mercredi, 16 octobre 2013
Jericho Road (Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2013) Durée 58’47 – 13 Titres http://www.ericbibb.com http://www.bluesweb.com A la tête d’une discographie aussi longue que prestigieuse à laquelle on compte un minimum de trente cinq lignes, collaborations exclues, Eric Bibb n’en reste pas moins le musicien humble, inspiré et engagé qu’il a toujours été et le prouve une fois encore avec ce nouvel ouvrage produit par son ami Glen Scott. Pour le disciple avoué de Taj Mahal, mélanger avec grâce et ingéniosité le blues, le gospel et la folk music en leur apportant un peu de soul et autant de world est resté une véritable marque de fabrique immédiatement identifiable et c’est en ouvrant son cœur en grand qu’il s’est mis à avancer cette fois sur une « Jericho Road » où il a croisé non seulement des musiciens talentueux qui l’ont accompagné sur une ou plusieurs des pistes mais aussi des sources d’inspiration empreintes de spiritualité qu’il nous dévoile aujourd’hui sur fond de guitare, acoustique mais aussi électrique, et de chant élégant mais aussi parfois de cuivres, de claviers et d’une foule d’instruments venue des quatre coins du monde, rien de plus normal si l’on tient compte du parcours de baroudeur de ce troubadour de la plus belle espèce. D’une écriture des plus classiques qui respecte à la lettre les usages du blues, les morceaux de « Jericho Road » débordent régulièrement du cadre pour se parer d’arrangements particulièrement bien sentis mais l’on sent surtout à chaque instant que des perles bourrées de détails comme « Let The Mothers Step Up », « Death Row Blues », « The Lord’s Work » ou « One Day At A Time » peuvent sans grande difficulté retourner directement vers la case départ et procurer autant de plaisir à l’auditeur dans des atours plus sommaires voire carrément réduits à une structure guitare et chant. Tandis que ses notes, toujours très graciles, papillonnent entre les origines des musiques noires et les techniques contemporaines, les pensées d’Eric Bibb vont vers des courants majeurs dans lesquels on trouve Martin Luther King, Nelson Mandela ou encore Khalil Gibran pour donner naissance à un nouveau recueil particulièrement abouti qui se voit agrémenté de deux titres bonus dont un offert à Solo Cissokho qui laisse libre cours à sa kora et à son chant. Cinq ans et une petite dizaine d’albums après ce que l’on considère généralement comme son chef d’œuvre, « Spirit I Am », Eric Bibb nous présente un nouveau trésor qui mérite à son tour de figurer en bonne place dans toute discothèque qui se respecte ! |