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BILL DERAIME à L'ALHAMBRA (75) pdf print E-mail
Ecrit par Alain Hiot  
mardi, 22 octobre 2013
 

BILL DERAIME - MATHIS HAUG & J.J. MILTEAU 
L’ALHAMBRA – PARIS (75)
Le 16 octobre 2013 


http://www.alhambra-paris.com/ 
http://www.mathishaug.com/ 
http://www.jjmilteau.net/ 
http://www.billderaime.com/ 

Retrouvez toutes les photos d’Alain Hiot sur http://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/ 


Remerciements : Frédérique Couffignal, Florentine Deraime, Mauro Serri.

C’est un artiste incontournable de la scène musicale française et un très grand Monsieur qui était ce soir à l’Alhambra de Paris, Bill Deraime. Mais avant d’y venir, une première partie nous était proposée en la personne de Mathis Haug. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le voir sur scène et il n’est pas sans me rappeler étrangement Léonard Cohen dans son style et dans son jeu. Il va notamment nous offrir une version toute personnelle de « Walking On The Moon » très intéressante, avant d’accueillir sur scène un autre monument de notre patrimoine, Jean-Jacques Milteau. Une sacrée belle mise en bouche d’une trentaine de minutes qui aurait toutefois pu bénéficier d’un peu plus d’éclairage sur scène, « intimiste » ne devant pas systématiquement rimer avec « dans le noir » !

Vingt minutes de battement et voici donc l’arrivée de Bill et de ses musiciens parmi lesquels, j’ai déjà eu l’occasion de le dire et de l ‘écrire mais je le confirme de nouveau, celui que je personnellement je considère comme l’un de nos plus grands guitaristes, Mauro Serri. On retrouve également ce soir Didier Le Roux aux claviers, Denis Ollive à la basse et Stéphane Pijeat à la batterie. 

J’ai découvert Bill Deraime il y a déjà une bonne paire d’années, en 1981 ou 82, avec son album « Plus la Peine de Frimer » et sa ribambelle de titres fabuleux tels que « Géraldine », « Faut Que J’me Tire Ailleurs » ou le sublime « Un Dernier Blues », et comme beaucoup d’autres personnes je lui suis fidèle depuis tout ce temps, notamment parce qu’il n’a jamais changé ce qu’il est au plus profond de lui.

On va attaquer cette soirée directement dans le lourd avec « Sur le Bord De la Route », suivi par « Avant La Paix » sur laquelle Bill va s’arrêter quelques instants pour demander au public de ne pas utiliser de flash car on sait que cela le déconcentre et que c’est très désagréable pour les artistes. En plus c’est interdit en concert, de surcroît totalement inefficace au delà de deux mètres et donc parfaitement inutile ! Bill ne va toutefois pas en perdre sur humour pour nous présenter, comme il a l’habitude de le faire en quelques phrases, le titre suivant « Bobo (ex Baba) Boogie » comme étant l’évolution du Babaïsme vers le Boboïsme.

Bien entendu pas de concert de Bill sans évoquer le Collectif des morts de la rue avec « Esclaves ou Exclus » qui sera dédiée ce soir à Marcel Olivier décédé en août dernier. Bill réveille les consciences, en douceur, en musique, mais de façon tellement évidente et avec une telle constance et une telle conviction que cela nous force à nous interroger sur nos propres inactions, « S’coue toi ! Lève-toi ! R’mue toi ! », tout est dit !

Le titre suivant, « Chaque Matin », va permettre à Mauro Serri de mettre en évidence tous ses talents de soliste. Je conseille d’ailleurs fortement à tous les guitaristes désireux de se régaler, de se placer juste devant lui en concert pour profiter de sa technique et tenter de lui « piquer » quelques plans. Et après Mauro c’est Didier Le Roux qui va y aller de sa superbe partie de piano sur « La Pieuvre », présentée par Bill comme une chanson du bas du fond du trou, provoquant illico une franche rigolade dans le public. Les deux musiciens vont d’ailleurs récidiver sur « Entre Deux Eaux » où ils vont partager des solos magnifiques, suivi par Stéphane Pijeat qui va lui aussi nous faire une démonstration de sa virtuosité aux fûts. 

Lorsqu’on vous dit que Bill n’a pas son pareil pour présenter ses chansons jugez-en plutôt pour « Je Rêve » avec ceci : « Une chanson plus tranquille maintenant, à propos du rêve mysitico-social de la grande communauté alternative des aventuriers chercheurs en vie nouvelle » pour laquelle Mauro nous proposera d’ailleurs d’utiliser un dictionnaire. Inutile de dire que dans la salle il flotte un sentiment de plaisir et de convivialité, caractéristique récurrente des concerts de cet immense bonhomme.

Et ça sera comme ça juste qu’à la toute dernière note de ce concert sur lequel on retrouvera bien entendu beaucoup d’autres titres, qu’ils soient plus légers ou plus sérieux, pour plus de deux heures de pur plaisir, et avec une mention toute particulière pour mon titre préféré de Bill, « Un Dernier Blues » ... Le p’tit frisé du premier rang s’est défoncé les paumes à contre temps mais c’est pas grave ça fait du bien de l’voir qui frappe dans ses mains … the sun is gonna shine in my back door some day … Le public réclamera « Géraldine » en fin de set mais ce ne sera pas pour ce soir, et en fait il faudrait des concerts de cinq heures pour que tout le monde y trouve son compte tant cet homme là nous a toujours créé de pures merveilles de chansons.

Un rappel avec la nouvelle version « Des Champs De Rédemption » revisitée suite à des problèmes de droits pour l’adaptation de « Redemption Song » que Bill va interpréter seul avec sa guitare, puis « Y’en Avait Marre » que tout le public va reprendre en chœur. Bien entendu on ne pouvait pas finir ce concert sans avoir le mythique « Babylone tu Déconnes » repris lui aussi par le public avant de retrouver Bill pour une petite séance de dédicace de l’album. Et si jamais vous faisiez partie des rares personnes qui n’ont jamais eu l’occasion de voir Bill Deraime sur scène, alors précipitez vous sur l’un de ses prochains concerts, d’une part parce qu’il fait partie des artistes incontournables de la scène Française et que vous passerez forcément un excellent moment, et d’autre part parce que c’est un homme magnifique à tous points de vue !

Alain Hiot – octobre 2013