dimanche, 03 novembre 2013
Bull goose rooster
(NorthernBlues Music – Redeye Records – 2013)
Durée 62’20 – 16 Titres http://www.watermelonslim.com  Rare sont les artistes à avoir eu une existence aussi riche et aussi intense que celle de Watermelon Slim, et quand bien même le bluesman n’a publié que douze albums en quarante ans d’une carrière en pointillés, il n’a jamais manqué d’occupation puisqu’il a été successivement et dans un ordre des plus aléatoires soldat au Viêt-Nam, conducteur de poids lourds, cultivateur de pastèques, peintre, vendeur de bois de chauffage ou encore prédicateur … Autant dire que le personnage a des choses à raconter et des blues à partager avec le public, un exercice pour lequel il n’est pas avare et auquel il se livre volontiers dans ce nouvel ouvrage où il a essayé de rassembler non seulement toutes ses influences mais aussi toutes les musiques qu’il interprète depuis toujours, de la country au rock en passant le folk et bien entendu les blues qui lui sont chers, qu’ils viennent du delta ou encore de Chicago. Bonnie McMullen et Ike Lamb aux guitares, Cliff Belcher à la basse et Michael Newberry à la batterie endossent de bon gré le costume des Workers et c’est en compagnie d’une foule d’invités que le groupe multi-nominé aux Blues Music Awards et couronné par de nombreux prix se lance dans une collection de pas moins de seize titres dans laquelle les classiques empruntés à Junior Wells, Elmore James et autres Woody Guthrie viennent naturellement se mêler aux « Over The Horizon », « Blue Freightliner », « I Ain’t Whistling Dixie » et autres « Foreign Policy Blues » tous droits venus de la plume agile du songwriter. Riche d’une multitude de sonorités de guitares mais aussi d’arrangements et d’effets de style toujours très recherchés, « Bull Goose Rooster » qui doit son nom à la rencontre de l’artiste avec un volatile sur le parking du bureau de poste de Key West en Floride nous réserve également quelques superbes frissons provoqués par les performances vocales de Watermelon Slim, sur « « Prison Walls » où il laisse admirablement transparaitre les angoisses d’un prisonnier par exemple, ou encore sur « Take My Mother Home » qu’il interprète a capella avec des tonnes de nuances dans la voix … A deux doigts d’être terrassé par une crise cardiaque il y a une dizaine d’années, ce natif de Boston qui porte sur lui les stigmates d’une vie mouvementée a compris que chaque jour qui passe se doit d’être vécu pleinement et c’est sans doute ce qui l’a poussé à avoir envie de réaliser son album le plus ambitieux et le plus abouti à ce jour ! Un ouvrage à garder toujours à portée de platine pour se souvenir dès que le besoin s’en fait sentir de tout ce que les musiques américaines, noire ou blanches, sont capables de nous offrir de meilleur … |
