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VIS A VIES pdf print E-mail
Ecrit par Alain Hiot  
mercredi, 08 mai 2013
 

VIS A VIES

http://www.visavies.com/

Une semaine tout juste après leur magnifique concert aux Trois Baudets (voir le report Zicazic ICI), et juste avant qu’ils ne repartent pour Marseille, j’ai retrouvé Myriam Daups et Gérard Dahan dans un café de la place du Châtelet, pour une petite interview en toute décontraction autour d’un verre. Un entretien tellement riche et convivial, que j’ai renoncé à le condenser pour le diffuser tel qu’il a été enregistré.

Bonjour Myriam et Gérard, une petite présentation rapide ?
G : Et bien je te présente Myriam, Myriam Daups, à l’origine danseuse et multi-instrumentiste, et en l’occurrence, dans Vis à Vies, chanteuse et tête de pont.
M : Et Gérard, Gérard Dahan, tailleur de mélodies pour dames, surtout pour moi d’ailleurs (rires), je suis très bien servie, auteur-compositeur et concepteur du projet VIS A VIES en 2005 auquel je suis accroc.

Myriam, à « multi-instrumentiste », qui était sur ma liste de questions, j’avais rajouté « de talent », car sur scène c’est proprement hallucinant la facilité avec laquelle tu joues de tous ces instruments. D’où te vient ce don et de quoi ne joues tu pas ? 
M : Je viens d’une famille de musiciens, j’ai donc commencé petite mais j’ai surtout fait de la danse au départ. J’ai mené une première carrière en danse contemporaine jusqu’à 18 ans et j’ai fait beaucoup de scène très tôt.
G : Myriam était pro à 11 ans !
M : Mais la musique m’a toujours suivie, mon violon était partout avec moi, même si je n’étais pas très assidue au conservatoire, mais j’avais de bonnes bases. Et mon père étant professeur de chant j’ai entendu chanter toute mon enfance même si ne le faisais pas encore moi-même. C’est ensuite en rencontrant Gérard, avec qui j’ai surtout mené au début un travail d’assistante et d’ingénieur du son, que je me suis piquée petit à petit au jeu en prenant un instrument. Ensuite Gérard a monté un projet avec plusieurs instrumentistes et une chanteuse Mexicaine, et là j’ai pris la basse.
G : Et j’ai inventé le Sapato à cette occasion. (voir explications dans le report Zicazic)
M : Effectivement comme je dansais et faisais des claquettes il a eu l’idée du Sapato, et cette diversité de couleurs musicales dont il avait envie pour ses arrangements nous a amenés à essayer beaucoup de choses.
G : Bon … elle ne répond pas à la question … parce qu’il y a quelque chose quand même, c’est l’art de la dissociation. Lorsqu’on s’est rencontrés, elle était très jeune, elle m’a dit « j’aurais voulu être batteuse ! ». Et je me suis aperçu très vite qu’avec son passé de violoniste et de claquettiste, et avec quelques séances de travail elle maîtrisait totalement cette dissociation. Je l’ai pigé intuitivement mais je ne pensais pas que l’on pourrait aller aussi loin. Tu lui mets n’importe quel instrument dans les pattes, et de par sa formation de violoniste, en quelques semaines elle le maîtrise sans problème. Voilà, c’est une surdouée et c’est tout !

Et c’est tant mieux pour nous spectateurs ! On a donc déjà une petite idée de ton parcours, mais avant Vis à Vies tu as fait quoi ?
M : J’ai surtout fait de la danse, formée par Odile DUBOC qui a beaucoup compté pour moi et pour nous puisqu’elle est à l’origine de notre travail scénique.
G : C’est également elle qui est à l’origine du passage de Vis à Vies au duo, puisque nous étions quatre au départ, et même si l’on revient avec des invités maintenant, l’identité de Vis à Vies c’est Myriam et moi.

Gérard, ta musique est teintée d’influences sud Américaines, Chico Buarque ? Gilberto Gil ? Carlos Jobim ?
G : Oui, oui, bien sûr, mais pas que…

Et non, pas que ! Il y en a une un peu Toulousaine aussi qui s’entend « légèrement » (rires), il y a la voix, le phrasé …
G : Voilà ! L’ami Claude Nougaro, le taurillon de Toulouse comme l’a écrit Rolling Stone, mais aussi Baden Powell, Joao Gilberto … Pour les accents de Claude dans ma voix, j’ai lutté toute ma vie de l’avoir beaucoup aimé, et le père de Myriam qui est prof de chant m’a dit « ça y’est, tu commences à t’en sortir, tu n’as plus besoin de moi » (nombreux rires).

Donc tu revendiques cette filiation sans aucun problème ?
G : Ha mais non seulement je la revendique, mais je pense même que j’ai eu un père spirituel, en fait deux, il y a eu Georges Delerue pour la musique de films, et puis Claude Nougaro … pour la « chansonnette » … à la Gainsbourg …

Et ton parcours avant Vis à Vies ?
G : J’ai été programmateur d’une scène nationale pendant sept ans à Valenciennes, mais j’ai surtout toujours fait de la musique et des tas de petits métiers pour pouvoir en vivre. Mais je pense que je n’avais pas le choix. Mon père avait nourri de grandes ambitions pour moi, et je pense avoir honoré sa mémoire en étant moi-même.

Surtout ne change rien !
G : Merci, mais j’ai fait aussi des musiques de films, j’ai travaillé beaucoup pour l’image, j’ai fait de la scène pendant pas mal de temps, mais ça ne collait pas tout seul, j’ai besoin de partager.

Tu as aussi composé des musiques pour des séries télé ?
G : Effectivement, par exemple toute la série Rocca. J’ai également, et là c’est un grand honneur, un grand cadeau de la vie, rencontré Teofilo (Chantre) parce que j’ai composé également pour Cesaria Evora. Après un dîner chez mon éditrice à TF1, je suis reparti avec un texte, en rentrant j’ai fait la musique, à ce moment j’étais déjà avec Myriam … bien sûr en tant que collègue … (Myriam éclate de rire), il était trois heures du matin, quand on a envie les choses viennent comme ça.

Du coup comment s’est fait cette rencontre avec Teofilo et comment est né Morabeza Project avec lequel je vous ai en fait découverts à Cahors l’année dernière ?
G : J’ai envoyé une maquette au producteur de Cesaria Evora que j’aimais beaucoup, parce qu’il y avait cette filiation justement à la musique Brésilienne. Et quand le Cap Vert a débarqué sur nos ondes je me suis dit « Bon sang, voici un autre Brésil qui arrive avec une autre fibre ». Et donc je l’ai envoyée comme ça, je ne l’avais jamais fait avant, et je partais juste en vacances en Corse à ce moment là. Et c’est sur la plage de Calvi que j’ai reçu un coup de téléphone, c’était José Da Silva qui me disait « je pense que c’est jouable pour vous avec Cesaria Evora, seulement le texte ne peut pas être en Français ». Deux semaines après on s’est rencontrés à mon retour à Paris, il m’a mis en contact avec Teofilo et depuis on est restés amis. On s’est ensuite invités régulièrement à chanter sur nos scènes respectives, et puis un jour sur le port de Marseille on s’est dit « Et si on faisait quelque chose vraiment ensemble ? ». C’était il n’y a pas longtemps, un an et demi pile.

Mais c’est tout récent alors ? Quand je vous ai vus à Cahors c’était donc la naissance du projet, et c’est d’autant plus fort quand je repense à la claque que j’ai pris en vous entendant.
M : Oui, en fait on a créé le spectacle en décembre 2011, une quinzaine de jours avant la disparition de Cesaria, et on a monté la saison au pied levé.
G : C’est une équipe formidable. On était dans un mini-bus et on a fait une tournée magnifique en traversant la France. Et l’aventure continue, même si cette année il y a eu moins de spectacles avec la sortie de l’album de Vis à Vies, on a été plus prudents pour cet été, mais on va revenir bien reposés et blindés pour la rentrée.

Bien ... puisqu’on est dans les rencontres … celle entre Myriam et Gérard s’est faite comment ?
G : Dans un studio. J’ai eu un studio à une époque avec un ami en région parisienne, et puis suite à un concours de circonstances il y a une jeune fille qui a débarqué un jour, qui voulait absolument travailler avec moi, et qui m’a dit « ce que tu fais c’est pas terrible mais je sens que tu peux faire mieux ». (rires)
M : Non mais c’est pas tout à fait ça…En fait il était dans une période où il faisait des pubs, des choses alimentaires, et il m’a fait découvrir son monde plus personnel, ses vraies compositions, ses vraies mélodies …
G : Elle m’a dit « c’est de la merde ce que tu fais » …
M : … Reviens donc à la source, à l’écriture mélodique, reviens à ce que tu es.
G : Et donc quand tu te retrouves face à une jeune fille dont tu sens qu’elle a une forte personnalité, et qui a déjà quelques années de métier derrière elle puisqu’elle est pro depuis l’âge de onze ans, et qu’elle te dit « fais moi écouter les choses que tu veux écrire » … et puis tiens puisqu’on y est je vais raconter l’histoire jusqu’au bout. Il se trouve que sur ces entre-faits j’ai une pub qui tombe, Myriam est dans les parages et dans la continuité de la discussion qu’on vient d’évoquer. Et je lui dis « Tiens, toi qui es là et qui a tellement d’avis, je dois rendre la musique lundi, viens donc passer le week-end au studio et tu vas me dire ce que tu en penses ». Je me mets à composer une première musique, je laisse de côté, j’entame autre chose, bref je cherche des idées. Et le midi elle me demande « Alors tu vas présenter quoi puisque tu as fait 2 trucs ? ». Je lui réponds « le deuxième bien sûr » … et là elle me dit « Et bien tu vois c’est là que tu déconnes parce que le premier, ça c’était fort ! Tu veux être dans le goût du jour parce que tu crois que c’est ce que ton réalisateur attend mais tu t’en fous de ton réalisateur ! » Et là très sincèrement j’ai été impressionné ! Mais, prudent, j’ai tout de même terminé ma proposition, mais également la sienne. Et le matin elle me dit « Fais moi plaisir, présente la mienne et tu vas voir la surprise ». Neuf heures pétantes le réalisateur arrive, c’était une valse et la deuxième c’était un truc qui pétait d’un peu partout, assez humoristique. Et là le réalisateur lâche « Putain génial une valse ! ». Alors je vois le regard en coin de Myriam comme elle sait le faire, et le réalisateur part avec la valse. Un mois et demi plus tard il y a une présentation de ce film au festival de La Roche-sur-Yon : 1er prix ! Et là je me dis qu’elle doit vraiment avoir raison quelque part (Myriam est hilare) et voilà comment est née notre histoire. Et ça fait très longtemps que je n’avais pas raconté ça.

Venons-en à l’album, il y a quelques messages passés au travers des textes, notamment écologiques, dans votre vie de citoyen vous êtes plutôt engagés, ou même militants ?
G : Tout d’abord le message principal c’est la diversité et ça étonne pas mal de monde qu’on ose faire ça aujourd’hui. C’est à dire que cet album est éclaté comme est éclaté le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. On l’a voulu comme le reflet du monde tel qu’on le voit et surtout pas formaté dans une quelconque tendance. Et la réaction du public lorsque l’on est sur scène est très vivante. L’album doit être comme on est. On a les yeux ouverts sur le monde et on vient juste rapporter ce que l’on voit. Tu vois le mot « variété » peut quelquefois être pris avec un sens très péjoratif mais finalement qu’est ce que c’est beau. Alors maintenant pour l’engagement, oui bien entendu tu as raison, sur l’écologie même si Myriam et moi on ne lève pas le poing, mais si il y a des manifs pour défendre des droits bien entendu on y va.

Mais en plus tout cela est dit avec beaucoup de poésie, quand j’écoute « Amagonie » je suis vraiment raide dingue de cette chanson là.
G : Et bien ça me fait plaisir ce que tu dis là parce que ce sont aussi des rencontres avec des auteurs. Pierre Grosz c’est quand même Jonasz, Reggiani, Polnareff …

Justement j’allais y venir, donc vas-y, qui est Pierre Grosz ?
G : C’est devenu un ami, il nous a découverts à Avignon, il nous a modestement demandé si il pouvait nous écrire des textes alors que j’avais beaucoup d’admiration pour lui. Alors on lui a dit « Et bien tu n’as qu’à essayer » (rires). Tu sais il y a toujours sur le chemin de Vis à Vies l’idée même de l’ouverture aux autres. J’ai dit récemment sur une antenne que ce Vis à Vies qui interroge par le nom c’est surtout un Côte à Côte vis à vis des autres et vis à vis du monde. Alors oui cette question de l’écologie devrait être une préoccupation pour toute personne qui a des enfants, c’est un peu « quel monde est ce que l’on propose ? ».
M : Et puis l’écologie ce n’est pas seulement la nature, c’est aussi nous dans notre quotidien. On rencontre beaucoup d’enfants, on travaille avec des ados, et on se rend compte que nos chansons leur parlent. Même dans les formes les plus décalées de ce qu’ils écoutent, comme le rap par exemple, on voit que cette variété les touche.
G : Les médias pourraient se rendre compte que les enfants ont besoin de cette variété.

Myriam il y a également un texte que tu as fait sur cet album que j’aime particulièrement et qui est « Vanuatu ».
M : Oui, mais pas toute seule, c’est une idée qui a fait son chemin avec une amie, Sophie Canteau. Ça fait partie de l’angle d’approche, sur le Petit Prince qui se pose des questions dans sa naïveté et sa sincérité. C’est « Comment aborder des choses qui sont préoccupantes ? » mais sans plomber le sujet, et comment relever nos manches.

Dans le premier album il y avait aussi quelques titres un peu plus militants comme « Un monde de filles » par exemple.
G : Oui complètement, écrit d’ailleurs également en collaboration avec Pierre.

Et puis, petite parenthèse sur ce premier CD, LA chanson que j’aurais voulu écrire et composer et qui absolument phénoménale : « La ballade à Hugo »…
G : Ah oui c’est une vraie merveille. J’avais un ami qui travaillait à l’ANPE et qui recevait des jeunes intermittents, et qui de temps en temps me passait un coup de fil en me disant « Ecoute Gérard, je t’envoie quelqu’un, dis moi ce que tu en penses parce que je ne comprends rien à ce qu’il me raconte … ». C’est comme ça qu’un jeune homme d’à peine 18 ans à cette époque là, et qui voulait devenir auteur, a débarqué à la maison. C’est devenu un ami et à la naissance d’un enfant qui m’était proche il m’a dit « Je me suis permis de mettre quelques mots sur les émotions que je t’ai entendu exprimer ». Je lui ai dit qu’à cela ne tienne, fais moi lire, et il m’a donné ce texte, ce cadeau de la vie.

Elle est complètement monstrueuse cette chanson, un bijou total, tout colle parfaitement le texte est sublime, la musique magnifique, bref le titre que tout le monde rêve d’écrire !
G : Merci je suis vraiment content que tu me dises ça, et il y en a une autre comme ça dans le deuxième album, et dont Myriam a partagé l’écriture du texte avec le même jeune homme, Paul Ecole, c’est « Pas vraiment un bandit » que j’aime particulièrement.

Quelques Bobos vont sans doute se reconnaître également dans « Paris mode d’emploi » non ?
G : Ah oui (énormes rires) celle-ci c’est la bagarre de Myriam parce que je ne voulais pas chanter.
M : Et j’ai tenu ABSOLUMENT à ce qu’il la mette dans l’album parce que quand même…
G : Je ne voulais pas la chanter parce qu’on allait me dire que j’avais encore un peu la voix de Nougaro, alors ça m’a donné l’idée de donner un petit coup de chapeau à Nino Ferrer.

Oui tout à fait, et déjà sur le premier il y avait aussi, non pas un coup de chapeau mais plutôt un coup de fusil donné à Bigard.
G : Ah oui bien sûr, le lâcher de salopes dans « Un monde pour les filles », rien ne t’échappe … (rires)

Sinon il y avait un autre Dahan sur scène aux Trois Baudets, Stéphane, que l’on voyait jusqu’à maintenant côté réalisation. C’est de la famille ?
M : Oui c’est une grande famille les Dahan (rires)
G : Oui c’est de la famille proche, ceci dit on est en famille mais c’est aussi et surtout parce qu’il a du talent, et il est là depuis le départ.

Je me suis amusé également par curiosité à taper Gérard Dahan dans Google et tu sais ce que cela donne ?
G : Oui on tombe sur Gérald, l’humoriste…

Ceci dit Google propose tout de même ton orthographe en dessous, et on tombe sur ta bio sur le site visavies.com 
G : Bon alors comme ça, ça va (rires)

On retrouve également le même batteur sur Vis à Vies et Morabeza Project, Fabrice Thompson. Il y a une famille musicale autour de ces deux formations ?
M : Oui bien sûr. On a rencontré Fabrice grâce à Teofilo
G : C’est une famille autour de la Lusophonie (ensemble des identités culturelles liées à la langue Portugaise), de tous ces gens que l’on rencontre, qui viennent d’ailleurs, qui ont une vie d’ailleurs, et qui nous apportent tellement de questions sur nous-mêmes.

Il y avait aussi deux guests de prestige sur scène, Céline Bonacina et Médéric Collignon. Le partage fait donc partie intégrante de la philosophie de Vis à Vies ?
G : Tu sais ça fait quinze ans que je suis membre du jury du festival de la Défense, dans le domaine du jazz, et quand j’étais programmateur j’ai fait tout ce que j’ai pu pour ces magnifiques musiciens de jazz. Ces jeunes gens très engagés, qui sont partants pour toutes les aventures, qui jouent dans toutes les conditions, je les adore ! Et si j’ai le sentiment d’avoir oeuvré pour quelque chose à Valenciennes, c’est d’avoir donné une vraie orientation musique à cette scène, et le jazz y avait toute sa place avec entre 15 et 20 concerts par an. Et ça m’a permis de faire la connaissance de ces magnifiques musiciens avec qui je suis devenu ami pour une part, que j’essaie de faire programmer tant que je le peux et qui me le rendent au centuple par le fait de leur amitié et de partager ces moments sur scène parce que, quand même, quels talents !

Je dois être franc, je ne les connaissais pas avant le concert et j’ai découvert deux instrumentistes absolument fabuleux, de renommée internationale et avec la banane jusqu’aux oreilles du début jusqu’à la fin.
G : Oui tous les deux sont fabuleux et reconnus, Médéric est en plus un vrai phénomène.
M : Et puis ce sont des amours, ils sont gentils comme tout, attentifs …
G : Et ils n’ont rien à prouver en dehors de ce qu’ils sont et ça simplifie beaucoup de choses.

Et les projets à venir ? Un troisième CD bientôt ? 
G : Tout d’abord une tournée, l’année prochaine, qui est en train de se mettre en place, on attend toutes les offres parce qu’on a envie de vraiment beaucoup jouer. Et puis on s’est aperçu que Myriam, qui a une tête de Toons un peu (rires), c’est comme un personnage de BD, sur scène elle est partout, et bien elle a un impact extraordinaire sur les gamins.

Oh mais sur les adultes aussi je te rassure (Myriam éclate de rire)
G : Et oui, mais pour les enfants c’est demain. On a donc envie de monter un spectacle pour enfants, on va s’y consacrer cet été, ce sera en plus des concerts de Vis à Vies mais on a envie de parler à ces petits là.

Et avec Morabeza ?
M : Oui bien sur, une tournée également l’année prochaine, et puis le projet d’un album aussi. Là on a fait trois titres qui sont pour le moment uniquement en téléchargement, on n’a pas encore fait de produit physique, tout ça se met en place.

Ça devient compliqué de produire un album ?
G : L’album c’est l’affaire bien entendu de la production, ça coûte très cher mais pour nous c’est un outil promotionnel. S’il se vend c’est bien, et à la fin des concerts on en vend beaucoup, mais il n’empêche que c’est un produit qui est en perte de vitesse. Aujourd’hui la seule chose vraie, pure et cash c’est la scène, parce que c’est là qu’on est nés, qu’on a envie de grandir et de continuer.
M : D’ailleurs si on a pris du temps à faire ce deuxième album c’est que toutes ces chansons ont vécu d’abord sur scène. A la différence du premier, on avait envie que celui-ci soit issu de tout ce parcours et de ce retour du public, et aussi de toutes ces rencontres avec nos invités que l’on a eu la chance d’avoir avec nous sur scène.

Bien, on arrive à la fin, est ce qu’il y a une question que je n’ai pas posée et à laquelle vous voulez répondre ? Ou bien un coup de cœur, ou un coup de gueule ?
G : Ce n’est pas réellement un coup de gueule, je ne suis pas en colère mais plutôt indigné, de tant de gens seuls et désœuvrés. Je crois beaucoup à tout ce que l’on peut faire en proximité. Je pense qu’il est important de se déplacer, de rencontrer les gens, de prendre le temps. Avec Vis à Vies, nous proposons aux villes, chaque fois que c’est possible, en amont d’un concert, de rencontrer des associations, des jeunes en milieu scolaire ou autre … Nous avons un rapport privilégié avec les enfants. Depuis 2006 nous avons d’ailleurs été missionnés par le fond d’action SACEM pour réaliser de véritables projets avec des ados, un peu partout en France. Tous les ans on a monté un spectacle avec 100 ou 150 enfants, qu’on a mis en scène et avec lesquels on a écrit des comédies musicales au cours d’ateliers d’écriture dans les collèges et dans des écoles. Et tout ça a forgé vraiment le désir de partage, a permis de tisser du lien, de vivre des histoires. C’est ça que nous tenons à cultiver : la proximité.

C’est aussi pour cela que j’ai souhaité, et que d’ailleurs j’essaie de le demander le plus possible à présent, pouvoir assister aux balances. Parce que c’est une autre vision des artistes, un autre contact et justement une vraie proximité.
G : Du coup je vais retourner la question (rires) et alors, qu’est ce que tu as ressenti ?

J’ai admiré le côté super pro de ce soundcheck, et j’ai aussi été étonné de voir le soin apporté aux lumières et à leur réglage.
M : Normalement on a une création lumière. On conçoit nos prestations scéniques comme un véritable spectacle. Donc on avait tout préparé, tableau par tableau, et notre régisseur, qui fait d’habitude les lumières, l’a déléguée parce qu’il ne pouvait pas tout faire. On a donc tenu à ce qu’il y ait cette passation d’informations, et la petite jeune fille, Tamara, qui gère les lumières aux Trois Baudets, a totalement joué le jeu, et elle a pris le temps de noter nos demandes dues à toute cette diversité.
G : Tiens moi aussi j’ai une question à poser à Myriam : Le prochain instrument c’est quoi ?
M : Il va me falloir un peu de temps mais c’est le violoncelle.

Pas d’instrument à vent ?
M : Non c’est vrai, je n’ai pas encore exploré ça, mais c’est surtout que je réserve mon souffle pour la voix et pour chanter.
G : Et puis petit mot et hommage aussi à notre ami Fred Lamèche qui a réalisé le graphisme du CD. Il a sublimé l’idée de « Des Idées Dans l’Air » qui est le titre de l’album en dessinant des ampoules avec des ailes, que nous avons baptisées des « Ampoulélé », et nous allons créer l’hymne de Vis à Vies qui sera sans doute « L’Ode à l’Ampoulélé » joué bien entendu au Ukulélé
M : Voilà ! On fera un duo de Ukulélé !

Et bien ce sera le mot de la fin, merci à tous les deux.
M & G : Merci à toi.

Propos recueillis par Alain Hiot – avril 2013