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BERNARD ADAMUS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 10 mai 2013
 

BERNARD ADAMUS

http://www.bernardadamus.com/ 

Remerciements : Bernard Adamus, le band, Sylvain et Nico (Klakson), Le Divan du Monde. 

L’histoire d’amour entre Zicazic et Bernard Adamus ne date pas d’hier … En 2009, nous avions été les premiers Français à découvrir l’artiste lorsque il a remporté le concours « Relève en Blues » au FestiBlues International de Montréal ! Depuis, nous routes se croisent régulièrement, que ce soit ici où la bas … Alors forcément, quand nous avons appris qu’il était à l’affiche du Festival Aurores Montréal, nous avons envoyé notre équilibriste de service le rejoindre sur le toit du Divan du Monde pour une rencontre exceptionnelle ! Prêt pour un entretien sur le zinc ? 

Bernard, Bonjour, pourrais tu te présenter pour les lecteurs de zicazic.com ?
Salut. Je m'appelle Bernard Adamus. Je suis chauve, jeune, en vie. Je suis musicien et j'habite à Montréal.

En France, on aime bien classer les artistes et leur musique, dans quelle catégorie pourrait-on te classer ? Pas évident de te définir musicalement ? 
Tout le monde aime classer !! Je suis un artiste chanceux ! Le miracle de la vie a fait en sorte que mon projet a bien marché au Québec. On chante du folk, du blues, mais avec d'autres couleurs qu'habituellement. Et de façon plus agressive.

Tu as publié récemment un EP 6 titres, regroupant quelques uns de tes titres. 
Oui, c'est mon premier best Of

Pourquoi ce choix, c'est juste pour la tournée en France et en Suisse ?
Oui, exactement. Sortir des disques ici, ça prend du temps, ça coûte pas mal d'argent, et je ne voulais pas trop prendre d'obligations. Quand tu sors un disque, il faut que tu le défendes beaucoup sur scène, dans les médias. Et j'ai pas forcément le temps de venir et de rester en France car on joue vraiment beaucoup au Québec. Donc sortir cet EP numérique distribué sur internet était un bon compromis.

Tu as quand même un nouvel album en projet ?
Non. Plus tard dans la vie oui, mais là, non (rires). En ce moment on fait la tournée. On termine celle en Europe, et on retourne au Canada où il nous reste une bonne soixantaine de concerts jusqu'à la fin de l'année. On se consacre qu'à ça en ce moment.

On revient à tes chansons, qu'est ce qui t'inspire pour tes textes ?
Les humains, les amis. Toutes les choses que je vois autour de moi. Mes histoires d'amour, le sexe et puis ... la boisson !!

Beaucoup la boisson ?
Ah quand même pas mal oui (Rires). Là, je commence à être "tanné". Mais, c'est vrai que ça fait partie de la vie de mes chansons.

Est ce toi qui compose également, ou c'est un travail en commun avec tes musiciens?
Non. Moi j'écris uniquement les chansons guitare-voix. Tous les arrangements sont faits avec le groupe. Ca donne ce que ça donne quand la chanson est terminée, mais tout le reste est fait avec le groupe.

En France pour ce même type de chansons, on plonge dans une dépression profonde … Mais vous vous traitez ça avec humour, c'est une autre façon de voir les problèmes ? 
Non, c'est juste que c'est amené différemment ici. Et puis y a personne qui comprend exactement tu sais (rires). Les expressions sont vraiment différentes. C'est sûr qu'avec le langage il y a une limite en France. 

J'ai quand même l'impression que tu présentes des textes graves avec plus d'humour peut être par rapport à certains chanteurs en France qui sont à la limite du suicide après chaque chanson …
Ah oui, c'est vrai. Ca je suis d'accord avec toi. Non, moi ça va, je suis bien en vie !! Y a juste quelques petites choses qui me font chier, mais on va de l'avant. Y pas de raison. C'est que de la musique.

A l'écoute des albums, je retrouve des textes (question qui t'a été surement posée maintes fois) qui me font penser à Robert Charlebois, mais aussi à Hubert Félix Thiéfaine dans la façon de jouer avec les mots, tu te sens proches de ces artistes ?
Heu, désolé, mais le deuxième que tu as nommé, je le connais pas. Mais Robert Charlebois, je sais pas. Je connais bien sûr, mais sans vraiment connaître, tu vois ce que je veux dire. J'ai jamais vraiment plongé dans ses textes. Mais je vais prendre ça comme un compliment.

Tu étais en tournée en France et en Suisse, comment le public réagit il à ton univers très empreint de culture nord-américaine ?
Je pense qu'il réagit un peu entre les deux. Je crois qu'il aime bien l'énergie, l'envie, mais le texte, ils comprennent pas vraiment. Il y a comme une zone grise, comme un flou. C'est pour ça que j'aime bien venir en France. Mais pas trop. (Rires)

Sur l'album « Brun » tu fais une reprise de « La foule » d'Edith Piaf en mode très New Orleans, Comment l'idée t'es venue d'en faire cette adaptation très réussie ?
Je vais te dire la vérité, comme à chaque fois qu'on me pose cette même question. C'est pas que je sois fan d'Edith Piaf, c'est juste que j'étais en amour avec une fille qui jouais de l'accordéon, et on a eu le projet de faire un duo country des chansons d'Edith Piaf. Bon au final, ça n’a pas tenu la route, mais la chanson, je l'ai chantée comme ça au groupe et on a fini par la garder.

Ta musique et tes paroles sont vraies et franches, c'est ce qui explique ton succès au Canada ? Les gens cherchent de l'authentique ?
Je pense que oui. Mais tu sais, je crois que c'est partout pareil non ? Les gens aiment la musique honnête, qui leur parle. Et nous, on a eu la chance que ça ait parlé à beaucoup de gens au Québec. Bon il ya des trucs légers qui marchent quand même, mais le public aime bien l'authentique avec des artistes qui font pas semblant, qui leur ressemblent.

Tu as toujours voulu être musicien ?
J'aurais pas pu faire d'autre chose. En fait c'est plus comme ça qu'il faut tourner ta question.

J'ai lu que tu étais devenu musicien grâce à un douanier américain, tu peux nous en parler ?
Non, j'étais déjà musicien. Mais j'avais un drôle de job, je vendais des sapins de Noël à New York. J'ai fait ça pendant très longtemps, et ça faisait quand même pas mal de cash pour un mois de travail. Mais après neuf ans, je me suis fait arrêter aux douanes, et ils m'ont renvoyé à la maison. Et là, j'ai tout mis dans la musique. On avait fini toutes nos chansons, et on a travaillé très fort là dessus pendant cinq ou six mois, et quand on a sorti l'album, on a eu la chance, et la vie a fait le reste.

Quelles sont tes influences musicales ?
Beaucoup de choses. Plume Latraverse, Cypress Hill, Fred McDowell. Ce sont mes principales influences. 

Que peut-on te souhaiter ?
Ben la santé et du bonheur … Et du soleil !!

Dernière question qui n'a rien à voir, quel est le dernier album que tu as écouté ?
Le dernier album qu'on a écouté complet ? « Apostrophe » de Frank Zappa.

Merci beaucoup Bernard
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles – mai 2013