lundi, 02 décembre 2013
TREMPLIN DE LA TRAVERSE – ANA POPOVIC
LA TRAVERSE – CLEON (76)
Le 1er décembre 2013
http://www.swingingdice.com
http://www.secondfloororchestra.com
http://oldbattlefieldentertainer.com/
http://www.fanfarerockbox.fr
http://www.anapopovic.com
http://www.latraverse.org
On se demande un peu ce que l’on doit se dire en arrivant à La Traverse aujourd’hui … Bonjour ? Bonsoir ? Il faut reconnaître que l’horaire est peu conventionnel puisque à 15 heures à peine, le jury est déjà en place pour le début du fameux tremplin organisé pour la onzième fois dans cette salle culte de Normandie connue pour sa programmation à la fois éclectique et qualitative et pour son sens de l’accueil des plus convivial !
Pas de temps à perdre, dès la fin de la brève présentation de l’événement par Marc Bourreau on entre dans le vif du sujet avec un premier groupe, The Swinging Dice, qui va venir nous proposer durant une petite trentaine de minutes sa vision très personnelle du swing, du rock’n’roll et du blues. Une contrebasse, un pianiste chanteur, une guitare et une batterie, à quatre musiciens, ces Picards vont nous entrainer dans un répertoire plein de couleurs et mettre un peu de soleil dans la grisaille ambiante, et il faut bien reconnaître que nous en avions besoin. Difficile de différencier les compositions des reprises tant les Swinging Dice sont aujourd’hui capables de proposer des originaux de qualité et on est d’ores et déjà en droit de penser que ce cru 2013 du Tremplin de La Traverse sera des plus relevés !
Un rapide changement de plateau et voilà Second Floor Orchestra qui entre en piste ! Six musiciens qui ont décidé de ne pas trancher entre la pop et le rock, trois guitares … Le combo rouennais a tout compris de l’art et de la manière de se produire sur scène et s’il n’évite pas toujours les clichés avec les guitaristes qui montent à l’assaut de la batterie, au moins se donne t’il les moyens de nous servir une musique qui tient la route, un peu trop forte diront certains, un mélange contre nature dans lequel on retrouverait le meilleur de Noir Désir et d’Indochine saupoudré d’une pointe des Beatles et d’une autre des Doors. Emmenés par une section rythmique pleine d’idée, les régionaux de l’étape auront eu la bonne idée de diviser les avis sur leur prestation et c’est aussi de cette manière que l’on réussit à faire parler de soi !
Place maintenant au troisième et dernier participant avec Old Battlefield Entertainer, une autre formation rouennaise qui débarque elle aussi à trois guitares avec en prime un claviériste-harmoniciste et un batteur. Installé dans un veine folk rock psychédélique, le quintet ne va pas démériter, quand bien même son guitariste électrique va se délester de son Mi grave dès les premières mesures … Le temps de réparer et voilà le band qui glisse petit à petit dans un répertoire où les sixties bousculent les seventies et dans lequel, en fermant les yeux, on entrevoit assez rapidement les fantômes de Woodstock et même parfois, pour les plus imaginatifs, des pachydermes dont la couleur rappelle plus celle des flamands que celle des éléphants ! Sortant une basse de derrière les amplis, Old Batterfield Entertainer nous offrira un final un peu plus conventionnel dans l’interprétation mais tout aussi illuminé dans l’écriture …
La salle principale se vide et pendant que la technique s’affaire à l’installation de la tête d’affiche du soir et que le jury s’en va délibérer au Campanile voisin, c’est la Fanfare Rockbox qui s’y colle et qui vient exploser à sa manière les plus grands standards du rock dans un bar qui, pour l’occasion, vibre à l’unisson sur les covers de Led Zep, des Stones, des Beatles et de tout ce que le rock a enfanté de mieux ces cinquante dernières années ! L’accueil est chaleureux et le quintet ne se prive pas d’en donner pour leur argent à des spectateurs qui se prêtent naturellement au jeu … L’heure du final approchant, c’est vers la salle qu’Angus Jr. et ses diablotins attireront leurs ouailles pour nous livrer encore quelques titres dont un « Smoke One The Water » qui n’est pas sans rappeler que la fanfare rentre de cinq dates au Royaume Uni et un « Antisocial » qui réveille les souvenirs d’un certain Lax N’Blues Festival où Nono Krief avait accompagné les Rockbox sur cet hymne …
La Traverse est dans les temps et la salle, une fois encore pleine à craquer, s’apprête à accueillir Ana Popovic pour un concert blues et rock à souhait dans lequel les premiers rangs se régalent autant de la plastique avantageuse de la guitariste que de son jeux plein de force et de finesse et de sa voix qui n’est pas en reste pour ce qui est de nous charmer. Portée par un groupe solide et bien en place dans lequel on reconnait le bassiste survolté Ronald Jonker et le non moins turbulent Stéphane Avellaneda à la batterie mais aussi le claviériste Michele Papadia, la belle Ana va nous envoyer l’un après l’autre des morceaux dans lesquels on reconnaîtra autant ses compositions que des reprises prestigieuses. Le public apprécie à juste titre en en redemande !
Que ce soit en accords ou en slide et bien entendu dans des soli qu’elle nous sort de l’on ne sait où, la guitariste serbe va une fois encore nous en mettre plein les yeux mais aussi plein les oreilles, au sens propre comme au sens figuré car il faut bien reconnaître que ce soir le son est fort, propre comme toujours ici, mais fort quand même, tant et si bien que les premiers rangs portent très rapidement les mains aux oreilles pour essayer de les épargner autant que faire se peut, les plus sensibles quittant pour leur part carrément le devant de la scène pour se préserver en écoutant le concert depuis les couloirs …
Au terme d’un concert rondement mené et interprété avec beaucoup de talent et de bonne humeur par Ana Popovic et son band, il sera enfin temps de donner le nom du vainqueur du 11ème Tremplin de La Traverse et c’est The Swinging Dice qui remportera le premier prix qui comprend, entre autres, une programmation en première partie d’un des prochains concerts d’été ou d’automne proposés par la salle ! Une bonne nouvelle pour tout le monde car nous aurons ainsi l’occasion de retrouver le quartet très rapidement sur de belles planches et dans de bonnes conditions technique. En attendant, voilà encore une soirée qui tenu toutes ses promesses …
Fred Delforge – décembre 2013
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