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Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 27 décembre 2013
Lost at sea
(Another Record – 2013)
Durée 39’18 – 12 Titres http://www.another-record.com  Neuf albums officiels en onze années d’existence, autant dire que chez Misophone, on ne chôme pas, et ce ne sont pas les plus anciens amateurs de la musique du duo de Bristol qui s’en plaindront puisque Steven Hebert aux instruments et Matt Welsh au chant trouvent une fois encore la formule parfaite pour nous offrir un moment de musique unique en son genre. Souvent comparé à Tom Waits ou à Daniel Johnston, Misophone ne cherche jamais à plagier qui que ce soit mais s’efforce au contraire de proposer sa propre musique au travers de créations intimistes et décalées qui ne sont jamais entièrement inspirées par le passé puisque aux cachets des années 30 à 60 viennent s’associer des couleurs beaucoup plus contemporaines. S’il n’est pas totalement rangé de ses accents venus du blues et du jazz, le duo s’ouvre plus largement cette fois dans la direction de la pop tout en conservant sa dimension psychédélique et c’est en terrain glissant qu’il s’aventure, mais en se montrant non seulement capable de contrôler ses glissades mais aussi d’emmener dans son sillage tous les adeptes des musiques faites de bric et de broc. De paroles soignées en arrangements fouillés, mais toujours sans s’en donner l’air et en gardant une apparence faussement détachée, Misophone a construit son nouvel effort dans une direction tellement improbable qu’elle en devient pratiquement naturelle et c’est sans franchement à avoir à prier leur public que les deux protagonistes l’entrainent dans des morceaux comme « Quiet Lies », « What Will Become Of Us All? », « Relax » ou « Sun Is Gone » auxquels on ne parvient jamais à attacher définitivement une référence, que ce soit en matière de style ou encore d’époque. Comme toujours avec Misophone, une certaine ouverture d’esprit est préférable pour vraiment apprécier « Lost At Sea », mais une fois entré dans le concept, c’est tout simplement irrésistible ! |
