lundi, 20 janvier 2014
Fleuv
(Autoproduction – 2013)
Durée 34’06 – 8 Titres http://fleuv.bandcamp.com
 Il y a ceux qui forcent sur la production et qui passent complètement à côté de la cible et ceux qui ne se cassent pas trop la tête à en faire des tonnes et qui mettent directement la flèche dans le mille … Sans aucun conteste, Fleuv fait partie de la deuxième catégorie et le prouve avec cette première rondelle éponyme, un album de huit titres sur lequel Lionel Fraisse joue les hommes à tout faire en composant, écrivant, jouant et enregistrant tout lui même ! Apôtre du bancal, chantre du rafistolé, adepte du pas très juste, l’artiste y va de bricolages complètement improvisés en empilages pour le moins hasardeux et contre toute attente, là où l’on aurait juré que tout se retrouverait éparpillé sur le sol en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, c’est une perle rare que nous livre Fleuv, un de ces ouvrages fait maison qui nous ramènent directement vers des relents aussi improbables que séduisants tels que Gainsbourg, Zappa, Lili Drop ou Kraftwerk, vers une musique où les boites à rythmes minimalistes se révèlent aussi importantes que les murs de guitares et où les paroles murmurées avec un manque évident d’assurance se montrent aussi captivantes que celles déclamées avec bien plus de véhémence mais avec toujours aussi peu de stabilité … Misant plus sur la teneur de ses chansons que sur la manière de les mettre en valeur, Fleuv nous offre un résumé de tous les sentiments qui peuvent affecter l’homme en général, un recueil qui pourrait passer pour autobiographique tant il le présente avec un mélange de naturel et de sincérité. On ne se pose pas de question qui commencent par pourquoi ou par comment, on se laisse juste flotter librement au gré de « L’ange », de « Ta chaleur », de « Désertion » ou du « Temps de hurler » pour finalement se dire que s’il n’existait pas, ce Fleuv, il faudrait vraiment l’inventer ! |
