samedi, 09 novembre 2013
As a striving lonesome bull
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2013)
Durée 38’45 – 10 Titres http://www.bo-weavil.com
http://www.bluesweb.com  C’est dans le prolongement direct du groupe Bo Weavil qui avait été consacré meilleur groupe de blues français par Ben Harper lui même que son frontman historique se lance désormais corps et âme dans une aventure en one man band, le prolixe Mat Fromont n’hésitant pas pour l’occasion à ajouter à sa voix, à ses guitares et à ses harmonicas toute une panoplie hétéroclite de percussions et d’instruments improbables qui viennent enrichir une première volée de dix titres regroupée sur un ouvrage dans lequel l’artiste prêche son blues plus qu’il ne le joue. Ouvert à toutes sortes d’influences allant des sonorités venues d’Afrique jusqu’au rap en passant par le rock, Mr. Bo Weavil ne renie aucunement tout ce qu’il avait fait auparavant mais s’efforce également de mettre l’accent sur la singularité de son nouveau projet en proposant une musique toujours aussi sale et poussiéreuse mais aussi beaucoup plus tranchée, le blues restant bien entendu un terrain de prédilection mais s’efforçant de s’ouvrir en grand vers les genres dérivés pour y gagner en grain, en relief et en convivialité. En véritable songwriter, l’artiste nous entraine donc dans des morceaux que l’on pourrait légitimement taxer d’habités tant les sonorités qu’ils nous dévoilent sont étranges, torturées, malsaines même parfois … De son passé de fossoyeur du blues, Mat a acquis un style qui lui est propre et qu’il continue de faire évoluer petit à petit, le fait de résider aujourd’hui dans un ancien moulin de l’ogre Gilles De Rais n’étant sans doute pas innocent dans le rendu de titres à la fois attirants et dérangeants comme « I Don’t Wanna Be No Rebel », « Keep On Runnin’ », « Big Boat Up The River » ou encore « An Evil House », des titres imaginés, joués et enregistrés dans la solitude la plus totale pour rendre compte d’un état d’esprit qui collait totalement à une période de la vie d’un artiste qui a toujours su faire des choix difficiles mais aussi les assumer. Entre modernisme et tradition, « As A Striving Lonesome Bull » fait l’effet d’un grand vent de fraîcheur qui souffle sur la scène blues actuelle, mais pas comme un simple courant d’air qui risquerait de l’enrhumer, plutôt comme un changement durable de climat qui pourrait bien la conduire à devenir encore plus chaude, encore plus délurée … A surveiller de très près ! |
MR. BO WEAVIL 
