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JESUS VOLT pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
dimanche, 17 mars 2013
 

JESUS VOLT

http://www.jesus-volt.com/ 

Cela faisait longtemps que l'on attendait la sortie du nouvel album de Jesus Volt. C'est désormais chose faite. Et bien fait. Avec Marc Opitz aux commandes, on retrouve le groupe plus affûté que jamais, et sûr que ce "Vaya Con Dildo" marquera cette année 2013. Pour en parler, nous sommes allés rencontrer Lord Tracy, El Tao et Fuzzy Bear. Autant dire que l'humour et la bonne humeur étaient au rendez vous, malgré l'heure assez matinale, pour certains...

Messieurs bonjour. Vous avez pris votre temps pour sortir cet album. Dernier album studio 2004, puis un live en 2008. Pourquoi autant de temps?
FB : Fallait attendre que j'arrive (rires) ... Lénine Mc Donald, le bassiste, est parti en 2006. Le temps de trouver un nouveau bassiste, je suis arrivé en 2008. Le temps que tout se passe bien entre nous et voilà. En fait, on avait décidé de se poser, d'aller faire de la pré-production de l'album et surtout arrêter de tourner comme des malades. Tout ça a pris environ deux ans. Le temps d'écrire et de composer tous les morceaux. On voulait vraiment faire une pause et se concentrer sur l'album.

On va parler de ce nouvel album, déjà, Pourquoi ce titre "Vaya Con Dildo"?
LT : C'est un des morceaux de l'album, et c'est surtout Mark Opitz qui a choisi ce titre. Nous on avait d'autres titres, mais pas celui là. Et c'est Mark qui nous a dit "Non, c'est celui là. C'est génial. C'est accrocheur, et pour les US ce sera très bien". Ca nous a paru un peu bizarre, comme les Etats Unis sont disons, assez frileux, en ce qui concerne les choses du monde du sexe. Mais peut être voulait-il qu'on choque les américains.

Peut être faire de l'Underground aux States?
LT : Oui, je pense qu'il parlait de ça en fait. Donc on a suivi ces conseils car il a quand même travaillé comme tête chercheuse pour pas mal de maisons de disques et autres artistes ...

Dans les textes, on retrouve un univers assez sombre. A l'image de votre album précédent, il semble que vous aimiez évoluer dans cet univers sombre non, je parle au niveau textes seulement ? (Devil Out of Me, Riding Upon the Clouds ...)
LT : Oui, effectivement. En fait ce sont des choses de la vie qui nous arrivent à tous. Sur "Devil Out of Me", cela parle d'une très très mauvaise période de ma vie, où je ne voyais pas le fond. Je me demandais même si il y en avait un. Je cherchais dans chaque verre ... (Rires)
FB : Ben en fait quand ça va bien, tu ouvres une bonne bouteille, tu te fais une belle entrecôte et tu manges avec tes potes. Mais t'as pas envie d'écrire des trucs sombres quoi. Ou alors, tu fais de la pop (Rires). C'est très sympa. Mais sérieusement t'as plus envie d'écrire sur des choses qui te touchent, ou quand ça va pas trop.
LT: C'est vrai que de tous les scénarii au cinéma, le plus intéressants sont souvent les trucs les plus torturés. De mon côté, j'ai toujours été plutôt blues, et même delta blues, et donc les schémas blues sont quand même plus propices à parler des choses sombres de la vie.

Beaucoup de textes bien engagés quand même, et même assez "crus". Bon moi je vous connais un peu, mais vous n'avez pas peur que les gens ne comprennent pas votre second degré ?
LT : Quel second degré ?? (Gros Rires)
ET : C'est un concept qui nous est totalement étranger, le second degré !!
LT : Cet album est fait pour le marché américain, donc on sait bien qu'il n'y a pas de second degré là bas... Si les gens prennent tout au pied de la lettre.... Tu sais, je pense que l'idée même de faire un groupe de Rock N Roll n'est déjà pas sérieuse. Si tu fais un parallèle entre les groupes américains et les groupes anglais, chez les Anglais il y a toujours un second degré, qu'il n y a pas forcément chez les Américains... Tu prends Aerosmith, qu'on écoute et qu'on adore tous, je ne sais pas ce qu'il y a de second degré. Alors que chez les Stones, on sait qu'il y a un second degré, ça c'est clair. En tous cas, nous on est plus dans l'optique "Stonienne" que "Aerosmithienne".

Bon, il y a eu quelques mésaventures internes à Jesus Volt durant ces années, on ne va pas revenir là dessus, mais est ce que cela se retrouve aussi dans vos chansons, que ce soit au niveau texte, mais aussi musicalement ?
FB : Musicalement oui. C'est la première fois qu'on peut recommencer à jammer.
ET : Si tu veux, ça a ouvert de nouveaux horizons. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Eh bien, quand c'est dépeuplé, tu "repeuples". Donc du coup, ça a donné un peu plus de liberté. On était plus obligé d'aller dans une seule direction.
FB : On n’aurait pas pu faire un morceau comme "Killmister" avant par exemple. Voilà. Maintenant, on a plus de limite à ce qu'on peut faire. Si on veut faire un morceau rapide en hommage à Lemmy, on le fait. Si tu veux retourner faire une ambiance, on le fait aussi. Il n'y a plus de limite. Alors qu'avant, c'était peut être inconscient, mais on s'imposait des limites dans la façon de composer.
ET : Au fur et à mesure, t'es un peu prisonnier de ce que tu as fait avant, de l'image que tu renvoies et que tu te renvoies. T’essaye d'être dans la continuité de ce que tu as fait. Tandis que là, on ne s'est même pas posé cette question. On voulait faire un truc, hop on faisait ou on essayait. Un titre comme "Vaya Con Dildo", c'était tout simplement pas possible avant. On n’en parlait même pas. Voilà, nouveau bassiste, nouveau jeu, nouveau batteur, nouveau jeu. Bref ça t'ouvre pleins de possibilités.
LT : C'est vrai qu'avec la formule qu'on a aujourd'hui, on est beaucoup plus proche musicalement, ce qui n'était pas forcément le cas auparavant. L'éclectisme c'est bien, mais il faut quand même une certaine complicité musicale.
ET : C'est fragile l'éclectisme. L'éclectisme ça marche quand ça marche humainement.

La première impression que j'ai eu en écoutant, c'est que vous touchez un peu à tout. Electro rock, pur rock, mais toujours une petite touche de blues rock, mais par contre, je trouve que rythmiquement, vous avez beaucoup évolué !
ET : Oui, basse batterie ont changé, donc forcément. En plus ça commence à faire un petit moment maintenant avec la basse, donc on se connaît bien, mieux. Et avec un nouveau batteur c'est pareil. Nouvelle équipe, nouvelle basse batterie, nouveau chœur et ça envoie énorme.
FB : Et puis, ça vient aussi du jam qu'on ne faisait pas avant. Ca groove différemment, plus Rock N Roll. On s'autorise des trucs qu'on n'aurait pas faits avant.
ET : Et puis du plaisir de jouer qui est retrouvé.
LT : Tu vois c'est la première fois où, par exemple, trois ou quatre jours avant de rentrer en studio, on était encore capable de modifier totalement un refrain, un riff. Voilà, que des choses comme ça qui n'était pas possible par le passé. Pour moi, la vraie différence, bien sûr qu'elle est musicale car il y a une nouvelle rythmique, mais elle vient surtout sur des compositions. Avant les thèmes étaient apparentés au blues, sans changement d'accord. Aujourd'hui, on écrit ou on tend à écrire des chansons. Ce qui fait que ça ouvre différents styles tout en restant ancré dans le blues et le hard rock des années 70.

Oui, c'est ça, ce sont des sonorités très 70 ! 
LT : En fait, c'est ce qu'on voulait quand on en a discuté avec Mark Opitz. Il a fait plein de trucs, mais c'est surtout pour le boulot qu'il a fait avec AC/DC et « Power Age » plus que ce qu'il a fait avec INXS dans les années 80 qu'on l'a contacté. Quand en plus on lui a dit qu'on voulait travailler en analogique car on a trouvé au Black Box Studio où on a enregistré des vieilles bandes analogiques, et la fait de lui avoir parlé de « Power Age », alors là il a accepté. Il m'a dit "tu m'as mis sur la voie de ce que vous vouliez faire, en citant « Power Age » de AC/DC, et les bandes analogiques". 

Parlez nous un peu de cette rencontre avec lui ?
LT : Quand on a fini notre pré production, on s'est dit qu'il fallait trouver un réalisateur artistique. Donc on a cherché, regardé qui travaillait encore dans le style de ce qui se faisait avant. Alors on a contacté plusieurs, dont Mark Opitz. Sincèrement, on pensait qu'il ne nous répondrait pas. Et en fait il nous a répondu très rapidement. Il a adoré le son qu'on avait. Donc je lui ai envoyé les maquettes, et il nous a dit qu'il était ok pour le faire. On était aussi en contact avec des gens qui avaient bossé avec Led Zep. En fait on avait le choix des rois : entre un gars qui était l'assistant de Jimmy Page et Mark Opiz. Etant tous grands fans de « Power Age », on a directement penché pour lui. Il n’était pas persuadé du fait de travailler sur des bandes à nouveau, même si l'idée lui plaisait. Mais après qu'on ait fini l'album, il était vraiment ... Comment dire ? Ca l'avait vraiment bien excité d'avoir retravaillé sur des bandes analogiques comme avant.

Vous aussi vous deviez être contents. Un mec comme çà, avec vous sur votre album, ça claque quoi ?
LT : Ah ouais !!! Déjà simplement le fait que lui réponde favorablement à notre demande, c'était une "mini victoire" pour nous. C'est quand même le mec qui a travaillé avec nos groupes favoris, Rose Tatoo, Kiss, Dylan ...
FB : Il a fait un peu tous les groupes australiens.
ET : En Australie, c'est quand même une légende. Y a même un livre qui est sorti sur lui. Après qu'on ait fait le disque !! (Rires) 

Est ce qu'il vous a épaulé seulement pour l'album, ou bien il vous a aussi aidé pour mettre en place votre prestation Live ?
FB : Non pour le Live c'est nous. On aimerait bien l'avoir effectivement. Il l'a fait pour INXS justement. Bon c'était à Wembley, donc on ne va pas faire Wembley tout de suite (Rires). Mais c'est vrai qu'on aimerait bien avoir aussi ses oreilles et ses yeux pour avoir son avis et son jugement. Avoir un gars comme ça qui t'explique ce qui va ou ne va pas. Mais là non, on le fait nous même. Ou toi par exemple tu pourras nous dire ce qui ne va pas ...
LT : Ce serait d'autant plus intéressant car si on pouvait le faire comme pour INXS, comme il nous l'a expliqué. Ben ça avait l'air vraiment Fun dans leur Jet Privé !! (Gros rires)

Alors, bizarrement l'album s'appelle "Vaya Con Dildo", un des titres de porte ce nom, mais la première chanson est "Give hate / Get Love", titre que vous offrez sur vos pages internet. Y a t il un titre phare qui sera plus mis en avant que d'autres ?
FB : Celui là fait parti des titres parmi les plus forts avec "Have a Cookie". C'est les deux qu'on veut mettre un peu en avant. Les deux qui font un petit peu "single", puisqu'il en faut.
ET : "Have a Cookie", on a fait un clip dessus, donc c'est logique de l'exposer. Et "Give hate / Get Love", c'est un morceau que tous on trouve fort. Si on ne le mettait pas au début de l'album, franchement, on n’aurait pas su où le mettre.

L'ordre des titres dans l'album est il important, il y a une logique, ou bien pas forcément ?
FB : On y a réfléchi. Même si je crois que chaque chanson tient la route toute seule. Mais oui, on s'est pris la tête sur l'ordre ...
LT : Et puis à la fin, ben, on a tout changé (Rires). Mais c'est vrai qu'il y a un ordre, mais ça fait plus partie des choses de la musique. Des histoires de tonalités, de rythmes et autres. Je pense qu'on a trouvé un bon équilibre. Mais bon c'est pas un concept album, donc chaque chanson a sa propre histoire. Mais c'était important de créer un rythme, une sorte de flew à l'album.

Comment se passent les compos, en fait chacun à un rôle défini ou c'est un travail en commun ?
ET : Je fais tout, et après ils font le reste ! (Rires)
FB : Il y avait pas mal de choses qui avaient été écrites par tous les deux (Lord et El Tao) quand je suis arrivé. Sinon, on est souvent chez Lord Tracy. On prend une bonne bouteille de vin, un disque des WHO, on discute, puis on branche les guitares et on jamme.
LT : C'est vrai que par rapport à ce qu'on faisait avant, on n’a pas besoin de faire huit heures de répétition en se disant qu'il faut qu'on trouve un morceau. J'ai toujours un petit enregistreur qui est branché sur la guitare de Mr Tao, parce qu'il gratouille tout le temps, et à un moment j'enclenche et j'enregistre sur les riffs. Ou alors, comme dit Mr Fuzzy, ça peut venir des jams que l'on fait. Comme pour tous les groupes de rock classique, ça part des riffs de guitares et des grilles d'accords, quelquefois d'une mélodie.

Et tu poses des textes dessus ?
LT : Avant je faisais ça. Maintenant j'écris d'abord les textes et ce sont eux qui m'amènent une mélodie. Après, il n'y a pas de règles. Mais je sais que pour moi, c'est quelques choses qui fonctionne mieux. Et je trouve que ça s'entend bien sur cet album où les mélodies sont plus fortes que par le passé.

On sent que vous vous êtes fait plaisir ou plutôt que vous faites plaisir sur cet album …
LT : C'est un peu ce qu'on avait perdu les dernières années. Le vrai plaisir de jouer. Et on s'est rendu compte que si tu te fais pas plaisir en jouant, ou si tu t'entends pas parfaitement, même si de temps en temps il peut y avoir quelques tensions, quand tu partages la route depuis dix ou douze avec quelqu'un, y a toujours un moment où tu as envie de mettre ton poings dans la gueule de ton ami (Rires) (NDLR : Il regarde El Tao) Il faut quand même qu'il y ait une relation saine, que ce soit fun de faire de la musique. On a redécouvert vraiment ça.
ET : Je peux parler pour nous deux (Lord et El Tao). Mis à part le premier album où on s'est franchement bien marré, où on n’a jamais dû descendre en dessous de deux grammes par prises !! (Rires). Mais plus sérieusement, c'est la première fois où on s'éclate autant, où il n'y a pas de tension interne où même si il y a un problème technique ou même si on ne peut pas chanter bien tous les jours (Rires) (NDLR : Il regarde Lord Tracy) ou si tu as mal à tes petits doigts... Eh bien y a personne qui te met un coup de marteau derrière la tête.
LT : Heu je précise, j'ai quand même, et j'en suis fier, réussi à me faire virer du studio une fois car j'étais saoul (Rires), enfin on a nos titres de noblesse et une réputation à tenir (Rires).

Pas trop d'appréhension avant le concert de sortie le 22 mars au Divan du Monde ?
ET : Si tu nous demandes avant la date, peut être qu'on aura pas la même réponse qu'aujourd'hui, mais personnellement non. C'est même une bonne pression. Envie d'y être.
LT : Pour moi, les dates parisiennes sont toujours assez spéciales. Les autres dates, celles que tu fais hors de ta ville, tu y penses moins. Mais pour ma part, les dates parisiennes sont toujours des choses auxquelles je pense longtemps à l'avance et j'ai plus de stress, enfin du bon trac disons, mais j'attends ça avec impatience car on va jouer devant beaucoup de monde, et surtout beaucoup de gens qu'on connaît. Et c'est toujours ça le plus dur. On sait que ce sont des gens qui nous soutiennent, et donc ça nous tient plus à cœur. 
ET : Oui, tu joues devant des gens que tu aimes et qui t'aiment ... donc c'est moins évident.

Une petite dernière, le prochain album, c'est dans 7 ans, ou ça se fera avant ?
ET : Tu rigoles ? Non le plus vite possible !
FB : On est déjà en train de jammer, on a pas mal d'idées. Et puis on aimerait rebosser assez vite avec Mark. Lui semble ok.
ET : Ce serait super de le refaire avec lui car on se connaît mieux, on sait probablement mieux où on ira. Je pense que ça ne peut être que mieux, plus réfléchi, même si ça dépendra de la qualité des compositions qu'on aura.
LT : On a déjà des compositions. On a des morceaux qui sont pratiquement finis. On a un ou deux morceaux de cette session qu'on a faite. Des morceaux qu'on n’a pas mis sur cet album car ils n’étaient pas tout à fait bien finalisés, mais qu'on trouve super bons et donc qu'on retrouvera certainement. Et c'est ça qui a été bien avec Mark Opitz. Il a su nous faire voir ce qui pêchait dans certains titres. Il nous a mis le nez dans nos compositions qui pour nous semblaient bonnes, mais qui en fait n'étaient pas finies. Et effectivement, il avait raison.

Merci beaucoup
LT : Merci à toi
ET : Merci
FB : Merci à toi

Propos recueillis par Yann Charles