des corps, comme « Pane Gia To Praso » où il est question de poireaux, une façon détournée de parler du haschisch, comme la berceuse « Nenni » ou encore comme « Sto Kafe Aman » où la « Mortissa », une femme de caractère, invite ses prétendants à aller faire leur cour ailleurs ! Ouvertement destiné à un public adepte des sonorités orientales et de la world music mais aussi aux amateurs de belles voix, ce premier album de Cigdem Aslan est à la culture égéenne ce que le fado est aux coutumes lusitaniennes, une tradition et un certain art de vivre … A noter qu’après avoir été acclamée à Londres sur la scène du Royal Albert Hall, la chanteuse sera à paris le 3 février, jour de la sortie de « Mortissa » en France, dans le cadre du Festival Au Fil des Voix. Avis aux amateurs ! |
