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CAHORS BLUES FESTIVAL 2013 : CONCERTS DE LA SCENE VILLAGE pdf print E-mail
Ecrit par Sylvie Bosc & Alain Hiot  
samedi, 27 juillet 2013
 

CAHORS BLUES FESTIVAL 2013 
SCENE VILLAGE – CAHORS (46)
Du 14 au 20 juillet 2013 

http://www.cahorsbluesfestival.com/ 

Retrouvez toutes les photos de Sylvie BOSC sur : http://sylbmonoeil.com/portfolio/culture-et-spectacle 
Retrouvez toutes les photos d’Alain HIOT sur : http://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/ 

Remerciements : Robert Mauriès, Marie Prouzergue, Grégory Charvet, Jo Montagne, Marie Do, Riton, Fred Delforge, Jean Guillermo, et tous les bénévoles sans qui ces festivals n’existeraient pas.

Dimanche 14 juillet : Cette trente-deuxième édition aura été marquée par la catastrophe ferroviaire de Bretigny-sur-Orge, sur la ligne desservant la ville de Cahors. A ce titre Robert Mauriès a demandé au public de respecter une minute de silence en mémoire des victimes. Puis c’est avec une émotion non dissimulée qu’il va rendre un très vibrant hommage à Jean-Pierre Lemozit, Président adoré de tous et toutes et disparu beaucoup trop tôt en septembre dernier. Il faut noter la présence sur scène de la Consul des Etats-Unis à Toulouse, qui elle aussi évoquera le décès de Jean-Pierre avec compassion. Mais place à présent à la musique, et c’est au Canadien Dan Livingstone que revenait cette année la toujours difficile tâche d’ouvrir le festival. Un Blues à tendance Bluegrass et Ragtime tout droit venu des années 1920 ou 1930, et Dan nous a fait entrer directement dans le vif du sujet en nous rappelant immédiatement pourquoi nous étions là : pour écouter du Blues ! Et si le Canadien nous a gratifié d’immenses sourires tout le long de son set, il est un peu dommage qu’à l’inverse ses compères des Griffintown Jug Addicts ne nous aient à aucun moment montré la couleur de leurs dents, notamment du côté de la contre-bassine/violon totalement impassible.

Le temps d’une pause boisson fortement appréciée car la chaleur est extrême en ce jour de fête nationale, et nous retrouvons sur scène un groupe bordelais dont je vous recommande l’écoute aussi chaudement que la température du jour ! Quel immense plaisir d’écouter cette formation aux intonations très Soul et Funk, ça groove « à mort » avec deux cuivres assez fabuleux, un sax démoniaque et une trompettiste monumentale de talent ! Retenez bien leur nom, les Shaolin Temple Defenders ! Ce ne sont pas des débutants, loin s’en faut, et si je ne les connaissais pas avant ce jour je ne suis pas près, croyez moi, de les oublier. Une excellente mise en appétit pour les deux concerts du soir, et pour une première journée finalement fort bien réussie.

Lundi 15 juillet : Le début d’après midi consacré à la Master Class a attiré beaucoup de monde, avec de nombreux proches des musiciens et une partie des familles venues les soutenir. Cette année c’est donc Bernard Sellam, le charismatique guitariste du groupe AWEK, qui était sur scène avec tous les élèves de l‘école de musique du Grand Cahors. J’ai eu beaucoup de plaisir à revoir un tout petit bonhomme qui l’année dernière n’était pas beaucoup plus grand que sa guitare, et qui a pris manifestement un peu d’assurance depuis sa première prestation. Il en va de même pour une bassiste-guitariste dont malheureusement je n’ai pas noté le nom (honte à moi !), et qui nous a gratifié de quelques solos pas piqués des hannetons, qui, si l’on s’en réfère à son très large sourire, ont particulièrement réjoui Bernard.

A vrai dire, je m’attendais plutôt à ce que le concert de 19 heures fasse partir un peu de ce public très familial, car sur scène s’annonçait la venue d’un OVNI, mélange de Blues et de Hip-Hop, le groupe Scarecrow. Et bien non seulement ce public est resté, mais les Toulousains ont littéralement mis le feu à la scène village ! Lorsque je les avais vus lors du show-case à la Dynamo, à l’occasion de l’European Blues Challenge, j’étais parti avec un à-priori, n’étant pas du tout adepte de tout ce qui touche de près ou de loin aux platines. Et puis j’étais finalement resté totalement scotché par ce que j’avais vu et entendu. On peut dire que Cahors a eu exactement le même ressenti, si j’en crois les applaudissements extrêmement nombreux pour cette formation atypique, mais ô combien efficace et plaisante à entendre.

Mardi 16 juillet : LA journée polémique par excellence avec la programmation en tête d’affiche de Zucchero. Mais ce report n’étant consacré qu’à la scène du village, je ne vais pas ici relancer le débat, j’aurai l’occasion d’y revenir sur un autre média (ami et en aucun cas concurrent). En revanche si ce dernier concert a déclenché bien des réactions, on peut tous s’accorder sur le fait que les deux formations de l’après midi, et le groupe AWEK le soir, avaient bel et bien l’étiquette « garanti 100% pur Blues » ! Et en l’occurrence c’est de Blues espagnol dont il s’agissait en commençant par Chino & The Big Bet. Vus eux aussi à l’EBC de Toulouse, les Barcelonais avaient terminé second et j’en avais gardé là aussi le souvenir d’une formation particulièrement plaisante et extrêmement dynamique, même si je pense qu’ils étaient partis dans trop de directions à la fois. Lorsque Chino rencontrera un souci avec un ampli, qui a eu sans doute lui aussi un peu trop chaud, il viendra s’asseoir sur le rebord de la scène le temps du remplacement, et continuera en acoustique devant une foule réjouie, parmi laquelle un petit gamin de quatre ou cinq ans qui restera un bon moment à le regarder. Que du bonheur pendant une heure trente avec, en plus, un homme charmant et maniant l’humour à bon escient.

Et puisque la péninsule ibérique a si bien entamé l’après midi, alors restons-y avec Big Mama Montsé & The Crazy Blues Band. Big Mama n’est pas une inconnue pour qui lit régulièrement le magazine Blues & Co, et j’avais grande hâte de la découvrir en live. Et là c’est un ouragan Bluesy qui va déferler sur scène ! Quel talent là aussi ! Accompagné par un harmoniciste ahurissant, Victor Puertas (dit Victor Doors), le combo espagnol va nous embarquer dans un set phénoménal dont on a eu grand peine à se détacher pour rejoindre la scène Bessières afin d’y prendre nos places de photographes. Places très chères ce soir, puisqu’en dehors des accréditations aucun appareil n’était toléré par la production italienne. Un peu déplacé pour quelqu’un qui a quarante ans de carrière derrière lui non ? En tout cas après avoir « tapé le bœuf » le midi même au Méphisto, Chino et Big Mama ont remis le couvert sur scène pour une jam fabuleuse. E viva España !!

Mercredi 17 juillet : Journée consacrée au traditionnel tremplin avec cinq groupes en compétition, par ordre de passage : Home Cooked Blues – Little Devils & The Shuffle Blues Flame – Red Beans & Pepper Sauce – Rough Influence et Old Lightnin’ Richard Blues Band. Si le prix Cahors a été décerné ex aequo à Home Cooked Blues, seul sur scène avec sa guitare, ses magnifiques lunettes et ses non moins sublimes moustaches façon « Brigades du Tigre », et aux Red Beans & Pepper Sauce, on peut dire que ces seconds ont fait toutefois la quasi-unanimité dans le public. On les retrouvera donc sur la scène du Cahors Blues festival 2014 avec un plaisir non dissimulé. Mais je dois avouer également mon très gros faible pour les Rough Influence qui ont obtenu deux prix, dont celui du Billy Bob’s où je serai heureux d’aller leur tirer le portrait lors de leur passage. Pour les résultats complets, ne pas hésiter à consulter le site http://www.franceblues.com/  

Jeudi 18 juillet : Je dois dire que j’attendais cette journée avec une impatience démesurée depuis plusieurs mois ! Et celle-ci a été bien au delà de mes espérances. Avant d’aborder l’après midi, juste un petit détour par le Méphisto où se fêtait, comme tous les 18 juillet, l’anniversaire du célèbre animateur de l’émission Sweet Home Chicago sur Radio 666 à Caen, Marc Loison ! Et lorsque l’on est ressorti de ce lieu incontournable pour tout festivalier qui se respecte, le ciel commençait déjà à devenir menaçant. Ce sont malheureusement les Sugar Thieves qui vont en faire les frais puisque leur set sera interrompu par l’orage. Pas vraiment très virulent, mais suffisant pour être obligé d’évacuer la scène et d’attendre que cela passe. Dommage car ce groupe a un très gros potentiel, n’oublions pas qu’ils sont demi-finalistes de l’International Blues Challenge de Memphis, et même s’ils ont repris une petite demi-heure après l’orage il manquait incontestablement un petit bout à la fête.

Voodoo Swing, la touche Rockabilly du festival a ensuite fait exploser la scène village. Entraînants et festifs ils ont embarqué le public en leur offrant une sacrée prestation musicale et scénique, en particulier lorsque le contrebassiste grimpe sur son instrument ! Je ne suis pas totalement fan de Rockabilly, et si je conviens sans aucun problème du talent de ce groupe et de l’ambiance incroyable qu’ils savent établir, je ne prends pas non plus un plaisir aussi complet que pour les Sugar Thieves et je me lasse assez vite du côté un peu répétitif du style. Mais le principal c’est que le public ait apprécié, et après tout mon ressenti n’engage que moi. Quant à mon impatience, elle se situait sur la grande scène, et je vais juste dire que voir les légendes vivantes, Steve Cropper et Lou Marini, et rencontrer Gérard Lanvin venu accompagner Manu que j’apprécie tout particulièrement, eh bien ces deux évènements valaient largement quelques mois d’attente !

Vendredi 19 juillet : Soirée « Blues dans la ville ». Mais il ne fallait toutefois pas louper les deux concerts de l’après midi. Tout d’abord L.R. Phoenix, une gueule incroyable sous un chapeau de Zorro, des rouflaquettes sur des joues entretenues consciencieusement mal rasées, une voix étonnante, envoûtante et en fait assez indéfinissable, et des titres en slide d’une très grande originalité, et vous avez une toute petite idée de ce que peut bien être cet artiste sur scène. Je l’avais déjà vu la veille au Méphisto où il avait animé le début de l’anniversaire de Marco, mais cette fois avec un Stetson et des lunettes noires. Point commun entre ces deux prestations, le verre de whisky juste à proximité ! Un phénomène à découvrir !

Alors là attention, voici venir ma claque de la semaine, car il y en a toujours une, Layla Zoe ! A se demander ce qu’elle est venue faire sur la scène village tant cette artiste là mérite directement la tête d’affiche de l’espace Bessières ! Son look ne laisse personne indifférent, des cheveux à n’en plus finir avec lesquels, seul reproche que je peux éventuellement lui faire, elle en fait peut-être un peu trop, des tatouages un peu partout dont je vous laisse deviner quels portraits on peut bien trouver sur ses mollets, mais surtout, oui surtout une voix exceptionnelle ! J’ai toujours un peu tendance à me méfier des comparaisons trop flatteuses, et je demandais donc à voir lorsque j’ai lu qu’on la dénommait « réincarnation de Janis ». Et bien j’ai vu, entendu et totalement succombé à la Canadienne. Surnommée « Firegirl » par les médias, elle m’a retourné pendant tout ce show incroyable. Pour les Parisiens il ne faudra sous aucun prétexte la manquer le 12 octobre à Tremblay où elle se produira dans la magnifique salle Jean-Roger Caussimon. Mon énorme coup de cœur juste devant Dana Fuchs.

Samedi 20 juillet : Dernière ligne droite avec deux groupes dont le dénominateur commun est d’avoir le même tourneur, Blues & Soul Events. C’est Robert Lenoir, le lauréat du tremplin 2012, qui allait donc ouvrir l’après midi. Un nouveau line-up semble avoir donné plus de cohésion au groupe. On retrouve toujours ces sonorités Blues-Rock et ces mélodies qui attirent instantanément l’oreille, mais avec un petit plus par rapport à l’année passée. Peut-être aussi parce que j’avais opté lors du tremplin 2012 pour Beauty & The Beast, cela m’avait sans doute détourné un peu du contenu des titres de cet artiste. Ce gars là mérite aussi des scènes plus importantes et j’avoue une certaine impatience à aller l’écouter en salle, avec un son qui ne disperse pas autant qu’en plein air.

Et on va finir en apothéose avec les Nordistes du groupe CASH ! Quelle débauche d’énergie pour ces quatre lascars qui vont embarquer tout le monde dans leur délire. Ayant passé la soirée avec eux lors du Blues dans la Ville, je savais déjà à quoi m’attendre, d’autant qu’ils fréquentent eux aussi le Méphisto où ils ne sont pas les derniers à mettre la grosse ambiance. Du gros son, une base rythmique impeccable qui envoie le bois, un excellent guitariste peu avare de mimiques, et un frontman très charismatique, répondant au doux nom de Mister Boob, des titres très Rock, mais aussi quelques Blues bien langoureux, que du bonheur ! Et ce qui ne gâche rien c’est que ce sont en plus des personnes fort sympathiques et extrêmement chaleureuses. Un autre coup de cœur pour moi, au même titre que Layla Zoe et Dana Fuchs.

Voilà, une chose est certaine, c’est qu’au delà de la polémique Zucchero, cette scène village aura été très Blues et sa programmation très appréciée du public. On n’oubliera pas non plus les exposants du Village, Blues & Co, Blues Magazine, France Blues, Jorge Ramirez et tous les autres que je ne peux citer ici. Et rendez-vous sans faute l’année prochaine pour de nouvelles découvertes.

Alain Hiot – juillet 2013