jeudi, 20 juin 2013
Le chant des fleurs
(Musea – 2013)
Durée 57’58 – 14 Titres http://www.jeanpascalboffo.com  De sa première guitare touchée en 1974 à son dixième album personnel paru presque quatre décennies plus tard, Jean Pascal Boffo ne sera jamais resté inactif et aura aussi bien joué les sidemen de luxe au sein de Magma, d’Ange ou de Christian Décamps et Fils que les ingénieurs du son dans son célèbre Studio Amper ou encore les leaders dans des groupes comme Alifair qu’il a largement contribué à faire éclore. Alors forcément, évoquer le rock en général et le prog en particulier, surtout quand ça se passe dans l’Est de l’hexagone, sans avoir à un moment ou à un autre une référence au génial musicien est devenu chose rare, et ce n’est pas pour nous déplaire. Au moment d’appréhender ce dixième album, Jean Pascal Boffo a sans doute voulu brouiller les pistes, se lancer dans une expérience nouvelle, chose compliquée compte tenu de toutes ses expériences passées, et a finalement dédié ce nouvel ouvrage non pas aux fleurs mais à leur chant, agrémentant sa création à dominante instrumentale de non pas un livret mais bel et bien de deux dans lequel les illustrations florale sont forcément à l’honneur. La partie visuelle étant faite, et fort bien faite d’ailleurs, restait encore à soigner les compositions mais aussi les orchestrations, une tache que l’expert es-son a réalisé avec le plus grand soin en invitant à ses côtés pas moins de vingt-cinq amis parmi lesquels on citera quand même les fidèles Hervé Rouyer, Thierry Crusem ou Aurore Reichert mais aussi Murat Öztürk venu poser un peu de Rhodes en fin d’ouvrage sur « Forget Me Not ». Butinant les morceaux du « Chant des fleurs » au gré de ses inspirations, l’auditeur papillonne une heure toute entière entre grâce et harmonie, passant d’un « Sakura » à une « Belle de nuit », d’un « Cornflowers Field » à un « Garden Of Roses » ou encore de « Moonflowers » à « Primavera », et imaginant au moins autant de parfums qu’il découvre de sons à force de violoncelles, cors, ondes Martenot et autres flûtes ou saxophones. Là où il aurait pu se contenter de proposer un dixième album partagé entre rock et prog, Jean Pascal Boffo a choisi de créer la surprise et en même temps l’événement avec un album qui ne sera sans doute pas le plus accessible de tous ceux qu’il a déjà proposés mais qui restera longtemps dans les mémoires pour sa beauté et son originalité. Quand on a un bagage aussi solide que celui là, on peut se permettre les choses les plus folles pour le plaisir de tous … Il faut juste y penser, et oser ! |
JEAN PASCAL BOFFO 
