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VULCAIN pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 30 avril 2013
 

VULCAIN

http://www.vulcain-officiel.com/

Remerciements : Olivier (Replica Promotion), Daniel & Marc, Hard Rock Café Paris

C’est bien connu, Vulcain c’est du lourd, du très lourd ! Alors forcément, quand on a su que Daniel Puzio et Marc Varez recevaient la presse au Hard Rock Café début avril, Zicazic a décidé d’envoyer un spécialiste les rencontrer ! Au programme, une discussion débridée autour du dernier album en date, « V8 », mais aussi autour des projets à venir, et ça tombe bien car Vulcain en a ! Moteur, action, c’est à vous Messieurs … 

Bonjour, première question, comment allez vous ?
MV - Très bien merci. Tout va bien. Un album qui vient de sortir. Pour l'instant on entend et on ne voit que des bonnes choses dessus, donc oui tout va bien. On est confiants et en pleine forme.

Finis les petits soucis de la fin d'année dernière ?
MV - Oui, ça y est, c'est tout bon. On sait avec l'expérience qu'il t'arrive des galères, une, deux, trois. C'est la règle du jamais deux sans trois !! 

C'est la question qui m'a été imposée par Fred, le Boss !
MV - Oui, je vois bien de quoi il veut parler. Non, non, là aussi, le bras tout est fini.

Le nouvel album, « V8 », sort … Une belle année qui s'annonce?
DP - Oui, on a mis toute notre énergie dans cet album et on espère qu'il y aura les retombées qu'il faut. Et on est partis pour une nouvelle aventure.

Question qu'on va sans aucun doute vous poser, pourquoi tout ce temps depuis votre dernier opus en 1998 ? Je ne parle pas du Live qui est arrivé entre temps …
MV - Déjà parce qu'on s'est séparés pendant dix ans !! On a fait une pause de dix ans. Et donc quand on s'est retrouvés, on voulait sortir quelque chose, donc DVD live pour montrer encore une fois que Vulcain est un vrai groupe de scène et qu'on voulait retrouver notre public. C'était évident qu'il fallait qu'on commence par ça. Et surtout ne pas se précipiter pour faire un album studio. Surtout qu'en dix ans on s'était pas revus, du moins musicalement, donc on avait tous besoin de refaire un peu le point, de savoir où on en était. Et je ne cache pas que dès qu'on a rejoué nos morceaux, c'est un peu comme le vélo tu vois, c'est pas perdu. Par contre pour la compo, fallait qu'on teste un peu quand même. Qu'on se renifle un peu le cul (Rires), mais tout a été assez vite. Ensuite, on a pris notre temps. On a fait ça chez moi, en studio, tranquille, sans stress. On a bien répété, même d'en tester un ou deux sur scène. Il y a beaucoup de gens qui connaissent déjà au moins deux titres de l'album, « Avec vous » et « Lâchez nous », puisque ce sont ceux là qu'on a essayé sur scène. On avait annoncé dès le départ qu'on prendrait notre temps pour faire cet album. On ne voulait pas faire comme beaucoup de groupes qui se reforment, faire un album tout de suite, être présent commercialement. Alors nous, commercialement, fuck !! On va revenir là dessus. Donc on a pris le temps de faire un bon album !

Musicalement vous n’avez pas fait dans la dentelle, du bon gros heavy qui envoie. Vous vous êtes bien fait plaisir on dirait ? D'ailleurs ça se sent aussi à l'écoute, vous vous êtes bien lâchés en fait ?
MV - C'était le but !! On n’allait pas se reformer pour se faire chier et faire de la musique juste pour faire de la musique tu vois.

Ce que je veux dire, les dix ans de manque semblent complètement exploser dans cet album ?
MV - Oui, il ya de ça, t'as raison. Mais donc nous on s'est fait plaisir, et on savait qu'en faisant ce genre de compos ça plairait aussi à nos fans. J'espère surtout que tout le monde sera content.
DP - Et puis tous les concerts qu'on a fait, il y avait du monde, donc ça nous a remis une sacrée pêche. Ca stimule. Disons que quand on a fait cette reformation, je te dis ça sans prétention, ça valait vraiment le coup car on savait qu'on était attendus.

Quand on écoute vos textes, toujours aussi engagés, rien n'a changé depuis 98 ?
DP - Disons qu'avec notre musique, au niveau texte, c'est difficile de dire, le soleil brille, je suis bien avec ma petite amie dans ma bagnole tu vois ... Donc il faut chercher des textes percutants et c'est vrai que l'actualité nous aide bien.
MV - Oui, ça a toujours été comme ça dans Vulcain. On parle des phénomènes de société mais sans se lancer franchement dans la politique. Et puis de la rigolade Rock’N’Roll, les gonzesses, la bière (Rires), un peu de sports mécaniques, les potes, bref des sujets Rock’N’Roll, oui. Mais c'est vrai qu'en France, quand tu chantes en Français, qu'on comprend tes paroles, des gens vont te dire que c'est pas des grands textes, de la grande philosophie, mais bon, comme on n’a jamais voulu en faire, ça tombe très bien. 

Vous êtes une référence du "French Heavy", beaucoup de groupes ont sûrement commencé en écoutant vos disques, vous n'avez pas peur de vous retrouver avec eux ?
MV - Pourquoi peur ? Non au contraire !
DP - C'est stimulant de se battre avec des petits jeunes (Rires).
MV - On est fiers quand on arrive sur un festival ou quand des jeunes viennent au studio d'enregistrement, les gens te disent qu'ils ont commencé en nous écoutant et tout ça. Nous on peut être que fiers de ça. Et puis Vulcain, on n’est pas un groupe qui se met en rivalité avec qui que ce soit. C'est peut être aussi ça le secret de notre longévité, on s'est pas occupé des petites affaires et des culottes des autres, on s’est toujours occupés que de notre slip et c'est très bien comme ça.

Vous avez appelé l'album « V8 », on comprend pourquoi, 8ème album ! Il aurait pu aussi s'appeler « Lâchez nous » du nom d'un de vos morceaux phare ? 
MV – Oui, ou « Avec vous », puisqu'on voulait mettre l'accent sur le fait de revenir et de faire un truc avec notre public. Mais bon, on a tourné un peu autour du 8 justement pour ce 8ème album. Daniel trouvait qu'un 8 tout seul c'était un peu pauvre (rires), donc il a parlé de « V8 ». A partir de là, Vincent nous a dit : "et si on faisait un moteur avec des manches de guitares dedans". Et l'idée est venue comme ça !

Et donc l'artwork de l’album fait totalement penser à ça !
MV - Oui, je crois que c'est cohérent. Le sport mécanique a toujours été très présent chez Vulcain. Donc V pour Vulcain, 8 pour l'album, « V8 » aussi pour le moteur, oui tout collait parfaitement bien. On a fait tout ça sans trop se prendre la tête. Et puis on a trouvé un bon graphiste qui nous a fait une belle pochette et voilà.

Cet album est 100% autoproduit. C'est dur de trouver un label qui veuille vous publier, même si vous vous appelez Vulcain ?
MV - Non pas spécialement. Mais des labels de nos jours qu'on estime sérieux et capables de s'occuper de toi, ben on n’en voit pas beaucoup, vu que notre label XIII Bis Records avec qui on a travaillé dès notre reformation a fermé. Et quoi qu'il arrive, on avait décidé de faire cet album en production indépendante. Alors oui, c'est de l'autoproduction dans le sens où on a tout fait nous même : produit à la maison, financé par nous, etc. Bon, on a quand même fait appel à un distributeur, on ne le distribue pas sous le manteau (rires). Mais on avait envie de cette indépendance afin de revenir un peu à ce qu'on vécu dans les années 80, avec tous ces labels indépendants, ces radios libres, les groupes qui se démerdaient tout seul, toute cette révolution de la culture, mais bon, on sait très bien qu'on ne participera pas à une nouvelle révolution comme ça, mais on pense qu'à l'heure actuelle, commercialement parlant, c'est sûrement la meilleure solution. On en a marre de filer nos tunes à des labels ou à des boîtes qui ne feront pas grand chose, et de voir qu'il y a des gens qui gagne du fric sur ce qu'on a construit, nous, avec nos couilles et notre sueur.

Comment se sont passés les enregistrements. D'après ce que j'ai lu, vous avez fait tout ça en plusieurs étapes, petit à petit au Studio La Grange 69 …
MV - Oui, ben tout simplement dans ma grange ! (Rires) C'est sans prétention non plus. Ca nous a permis d'avoir une liberté dans les jours d'enregistrements, et surtout de ne pas de se prendre la tête comme avant ou on avait 8 jours ou 10 jours pour enregistrer un album. Tu sais tu te mets la pression, tu laisses passer des trucs qui ne te plaisent pas trop, mais bon … Voilà encore un truc qu'on ne voulait pas revivre. Tandis que là, no stress, tranquille, on se fait une bonne bouffe le midi ou le soir. Voilà en fait, tout ce qu'on aime dans Vulcain, se retrouver entre potes, faire la fête, picoler et jouer de la musique.

On ne va pas parler d'album convivial ?
MV - Ben oui, pourquoi pas (Rires). En tous cas nous on l'a fait dans une très bonne ambiance.
DP - On l'a fait que les week-ends, pas en semaine.

Vous êtes connus comme un groupe qui tourne beaucoup, qui fait du kilomètre !! Vous êtes prêts à repartir comme avant ou vous allez plus posément choisir vos dates ?
DP - L'objectif c'est de tourner donc toutes les dates qu'on aura, on les prendra. Je pense qu'on va repartir comme avant si tout se passe bien.

Le heavy et le métal français se portent plutôt pas mal, je parle musicalement, serait il envisageable de vous retrouver sur un tour avec des groupes comme Loudbast par exemple, ou Lofo, enfin bref un vrai tour avec que du French ?
MV - Ah ben oui bien sûr ! En plus tu parles de groupe qu'on aime bien. Mais c'est toujours difficile de trouver un promoteur qui peut organiser un plateau comme ça parce que, évidemment ça revient cher, mais effectivement avec Stéphane Buriez, avec qui on est très copains, on en a déjà parlé et on aimerait bien que ça puisse se faire. Bon Lofofora, ce serait peut être un peu plus compliqué, mais on a rencontré le chanteur, Reuno, mais il était avec son autre projet, Mudweiser, plus stoner rock, on a eu un très bon feeling et puis on a beaucoup de respect pour Lofo, donc pourquoi pas, ce serait bien de faire des choses comme ça, mais ça ne dépend pas de nous. Mais là pour l'instant on a plus à faire aux promoteurs de concerts, car si on est indépendants au niveau du disque, on ne l'est pas encore au niveau de la promotion concert. 

Comment jugez vous d'ailleurs l'évolution du monde de la musique en général, du métal, et en France en particulier ?
DP - Hou là ! Vaste question … En fait je n'écoute pas grand chose (rires). En tous cas, ce que j'ai vu sur certaines scènes, c'est des bons groupes qui arrivaient, comme les Nantais de Jumping Jack qui sont dans une mouvance rock stoner.

On revient au rock stoner, c'est pas un mal d'ailleurs ?
MV - Oui, et c'est très bien. Et nous pourquoi ça nous plaît ? Tout simplement parce que ça a des consonances 70’s qu'on aime beaucoup. Nous on se sent plus proches de ça et des groupes qui jouent ça que des groupes qui font du Maiden et du même style.

Le contact avec le public est très important pour vous. Avec le temps, ça doit quand même faire bizarre, et en même temps plaisir, de voir plusieurs générations de public devant soi ?
DP - C'est vrai, on a remarqué ça. Maintenant tout le monde vient avec ses gosses (Rires).
MV - Pour nous c'est une grande fierté, on est contents d'en être arrivé là. Moi ce qui m'aurait gêné avec la reformation de Vulcain, avec tout le respect que j'ai pour nos "vieux" fans, ce serait de ne faire des salles qu'avec des anciens. Là où on est contents, c'est qu'ils ont réussi à convaincre leurs enfants ou leurs neveux de venir et certains nous découvrent, d'autres nous connaissent justement via les anciens et surtout ils aiment bien Vulcain. On en est d'autant plus fiers.

Vous n'appréhendez pas justement ce retour devant eux après presque 11 ans d'absence des scènes françaises ? 
DP - Non pas du tout.
MV - Ce qui s'est passé avec cette reformation, c'est que très vite on a été programmés au Hellfest, et pour nous ça a été un test incroyable. Car à part 2 ou 3 dates qu'on avait fait, où déjà on était content parce que le public avait répondu présent, et là quand on s'est retrouvés sur la scène à 11 heures du matin, ce qui n'est pas évident quand même, ni pour nous, ni pour le public, et quand on a vu ce qui s'est passé sur la « Digue du Cul », notre plus grand tube (Rires). Je vous rappelle un peu l'histoire. En fait, on est revenu chanter la « Digue », mais comme les timings sont très serrés, ils avaient coupé les micros, donc pas possible de lancer cette chanson. Mais bon on l'a quand même envoyé sans micro, et là, tu as le public qui l'a repris, et je peux te dire que ça remue le bide !! Faut aller voir ça sur le net.

Une grosse soirée avec vos potes français invités est elle envisageable sur Paris pour marquer la sortie de l'album ?
MV - Oui, pourquoi pas ? Pour l'instant on se laisse un peu guider dans les plans promo traditionnels. L'idée pourrait se faire, mais on va sortir du schéma habituel de la sortie de l'album et la tournée tout de suite. On va prendre le temps de laisser l'album sortir, et si ça se trouve on tournera qu'en septembre ou octobre. En fait on veut préparer nos dates, faire ça bien, sans se précipiter. De toute façon, on sait bien que faire des tournées dans toute la France toute la semaine, c'est pas la peine. Si c'est pour jouer dans un club devant 30 ou 40 personnes, ça va plus nous miner qu'autre chose, donc on préfère se faire des jeudis, vendredis, samedis et puis qu'il y ait du monde sur les dates, comme on a fait jusqu'à présent.

Qu'est qu'on peut vous souhaiter ?
DP - Du succès, de la réussite, plein de concerts … Et plein de kilomètres encore !
MV - Nous, ce qu'on voudrait, c'est prouver avec cet album que Vulcain, c'est un vrai groupe de rock et que personne ne s'était trompé. Et au delà de ça, comme on a pris quand même un gros risque en se produisant nous même, on voudrait prouver à la face du business que c'est possible. Qu'ils arrêtent d'essayer d'avoir encore un monopole sur les gens, et qu'on peut aussi se démerder tout seul. Voilà faut qu'ils le sachent.

Dernière question, vous avez un rêve ?
DP – Oui ! Pouvoir aller jouer aux Etats Unis, ça serait bien !
MV - Pouvoir passer plus les frontières que ce qu'on a pu le faire jusqu'ici. On s'est aperçu qu'en allant jouer en Allemagne par exemple, on fait du monde, et que oui, ce serait pas mal si ça s'étendait un peu plus au niveau de l'étranger. On a déjà été au Canada, et on a été plutôt surpris de l'accueil qu'on a eu là bas, agréablement surpris, donc oui, j'aimerais bien qu'on tourne un peu plus à l'étranger.

Merci à vous
MV - Merci beaucoup, et longue vie à Zicazic !
DP - Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles – avril 2013