mercredi, 23 octobre 2013
Soulscape
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2013)
Durée 53’19 – 14 Titres http://www.harrisonkennedy.ca  Il a vendu des millions d’albums durant la révolution soul des années 70 avec The Chairmen Of The Board dont il était un des animateurs principaux et s’il travaillait à l’époque sous la houlette du trio d’auteurs-compositeurs transfuges de la Motown Holland/Dozier/Holland, Harrison Kennedy n’en a jamais pour autant oublié où étaient ses racines, c’est à dire dans le blues et dans le Tennessee où la partie de sa famille qui n’avait pas quitté les Etats Unis pour trouver la liberté vivait encore. Conscient de ce qu’est un champ de coton, la misère ou encore l’esclavage, le musicien a mis tout son talent depuis quelques années au service de sa propre musique et si ses compositions sont essentiellement rurales et acoustiques, Harrison Kennedy sait se montrer ouvert sur l’avenir en incorporant à sa musique des accents venus du folk, de la soul, du gospel ou même du rhythm’n’blues, le résultat se montrant à la fois unique en son genre et tellement séduisant qu’il a même été reconnu par B.B. King en personne comme étant un des tous meilleurs bluesmen canadiens ! L’heure ayant sonnée de nous dévoiler un nouvel album, le multi-instrumentiste a une fois encore rassemblé guitares, harmonicas et flûtes et s’est fait accompagner par Keith ‘Nappy’ Lindsay aux claviers, Justin Dunlop à la basse et Alec Fraser au percussions pour nous concocter un ouvrage hors du commun, « Soulscape », un effort qui respire le blues et l’humanisme comme rarement on a peu en entendre auparavant. Poète des plus inspirés, Harrison Kennedy puise dans le quotidien les thèmes de ses chansons et réconcilie à chaque instant le passé, le présent et l’avenir grâce à des créations dans lesquelles il est question d’espoir et de drames, d’amour et de violence, de joies et de peines, le tout sur fond de guitares délurées et d’une voix chaude, riche et sincère … On en passe ainsi par des créations épatantes comme « Voodoo », « Crap Shooter Blues », « Sport Fishin’ », « 2 Bullets Later » ou encore comme l’impressionnant « Tragedy » que le bluesman avait interprété en avant première lors de la dernière cérémonie des Blues Music Awards à Memphis mais aussi par le traditionnel « Chain Gang Holler » empreint d’une émotion toute particulière et par un « Chairman Of The Board » qui porte l’empreinte indélébile du passé et le sceau indélébile de la triplette qui a contribué en d’autres temps à faire de l’artiste une star de la soul. S’il ne fallait conserver qu’un seul album de blues, celui là serait sans aucun doute parmi les cinq derniers au moment de faire le choix définitif ! |
