samedi, 14 décembre 2013
Credo
(Verycords – 2013)
Durée 54’46 – 12 Titres https://www.facebook.com/tchekykaryoofficiel  A l’heure de franchir le cap de la soixantaine, Tcheky Karyo ne pensait absolument pas à une quelconque retraite, loin de là, mais plutôt à la sortie de son deuxième album solo, pas l’album d’un acteur qui s’essaie à la chanson pour faire comme les copains mais bel et bien un album de musicien, une corde de plus à un arc qui n’en maquait déjà pas, une corde véritablement dévoilée au grand public en 2006 avec « Ce lien qui nous unit » mais que l’artiste avait déjà précédemment utilisée lors de diverses collaborations musicales … C’est donc en faisant abstraction de tout ce que l’on connaît de l’acteur que l’on appréhende cette seconde œuvre et c’est en y découvrant un chanteur non plus simplement poète mais bel et bien plus rock dans l’esprit et plus jazz dans le son que l’on se laisse littéralement transporter dans « Credo », un recueil de douze titres qui nous emmène dans une sorte de no man’s land posé avec beaucoup d’intelligence entre PJ Harvey et Nick Cave d’un côté et entre Bashung et Ferré de l’autre. Quelques complices comme Zeno Bianu ou Jean Fauque cosignent de temps en temps un texte, Jean Lamoot reprend une fois encore les manettes et c’est en bonne compagnie que Tcheky Karyo laisse filer ses chansons sur des mélodies soignées, trouvant toujours l’intonation parfaite, le petit trémolo dans la voix qui emmène les choses un peu plus loin que ce que l’on aurait pu décemment imaginer … Emballé, Enki Bilal signe le visuel d’un « Credo » dans lequel on se régale à chaque instant d’un « Poisoned Lipstick », de « La rumeur », de « From The Inside » ou encore de « Les guerriers dorment », des titres qui n’ont pas grand mal à faire entrer l’artiste non seulement dans la catégorie chanteur mais aussi, et c’est moins facile, dans celle des songwriters, un statut que beaucoup convoitent mais qu’en définitive peu arrivent à atteindre. Si on lui demande un jour s’il est plutôt comédien ou plutôt musicien, il y a fort à parier que la réponse varie en fonction du contexte dans lequel la question arrivera tant on sent que Tcheky Karyo est entré pleinement dans cette aventure musicale et qu’il y a trouvé une place qui ne laisse aucune ambiguïté sur ses motivations et sur ses capacités. Bravo ! |
