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VIS A VIES aux TROIS BAUDETS (75) pdf print E-mail
Ecrit par Alain Hiot  
mercredi, 08 mai 2013
 

VIS A VIES 
LES TROIS BAUDETS – PARIS (75)
Le 18 avril 2013 

http://www.visavies.com/ 
http://www.lestroisbaudets.com/ 

Retrouvez toutes les photos d’Alain Hiot sur http://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/ 

Remerciements : Myriam & Gérard, toute l’équipe des Trois Baudets.

J’avais découvert Myriam et Gérard l’an dernier sur le Cahors Blues Festival, dans une configuration légèrement différente puisqu’il s’agissait de leur seconde formation : Morabeza Project. Mais j’avais ressenti une telle émotion lors de leur passage que j’avais grande hâte de les revoir sur scène avec Vis à Vies. A l’occasion de la sortie de leur second album, « Des idées dans l’air », nos deux Marseillais donnaient donc un concert aux Trois Baudets, lieu mythique des nuits parisiennes. Voulant profiter au maximum de leur présence je suis donc arrivé très tôt pour assister aux balances et différents réglages scéniques. Pour les accompagner ce soir il y avait également Fabrice Thompson aux percussions, que l’on retrouve également sur scène pour Morabeza Project, et Stéphane Dahan à la guitare que l’on trouve aussi à la réalisation des deux CD et présent depuis le tout début de l’aventure.

Mais Vis à Vies c’est aussi une grande notion de partage. Il n’y a qu’à lire ICI l’interview réalisée avant qu’ils ne repartent vers le soleil, et diffusée également sur Zicazic, pour s’en convaincre. Des invités prestigieux sont donc venus également nous offrir de bien beaux moments, Céline Bonacina et Médéric Collignon, deux musiciens absolument fabuleux pour une superbe section de cuivres, et Teofilo Chantre, l’un des compositeurs de Cesaria Evora et autre maillon indispensable de Morabeza Project.

C’est donc après ce soundcheck particulièrement professionnel que la soirée allait débuter. Levé de rideau rouge devant une salle absolument comble, avec un magnifique « Samy » sur lequel on va découvrir notre duo dans un halo de fumée. Petite présentation de la soirée par Myriam et petit détour par le premier album avec « Paresseuse », savoureuse ode au farniente, avec bien entendu sur scène également Fabrice aux percus et Stéphane à la guitare. La salle est déjà totalement conquise.

Et après un titre plus ancien ne figurant pas sur les deux albums de Vis à Vies, « Pirogue », la suite ne va pas faire redescendre l’ambiance avec « Amagonie » vibrant plaidoyer pour la sauvegarde de l’Amazonie et pour laquelle Céline Bonacina et Médéric Collignon vont monter sur scène pour apporter tout leur talent à la fête, et croyez-moi il est immense ! Deux instrumentistes magistraux arborant un large sourire depuis les balances, démontrant ainsi tout le plaisir qu’ils ont à venir partager cette soirée. 

Puis un second inédit « Ces Hommes », qui avait en son temps créé polémique avec un éditeur de musique, avec une petite intro de flûte interprétée par Gérard tandis que Myriam, en tout bord de scène, versera doucement un peu de sable au sol pour exécuter un rythme avec les pieds. Juste avant de prendre son violon pour un final tout en douceur avant de repartir de plus belle sur un petit instrumental bien enlevé et très fortement applaudi. Puis présentation du Sapato, création exclusive de Gérard, taille 38 adaptée à Myriam qui va faire participer le public au refrain de « Vanuatu », nouvelle perle musicale, mais il faudra vous y habituer ces deux là sont de véritables créateurs de merveilles !

Le Sapato, donc, est une planche circulaire sophistiquée munie de capteurs, le tout relié à une banque de sons que Myriam déclenche à volonté à l’aide de ses pointes ou talons, grâce à sa formation de claquettiste dont elle fera d’ailleurs démonstration un peu plus avant dans ce set, car là aussi elle excelle pour notre plus grand plaisir. Retour de Médéric pour « Les courants d’Air » et cette belle métaphore : « Fermer sa vie, à quoi ça sert ? Y’a des courants d’air ». C’est Céline qui va prendre le relais de Médéric pour un « Paris Mode d’Emploi » dans lequel quelques « Bobos » devraient se reconnaître aisément avec un joli clin d’œil au regretté Nino Ferrer.

Les trois titres suivants sont symptomatiques de toute la diversité que l’on peut trouver dans les morceaux de Vis à Vies et qui font leur richesse. Cette diversité que d’aucuns pourront trouver trop large, et ceux-là seront indéniablement à côté de la plaque, démontrant par la même occasion qu’il ne suffit pas de se dire « spécialiste » pour forcément saisir la signification des idées véhiculées dans un album. On va donc poursuivre sur ce fameux solo de claquettes de Myriam sur « J’embrasse », suivi de « Pas Vraiment Un Bandit » dont je vous conseille la lecture attentive du texte et qui sera copieusement applaudie, et de « Ma Faim Du Monde » qui a été le premier titre extrait de l’album pour diffusion.

L’artiste invité ensuite est un personnage incontournable, complice de scène dans le cadre de Morabeza Project et compositeur comme Gérard pour Cesaria Evora, Teofilo Chantre. Ensemble ils vont revenir sur l’un des titres du premier album « Un Monde Pour Les Filles » sur lequel Teofilo va poser le texte en Portugais, insufflant encore plus à ce morceau cette intonation Brésilienne que j’apprécie tant.

Le temps d’un court instrumental « Historia » sur lequel Myriam va présenter de nouveau les musiciens et lancer les remerciements d’usage, et nous voici déjà en route pour le dernier titre du set, hors rappel bien entendu, « La Valse des Possibles », une approche un peu façon « Je t’aime moi non plus » du couple. Bien entendu la salle, debout, en veut encore et le dit haut et fort. Nous aurons donc le plaisir de prolonger pour deux titres « Coquillage » et « Le reste ne vaut pas un clou » avant que tous ces artistes absolument magnifiques ne remontent sur scène pour saluer un public debout et qui leur fera l’ovation qu’ils méritent. Et tout ce petit monde, artistes et public, va se retrouver autour du bar des Trois Baudets pour un moment d’échange et de convivialité on ne peut plus agréable.

Je n’aurai jamais assez de place ni de mots pour exprimer tout le bien que je pense de ces artistes. Ce mélange de Brésil, de jazz, de swing, servi par des musiciens d’exception et des textes magnifiques, d’un professionnalisme maximal et d’une gentillesse absolue ne peut que réjouir mes oreilles et m’inciter à vous faire partager ces instants. Et vous pouvez même prolonger encore le plaisir en allant lire l’interview réalisée pour l’occasion avec Myriam et Gérard. Et n’oubliez pas que tous ces artistes prennent toute leur dimension sur scène, alors n’hésitez surtout pas à aller les applaudir car, vraiment, ceux-là le méritent tout particulièrement !

Alain Hiot – avril 2013