Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil arrow Interviews arrow MARILLION : STEVE ROTHERY

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

MARILLION : STEVE ROTHERY pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
dimanche, 03 mars 2013
 

MARILLION : STEVE ROTHERY

http://www.marillion.com/ 

Remerciements: Olivier (Replica Promotions), Alexx pour la traduction.

Quand on parle du groupe Marillion, on pense irrémédiablement à Fish, bien sûr, mais aussi à Steve Rothery qui reste le membre fondateur de ce mythique band de rock progressif. Zicazic l'a rencontré pour parler de lui, du groupe, de leur dernier album, « Sounds That Can’t Be Made », et de l'avenir …

Steve Bonjour, vous êtes actuellement en tournée avec Marillion avec un nouvel album, « Sounds That Can’t Be Made », première question, vous aimez jouer en France ?
J’adore, c’est un de mes endroits préférés pour jouer, j’y ai plein d’amis, j’aime la nourriture … C’est un réel plaisir.

Parlons de « Sounds That Can’t Be Made », que pouvez vous nous dire sur cet album ?
Qu’il a pris du temps !! (rires) Non c’est vrai, on s’est presque séparé en l’écrivant, mais c’est aussi l’un des albums dont on est le plus fier, il est très puissant, et ça faisait longtemps que les critiques n’avaient pas été aussi enthousiastes dans le monde entier, des fans et des pros.

Vous arrivez, tout en restant dans votre propre style, à vous renouveler à chaque album, comment trouvez vous les idées pour, justement, ne pas faire comme l'album précédent ?
Nous avons la chance de toujours trouver une sorte d’alchimie musicale entre nous cinq. Sur scène, une sorte de magie opère, mais ce n’est pas évident de rentrer dans le processus de création, tout comme il est difficile de l’arrêter. Avec cet album j’ai pris une décision : je ne voulais pas précipiter les choses, dans les précédents albums parfois j’avais l’impression d’un certain manque d’aboutissement, je ne voulais surtout pas que ça se reproduise. Mike Hunter (le producteur) nous a bien aidé sur ce coup là : il nous a aidé à trouver les bons arrangements, à améliorer notre sens de la mélodie … Nous l’avons terminé en tournée, nous sommes allés tourner aux USA et l’album s’est terminé à ce moment là, grâce à l’informatique, c’était dingue.

Est-ce la musique qui inspire les textes, qui ont beaucoup de poésie mais qui sont également engagés, ou bien le contraire ?
La musique vient toujours en premier, lors d’improvisations par exemple … En général pour les paroles, plusieurs idées viennent et nous prenons celles qui sont le plus en accord avec la musique. Parfois, on les utilise toutes, dans la mesure du possible, si cela peut marcher.

Comment se passent les compositions chez Marillion. Chacun vient avec des idées, ou bien chacun à un rôle bien défini, pour les textes ou les musiques ?
Cela dépend : parfois, quelqu’un amène une idée, ou un morceau de composition, comme parfois notre clavier, d’autres fois quelque amène une idée et nous travaillons tous dessus. Dans le passé, c’est moi qui écrivais presque toute la musique mais maintenant, les « tâches » sont réparties de façon équitable.

De tous temps où j'ai pu vous voir sur scène, vous semblez prendre beaucoup de plaisir à jouer live. Même après toutes ces années, vous ne vous lassez pas de la scène ?
Tout dépend des situations : si le public est au rendez-vous et réceptif, si le son est ok, si tu n’es pas malade … C’est génial, en tous cas le facteur le plus important est le public : s’il est à fond, alors on ne peut rien espérer de mieux et le concert aura toutes les chances d’être bien. Le public nous rend notre amour, passion et énergie et ça vaut toutes les drogues ou le sexe.

Le contact avec le public à travers vos concerts, c'est important ? Vous communiquez avec vos fans via les réseaux sociaux ?
Oui c’est primordial. Cela nous redonne foi en toutes les valeurs auxquelles on croit, ainsi qu’en notre vocation : on se rend compte qu’on a pris la bonne décision.

Comment décidez vous des titres que vous allez jouer sur scène ? Je suppose qu'il doit falloir obligatoirement mettre des anciens grands morceaux ? Choix cruel non ?
Il faut de toute façon laisser un grand pourcentage au dernier album. Après, il faut aussi se demander quelles chansons fonctionnent le plus en live. Cette année, il y a eu beaucoup d’endroits où nous avons joué deux fois de suite, donc nous devons varier les morceaux d’une soirée à une autre. Les anciennes chansons que nous jouons sont différentes d’une soirée à une autre …

Pensez vous que le rock progressif est toujours attirant pour les jeunes aujourd'hui ?
A mon avis, les jeunes peuvent se tourner vers le rock progressif lorsqu’ils en ont assez d’écouter la musique diffusée en radio ou la collection de disques de leurs parents, c’est une musique moins accessible donc il y a un petit côté défi … Pour moi, cette musique est sans frontière, très libre, elle prend des directions différentes et incorpore beaucoup de styles, voilà pourquoi elle peut plaire … Je préfère la penser de cette façon plutôt que, comme certains, la cataloguer en « une musique des années 70 planante avec beaucoup de claviers, de mellotron … », c’est trop restrictif !

Que ressentez-vous après autant d'années, (35 ans que Marillion existe) ? Je me souviens qu'il y a longtemps, vous ne pensiez pas que Marillion durerait autant ...
Oui, c’est sûr qu’on ne peut pas vraiment savoir, on vit le moment présent en essayant de faire de notre mieux, au fil du temps les vues et ambitions changent … Ce qui nous fait avancer, c’est notre merveilleux public. On se sent un peu comme des survivants car l’industrie du disque s’effondre et nous sommes toujours debout, et c’est grâce aux gens qui nous suivent et qui nous soutiennent. Mais nous pouvons aussi dire merci à internet, qui est somme tout un excellent outil pour la musique. On peut dire que c’est une période curieuse pour la musique et les musiciens !

Question difficile, quel est pour vous le meilleur album ? Et le moins bon album, s’il y en a un ?
Je suis très content du nouveau, mais c’est difficile d’en choisir un … Je voudrais aussi citer « Marbles », « Brave » … Je mettrais le dernier dans mon top 4.

Y a-t-il des chansons que vous regrettez avoir écrites ? Ou dont vous êtes très fier ?
Je suis fier de la plupart de ce que l’on a écrit, je nous trouve plus consistants que la plupart des autres artistes. La chanson « la moins préférée » est « Hope For The Future ».

Question de fan : est-il prévu une ressortie de « Brave » qui est pour tous un des albums majeurs de Marillion à l'occasion des 20 ans de sa parution (1993-94) dans une version collector avec inédits ou autres ?
Je ne sais pas vraiment mais on va jouer l’intégralité de cet album au « Marillion week-end » dans quelques mois, le samedi soir. C’est un de ces albums qui se doit d’être joué sur scène … Il se pourrait que l’on fasse à l’avenir des séries de deux dates, en jouant « Brave » le premier soir et une sorte de best of le deuxième …

Il y a quelques années vous avez décidé d'utiliser toutes les nouvelles technologies pour communiquer et distribuer vos albums, plutôt que les chemins habituels. Avec le temps, vous pensez avoir fait le bon choix ? Quel bilan pouvez-vous en tirer ?
Tout à fait, il est impossible de se battre contre les nouvelles technologies et d’aller à leur encontre. Le point positif c’est d’atteindre tous ces gens autour du monde, le point négatif c’est le téléchargement illégal. Le souci c’est que dans certains endroits du monde, il est impossible d’acheter de la musique, il n’y a pas de magasin de disque, les livraisons prennent un temps fou : la seule solution est de télécharger. On peut comprendre cette tentation, qui plus est si les gens n’ont pas d’argent. Mais le net nous a aidés à construire une base « familiale » à travers le monde, dans toutes les parties du globe. Cette connexion est incroyable.

Question plus personnelle, vous avez sorti deux albums solos, avez vous d'autres projets solos ?
J’ai plein de projets (rires), je devais travailler sur mon prochain album mais j’ai trop de choses en tête actuellement. Avec un peu de chance, en avril, à la fin de la tournée, je pourrai travailler sur mon livre de photos, « Postcards From The Road », qui se met en place tranquillement mais sûrement. Il se peut aussi que je fasse une exposition à Paris en mai ou juin. Je travaille aussi sur le projet d’un ami qui travaille à l’agence spatiale européenne : j’avais trouvé une vidéo en ligne pour l’agence, dont la bande son était de la dance horrible ! (rires) Mais la vidéo était géniale, donc je lui ai proposé de refaire la bande son. Cela débouchera peut être sur un documentaire ou un album entier. J’ai pas mal de choses à faire !

Quel type de musique écoutez-vous, chez vous, en dehors de Marillion ?
Ça dépend de mes humeurs … C’est souvent atmosphérique comme Sigur Ros, j’aime aussi Elbow …

Merci beaucoup Steve, cela a été un réel plaisir que de vous rencontrer.
Merci à vous.

Propos recueillis par Yann Charles – Traduction Alexx Schroll