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SATAN JOKERS pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 06 mars 2013
 

SATAN JOKERS

http://www.facebook.com/satanjokersfanpage  
http://www.myspace.com/satanjokers 

Remerciements : Olivier (Replica Promotion), Laurent, Renaud, Le Hard Rock Café.

L’asile qui les accueille à temps plein a accordé une permission exceptionnelle à Renaud Hantson et Laurent Karila pour la sortie de « Psychiatric », le nouvel album de Satan Jokers … Zicazic leur a donc envoyé un de ses représentants pour leur poser quelques questions. Vol au dessus d’un nid de coucou … 

Bonjour Renaud et bonjour Laurent, Satan Jokers sort un nouvel album, « Psychiatric », où vous explorez un domaine qui n'est pas vraiment habituel, une plongée dans les maladies mentales, pourquoi ce choix ?
RH/ Ah ça c'est une question pour Laurent.
LK/ Il faut remonter à la genèse de notre rencontre. Tout a commencé à partir de « Addiction » en 2011, qui est un concept d'album autour des addictions, avec un livre numérique. Et quand l'album sort en novembre 2011, je dis à Renaud que j'ai une idée pour la suite. Un concept avec un fil rouge sur les maladies mentales. En fait 12 grandes pathologies mentales. Et donc tout est parti de là. Je lui ai envoyé une track list de 11 titres, et lui a proposé un 12ème qui était « Serial Killer ». Dans les textes, on a utilisé des termes médicaux pointus, genre de chose très inhabituel dans le rock ou dans le hard rock. Difficile à chanter mais rythmiquement à fond.
RH/ C'est juste "imbitable" à chanter, mais ça il le dit pas !!! (rires)
LK/ Ça a donné lieu à une énergie créatrice commune avec Renaud, mais aussi Pascal Mulot et Michaël Zurita.

Est ce que, comme dans le premier album, tu as écrit et envoyé une chanson par jour pendant treize jours? Çà fait un peu "Sérial" non? (Rires)
LK/ Non en fait « Addictions », j'avais tout écrit et je les lui ai envoyé petit à petit. Pour « Psychiatric », j'ai envoyé onze chansons. Lui voulait faire un truc sur les Sérial Killer, moi pas trop, mais bon il m'a convaincu. Ensuite il a rajouté sa griffe et de la, c'est partie en "sucettes
musicales" !! (Rires)

Dans « Addictions », les titres et l'ordre des titres ont été choisi avec une logique de progression ou plutôt de plongée, sur ce nouvel album y a t il également une suite "logique"?
RH/ Dans "Addictions", c'est une histoire avec un dénouement. Tandis que là, pour « Psychiatric », il n'y en a pas. Quand on a écrit l'album, je démarrais ma thérapie avec Laurent, et je lui ai dit que je voudrais que l'album s'achève avec une chanson genre « Ma vie avec » ou « Ma vie sans », et Laurent me dit : "Non, ce sera « Ma vie sans ». Il m'orientait déjà sur ce qu'il souhait pour moi. Là, en fait, on ne fait que parler des maladies, donc il y a un fil rouge, mais c'est beaucoup plus plombant et glauque, parce que souvent il n'y a pas d'issue aux maladies dont on parle. Y a pas une chanson à la fin qui laisse présager une sortie heureuse. C'est un album de metal, brut, glauque, presque hermétique.

La question a du vous être posée à de multiples reprises, c'est une sorte de "art-thérapie"?
RH/ Alors la notion de "Art Thérapie" de Laurent. On peut l'appliquer sur « Addiction », oui, sans problème. Mais, oui, ça pourrait être aussi pour celui là. « Addiction » aura sûrement une seconde vie car on est en relation avec la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie). C'est à dire que l'album et le livret devraient être sanctionnés positivement, par une action gouvernementale. Ce qui pour nous serait énorme, et surtout sans précédent dans le circuit du hard rock.
LK/ On pourrait utiliser « Psychiatric » comme art- thérapie pour certaines maladies, oui. On pourrait faire des groupes autour des chansons. Par exemple, « Psycho-déréglé », la dernière chanson, qui parle des troubles bipolaires, maladie maniaco-dépressive, on pourrait très bien envisager un groupe de malades et leurs familles, et discuter autour de cette chanson, qui est assez dure quand même. Pour « Addictions », on peut parler de tout de A à Z. C'est d'ailleurs ce qu'on attend à la mission interministérielle.

C'était pas plutôt, en fait je l'ai ressenti comme ça, une peur de plonger dans un ou plusieurs de ces cas ?
RH/ C'est marrant parce qu'on a eu une "pseudo question" là-dessus. On a déjà eu ce type de question. C'est curieux que vous ayez pensé à ça.
LK/ C'est peut être que tu dois être cinglé !!
RH/ C'est toi plutôt le cinglé !! (Rires) Le truc que les gens et les journalistes ne voient pas, c'est que le plus cinglé des deux, c'est lui !!! C'est pas forcément moi !! Plus sérieusement, je ne vais pas plonger dans une des maladies qu'on évoque dans le deuxième album, sous prétexte que je suis sorti de mes addictions. Avec des difficultés, car y a eu quelques faux pas. J'en parle dans un deuxième bouquin. Donc faut pas s'imaginer que tu vois un toubib et hop c'est réglé. Non, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Voilà. Donc ce que je veux dire, c'est pas parce qu'on a fait cet album que je vais forcément devenir Sérial Killer ou autre chose. Là, on est dans une conception de triptyque. On sait déjà où on va aller. Parce que, il me l'a déjà vendu, même sur vendu, tu vois. Il est fort. Donc, on va aller vers un troisième épisode. Toujours avec Satan Jokers, car même si des fois j'ai pensé arrêter, ça reste mon bébé. Donc le troisième sera orienté vers les perversions et les addictions sexuelles. Mais ce sera un opéra-rock. Ce sera un "Sex Opéra". J'ai envie d'avoir Stéphane Buriez, des mecs du metal quoi. Du lourd. Des chanteuses de metal. En fait j'ai envie de faire un délire. J'ai envie de me prendre pour le "Michel Berger du Hard Rock" tu vois. (Rires)

Sans les cheveux ?
LK/ Je lui prêterais les miens !!
RH/ Non, non pas les siens !! (Rires)

Vous pensez que seule la musique metal pouvait illustrer ce voyage?
RH/ Oui, car tu vois Laurent il est "métalovore". Même une ballade dans le metal, ça le gonfle énormément. Oui, c'était évident que ça devait être sur du metal.
LK/ Pour les textes de « Psychiatric », oui, il n'y a que le metal. Oui, ça pouvait être que du metal.
RH/ Et encore plus la fusion. Car c'est du metal complexe, sophistiqué, du barré, avec des structures musicales qui n'existent pas.

Ça aurait pu être aussi du progressif ?
RH/ Oui, ça aurait pu. Mais bon, je pense que ça aurait été chiant. Long. J'adore, tu vois, Genesis, Dream Theater, mais bon.
LK/ Il y a quand même des chansons qui sont un peu progressives. « Flashback traumatisme » par exemple.
RH/ Oui, peut être ... Mais c'est metal !!

Vous publiez un album qui s'accompagne aussi d'un livret au travail graphique remarquable, qui s'est chargé d'illustrer cet album ?
RH/ Ah !! On est content que les gens disent ça aujourd'hui. Parce que Satan Jokers a la réputation d'avoir toujours fait des couvertures pourries. Et je me suis mis en tête, depuis quelques années, que si une pochette n'est pas un peu pourrie, ben c'est pas un album de Satan Jokers. C'est une vanne, mais c'est une vanne que je pense. Donc la rencontre avec Patricia Parent-Milhem a permis de faire cet artwork. Elle a fait un travail assez remarquable. En fait ça étaye vraiment le propos.

La cover peut paraître un peu effrayante, mais elle représente finalement bien le contenu de l'album, vous n'avez pas peur qu'elle effraye un peu vos fans ?
RH/ Non arrête !! Y a plus trash que ça !!
LK/ Non, ça illustre parfaitement le concept et le fil rouge de l'album. Il fallait quand même quelque chose un peu sombre. Et on a des témoignages de personnes qui viennent acheter ou écouter l'album et qui sont pas forcément hard rock. Mais qui sont attirés par cette pochette et cette fille en camisole qui est reliée aux différents thèmes qu'on aborde.
RH/ J'ai toujours voulu que Satan Jokers soit un groupe différent. J'ai toujours voulu que Satan
Jokers passe pour un groupe arrogant, ce qu'il n'est pas en vérité quand on nous connaît. En fait j'ai toujours voulu qu'on ait, comme ça, une sorte d'abri "anti cons" qui fasse une sélection naturelle autour de nous et qu'on se dise "Hou là, ils sont mégalos, c'est des têtes de mort ...". Comme ça, on ne vient pas nous taper sur l'épaule ou nous péter les couilles et on fait notre boulot de création tranquille. Et surtout on laissera une trace coûte que coûte. Ce qui est intéressant avec le travail effectué avec Laurent c'est que c'est une possibilité de toucher d'autres gens, et ça c'est vraiment motivant. Je suis ravi d'être revenu dans le circuit du metal, dans cette niche que j'aime. Même si maintenant c'est une très grosse niche, importante, comme le classique ou le jazz. Je suis vraiment content que Satan Jokers attire d'autres gens. Tu vois, je suis content que mes fans de Pop, aime l'album en disant "ça le fait".

Tu n'as pas peur justement de réunir tout le monde, ou plutôt tous les mondes qui te suivent, pop et metal ?
RH/ Ah non, j'aimerais. C'est mon rêve. J'ai pas peur, je voudrais. Tu sais, les 29 et 30 mars (NDLR : au Pacific Rock à Cergy) je fête mes cinquante ans et je les fêterais en scène. Je jouerais ma carrière solo, mais je ferais venir Satan Jokers sur trois titres, et je voudrais que les fans pop rock de Hantson prennent une baffe. Je suis pressé de voir comment ils vont réagir.

Parlez nous des musiciens qui vous accompagnent dans cette aventure ?
RH/ Michaël Zurita, il participe à tous mes projets. Les solos, Furious Zoo et Satan Jokers. Pascal Mulot est le bassiste de Satan Jokers, Julien Loizon bassiste de Furious Zoo et d'Hantson en solo. Et il y a trois batteurs avec qui je joue car moi, j'en joue de moins en moins. Je joue sur les albums et dans ma carrière solo. Jo Steinmann sur Furious Zoo, Aurélien Ouzoulias avec Satan Jokers qui est juste un assassin. Un des batteurs les plus doués de sa génération. Piwee Desfray qui est un des deux monstres français actuels.

Si je vous dis que vous êtes un de groupes références de hard rock "made in France". Ça vous agace ou ça vous plaît ?
RH/ C'est super gentil. Déjà ça m'a fait rêver quand on m'a dit qu'on était culte. Alors, je le dis parce que je l'ai tellement entendu que désormais, c'est moi qui le dit, voilà. Sauf que maintenant on croit que je suis mégalo, alors qu'on me l'a dit et qu'on continue à le dire et l'écrire régulièrement. J'aime bien qu'on me dise qu'on est des références. Tu sais j'arrive à un âge où les batailles je les ai vécues, et si les gars comprennent pas que c'est du centième degré, alors là …

On va en venir à Laurent. Tu étais déjà fan avant où ça a été une découverte avec ta rencontre de Renaud ?
LK/ En fait j'écoute du hard rock depuis que j'ai 11 ans. Fan de Kiss, Motley Crue et c'est vrai que j'avais le poster de Satan Jokers, tu vois le truc d'Enfer Magazine. Et pour moi c'était les Motley Crue français, tu vois dans l'attitude, l'arrogance. Et là, à 40 ans, se dire que je suis le cinquième membre de ce groupe là, ben franchement c'est énorme quoi.
RH/ Je suis un peu sa déesse !!
LK/ C'est ça, t'es mon conte de fée, mon prince charmant.

D'où le troisième album sur la sexualité? (Rires)
LK/ C'est ça, je vais l'épouser. (Rires)

Avec vos deux derniers albums, vous pensez être sortis du carcan des années 80 dans lequel certains avaient voulu vous enfermer ?
RH/ Je pense qu'on a quand même montré qu'on est un groupe d'aujourd'hui. Tu prends un mec comme Aurélien Ouzoulias, il a 30 ans, il a un jeu résolument moderne. Mulot, il est loin des années 80. En fait l'élément qui se rapproche le plus des années 80, c'est moi. Mais tu sais, ma vision de Satan Jokers est la même depuis 1983.

D'ailleurs vous avez annoncé que le CD était en rupture de stock, c'est que l'album plaît?
RH/ Ah oui, très très content. La maison de disque m'a demandé s'il m'en restait. J'ai dit oui, mais bon c'est pour les concerts et les promos quoi. Donc ils vont faire un "réassort". Heu attention, ça reste quand même des scores, bon tu vois, c'est pas non plus ...Mais bon ça fait vraiment plaisir. Comme quoi, un bon buzz et une bonne engueulade sur internet ça aide !!! (Rires)

J'ai pas vu de chroniques vraiment assassine de votre album ?
RH/ Si, une. En plus c'est celle d'un pote. Enfin pote. Le mec te demande des nouvelles de ta santé, des musicos, de Laurent, et vlan, derrière il te flingue avec un truc de fou quoi. Je ne suis pas contre les critiques, mais bon, là. Alors bon, j'ai répondu avec les mêmes mots. Voilà c'est tout. Je fais la critique des chroniqueurs. J'aime bien écrire moi aussi.

Vous avez ajouté un DVD où l'on vous retrouve sur scène plus dans divers vidéo clips, pourquoi tout sortir en même temps ?
RH/ Tout simplement parce que le marché du DVD va très mal. L'idée est de faire le prix d'un disque et offrir le DVD.
LK/ C'est un peu ce qui se fait maintenant. Beaucoup d'artistes ou de groupes font un album avec en bonus un DVD.

C'est important pour vous de laisser une trace ?
RH/ Voilà, c'est ça. Merci de m'aider (Rires). Ça va être la conclusion j'imagine. C'est exactement ça. Pour moi, c'est pouvoir laisser une trace artistique bien sûr.

Qu'est ce qu'on peut vous souhaiter?
RH/ Que ça continue en fait. Et surtout qu'on ait des idées, des inspirations.
LK/ J'en ai plein.
RH/ Voilà, c'est bien parce que tu es au début de ton truc. En fait t'es un jeune cake.(Rires) Plus sérieusement, tu sais, Indochine est revenu grâce à un fan. Un gars qui était fan de Nicola et qui a réalisé l'album du succès !! Il les a faits revenir en durcissant le ton, leur jeu. Et donc, pour Laurent, il a connu le groupe en tant que fan, et là, maintenant il amène du sang nouveau tout en conservant l'esprit de Satan Jokers.

Merci à vous deux pour ce bon moment.
LK/ Merci à toi.
RH/ Merci beaucoup.

Propos recueillis par Yann Charles