dimanche, 09 juin 2013
Tigre de papier
(Kymono Prod – 2013)
Durée 48’16 – 13 Titres http://www.polarismusik.org  One man band élargi quand il est en studio, duo à la scène, Polaris est un projet qui nous arrive de la région d’Avignon et qui laisse libre cours aux élucubrations musicales les plus folles de Paul Duchemin, chanteur et multi-instrumentiste qui ne se contente que très rarement d’une guitare et de machines pour créer sa musique. En attendant que Frédéric Tanari ne vienne prendre une place importante de touche à tout à ses côtés sur les planches, Paul a spontanément laissé les idées courir sur la bande et en a fait treize titres tantôt acoustiques, tantôt électriques, tantôt électroniques, le seul véritable lien entre eux étant un état esprit, une dynamique qui fait que Polaris mélange les mots et les notes avec un véritable naturel, sans aucune pudeur et plus largement encore, avec un réel talent. Difficile à ranger définitivement dans le bon bac, comme souvent avec les bons albums, ce « Tigre de papier » papillonne entre chanson, pop, rock et electro et nous surprend à chaque fois avec des couleurs tellement inattendues que l’on ne sait plus après seulement deux ou trois morceaux où donner de la tête. Mais loin d’attraper le tournis, c’est avec un réel plaisir que l’on traverse des morceaux où les touches organiques se laissent rattraper par des trésors de programmations pour un résultat qui sait autant jouer des harmonies que des dissonances pour se rendre irrésistible. Du tittle track qui ouvre les festivités jusqu’à « Ailleurs » et « Tout reste à tenter » qui le referment, on en passe par des pièces attirantes voire réjouissantes comme « Destination nouvelle » ou encore « Il paraît » et son petit côté rock français très typé Eiffel et par d’autres plus délicates à appréhender comme « Sonne » et le bourdonnement continu qui l’accompagne ou encore « Roi ou Reine » et ses passages faussement simplistes et dépouillés. Volontairement installé hors des modes et hors du temps, « Tigre de papier » est parfois une rose, mais une rose bourrée d’épines, et d’autres fois une brassée d’orties, une poignée de poil à gratter ou même un plat un peu trop épicé que l’on se plait à tester sur soi même pour en mesurer l’effet avant le destiner aux autres … Et le mieux, c’est que ça fonctionne à chaque fois ! |
