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INTERNATIONAL BLUES CHALLENGE à MEMPHIS (USA) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 03 février 2013
 

INTERNATIONAL BLUES CHALLENGE
BEALE STREET – MEMPHIS (USA)
Du 29 janvier au 2 février 2013 

http://www.blues.org  

Le voyage vers l’international Blues Challenge est une grande aventure à lui tout seul, surtout quand tout se met à marcher contre vous … Un vol légèrement en retard, le suivant légèrement en avance, la douane américaine qui fait du zèle et la sécurité qui en rajoute une couche, tant et si bien que la première soirée prévue sur Beale Street se passera à Atlanta, dans un motel des environs des l’aéroport international ! Un vol reprogrammé non sans mal le lendemain aux aurores et un réceptionniste qui a fait une erreur en annulant les réservations et il est déjà tard quand nous prenons enfin nos quartiers sur Union Street, à environ 2 miles de la Mecque du Blues … 

Mardi 29 janvier :

Quand les choses ne veulent pas rouler, elles le font jusqu’au bout puisque l’arrivée à Graceland nous apprend que le Home Sweet Home du King Presley est fermé pour la journée et que nos invitations VIP ne nous servirons aujourd’hui qu’à aller découvrir les avions, les voitures et quelques souvenirs d’Elvis, la visite de la maison par elle même étant du même coup reprogrammée pour plus tard dans la semaine ! Quelques photos souvenirs avec les Shake Your Hips! qui découvrent la région avec un certain plaisir et nous voilà bientôt en route pour Memphis Downtown, direction la Blues Foundation où Jay Sieleman est aux anges de recevoir sa tant convoitée « blue bottle of french beer » ! 

Un petit détour par le Motel Lorraine tout proche qui est pour sa part en travaux de rénovation … et voilà enfin Beale Street où les rencontres commencent bon train ! Quelques frenchys en goguette, nos amis du Notodden Blues Festival et des Croatian Blues Forces, la Dutch Blues Foundation toujours très bien représentée, d’éminents membres Allemands, Slovaques et Espagnols de l’European Blues Union, les amis des festivals québécois en compagnie de Steve Hill et, last but not least, Michael Hawkeye Herman … Le temps d’avaler les premiers ribs de la semaine et c’est vers le New Daisy Theater qu’il faudra bientôt se rendre pour assister au FedEx International Showcase ! 

Douze formations non étasuniennes, six groupes et six solos/duos, voilà le programme d’une soirée où chacun va jouer pendant un quart d’heure devant un public de connaisseurs venu apprécier un blues qui n’a d’exotique que ses origines puisque le jeu est pour sa part des plus « classiques », même si les genres se révèlent souvent différents les uns des autres. On commence avec un Australien de la Blues Association of South East Queensland, Tim Griffin, qui entre guitare, voix et footstomping va nous emmener en douceur sur les pistes du blues avec un passage par « House Of The Rising Sun en fin de route. Meena Cryle & The Chris Fillmore Band lui succèdent et mettent, comme c’est généralement le cas avec l’Autrichienne, littéralement le feu à l’assistance ! 

Place désormais au one man band canadien, Brendan J Stephens, qui va nous régaler entre banjo et percussions bricolées pendant un set plein de jeunesse et de fraîcheur ! On reste au Canada avec The Joel Johnson Band qui fera danser les premiers rangs avec sa musique subtilement funky et soul puis ce sont les Slovaques Lubos Bena & Charlie Slavik qui, entre guitares et harmonicas, vont parvenir à impressionner l’assistance et terminant leur set par un superbe « Pick A Ball Of Cotton ». 

Pour la première fois, ce sont d’Israël que viennent The Ori Naftaly Band avec une chanteuse jeune et rafraichissante qui n’en finit plus de bondir sur scène. Venus de la Baltic Blues Society, les Allemands Abi Wallenstein et Martin Roettger se partagent ensuite entre guitare et cajon pour un set gratiné à souhait puis ce sont les Croates de Delta Blues Gang qui remontent le niveau sonore d’un cran pour un set (trop) puissant ponctué d’un très bon « Drinking Muddy Water ». Un duo néerlandais par dessus avec guitare et harmonica et voilà une soirée bien avancée avec des sets d’une très bonne qualité ! 

C’est un très jeune groupe que nous présente cette année la Norvège mais force est de constater que Yngve & His Boogie Legs ne manquent pas de savoir pour ce qui est de proposer un set entre blues et rock avec en prime quelques passages plus rockabilly. Encore un passage par l’Australie et par Sydney avec le duo Doggn It et son country blues folk bien senti et ce sont les Philippins de Kat Magic Express et leur chanteuse qui refermeront les portes du New Daisy Theater pour ce soir. Il n’est pas encore 22 heures mais la pluie pointe le bout de son nez et viendra bientôt elle aussi nous ennuyer en apportant sur Memphis un gros orage plutôt dérangeant … Ca devait bien se terminer comme ça après une journée carrément estivale ! 

Mercredi 30 janvier : 

C’est ce matin à 10 heures que les groupes connaissent leurs affectations et les concurrents avec lesquels ils auront à en découdre durant les deux premières manches … Olivier Gotti se retrouvera donc à l’Orpheum Juke avec quelques beaux clients tandis que les Shake Your Hips! hériteront d’un tour préliminaire au Wet Willie’s avec, entre autres, les Finlandais du Ismo Haavisto Band … Les soirées promettent d’être chargées mais en attendant, tout se monde procède aux formalités d’inscription et Olivier Gotti attaque fort en offrant deux heures de musique aux clients du Pig On Beale avec en invités spéciaux quelques Shake Your Hips! venus se prêter à l’exercice de la jam. Une bonne entrée en matière pour nos candidats hexagonaux … 

Le temps de se détendre un peu et voilà déjà les quarts de finales qui commencent à 17 heures avec pour nous ce soir un début par le Wet Willie’s où nous assisterons à pas moins de sept concerts avec pour commencer le trio Howell Devine présenté par The Golden Gate Blues Society qui nous proposera un blues aux accents psychédéliques avec notamment un contrebassiste qui joue avec l’instrument derrière la tête, un peu à la Hendrix. C’est ensuite Ventura County Blues Society qui nous présente Preston Smith and the Crocodiles, un autre trio qui multiplie les styles et les instruments puisque le frontman joue de la guitare avec des percussions à la main pour un résultat un peu trop brouillon mais plein de bonnes idées.

Alex Wilson Band de Grafton Blues Association vient ensuite nous abreuver de ses gimmicks avec un harmoniciste puis un chanteur qui grimperont tour à tour sur le bar pour mieux haranguer la foule et lui montrer son plaisir de jouer ici aujourd’hui. France Blues entre ensuite en lice avec Shake Your Hips! qui nous délivrera un set sans concession, même si le premier moreau pêchera un peu par manque de guitare en façade. Un final apocalyptique toutes guitares et harmonicas devant et voilà un premier passage qui se révèle plutôt positif. A voir les félicitations recueillies par les Français le reste de la soirée, on se dit que leur prestation a été appréciée à sa juste valeur ! 

Séquence jeunesse maintenant puisque River City Blues Society nous propose Andrew Alli and Last Night's Blues Band, un combo jeune et mixte avec deux noirs et deux blancs pour une musique un peu fébrile mais non dépourvue d’intérêt avec en prime un final de worksongs avec une voix qui chante pour huit pieds qui tapent le sol ! On continue avec les représentants de Charlotte Blues Society, The Cazanovas, qui commenceront leur set par « Shake Your Hips », faut il y voir un signe quelconque, avant d’embrayer sur quelques standards qui permettront à leur harmoniciste d’aller se promener sans micro au milieu du public. 

On reste encore dans le club avec Ottawa Blues Society et Firebelly, sympathique combo pourvu d’un chanteur de très bon niveau qui nous en donne pour notre compte et il est bientôt temps de remonter Beale Street pour retrouver l’Orpheum Juke où se produit en solo "Blind Dawg Benny" Miller de Black Swamp Blues Society. Un résonateur, un costume et un chapeau, voilà la panoplie d’un artiste qui ne se pose pas trop de question et qui distille son blues comme bon lui semble.

La soirée file bon train et voilà maintenant Thom Swift du Harvest Jazz and Blues Festival qui débarque avec un picking qui relève du grand art, un événement dont Olivier Gotti va avoir à supporter le poids puisque le second représentant de France Blues se produira juste après avec sa voix chaude, sa lap steel et sa cover de « Billie Jean » qui ne laisse jamais personne insensible ! Un peu tendu, Olivier n’en fera pas moins le job de fort belle manière et terminera son set sous les applaudissements nourris du public.

Quelques BBQ ribs et autres T-bones plus tard, c’est en compagnie de Felix Ybarra que nous terminerons la journée par une rapide photo souvenir avant de filer vers un repos des plus mérités, d’autant que le programme de demain sera particulièrement épique ! 

Jeudi 31 janvier : 

La journée promet d’être longue et nous retrouvons Derek, notre chauffeur de taxi préféré, pour un départ vers Beale Street où les Shake Your Hips! sont attendus pour un set de 11 à 13 heures au Superior Bar. Quelques clients enchantés et généreux sont au rendez-vous et le quintet voit là une bonne occasion de se chauffer en prévision de son second quart de finale ! Bien décidés à se faire au moins autant plaisir qu’ils en procurent à leur public, les Shake vont laisser le bon temps rouler et nous servir quelques pépites pleines de riffs soignés et saupoudrées d’un trait d’humour. 

Rejoint par Olivier Gotti pour quelques morceaux, le groupe français profitera même de cette répétition en public pour essayer quelques nouveautés et faire évoluer ses titres en prévision d’une fin de soirée qui les emmènera au Studio Sun pour quelques heures d’enregistrement. Autant dire que si la bonne humeur est omniprésente, le sérieux n’en reste pas moins au rendez-vous ! 

Deux heures à tuer, c’est juste le temps qu’il faut pour s’en aller visiter le National Civil Rights Museum qui est malheureusement en grande partie fermé mais qui nous offre quand même l’opportunité de monter sur le balcon où Martin Luther King Jr. a été assassiné et d’aller découvrir quelques informations et un film documentaire à l’endroit d’où le tireur a commis son méfait. Beaucoup d’émotion et de souvenirs à retenir d’un endroit à ne surtout pas manquer de visiter ! 

On retrouve désormais le Wet Willie’s où Ismo Haavisto Band de la Finnish Blues Society se charge d’ouvrir le bal. Puissant et inspiré, le quartet piloté par son harmoniciste et chanteur nous réjouira d’une prestation certes pas franchement originale mais plutôt bien ficelée avant que Shake Your Hips! prenne place sur uns scène qu’ils vont faire vibrer à l’unisson, les danseurs commençant déjà à se manifester dans le public et le groupe recevant même une standing ovation à la fin de sa prestation ! 
 
One retrouve ensuite Howell Devine représentant The Golden Gate Blues Society pour un show qui a monté d’un cran en intensité depuis hier, le trio se transformant à l’occasion en jug band et nous réservant des passages roots mais aussi des parties plus lentes. Place enfin à Firebelly d’Ottawa Blues Society qui nous régale une nouvelle fois de sa prestation enlevée avec en particulier une voix qui fait des étincelles. Un quartet qui gagne à être découvert donc, et que l’on espère pouvoir un jour retrouver en France puisque son chanteur est natif de Paris … 

Le temps d’une pause BBQ Ribs et nous voilà à l’Orpheum Juke où on découvre Rick Tobey de Cape Fear Blues Society qui la Stratocaster à la main nous propose une musique intimiste avant de passer au résonateur pour un ultime morceau un peu plus roots. Vient ensuite le jeune Nolan Garrett de la South Sound Blues Association qui nous en met plein les yeux et plein les oreilles avec un jeu soigné mais déluré et un passage où il frappe ses cordes avec une baguette de batterie. Un moment apprécié par le public qui voit sans doute dans ce jeune talent une des idoles de demain ! 

On en arrive à Olivier Gotti qui va nous séduire avec une prestation particulièrement inspirée, sa relecture de « Billie Jean » ne manquant pas de faire mouche sur le public qui est forcément conquis par une pointe d’audace baignée dans une tonne de talent. Reste à espérer que la prestation ait autant réussi à convaincre le jury que l’assistance qui, à la fin du concert, ne manquait pas de venir féliciter l’artiste ! 

Direction le Studio Sun où nous attendent trois heures de session avec pour chacun des groupes un grand moment d’émotion et surtout deux titres d’une qualité impressionnante enregistrés dans les pas d’Elvis Presley et sur des amplis des années 50 ! Il nous faudra donc attendre, mais c’est pour la bonne cause, le retour vers 4 heures du matin pour découvrir qu’Olivier Gotti a été sélectionné pour les demi-finales de demain, les Shake Your Hips! n’ayant pour leur part pas réussi à franchir le cap des quarts de finale mais n’ayant en aucun cas démérité. 

Vendredi 1er février : 

C’est encore une grande journée qui nous attend puisque les musiciens vont aller rendre visite au luthier St Blues pendant la cérémonie des Keeping The Blues Alive awards qui se déroule cette année encore à l’hôtel Doubletree en présence du gratin de la communauté blues mondiale. Présenté conjointement par Art Tipaldi et Jay Sieleman, ce grand événement annuel mettra cette fois à l’honneur des personnalités éminentes comme Bob Margolin, la Revue Blues News, le label Telarc, Vincente Zumel ou encore le Festival du Blues de Tremblant mais aussi nombre d’autres récipiendaires ! 

A peine le temps de sauter dans un tramway que les Shake Your Hips! nous attendent dans les locaux de DittyTV où ils vont donner une heure de concert et d’interview en direct devant, entre autres, leurs fans français qui ont répondu présent à une diffusion en direct sur la toile. De quoi passer un bon moment en attendant la reprise des festivités commencées cette année par le Youth Showcase qui permet à deux formations dont les membres sont agés de moins de 21 ans de se produire en ouverture de soirée dans chacun des clubs participants.

Direction le Blues Hall pour y retrouver Brendan J Stephens de Grand River Blues Society que nous avions déjà découvert en formation plus étoffée lors du FedEx showcase et qui nous dévoile ce soir en solo les talents roots dont il sait faire preuve au banjo, à la voix et aux accessoires en tous genres. On découvrira ensuite Pett Crow de Pomeroy Blues + Jazz Society pour une prestation durant laquelle le très jeune trio nous en mettra plein les oreilles avec un blues classique mais joué ce soir beaucoup trop fort. 

Nous retrouvons bientôt Oliver Gotti pour une demi-finale enlevée durant laquelle le Français va séduire une fois encore son monde à la force de son jeu de lap steel mais aussi de sa voix et d’une attitude qui lui permettra, après sa cover de Michael Jackson en début de set, de mettre tout le monde d’accord en terminant debout et a-capella pour ce qui restera un grand moment d’émotion pour tous, jurés et spectateurs

Direction le Silky O’Sullivan’s où nous attendent ensuite les Suitcase Brothers de Barcelona Blues Society pour une prestation toujours aussi intimiste et réussie durant laquelle les frères Puertas nous enverrons de bonnes vibrations sur fond de complicité, de guitares et d’harmonicas. C’est un réel plaisir de retrouver ces deux sympathiques Espagnols que nous avions déjà pas mal eu la chance de rencontrer sur les routes du blues ! 

L’heure est au T-Bone car il fait un froid glacial sur Beale Street, puis c’est en déambulant de club en club avec au passage un œil sur la prestation endiablée du Andrea Marr Band de Melbourne Blues Appreciation Society au BB King’s que nous achèverons la soirée, la fatigue et la température descendue en dessous de zéro ne nous incitant que très peu à rester dans la rue en attendant la liste des finalistes que nous découvrirons donc en différé sur la toile …

Samedi 2 février : 

Le réveil est placé sous le signe de la déception puisque nous découvrons qu’Olivier Gotti n’a pas été retenu pour la finale de l’International Blues Challenge et nous nous consolons en constatant que trois formations européennes restent en lice avec nos amis Allemands, Espagnols et Néerlandais ! Trois groupes que nous irons soutenir cet après-midi durant les presque neuf heures de marathon du blues qui nous attendent. Mais en attendant de rejoindre l’Orpheum Theatre où se déroulera la finale, direction l’atelier St Blues Guitars où nous attend Bryan Eagle, le propriétaire des lieux qui nous offrira une visite en détail des lignes de production et des explications très poussées sur les instruments, le la gamme Custom Shop à la gamme Cigar Box en passant par une série Juke Joint exempte de fioritures mais tout aussi précise en terme de son ! 

Le temps d’avaler un half rack de ribs et de retrouver les Shake Your Hips! qui reviennent de Stax et c’est parti pour une finale où se succèderont pas moins de dix-sept formations, les groupes et les solos/duos se succédant l’un après l’autre avec un soundcheck sommaire et un changement de plateau express. 

On commence donc avec Alex Wilson Band de Grafton Blues Association qui nous emmène dans un boogie blues puissant et déluré avec en prime un frontman qui escalade dès que possible les enceintes pour mieux en sauter un peu plus tard et retrouver la scène. Arrive ensuite Graham Guest d’Edmonton Blues Society, un pianiste de boogie-woogie dont la bonne humeur et l’énergie font véritablement plaisir à voir mais aussi et surtout à entendre ! 

Dan Treanor's Afrosippi Band with Erica Brown de Colorado Blues Society, c’est une chanteuse aux faux airs de Tina Turner qui nous entraine dans une musique tribale dès qu’elle entre sur scène avec sa cape sur le dos et un guitariste qui part en slide sur un instrument étonnant qui ressemble à s’y méprendre à un gumbri, mais qui aurait été cordé spécialement pour jouer en slide. Entre puissance et psychédélisme, le public s’y perd un peu mais apprécie au plus haut point. Ca repart directement avec Little G Weevil d’Atlanta Blues Society, un musicien qui, avec sa guitare, nous offrira un set plein de détails mais aussi d’énergie ...

Des cuivres et un orgue Hammond, voilà ce que nous réservent Ghost Town Blues Band de Crossroads Blues Society of Rosedale et leur guitariste aux faux airs de Joe Bonamassa style ne va pas manquer de briller sur des hymnes comme « Messin With The Kid » ou encore « Come Together » joué à 300 à l’heure avec une cigar box. Viennent ensuite les Néerlandais Robbert Fossen & Peter Struijk de la Dutch Blues Foundation qui en passent parfois par l’harmonica et qui nous proposeront ce soir une vingtaine de minutes ponctuées par une « Rosalie » toute de slide vêtue …

Revoilà HowellDevine de The Golden Gate Blues Society, le jug band déjà croisé au Wet Willie’s qui nous offrira ce soir encore une longue promenade en train le long du Mississippi avant que le pianiste noir Robert Sampson d’Illinois Central Blues Club ne vienne nous emmener dans de bons gros boogie woogie très entrainants, l’artiste sortant même à l’occasion une guitare pour gaucher sur laquelle il fait également sensation ! 

Avec six musiciens parmi lesquels on trouve un violoniste, Kevin Purcell & the Nightburners de Windy City Blues Society vont faire mouche à chaque fois avec leur bon blues bien envoyé et surtout avec une belle pointe d'originalité ! Puis suivra un duo avec orgue Hammond et batterie, Salt & Pepper de Spa City Blues Society, qui va nous présenter une prestation très jazzy avec en prime un très entrainant « Route 66 » et un final pour lequel le batteur viendra prendre le chant lead sur le devant de la scène.

Michael van Merwyk & Bluesoul du German Blues Network arrivent maintenant avec un bon gros blues bien balaise puis le frontman passe au Weissenborn et se met à jouer en finesse avant de terminer en puissance, toujours au Weissenborn, puis Steve Balkun de Connecticut Blues Society se lance dans une puissante démonstration de résonateur et de slide en solo avant de finir son set debout et a-capella face à l’assistance qui visiblement apprécie. 

On avait eu un clone de Tina, voilà maintenant celui de Ike Turner qui pilote habilement Mojo Theory de West Virginia Blues Society et qui nous sert un blues psychédélique avec en prime un hommage aux pionniers du genre et bien entendu à Robert Johnson dont l’âme traîne certainement encore dans les parages ! Les Suitcase Brothers de Barcelona Blues Society vont se charger ensuite d’entretenir la flamme en nous délivrant une musique pleine de subtilité dans laquelle les deux frères glissent de temps à autres un riff de « La vie en rose ». Un passage de Victor sans micro sur le devant de la scène et un hommage appuyé à Gary Primich finiront le job et assureront aux Suitcase Brothers la sympathie du public. 

La finale tire à sa fin mais on attend encore Mr. Sipp & Kin Folk de Vicksburg Blues Society, un quartet black avec un frontman qui fait le show, qui gratte et fait le duck walk en même temps et qui vient même s’asseoir un instant en bord de scène au beau milieu d’un set très rhythm'n'blues ! Puis arrive le dernier artiste solo de cette édition, Suzie Vinnick de Toronto Blues Society, une belle plante armée d’une belle voix et d’un solide jeu de guitare qui nous proposera ce soir des covers comme « Walking By Myself » ou encore « I’m A Queen Bee ».

C’est au quartet Selwyn Birchwood Band de Suncoast Blues Society qu’échoit la tache de refermer cette édition de l’International Blues Challenge et c’est avec un sax ténor et un frontman en costume rouge que le combo va s’exécuter. Ça joue bien, tout en groove, et le guitariste va même faire un tour dans le public avant de ramper au bord de la scène pour finir par un grand coup de lap steel qui mettra tout le monde à terre ! 

Viennent alors nos maîtres de cérémonie, Jay Sieleman et Joe Whitmer, qui annonceront les noms des divers lauréats de cette 29ème édition avec dans le désordre le plus total le prix Lee Oskar du Meilleur Harmoniciste décerné à l’harmoniciste de Alex Wilson Band, le prix St Blues du Meilleur Guitariste solo/duo attribué à Little G Weevil et enfin le prix Gibson du Meilleur guitariste qui sera remis à Selwyn Birchwood. 

Steve Hill sera récompensé pour sa part pour le Meilleur Album Autoproduit de l’année et ce sont les noms suivants que l’on retiendra au palmarès de ce cru 2013 : 

Solo/duo – 2ème place : Suitcase Brothers - Barcelona Blues Society
Solo/duo – 1ère place : Little G Weevil - Atlanta Blues Society

Groupes – 3ème place : Dan Treanor's Afrosippi Band w/ Erica Brown - Colorado Blues Society 
Groupes – 2ème place : Michael van Merwyk & Bluesoul - German Blues Network
Groupes – 1ère place : Selwyn Birchwood Band - Suncoast Blues Society

A l’heure de quitter le Tenessee, nos pensées iront vers les membres de la Blues Foundation qui ont une fois encore tout mis en œuvre pour que cette grand-messe annuelle soit un succès et pour tous les groupes et amis, nouveaux et anciens, que nous avons pu y rencontrer … Et vivement 2014 pour la 30ème édition ! 

Fred Delforge – février 2013