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LAX'N BLUES FESTIVAL - 11ème Edition pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 24 mars 2013
 

LAX’N BLUES FESTIVAL
ROCK BOX – PURPLE SOUL – HOBO BLUES – DEBORAH BONHAM – BEVERLY JO SCOTT - BLEECH
SALLE MUNICIPALE – LAX (12)
Les 22 & 23 mars 2013


http://www.laxnblues.fr/  
http://kathyboyepurplesoul.blogspot.fr/  
http://www.hoboblues.fr/  
http://www.deborahbonham.com/ 
http://www.bjscott.com/ 
http://www.bleech.me.uk/  
http://www.fanfarerockbox.fr/  

Retrouvez les photos de Sylvie Bosc sur son site http://www.sylbmonoeil.com/ 

Une saison sans Lax N’Blues, c’est un peu comme une bière sans mousse, un aligot sans saucisse ou un blues en Mi sans les 7èmes, ca semble vide et on a l’impression qu’il manque quelque chose … Alors forcément, c’est en force que l’équipe Zicazic y est retournée cette année, et pour la sixième fois en plus, quand bien même avec l’European Blues Challenge à Toulouse il y a deux semaines, les voyages vers le Sud commencent à se multiplier … Un timing avancé d’une semaine sur les précédentes éditions, fêtes de Pâques obligent, n’aura d’autre conséquence que celle de nous éviter le traditionnel passage à l’heure d’été et de nous faire gagner non pas une heure de sommeil mais bel et bien une heure de musique ! 

On ne bouscule pas les traditions, Lax inaugurait en 2012 une formule gospel avec Kathy Boyé et Purple Soul, on recommence cette année avec les mêmes, mais dans une formule un peu modifiée quand même puisque la chanteuse est venue sans son guitariste Sam Tchang mais avec en lieu et place une chorale toute entière. Le froid pique un peu avant d’entrer dans l’église du village mais à l’intérieur, la chaleur monte instantanément d’un cran quand Kathy entre par l’arrière et traverse l’édifice en chantant a-capella. Bientôt rejointe par son band, claviers, basse et percussions, puis par ses trois complices vocalistes, la diva se lance très vite dans des classiques du genre avec par exemple un « Wade In The Water » qui met rapidement toute le monde sur la même longueur d’ondes.

Un long moment en formation réduite et ce sont bientôt une nuée de choristes qui vient rejoindre Purple Soul pour un « Amazing Grace » vibrant à souhait, une seconde salve suivant bientôt et nous emmenant tranquillement vers un doublé « Oh When The Saints » et « Happy Day » qui ne scellera pas la fin du spectacle, Kathy Boyé après avoir copieusement salué les organisateurs mais aussi ses amis présents dans la salle nous offrant un « Blues Is Allright » en guise de dessert avant de nous offrir le café et le pousse-café avec un « Amen » qui résonne encore dans toute la paroisse ! Des voix bien travaillées et parfaitement dosées pour s’adapter à un répertoire absolument pas sclérosé, des musiciens qui se font plaisir et qui le partagent … Ce soir la messe a été dite, et bien dite en plus puisqu’elle aura duré plus de deux heures ! 

Direction la salle du village maintenant pour un after qui nous réserve une petite surprise puisque c’est Moyrazes Sound System qui vient essuyer les plâtres, c’est le cas de le dire, dans une salle qui ne ressemble pour le moment en rien à ce qu’elle sera demain. Groupe à géométrie variable avec ses percussionnistes et ses danseuses, les Aveyronnais nous dévoilent ce soir leur propre vision de la batucada et parviennent même à faire quelque peu bouger un public qui réagit quand même plus pour le moment à la soupe de fromage qu’aux chorégraphies africaines d’un groupe qui nous aura proposé une trentaine de minutes somme toute plutôt engageantes ! Et si l’on nageait à quelques brasses du blues, c’était sans doute pour se souvenir que ses racines viennent avant tout d’Afrique et des percussions importées par les esclaves. 

C’est maintenant que Les Ennuis Commencent, non pas parce que ça se gatte mais tout simplement parce que le combo du cru qui s’installe derrière a choisi ce patronyme … Deux guitares, une contrebasse, une batterie et une passion immodérée pour le rock et le rockabilly, cela suffit largement à faire grimper les fans au plafond et si celui de Lax est particulièrement haut, les aficionados ne s’en montrent pas moins acrobates. Des « Boogie Chillen », des « All Shooked Up » et des « Come On », c’est à travers les standards que l’on croise par l’esprit les John Lee Hooker, Chuck Berry et autres Elvis Presley, certes avec diverses fortunes, mais avec toujours une âme libre et détendue, presque vagabonde par moments … 

L’heure filant et le programme du reste du week-end s’annonçant chargé, c’est quelque peu avant la fin de la soirée que nous prendront congés des Basto Brothers et de la centaine de bénévoles sans qui ce festival ne serait rien, ou du moins sans doute pas la même chose. Certains négligent parfois l’apport des bénévoles, à Lax, on les respecte, on les chouchoute, on les motive, et le résultat s’en ressent forcément ! 

Samedi 23 mars :

Nous voici donc de retour avec nos copains du Lax’n Blues pour le repas des bénévoles, tripoux et aligot de rigueur et toujours de la bonne humeur à la pelle. Cette année le festival s’offre un thème bien marqué, l’intégralité de la scène principale aura des voix féminines. L’idée est séduisante, l’affiche l’est tout autant. Hier Kathy Boyé, aujourd’hui, et bien nous allons voir … mais le public va un peu peiner à montrer le bout de son nez par rapport aux précédentes éditions, ces messieurs de la gendarmerie ayant décidé cette année de faire du zèle et de se poster avec l’artillerie lourde peu avant l’entrée du village … Alcootest et papiers du véhicule passent encore, vérification d’identité, si vous vouliez flinguer le festival, il n’y avait pas meilleure idée messieurs ! 

19h15 toute la machine est installée et les Hobo Blues démarrent leur set. Marine et Antoine sont bien connus du public Aveyronnais. Ils avaient fait les inter-plateaux il y a 4 ans et reviennent là en scène principale. Le public arrive tout doucement, mais le charisme de Marine capte d’entrée l’attention avec un washboard qui marque la cadence. Antoine inflexible assure le rythme comme un beau diable et le tandem nous emmène vers un show marqué par des pépites comme « St James Infirmary » ou, ça ne s’invente pas, une relecture du « Hobo Blues » de John Lee Hooker ! Les Hobo font un beau set, variant les instruments typiques du Mississipi Blues mais aussi leurs compos et les classiques, et tout ça en variant les styles s’il vous plait. L’heure et demi passe bien vite et nous enchainons sans interplateau avec le set suivant.

Deborah Bonham a un nom, mais pas que, elle a aussi une carrière. La « sœur-de » va nous produire une heure et demi d’un set très propre, très bien foutu, mais manquant d’interactivité avec le public Aveyronnais, du moins sur le début puisque petit à petit, la mayonnaise va prendre avec une montée en charge coté scène et coté salle qui se fera de plus en plus pressante. On traverse gentiment un répertoire soft, presque intimiste, avec quand même une cover du dirigeable en cours de route pour finir en apocalypse par un « Rock’n’Roll » du feu de dieu qui mettra véritablement en avant l’équipe de tueurs à gages qui emmenaient Deborah sur cette tournée hexagonale dont c’était la dernière date ce soir. On parle souvent de beau linge, ce soir rayon musiciens, on se dorlotait carrément dans de la soie ! 

On retrouve enfin les Rockbox et leur énergie folle. La disposition de la seconde salle a changé cette année. Les Rockbox vont se produire en milieu de salle sur leurs tourets habituels en insert du bar. Bon la fanfare rock, on la connaît à Lax, c’est la troisième fois qu’ils se produisent ici. Et c’est avec un plaisir immense et beaucoup d’envie que le public du cru soutient la formation Toulousaine. Guillian au mégaphone, Olivier à la guitare, Jean-Philippe au sousaphone, Fabien et Nicolas se partageant les percussions vont revisiter quelques standards du rock en commençant par « School’s Out » d’Alice Cooper jusqu’à « Ace of Spades » des Motörhead, en passant par « Don’t Stop Me Now », « Highway Star », « You Shook Me All Night Long ». C’était chaud et c’était chouette mais il est déjà temps de passer au set de Berverly Jo Scott.

La transition n’est pas simple mais Berverly entame le set de façon très professionnelle et entraine directement le public qui a bravé les contrôles de la maréchaussée dans un répertoire seventies au possible avec en prime une version revue et corrigée du célèbre « Sud » du non moins fameux Nino Ferrer. Ca joue très sérieusement et Slim Batteux, clavier attitré et chef d’orchestre du groupe se charge de faire monter tout ça progressivement vers des sommets que le combo va aller toucher du doigt durant un set tout entier dédié à une musique qui vient des tripes et du cœur. Finissant sur un « Little Piece of My Heart » avec Deborah Bonham en guest, Beverly Jo Scott aura fait planer l’ombre de Janis durant près de quatre vingt dix minutes sur Lax.

Interplateau suivant, les RockBox sont de retour. Et quel retour ! Avec un Led Zep avec Deborah Bonham en guest puis un autre avec Deborah et Berverly Jo Scott, nous aurons droit à deux morceaux au milieu d’un public en liesse, un « Highway To Hell » volcanique et un « Antisocial » dans une folie totale. Encore une fois le quintet au format fanfare aura mis le feu à un Lax’n Blues qui n’attendait que ça. Que dire d’autre ? Rien, ça reste magique …

Bleech démarre son set sur une touche au piano, mais c’est temporaire. D’emblée les Londoniens, Jennifer au chant et guitare, Katherine à la basse et Matt au fût, assènent un rock moderne rempli d’énergie. Des compos bien tranchantes assurées aux cordes par les sœurs O’Neil, oui, on parle bien des filles du fameux Brendan O’Neil, le batteur du Rory Gallagher Band de 1981 à 1991. Le public, jeune dans l’ensemble, apprécie visiblement l’énergie et la fraîcheur d’un groupe qui se donne sans compter et c’est sur une touche d’avenir que se termine cette onzième édition d’un festival qui, en un peu plus d’une décennie, est passé du stade petit festival local à celui du petit festival d’envergure internationale. Bleech tirera ses derniers coups de canon sur les coups de 4 heures du matin et refermera bientôt les portes d’une édition moins fréquentée que les deux précédentes, merci aux contrôles routiers !

A l’heure de se quitter, il est un peu tôt pour tirer un bilan mais on sait déjà que Lax’n Blues, onzième du genre, a été un grand cru en terme de diversité et de qualité ! Des artistes de qualité pour un programme de qualité, du feeling et du fun, un accueil comme on en voit trop rarement ailleurs … Que dire d’autre que Merci aux organisateurs, Didier, Eric, Jean Ba et toute l’équipe de doux dingues qui se démène une année durant pour que ce rendez-vous devienne un incontournable de la saison musicale ? Bravo peut-être, mais leur modestie s’en trouverait sans doute offusquée … 

ChrisTTöphe – Fred Delforge – mars 2013