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FESTIVAL BLUES NOTES à FRANQUEVILLE ST PIERRE (76) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 07 avril 2013
 

FESTIVAL BLUES NOTES – 5ème EDITION
CAC ANDRE BOURVIL – FRANQUEVILLE SAINT-PIERRE (76)
Le 5 avril 2013

http://www.redwineserenaders.it/  
http://gang-blues.com/  
http://www.bigdez.com/  
http://passerelle.franceserv.com/ 

Il y a des festivals dans lesquels on est particulièrement bien accueilli et Blues Notes fait partie de ceux là ! Une équipe de bénévoles soudée autour d’une organisation efficace et chaleureuse, un accueil XXL dans un petit coin de Normandie où il neigeait encore ce matin … Une programmation qui ne s’embarrasse pas des grosses têtes d’affiche mais qui mise au contraire sur les valeurs sures et, c’est important, sur les formations régionales, pour sa 5ème édition, nos amis de Passerelle n’ont pas fait les choses à moitié et ont invité Big Dez, ancien concurrent français à l’International Blues Challenge de Memphis, Veronica Sbergia en duo, récente gagnante du 3ème European Blues Challenge à Toulouse, et enfin les régionaux de l’étape, les Havrais de Gang. Autant dire que de blues roots en blues rock, ça va bouger ce soir ! 

C’est dans le hall, quasiment en face de nos collègues de Blues Magazine qui tiennent leur stand, que Veronica Sbergia et Max de Bernardi plantent les premières banderilles d’une soirée qui n’affiche pas encore complet, horaire oblige, mais qui promet déjà d’être pleine de bons moments puisque l’assistance se presse autour du duo où l’on chante chacun son tour et où Madame tient le washboard tandis que Monsieur s’occupe des guitares. Direction le blues des années 20 et 30, celui du Delta mais aussi celui du Piémont que Veronica et Max nous présentent pendant une quarantaine de minutes en guise d’apéritif pendant que justement, un verre à la main, on se prépare à un virage à 180 degrés pour la suite de la soirée … 

L’heure est venue de passer dans la salle et c’est Alain Gires qui, une fois encore, se colle aux remerciements des partenaires et des institutionnels, n’oubliant personne et s’offrant même quelques traits d’humour avant de dédier la soirée à Alvin Lee, récemment disparu, tandis que dans la salle les notes de « I’m Going Home » résonnent en toile de fond … Applaudissements nourris, un peu d’émotion pour les fans du guitariste et c’est maintenant à Gang que revient la tache d’allumer le feu ! 

Deux guitares, un clavier, une section rythmique en béton, les Normands n’y vont pas par quatre chemins et se mettent très vite à débiter des stères pour célébrer l’arrivée de leur nouveau guitariste, Julien Furon, qui commencera tranquillement ce soir en ne rejoignant le groupe que sur les trois premiers morceaux … Un son tout Gibson avec Julien à la Les Paul, Pascal Reny chaussé ES335 et Freddy Suzzi à la basse SG, les Gangsters ne se privent pas de mettre les watts et si le son dans la salle est quelque peu brouillon, sur scène on prend réellement du plaisir à se refaire quelques classiques mais aussi les compos du groupe. 

La mayonnaise monte en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et Gang en arrive même à improviser à son tour un hommage à Alvin Lee en jouant à l’arrache le même « I’m Going Home » qui avait déjà réjoui l’assistance tout à l’heure … Julien revient pour le final et Pascal Curto quitte ses claviers pour chausser une guitare synthé et venir prendre part à une fête qui, il faut bien le reconnaître, a été encore plus belle que ce que l’on en attendait ! Franqueville semble content de sa première partie de soirée et ça laisse du même coup entrevoir une seconde moitié des plus torrides. 

Retour dans le hall du CAC André Bourvil ou Veronica et Max se chargent d’animer l’entracte avec la suite de leur voyage sur les rives du Mississippi, ponctuant chacun de leurs morceaux d’un peu d’humour mais aussi parfois d’une gorgée de vin, il ne faut pas oublier que quand ils sont à trois, le groupe se nomme Red Wine Serenaders. Les morceaux défilent tandis que le public se désaltère et pendant ce temps, côté salle, on se prépare à un bouquet final plutôt costaud puisque Big Dez a sorti ce soir l’artillerie lourde avec non seulement les cuivres, mais aussi les chœurs ! Un peu de douceur en préambule ne fait donc pas de mal et on apprécie la présence des Italiens et la grande richesse de leur jeu. 

C’est une scène bien remplie qui s’ouvre enfin à nous et c’est une musique à la fois chaude, conviviale et construite qui nous attend puisque, à la demande de l’organisation, Phil Fernandez a accepté très volontiers de recréer l’événement de son « Late Live » en reprenant les morceaux de l’album et du même coup en affichant un répertoire plus blues que celui qu’il a adopté depuis. On replonge ainsi en compagnie de Big Dez vers des titres qui ont contribué à l’histoire du groupe, des morceaux que Bala Pradal aux ivoires, Rodolphe Dumont à la guitare et Marc Schaeller à l’harmonica prennent visiblement plaisir à rejouer aujourd’hui. 

Puissant et inspiré, Phil Fernandez régale par son jeu de guitare mais aussi par sa voix, mais ce qui fait la différence entre un bon concert et un grand moment d’anthologie, c’est le charisme d’un frontman et l’ambiance qu’il sait mettre ! Et pour ça, Big Dez a invité ce soir l’imposant, l’impressionnant, le bouillonnant Sax Gordon Beadle qui finit de séduire tout le monde non seulement à la force de son saxo et de sa voix mais aussi à celle de son attitude, le saxophoniste n’hésitant pas à aller se fondre dans le public ou carrément à inviter des spectateurs sur scène pendant le show. Devant la scène, on ne s’y trompe pas, et quelques bénévoles se lancent même dans des démonstrations de danse très appréciées ! 

Reparti au milieu des cuivres, Sax Gordon rendra finalement le micro au leader naturel du groupe et c’est en faisant encore monter un peu plus les aiguilles dans le rouge que Big Dez viendra bientôt sceller le sort du 5ème Blues Notes, un grand cru si l’on en croit les mines réjouies de l’assistance au sortir de la salle. L’heure est maintenant au démontage et au rangement mais aussi aux agapes puisque traditionnellement, c’est tous ensemble que bénévoles, invités et artistes se retrouvent autour d’un copieux repas qui emmène tout le monde vers un petit matin un peu frais quand même en ce début avril … Il reste maintenant un an à attendre avant qu’Alain et ses complices ne nous concoctent une 6ème édition qui, on le sait déjà, sera forcément encore plus belle ! 

Fred Delforge – avril 2013