lundi, 28 janvier 2013
Distance (Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2013) Durée 42’51 – 12 Titres http://www.myspace.com/mathishaug http://www.bluesweb.com De son Allemagne natale jusqu’à Nîmes où il réside désormais, l’histoire de Mathis Haug aura toujours été une question de « Distance », mais le brillant songwriter franco-allemand ne le laissait jusqu’alors que très peu entrevoir, occupé qu’il était à imaginer de fort belles chansons pour le projet Mathis And The Mathematiks ou, depuis 2011, pour son propre compte puisque c’est sous son nom que le guitariste et chanteur évolue désormais. Jamais à court d’activité, Mathis a été guitariste et chanteur avec Emily Loizeau et a partagé ses scènes avec Ilene Barnes, Bazbaz, Moriarty, Paul Personne ou encore Anis, y démontrant à chaque fois son talent de musicien mais aussi et surtout cette capacité hors du commun qu’il a à se lancer de fort belle façon dans des folk blues qui nous ramènent directement vers Skip James, Tom Waits ou encore Leonard Cohen. Conscient d’avoir mis la barre très haute avec un album de la classe de « Playing My Dues » paru il y a deux ans, Mathis Haug a réuni à ses côtés une solide équipe avec Stéphan Notari à la guitare, au piano et à la batterie, Benoît Rapetti aux basses et contrebasses, Mike Latrell au tuba, à l’orgue et à la mandoline, Céline Bonacina aux saxophones et, last but not least, J.J. Milteau aux harmonicas et à la réalisation, un exercice qu’il n’avait plus fait pour les autres depuis 1981 avec Bill Deraime ! C’est donc nourri de rencontres et d’influences diverses que le bluesman le plus atypique de sa génération s’offre aujourd’hui un nouvel album complètement en dehors des modes et des habitudes du métier, flirtant autant avec le piedmont blues et le delta blues qu’avec la folk musique, les spirituals, les worksongs ou même les racines africaines les plus lointaines du genre pour donner naissance à onze titres originaux auxquels il ajoute simplement une reprise de Prince revue et corrigée à sa manière, « Sign Of The Times ». Difficile de résister à la finesse des instrumentations et à la somme de chaque originalité qui transparaît au détour d’un morceau, « Distance » donnant tout le loisir à Mathis Haug de nous surprendre tout en nous séduisant avec des titres comme « Carnival Train », « Poodle Dog », « Song For My Brunette », « Cannibal Dancer » ou encore « The Clown ». S’il avait déjà atteint des sommets incroyables avec son dernier album en date, Mathis nous confirme par l’exemple qu’il est loin d’avoir tout dit et qu’il est encore capable de nous réserver de très belles choses pour longtemps. Vite, un concert ! |