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Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 03 décembre 2013
To be an Aphrodite or not to be
(Label Kapitaine Phoenix – Cristal Records – Rue Stendhal – 2013)
Durée 56’53 – 23 Titres http://www.marjolainereymond.com  Elle fait partie de ces artistes totalement inclassables et après avoir chanté le répertoire contemporain durant toute une décennie en faisant preuve d’une affection toute particulière pour des compositeurs comme Luciano Berio, John Cage ou Olivier Messiaen, Marjolaine Reymond qui composait déjà également de son côté s’est naturellement tourné vers le jazz en général et vers l’improvisation en particulier, jouant et enregistrant avec les plus grands, de Michel Portal à Louis Sclavis en passant entre autres par François Jeanneau et Médéric Collignon. A l’heure de revenir vers le public avec un troisième album personnel, la diva a choisi de nous entrainer au plus profond des pensées d’Emily Dickinson au travers de morceaux qu’elle a non seulement tenu à composer mais aussi à arranger, des créations sur lesquelles elle installe les textes sombres et torturés de la poétesse américaine. Scindé en trois actes, « A Lover », « A Dance » et « A Child », « To Be An Aphrodite Or Not To Be » multiplie les couleurs et les sensibilités et nous fait plonger dans un mélange obscur de folie douce et de lucidité qui semble de plus en plus humain au fur et à mesure que l’on y pénètre. Du vibraphone jusqu’à l’electro-jazz, Marjolaine Reymond peint ici un tableau musical empli d’une très forte intensité et laisse spontanément entrer cuivres, vents et percussions pour en arriver à une création qui, un peu à l’image de ce que fait Magma, toutes proportions gardées, charmera les uns et agacera les autres. Quoi qu’on en pense, on ne peut que souligner le très grand travail réalisé non seulement sur la composition mais aussi sur la voix. Les amateurs de jazz lyrique ne manqueront pas d’apprécier, c’est certain ! |
