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WALTER TROUT + LIGHTNIN'GUY à CLEON (76) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 18 novembre 2013
 

LIGHTNIN’GUY & THE MIGHTY GATORS – WALTER TROUT 
LA TRAVERSE – CLEON (76)
Le 17 novembre 2013

http://www.lightninguy.com/ 
http://www.waltertrout.com/ 
http://www.latraverse.org  

Voilà une affiche alléchante qui nous a été imaginée par nos amis de la Traverse et pour rien au monde nous n’aurions manqué ça, imaginez un peu la réunion sur scène en une seule et même soirée de Lightnin’ Guy & The Mighty Gators, une des nouvelles icônes du blues belge, et de Walter Trout, transfuge de Canned Heat et des Bluesbreakers mais aussi guitar hero adulé sous son propre nom depuis belle lurette … Cela devient presque une habitude, sur la route il se passe aussi de belles choses et c’est cette fois l’association Bulles de Mantes et le dessinateur Miras qui nous ont offert un rapide arrêt technique de qualité pour une dédicace de la BD « Harmonijka » mettant à l’honneur Greg Zlap ! On peut dire que la soirée commençait plutôt bien …
 
A une heure du début concert, le parking de la Traverse est déjà bien rempli et la salle grouille peu à peu de ses premières centaines de spectateurs … Le temps de saluer les amis photographes et organisateurs mais aussi Lightnin’ Guy et voilà déjà que les Mighty Gators s’installent pour trois quarts d’heure d’une prestation où la guitare slide de Guy va faire des merveilles et où sa voix chaude et éraillée et son énorme charisme permettront à l’artiste de marquer des points l’un après l’autre. Il faut dire que le frontman est solidement épaulé par une équipe où l’on ne se pose pas la question de savoir qui est Flamand et qui est Wallon mais où l’on joue avant tout pour le feeling et pour le fun ! 

Un clin d’œil à « Mr. Maxwell Street » et un titre bien funky pour emballer les choses, un hommage à Magic Slim que nous avions rencontré ensemble il y a tout juste un an, quelques mois avant son décès, pour présenter un superbe « Drink Muddy Water », et il sera bientôt temps pour Lightnin’ Guy de sortir un harmonica pour se lancer dans un « Me & My Blues » à couper le souffle avant de nous entrainer du côté de New Orleans avec un « Bon Ton Roulet » qui finira de mettre la salle définitivement debout ! 

Le blues sale et très varié de Lightnin’ Guy & The Mighty Gators a une fois encore réussi à faire mouche sur une assistance qui ne savait pas forcément à quoi s’attendre au début de sa prestation mais qui a su se laisser convaincre par quelques coups de semonce très intelligemment placés et par un véritable groupe où, à force de guitares mais aussi d’orgue Hammond, on sait comment donner du plaisir au public et réussir à être très proche de lui. Un grand bravo à ces voisins nordiques que l’on aimerait vraiment voir plus souvent chez nous, ce qui serait un juste retour des choses puisque de plus en plus de groupes français se produisent au Benelux ! 

Le rapide changement de plateau ne nous permettra pas d’aller découvrir le groupe qui se produit dans le bar et c’est sans tambour ni trompette que Walter Trout va rapidement débarquer sur scène avec à ses côtés sa section rythmique et un orgue Hammond. La chaise posée au milieu de la scène n’est pas de bon augure mais même s’il semble faible, pour ne pas dire usé, le guitariste ne l’utilisera qu’une fois, et encore, quelques secondes, préférant s’appuyer de temps à autres sur un coin d’ampli quand le besoin s’en fait sentir … Le visage creux et les doigts parfois un peu tremblant, le bonhomme va toutefois nous rappeler que descendre un manche à la vitesse de la lumière est un art qu’il maîtrise parfaitement et ne va pas se priver de multiplier les notes dans un style certes un peu diarrhéique, mais c’est aussi pour ça que les gens l’aiment !

En tournée dans l’hexagone pour la promo de son album « Luther’s Blues », Walter Trout va tout naturellement nous interpréter quelques-uns des classiques de Luther Allison comme par exemple « Bad Love » et c’est sans grande originalité mais avec tout le talent qu’on lui connaît que le guitariste continuera de déverser ses notes par palettes entières, lassant sans doute un peu une partie de l’assistance puisque les gradins se dégarniront petit à petit, mais séduisant encore et toujours les amoureux de la guitare et plus précisément des guitaristes qui en font souvent un peu trop, quitte à faire passer la technique devant le feeling. 

Nous offrant en seconde moitié de set une sympathique jam session durant laquelle le bassiste Rick Knapp cèdera son instrument au tour manager du band, Andrew Elt, pour chausser lui-même une petite guitare, Walter Trout attrapera un harmonica et s’en ira surtout faire mousser ses musiciens avec un arrêt appuyé du côté du pianiste Sammy Avila, aussi petit par la taille que grand par le jeu ! Encore un énorme solo de batterie offert par l’ogre Michael Leasure et on glissera tranquillement vers la fin d’un spectacle qui en aura convaincu certains, on comprend pourquoi, mais aussi déçu d’autres si l’on en juge par la sortie massive de la salle avant même le rappel et dès que l’artiste aura prononcé pour la toute première fois les mots « Merci » et « Au revoir » … 

Que l’on apprécie ou non le style de Walter Trout, on ne peut absolument pas remettre en question la qualité de son jeu de guitare qui est resté aussi flamboyant au fil des années et rien que pour ça, le musicien force encore et toujours non seulement le respect mais aussi l’admiration. Nous aurons ce soir découvert ou redécouvert un guitariste quelque peu vieilli et surtout très affaibli, mais un musicien généreux qui donne tout ce qu’il a en lui et qui prend un véritable plaisir à jouer devant un public qui, en majorité, le lui rend bien ! C’est aussi ça la magie du Blues de Traverse qui ose proposer des spectacles parfois un peu audacieux comme cela avait déjà été le cas durant les années difficiles de Johnny Winter, mais on sait qu’à chaque fois on en ressortira enchanté car de l’accueil au son en passant par la lumière, rien ne fait jamais défaut dans ce haut repaire culturel de Seine Maritime … A suivre vendredi 22 novembre, Lurrie Bell et le Chicago Blues Festival ! 

Fred Delforge – novembre 2013