Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

POPA CHUBBY à CLEON (76) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 30 novembre 2013
 

POPA CHUBBY
LA TRAVERSE – CLEON (76)
Le 28 novembre 2013

http://www.popachubby.com  
http://www.latraverse.org  

Tout le monde connait Popa Chubby, que ce soit pour son caractère de cochon ou pour son talent de guitariste, et il faut croire que le premier n’arrive pas à éclipser le second puisque l’on ne pouvait plus mettre un pied devant l’autre hier soir à La Traverse pour assister à ce qui restera sans doute un des concerts évènement de l’année. Alors bien entendu, on sent une certaine tension à l’arrivée dans la salle et si en bon gros nounours qu’il est, c’est Popa en personne qui nous accueille au merchandising, ceux qui ont vécu la préparation du concert en sa compagnie ont quand même du mal à oublier sa grosse colère de l’après-midi … On ne change pas une équipe qui gagne et même s’il faut souvent en passer par le courroux de la star, une soirée avec Popa Chubby, c’est la garantie de remplir sa salle et de faire plaisir au public ! 

Pas de tambour, pas de trompette, le trio s’installe sans plus de présentation que celle de son tour manager et Popa, posé avec une certaine nonchalance sur un tabouret de batterie, salue une première fois le, public, et en Français s’il vous plait ! Ca fonctionne au quart de poil et dire que la partie est d’ores et déjà gagnée et que la salle est dès à présent sous le charme est à peine exagéré … La consigne a été donnée aux photographes, les trois premiers morceaux sans flash, et si c’est de nature à déplaire un spectateur que l’on dérangera dix minutes sur trois heures de concert en étant devant lui et en bougeant autant que faire se peut dans les 30 cm² qui nous sont dévolus, il est des arguments que les gens de 70 kilos écoutent, surtout quand ils sont prononcés, même avec une certaine courtoisie, par des gens qui en font 110. Si ce soir c’est Thanksgiving, force est de constater que dindes et dindons ne sont pas encore tous passés au four ! 

Mais revenons à nos moutons, Popa Chubby a décidé de démarrer très fort et sur les trois premiers titres, il nous balance déjà deux reprises du gars Hendrix, « Foxy Lady » et « Purple Haze » si mes souvenirs sont bons … On avance donc en terrain stable et conquis et La Traverse n’a pas à vraiment se forcer pour lâcher des tonnerres d’applaudissements à la fin de chacun des morceaux, d’autant que si l’artiste se fait quelque peu discret au niveau de la voix, il n’en est pas moins généreux pour tout ce qui est de nous déverser des palettes entières de riffs assassins et autres soli inspirés ! On a eu récemment droit en lieu et place à des monstres de technique comme Walter Trout, ce soir c’est surtout côté spontanéité et feeling que l’on s’en prend plein les yeux et plein les oreilles ! 

Le son est une fois encore parfait, et là je tire mon chapeau à l’équipe technique car ce n’est pas forcément toujours le cas avec ce genre de guitaristes à la fois puissants et prolixes. Les lumières se veulent sobres mais chaleureuses et on en arrive à passer une bonne soirée avec le colossal guitariste du Bronx qui se met à l’occasion à jouer les geeks et qui sort son smartphone pour photographier puis carrément filmer une assistance qui, vue de la scène, est impressionnante ! On se croirait dans un Zénith tant la densité de têtes est importante ... Qu’à cela ne tienne, Popa Chubby en a vu d’autres avant ça et c’est en tirant sur l’acier pour nous donner des notes improbables qu’il comble une assistance qui, il faut bien le dire, ne cache pas son plaisir et en redemande encore et encore.

Des extraits de son dernier album, « Universal Breakdown Blues », encore des excursions récurrentes du côté de Jimi Hendrix avec par exemple « Hey Joe » mais aussi quelques autres, et puis bien entendu quelques démonstrations de style comme quand Popa nous dynamite avec le thème du « Parrain », on se régale du jeu du bonhomme et du son de la Strat un brin décrépie qui est en quelque sorte le prolongement de son corps, et il faut bien reconnaître que derrière lui, la section rythmique n’est pas en reste question qualité et efficacité. Trois heures passent, avec quand même il faut l’avouer quelques longueurs, surtout quand le guitariste se lance dans des duels de batterie avec son batteur, mais jamais on ne se lasse vraiment d’un concert qui, on s’en doutait, a tenu toutes ses promesses ! Ce soir La Traverse a joué et elle a gagné un très bon spectacle, et à n’en point douter la suite de ce Blues d’Automne sera encore passionnante puisque dès dimanche, c’est le Tremplin de la Traverse mais aussi la Fanfare Rockbox et enfin Ana Popovic qui seront à l’affiche … On y sera bien entendu ! 

Fred Delforge – novembre 2013