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ROBBEN FORD pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 26 février 2013
 

ROBBEN FORD

http://www.robbenford.com/ 

Remerciement : Olivier (Replica Promotion), Loze pour la traduction.

Robben Ford est reconnu comme un des plus grands guitaristes de son époque, avec un son et une manière bien à lui de jouer. Il était à Paris pour la promotion de son nouvel excellent album, « Bringing it back home », qui est sorti le 18 février 2013. Une belle occasion pour Zicazic de le rencontrer, avant de le découvrir sur scène le 6 avril au Café de la Danse et le 8 du côté de Cléon, à La Traverse.

Bonjour Robben, "Bringing it back home" est le titre de ton nouvel album qui est sorti en France au mois de février, le 18 pour être précis, Pourquoi ce titre ? 
Bonjour, il s'agit de retrouver une relation pure avec la musique, qui était ... Heu non, qui est de capter cette joie de jouer en fait. C'est ce qui explique qu'il s'agit d'un album de reprises principalement, je n'ai écrit qu'une chanson. Une autre a été écrite par Anne Keery Ford, ma femme, et Michael Mc Donald (« Traveller Waltz »), qui est très originale. Tu sais ... j'ai débuté en jouant la musique des autres ! Il y a une certaine liberté là dedans ... Ne pas essayer de créer quelque chose, ne pas avoir à prouver quelque chose, juste se faire plaisir. C'est ce que j'aime dire à propos de cet album. On ne s'était pas fixé de dates. Il s'agissait simplement de faire de la vraie bonne musique avec des amis musiciens très impliqués.

C'est un retour à tes premiers amours : le blues, le jazz, avec une touche de soul ?
Ce n'est pas un retour. (Il insiste) C'est certainement la qualité de l'album qui donne ce sentiment, mais c'est plus une nouvelle visite vers la musique qui me plaît. 

Comment composes-tu ta musique ? D'où vient ton inspiration ? 
Tu sais, ça vient d'un peu partout ! Mais il y a une règle que je me fixe, il doit y avoir une partie directement reliée à mon expérience personnelle, pas forcément la chanson entière mais une partie. Et puis faire des chansons, c'est faire ce qu'on veut ! (rires) Tu peux "choper" pleins de trucs d'autres personnes ... Des poèmes, des textes, que sais-je encore, mais il doit toujours y avoir une touche personnelle. 

Est-ce que tu composes seul ou avec d'autres musiciens ?
J'écris la plupart de mes morceaux, j’ai eu des collaborations avec d'autres personnes, mais le plus souvent j'écris ma propre musique.

J'ai remarqué la grosse présence d'un trombone sur ton album, notamment sur « Fair Child » où à la fin du morceau, c'est tout simplement excellent ?
Oui ! C'est vrai, et d'ailleurs il y a deux guitares en même temps aussi.

Le trombone donne une touche de couleur particulière à ton album, ce n'est pas courant, pourquoi ce choix ? 
Ma première représentation audio de l'album comprenait la guitare, une basse acoustique, une batterie de petit format et deux saxos (ténor et alto ou deux ténors). C'est en sorte une formation de Chicago Blues. Mais plus je m'approchais de la fin de l'écriture et des premiers enregistrements, et plus je me disais qu'il me manque des instruments. C'est ça ! Et pour la perfection il me fallait Larry Goldings qui est des meilleurs organistes de la planète ! Et quand j'ai eu Larry, ça a été un grand soulagement. J'ai aussi pensé que les deux saxos ne seraient pas suffisants. Alors je me suis dit : le trombone, voilà ce qu'il me fallait en plus, un trombone. Et c'est Steve Baxter qui nous a rejoints.

Justement, que peux tu nous dire sur les musiciens qui t'accompagnent sur cet album?
Je vais encore parler de Larry Goldings, c'est probablement le meilleur musicien que je connaisse. C'est vraiment un très bon accompagnateur, un grand soliste et un grand capitaine. Harvey Mason est le batteur, on a pas mal travaillé ensemble avec Harvey, on a fait des disques et des tournées ensemble. Je n'avais pas pensé à lui au début. Mon premier choix était Steve Gadd, mais cela ne pouvait se faire. Puis un ami m'a demandé si j'avais pensé à Harvey ... Dès que j'ai entendu son no, j'ai dit "merci" ! Et j'ai pris Harvey … Puis à la basse, il n’y en a que très peu capables de produire un jeu rempli d'harmoniques pouvant jouer du jazz, du rhythm’n’blues, du blues. J'étais perdu, je ne savais pas qui choisir. Larry Goldings m'a recommandé David Piltch. C'était notre homme ! Steve Baxter est au trombone, il m'a aussi été recommandé par un de mes amis, puis après l'avoir écouté sur Youtube, je l'ai appelé, il avait LE son que je recherchais!

Comment procèdes-tu lorsque tu écris ?
Je m'assois puis j'écris sur un bloc avec un stylo plume. Pour moi c'est important d'écrire avec un stylo plume, et je prends aussi ma guitare. Et quand je trouve quelques mots, j'y attache une mélodie. Ca doit venir avec. Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne. J'aime vraiment ça. Quelqu'un peut simplement dire "bonjour" et j'entends une mélodie ! (Rires) Je trouve les accords que j'aime puis j'arrive à faire apparaître quelques lignes, et à avoir l'idée de la chanson, quel en est le sujet, trouver le bon rythme, etc. Et là, je pose la guitare et je me concentre sur les paroles. C'est dur les paroles ... Alors je fais plein d'allers/retours entre la musique et les paroles.

Penses-tu avoir un fil conducteur entre tes albums ?
C'est une question intéressante, je crois qu'avec mon groupe The Blueline il y en avait, ça c'est quand j'ai commencé à écrire. On a fait trois albums ensemble. Ca a été un gros travail, je voulais devenir un auteur de chansons. J'ai observé l'évolution, je crois que ces trois albums démontrent ma progression en tant qu'auteur. Après ça j'ai fait un album instrumental, « Tiger walk ». C'était une cassure. J'ai laissé tomber les paroles pour juste jouer de la guitare. Ensuite, il y a eu « Supernaturel ». C'était comme un acte de foi. Je me suis vraiment ouvert et j'ai chanté à propos de pleins de choses différentes. J'ai écris des choses personnelles, des chansons de blues ... Et depuis les albums sont différents les uns des autres, il y a moins de continuité.

Tu es reconnu comme l'un des plus grands guitaristes, tu as un "toucher" bien à toi, un son délicat qui fait qu'on te reconnaît immédiatement. As-tu toujours voulu devenir un musicien ? Pourquoi as-tu choisi la guitare ?
D' autant que je puisse me souvenir ... oui. En fait mon premier instrument était le saxophone. J'ai commencé très jeune, à l'âge de dix ans, à l'école. Mon père était harmoniciste, et j'aurais attrapé n'importe quel instrument tant j'aimais la musique. J'ai donc pris une guitare et j'ai immédiatement excellé et en un an de temps j'ai appris. C'était naturel pour moi, je ne dirais pas que c'est la guitare qui m'a choisi (rires) mais plutôt que j'étais fait pour la guitare !

Quelles sont tes influences principales ?
Beaucoup ! Mike Bloomfield était mon premier guitar hero. J'ai eu la chance de voir B.B. King en concert, il avait 40 ans ... Il était "Fucking B.B. King" ! (rires). C'était une des plus belles soirées de ma vie ! En fait j'ai eu l'occasion d'en voir beaucoup sur scène à San Francisco, mais les quatre plus influents pour moi sont Mike Bloomfield, Eric Clapton, Jimmy Hendrix et B.B. King. J'ai aussi développé un jeu très Jazz ... J'ai un album de Paul Desmond ; "Desmond Blue". C'est un peu particulier mais j'adore. Sur l'album il y Jim Hall qui l'accompagne. Les cinq solos de Jim Hall sur ce disque sont … (petit blanc). Jusqu'à maintenant je n'ai rien entendu de mieux ! Et là, Je me suis dit que si je devais faire du jazz, ce serait comme ce gars (Jim Hall). Je suis ému quand j'en parle car quand il chante et quand il joue, c'est comme un oiseau. Comme B.B. King, il te raconte une histoire en musique ... C'est ce qui m'attire le plus.

Tu seras en France en avril, s'agit-il d'une tournée ou d'une seule date ? Je connais de nombreux fans qui t'attendent avec impatience !
Nous avons deux concerts en France au mois d'avril, le 6 à Paris au Café de la Danse, le 08 à La Traverse à Cléon.

Est-ce que le contact avec public est important pour toi ?
Que veux-tu dire exactement ?

Est-ce que tu parles à ton auditoire quand tu es sur scène ?
J'essaie, mais je n'ai pas grand chose à dire, je ne suis pas un amuseur de variété, j'aurais aimé l’être mais je n'en suis pas un ... J'annonce souvent les morceaux et je dis quelque mots aux fans, en Français si je suis en France. Je l'ai fait en Allemand en Allemagne, j'aime avoir ce genre de contact. Mais je ne suis pas un grand bavard !!

Ma dernière question: quel serait le conseil que tu donnerais à un jeune qui souhaiterais s'engager dans l'aventure du blues ?
Ce que je fais n'est pas juste du Blues, OK. Je dirais : apprenez les accords, pas seulement les mélodies mais surtout les accords. Prenez un livre d'accords et apprenez-les. C'est ça le plus important, les accords !

Merci Robben, c'était un très grand plaisir de te recevoir.
Merci à toi.

Propos recueillis par Yann Charles – Traduction Loze