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FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL - 16ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 12 août 2013
 

FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL
PARC AHUNTSIC – MONTREAL (QUEBEC)
DU 8 AU 11 AOUT 2013

http://www.festiblues.com/ 

Un FestiBlues qui commence, c’est la certitude pour nous de retrouvailles avec tous les amis et les fidèles de la communauté blues du Québec ! C’est aussi pour le visiteur l’occasion de faire quelques découvertes dans la ville les jours qui précèdent l’événement avec bien évidemment tous les lieux touristiques dont regorge la métropole mais aussi quelques évènements spéciaux comme par exemple la Coupe Rogers qui accueille cette année encore les plus grands tennismen mondiaux voire même une initiation au baseball avec les Orioles, l’équipe locale qui évolue juste à côté du Parc Ahuntsic, théâtre naturel dans lequel se déroule le plus grand festival sur pelouse du Nord de l’île !

Pendant que les visiteurs profitent de leurs moments de détente, côté organisation, on s’affaire à monter les scènes et à installer le Parc en prévision du grand jour ! Pas moins de trois jours de montage seront nécessaires pour que tout soit prêt pour le début du festival mais les choses sont déjà bien avancées après deux jours de travail et c’est sur le site que se tiendra la Conférence de Presse, l’occasion de rencontrer les divers artistes qui évolueront durant cette seizième édition et pour les retardataires de prendre connaissance d’une programmation qui cette année a joué la carte de la diversité avec une ambiance blues/pop.

Mardi 6 aout 2013 : 

C’est sur les coups de 17 heures que la presse a été conviée pour rencontrer les organisateurs mais aussi et surtout les artistes appelés à se produire durant les quatre soirées de concerts. Présents dans l’assistance, les amis JD Slim, Blues Berry Jam, Blue Steel et autres mais aussi les Français Rachelle Plas et Beauty & The Beast, les stars de l’édition avec Melissa Bell et Bastian Baker qui se produiront brièvement après les discours et bien évidemment quelques incontournables comme Bingo Deslauriers, Jim Zeller et Bob Walsh et enfin l’incontournable du moment, Bryan Tyler, qui encaisse actuellement les retombées de son passage à un grand télé crochet. Absent ce soir, Garou nous a même gratifiés d’un petit enregistrement fort avenant ! 

Le temps d’écouter les prestations officielles des deux artistes du jour mais aussi le duo sauvage d’harmonicistes Rachelle Plas et Jim Zeller et de faire une photo de famille et ce premier avant-gout du 16ème FestiBlues International de Montréal sera bientôt refermé avec une seule et même hâte, que la journée de jeudi arrive au plus vite et qu’elle soit aussi belle que celle d’aujourd’hui ! 

Jeudi 8 aout 2013 :

Les derniers préparatifs sont menés bon train jusqu’à l’ouverture des portes et on reconnaît encore de temps à autres quelques VIP qui se présentent sur le site pour retirer leur accréditation ou simplement pour saluer les organisateurs … Les trois formations française de l’édition, Beauty & The Beast, Daddy MT & The Matches et Rachelle Plas, sont présentes dans le parc et pendant que chacun vaque à ses occupations, interviews, balances ou plus simplement shopping, les touristes profitent du soleil de plomb qui inonde l’Ile de Montréal et se régalent d’une température particulièrement agréable ! 

17 heures 30, les portes du Parc Ahuntsic s’ouvrent et après une heure de temps libre destiné à se placer au bon endroit, à se restaurer ou à découvrir les stands de la zone festivalière, Trip In Blues, une formation locale emmenée par François Babin, un chanteur guitariste transfuge de la Star’ Ac québécoise en 2003, et par une chanteuse, lâche enfin les premières notes du festival ! Trente minutes de covers en tous genres, de « Mustang Sally » qui ouvre le bal jusqu’à « Sweet Home Alabama » qui le referme en passant par « Born To Be Wild », le public en prendra pour son compte et saluera comme il se doit un set bourré d’énergie, de puissance et d’expérience, même si le band a été formé spécialement pour le festival. Une bonne entrée en matière blues rock comme on les aime ici ! 

On quitte déjà la scène Loto Québec pour gagner la scène Simplex Location d’Outils et y retrouver l’ami JD Slim, une valeur sure du blues québécois venue nous servir en quartet des séries de 12 Bar Blues du plus bel effet ! De la guitare slide et des blues lents à souhait, des invités spéciaux comme Barbara Diab et Pierre Lamontagne du Smoke Meat Band avec qui il vient d’enregistrer un single, il ne faudra pas grand chose de plus pour que JD Slim régale les vrais amateurs de blues avec des compositions personnelles, parfois coécrites avec les plus grands musiciens du cru tels que l’harmoniciste Jim Zeller par exemple … Ceux qui se plaignent de temps à autres du manque de « vrai » blues au FestiBlues ont une fois encore perdu une occasion de se taire car avec JD Slim, il y avait de quoi être satisfait ! 

On reste sur la scène Simplex où les ballons du Collège Ahuntsic, partenaire de la soirée, volent de tous les côtés au moment ou Bastian Baker, LA révélation suisse du moment, arrive en scène en compagnie d’un band québécois qui le soutient pour l’occasion ! Emmenés par le métronome Bingo Deslauriers, Bastian et ses troupes vont nous revisiter avec un certain talent les morceaux du premier album du jeune chanteur et guitariste, « Tomorrow May Not Be Better », et en particulier « Lucky », un single qui a conduit l’artiste vers le sommet des charts helvétiques et européens. Le charisme et le côté très sympathique du personnage finissent d’installer l’effet Baker dans le Parc Ahuntsic et pour son deuxième passage au Québec, le premier s’étant déroulé sur des patins au Centre Bell alors qu’il était hockeyeur, Bastian n’aura pas grand mal à s’attirer les faveurs d’un public qui apprécié son côté folk pop délicatement saupoudré de blues. La version très Jeff Buckley du « Hallelujah » de Leonard Cohen aura de toute façon mis tout le monde d’accord au bout d’une dizaine de minutes de concert et ce n’est pas l’excursion dans le public en fin de spectacle qui aura fait retomber la pression !

Le temps de traverser en direction de la scène Loto Québec et déjà le slameur David Goudreault vient nous proposer ses flows empreints d’humanisme et de solidarité, une prestation saluée comme il se doit par un public rompu à l’exercice du rap puisque c’est bien évidemment pour Loco Locass que les spectateurs se pressent devant la scène !

A la question « fallait-il programmer Loco Locass dans un festival de blues », la réponse est indiscutablement « oui » puisque outre le fait de contribuer à remplir copieusement le parc, les fans des rappeurs auront découvert ce soir trois groupes aux colorations blues et pop folk ! Savoir si la réciproque est valable et si les fans des autres groupes sont restés découvrir Loco Locass n’est pas chose évidente, et pourtant il faut bien reconnaître que les trois MCs n’ont pas lésiné sur leur show, poussant parfois les guitares dans le rouge et nous proposant un concert dans lequel il faudra certes gratter fort pour trouver une once de blues, mais absolument pas inintéressant tant au niveau de la qualité technique qu’à celui de l’inspiration ! Véritables boules d’énergie, les Loco Locass auront réussi à relever le défi et à mettre le feu au Parc Ahuntsic. C’est exactement ce qu’on attendait d’eux en fait …

On remonte maintenant tranquillement la Rue Lajeunesse pour se rendre à la Maison de la Culture où se produisent deux groupes qui nous sont chers, les Français de Beauty & The Beast et le chanteur harmoniciste Rick L Blues, encore une pointure incontournable de la scène blues québécoise ! C’est Roxane alias « Beauty » et Michel aka « The Beast » qui démarrent la soirée devant un public de connaisseurs venu se régaler d’un des spectacles toujours réussis comme on en voit généralement ici et très vite le duo emballe le jeu avec un cocktail de compositions ponctué de reprises bien senties ! Percussions, ukulélé, contrebasse, mandoline, danse, chorégraphies, effets de manche … Beauty & The Beast nous déroule toute la panoplie qui habite son imagination et se promène de Willie Dixon jusqu’à AC/DC en passant par son excellente et très drôle composition en Français, « J’me casse ». Avec ces Frenchys le show est jusque dans l’assiette et non content d’être musicalement impeccables, ils joignent le geste à la parole pour un spectacle que l’on n’oublie pas de sitôt ! 

C’est Rick L Blues qui referme donc cette première soirée à la Maison de la Culture et c’est accompagné de son fidèle guitariste Henri Breton que ce personnage haut en couleurs va venir nous interpréter son blues, et à l’occasion celui des autres puisque de Little Walter à Muddy Waters en passant par Robert Johnson, nombre de grands bluesman placeront ce soir un morceau ou plus dans le répertoire de l’harmoniciste. Supporté par une section rythmique exemplaire et rejoint de temps en temps par un sax baryton ou ténor, Rick L Blues aura à cœur de laisser ce soir le bon temps rouler pour le plus grand plaisir d’une assistance dans laquelle on reconnaît quelques fans de l’artiste mais aussi des personnes venues spécialement en sortant du Parc Ahuntsic pour découvrir ce grand bluesman autant passionné de belles notes que de grands crus de Bordeaux et d’ailleurs ! 

Deux heures du matin viennent de sonner … cette première soirée de FestiBlues tire tranquillement sa révérence pendant que dans les bars, les artistes finissent leurs sets ! Un peu de repos s’impose avant une journée qui demain s’annonce encore très chargée …

Vendredi 9 aout 2013 : 

Difficile de résister à l’appel de l’exposition « Les Beatles à Montréal » qui se tient à Pointe-à-Callière jusqu’au 30 mars 2014 pour célébrer l’an prochain le cinquantième anniversaire de la première venue des Fab Four sur le continent américain et en particulier leur passage éclair à Montréal pour deux concerts au Forum le 8 septembre 1964 ! Des guitares à foison, des archives à n’en plus finir et même la fameuse Rolls jaune de John Lennon, rien n’a été oublié pour tenir le visiteur en haleine sur les deux étages de l’exposition ! Un must temporaire montréalais à ne manquer sous aucun prétexte pour les fans de John, Paul, George et Ringo … 

Un gros nuage n’arrivera pas à gâcher cette nouvelle journée des plus estivales et c’est vers 17 heures 30 que le parc ouvrira pour la seconde fois ses portes pour que le public puisse profiter comme il se doit de la super soirée proposée par la banque TD. Un détour par le stand « Souvenirs » et par celui de l’espace « Jeunesse » et il est bientôt temps d’engloutir une pointe de pizza avant le lancement des festivités sur la scène Loto Québec où, traditionnellement, se produisent les talents locaux en ouverture de soirée ! 

C’est ce soir Blues Station qui s’y colle devant une assistance dans laquelle on remarque quelques-uns de ses fans ! Deux chanteuses complémentaires, une section de cuivre bien en place pour relever le tout, une section rythmique solide et une paire guitare et clavier inspirée, avec tout ce beau monde, Blues Station n’a pas grand mal à installer un ambiance blues et soul blues dans un Parc Ahuntsic qui tarde un peu à se remplir mais qui laisse augurer le meilleur pour la fin de soirée puisque pour faire suite aux deux formations éminemment blues qui vont se succéder sur la scène Simplex, c’est Garou qui donnera son show rhythm’n’blues. En attendant, la mise en bouche est convaincante ! 

On passe au premier groupe Français de cette 16ème édition invité à se produire dans le parc, un vrai bon gros groupe de blues qui déménage et qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts avec des compos soignées mais aussi des reprises particulièrement bien senties, des allers et retours entre Lyon dont le groupe est originaire et Chicago où il puise son inspiration, avec à la clef des parties de guitares très ingénieusement servies et portées à bout de bras par une section rythmique de gros calibre. Sans en faire des tonnes, Daddy MT & The Matches nous délivrent une ordonnance d’une heure de blues et se faufilent avec talent dans les méandres d’une musique qui fait chaud au cœur et au corps, un blues à la fois lourd et électrique mais aussi tout en nuances et en détails … Bon dieu que ça fait du bien et que le temps qui nous sépare du premier album du quartet en octobre va nous sembler long ! 

Dire que l’association de Steve Strongman et Paul Deslauriers est un moment que nous attendions avec impatience et depuis longtemps n’est pas exagéré, d’autant qu’aux côtés des deux guitar heroes se trouvent ce soir l’excellent bassiste Yannick Lambert et le non moins brillant batteur Dave King ! Après un début de set assuré de fort belle manière par un Steve Strongman aussi bon en électrique qu’en acoustique et qui en prime fait l’effort de s’adresser au public dans un Français très honorable, c’est Paul Deslauriers qui viendra prendre le leadership en assurant non seulement de belles parties de guitare mais aussi le chant. Complices et complémentaires, Steve et Paul monteront crescendo dans les watts pour finir de nous achever dans un moment de folie durant lequel le Québécois sortira sa guitare à double manche pour nous offrir un final d’anthologie ! Autant dire qu’après un pareil, on peut se sentir rassasié.

Direction la scène Loto Québec où « la Madame Amarula » nous joue des percussions en attendant que David Goudreault se lance dans quelques slams dont il a le secret. Champion du Monde à la dernière compétition dédiée à l’exercice, l’artiste ne manque ni d’esprit, ni d’éloquence, ni d’humour, et c’est avec un slam d’amour écrit à partir des titres de cent chansons francophones qu’il achèvera sa prestation sous les applaudissements d’un public séduit par son style.

Place maintenant à Garou qui s’installe devant une foule en délire … La consigne photo est tombée, « les trois premiers morceaux sans flash », jouer en France ne donne pas que de bonnes habitudes aux artistes québécois ! Au micro, à la guitare ou au piano voire même à la trompette ou à l’harmonica, la star internationale conduit de main de maître un band de tueurs à gages qui ne manque aucune note, pas même un triolet de croches, et qui assure du feu de dieu sur les standards du rhythm’n’blues mais aussi du rock avec un détour plutôt bien senti par quelques chansons du King. Un « Banana Boat Song » et quelques autres gags du genre pour mettre le feu au parc, quelques blues pas mal servis du tout qui nous rappellent d’où Garou vient et ses premières années passées à jouer dans les clubs de Sherbrooke, des classiques de son répertoire aussi, forcément, un tour par « Notre Dame de Paris » et un autre « Sur la route » et voilà un show qui aura été rondement mené par un artiste qui jouait ce soir sur son terrain et avec l’avantage du public. Un Parc Ahuntsic garni à un tel point, on n’avait pas vu ça depuis au moins deux ans, et le public a bien fait de venir car Garou a donné un vrai bon show !

On oublie la Maison de la Culture et les bars pour ce soir, la journée a été longue et les deux prochaines nous promettent encore de beaux moments de musique et même de découverte ! Une bonne nuit réparatrice ne sera pas de trop avant ça … 

Samedi 10 aout 2013 : 

Troisième soirée de FestiBlues présentée par les Caisses Populaires Desjardins avec au programme de belles choses encore … On attaque donc directement dans le parc dès le midi pour assister aux préparatifs du jour et aux balances des différents artistes et enfin pour profiter du soleil radieux qui continue à inonder le Nord de l’île. Après deux années de vaches maigres, le festival peut enfin se frotter les mains, l’édition 2013 sera à n’en point douter un grand millésime avec le beau temps au rendez-vous ! 

On commence vers 18 heures 30 sur la Scène Loto Québec avec un band local, Glaude, qui démarre très fort en reprenant Offenbach dans le texte avec l’incontournable standard québécois « Câline de Blues », avant de se perdre dans les méandres des classiques de la chanson et de la pop à la sauce bluesy, du « Sarbacane » de Francis Cabrel à « J’ai vu » de Niagara … Un passage par Zachary Richard et quelques interventions bien appréciées par le public et voilà un band qui aura réussi à s’attirer les faveurs d’un public arrivé de très bonne heure pour être placé idéalement pour le gros show du soir. Il faut dire que les deux guitares bien tranchantes et la voix de Glaude ne laissent que très rarement un auditoire indifférent !

Direction la Scène Simplex pour retrouver Rachelle Plas qui nous offre un show équilibré dans lequel sa voix et ses harmonicas sont parfaitement mis en valeur par un groupe de solides gaillards qui ne fait pas dans la dentelle ! Le public ne s’est pas trompé et c’est devant un parterre copieusement garni pour cette heure que la Française lâche ses morceaux en ne lésinant ni sur le blues, ni sur la soul, ni sur les côtés funky et jazzy qui émaillent le tout de fort belle manière. Rachelle a de la classe et du talent et ça se sent à chaque instant, le charisme de la jeune artiste ne faisant qu’ajouter encore un peu plus à un jeu partagé entre technique et feeling et à un chant qui bonifie avec le temps ! A en croire la mine réjouie du public venu voir Brian Tyler juste après, la jeune et jolie virtuose a fait un sacré effet sur le public montréalais qui n’a pas eu à se faire prier pour craquer … 

On en arrive maintenant à la star montante montréalaise, Brian Tyler, un des participants à l’émission télévisée « La Voix » (The Voice en Français …) qui y a gagné une très forte réputation qui, ma foi, n’est en rien usurpée ! A grand renfort des grands standards du blues et du rhythm’n’blues mais aussi de ses propres compositions, le colossal chanteur va mettre littéralement le feu à un Parc Ahuntsic qui boit ses chansons. Derrière Brian, on trouve un band solide et bien en place avec guitare, basse et batterie mais aussi avec un orgue Hammond au corps vintage et au son chaud et racé ! En à peine plus d’une heure de concert, Brian Tyler & The Bluestorm auront fait l’effet d’une tornade sur FestiBlues et auront laissé l’assistance sur les rotules, à charge pour ceux qui ont encore un peu de force d’aller de l’autre côté du parc, vers la scène Loto Québec, pour y découvrir la tête d’affiche du soir ! 

En attendant le lancement du show final, c’est avec une chorégraphie que les spectateurs patientent puis après le traditionnel entracte Amarula, Mathieu Lippé vient nous servir un slam de fort belle facture puisque l’artiste y cite avec un certain humour tous les pays de la planète ou presque ! L’assistance suit l’affaire religieusement et c’est sous un tonnerre d’applaudissements que le récipiendaire de nombreux prix au Québec mais aussi ailleurs nous quittera après quelques minutes d’un spectacle rafraichissant et dynamique.

Louis-Jean Cormier, on le connaît déjà pour Karkwa, le groupe dont il contribue au succès depuis quinze ans, mais plus encore, ce grand chanteur et guitariste longiligne à la barbe disparate est un véritable rocker qui jouit désormais sous son propre nom d’une réputation qui aujourd’hui le précède. Invité à jouer les têtes d’affiches de la soirée, Louis-Jean plaisante sur son appartenance au monde du blues mais reconnaît que la musique qu’il interprète a ses racines profondément ancrées dans le genre, ce qui lui donne du même coup une certaine légitimité à FestiBlues ! Venu avec ses amis et invités spéciaux, Marie-Pierre Arthur et Vincent Vallières, Louis-Jean Cormier nous sortira ce soir le grand jeu et charmera sans grande difficulté un Parc Ahuntsic rempli jusqu’au sommet de la butte d’une assistance estimée entre une et deux dizaines de milliers de spectateurs. Du rock à la pop, il n’y a qu’un pas que le Québécois n’hésite pas parfois à franchir pour nous délivrer au bout de la route un spectacle « pas franchement blues » mais fort plaisant quand même ! 

Le parc se vide tranquillement pour aller nourrir les bars du quartier et la Maison de la Culture où se produit ce soir le Blues Berry Jam … Contraints de refuser l’invitation, nous nous dirigeons pour notre part vers nos ordinateurs pour y faire le tri dans les nombreux clichés du jour ! Décidément, ce 16ème FestiBlues tient toutes ses promesses …

Dimanche 11 aout 2013 :

Le soleil inonde toujours Montréal et autant dire que chez les organisateurs du FestiBlues, tout le monde affiche une banane resplendissante, même si le fait de se quitter ce soir déclenche déjà un brin de nostalgie … On sacrifie à la traditionnelle photo de famille, on remet leurs diplômes aux apprentis « cabochons » et c’est dans la bonne humeur que l’on attend 17 heures 30, heure de la traditionnelle ouverture des portes ! Ce soir, c’est Bell qui présente la soirée, et elle promet d’être belle … 

Voilà donc déjà la dernière journée de ce 16ème FestiBlues, et comme chaque année depuis trois ans maintenant, ce sont les « Jeunes en Blues » qui viennent se produire sur scène aux côtés du Smoked Meat Band et de JD Slim ! Pour ces adolescents de 10 à 12 ans, c’est à coup sur une première apparition sur une grande scène et c’est à force de standards comme « Pick A Ball Of Coton », « That’s Allright Mama » et autres « Sweet Home Chicago » qu’ils goutent à leurs premières leçons de blues, une expérience qui, espérons le, leur donnera envie de prolonger un peu cette initiation et pourquoi pas de devenir à leur tous un jour bluesmen ou blueswomen … En attendant, la messe a été dite, et bien dite !

Une rapide traversée vers la scène Simplex et c’est bientôt Beauty & The Beast qui apparaît sur les planches pour un set plein de finesse et d’humour, un spectacle « autour du blues » construit sur mesure pour un duo qui se fait visiblement plaisir sur scène, même quand la douce Roxane connaît des petits soucis de câblage qui entachent ses parties de guitare de craquement fort malvenus. Vite réglés, les petits soucis seront rapidement oubliés grâce à une efficacité à toute épreuve et à une véritable envie de séduire qui transparait de chacune des notes d’un tandem plein de complicité qui s’échange aussi bien les instruments sur scène que les parties vocales. Visiblement surpris mais charmé, le public venu essentiellement pour voir Mélissa Bel appréciera à sa juste valeur la mise en jambes à la fois calme et enjouée offerte par les Français, surtout quand Beauty & The Beast se lancera pour son final dans sa traditionnelle cover de « Highway To Hell » … 

On reste sur Simplex pour une découverte intéressante, Melissa Bel, une jeune chanteuse de 24 ans venue de Toronto pour nous présenter un répertoire pop folk légèrement teinté de blues et de rock. La voix puissante et bien assurée, jamais criarde, la belle Ontarienne nous régale une heure durant d’un jeu de guitare fort honorable et de compositions intéressantes parmi lesquelles on remarque quelques hits potentiels. Sobre mais efficace, le band qui l’accompagne ne se contente pas de faire le job mais relève au contraire les parties de la jeune guitariste de quelques soli électriques ou d’arrangements de claviers bien pensés. Mélissa Bel est indiscutablement une de ces jeunes musiciennes pleines de talent qui, comme nombre de ses ainées, sont appelées à avoir une belle carrière au plan international, mais aussi une de celles qui incitent les jeunes en général et les jeunes filles en particulier à s’acheter une guitare et à se mettre à chanter. Bravo ! 

C’est un dernier set exceptionnel qui nous attend maintenant sur la scène Loto Québec puisqu’on y retrouve Bob Walsh et son band où l’on reconnaît entre autres Bingo Deslauriers à la batterie, Jean Fernand Girard aux claviers et aux arrangements et Guy Bélanger aux harmonicas. Fidèle à la tradition de FestiBlues, cet ultime show nous réserve quelques invités de marque et après quelques morceaux avec ses musiciens, Bob se met à accueillir ses amis, Melissa Bel pour commencer, pour une paire de pièces dont un superbe « Ain’t No Sunshine When She’s Gone ». Encore quelques morceaux en formule solo puis c’est Martin Deschamps qui rejoint le plateau pour un duo avec le patriarche du blues québécois mais aussi pour un « Heartbreak Hotel » servi en solo devant une foule en délire. Retour de Bob Walsh pour un formidable « What A Wonderful World » puis c’est bientôt au tour de Nanette Workman de prendre place sur les planches pour une relecture survoltée de « Honky Tonk Woman » et pour un titre en solo. 

Le 16ème FestiBlues International de Montréal tire à sa fin et c’est à Bob Walsh et à ses invités de refermer le bal avec « How Sweet It Is To Be Loved By You » et « Stand By Me », deux titres interprétés tous ensemble pour célébrer les valeurs du festival, l’amitié, la solidarité et la convivialité ! A l’heure de se quitter, les gorges sont serrées car on sait déjà qu’il faudra attendre un an avant de venir retrouver tous nos amis du FestiBlues … Difficile de remercier tout le monde mais comment oublier Martin & Martin, Gilles, Jacques et Georges, Aurélie, Celya, Roxanne, Silke et toutes les Filles de la production, Jipi et JF et toute la gagne des Cabochons et plus généralement tous les bénévoles croisés durant cette semaine passée dans le Nouveau Monde ? Un an, c’est long, mais pour sur on se retrouvera tous en 2014 pour une 17ème édition encore plus ensoleillée et encore plus folle ! Merci à tous, et encore BRAVO pour avoir si bien su relever le défi et pour avoir su redresser la tête deux années difficiles … 

Fred Delforge – aout 2013