Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 18 janvier 2013
Electro Bamabo (Rue Stendhal – 2013) Durée 49’16 – 10 Titres http://www.electrobamako.com C’est en 2002 que Marc Minelli a imaginé le projet Electro Bamako et une dizaine d’années plus tard, c’est en compagnie de deux musiciens, un percussionniste musicologue et un chanteur du cru, que le guitariste, réalisateur et arrangeur signe sous ce même nom le troisième volume d’une création pleine d’ambition qui ne se veut ni un hymne aux dancefloor ni une ode à l’Afrique mais bel et bien la rencontre de deux styles et de deux cultures qui sous la même impulsion en arrivent à quelque chose de tout simplement énorme. Réalisé à New York, dans le quartier de Williamsburg, celui de TV On The Radio et des Yeah Yeah Yeah’s, cette nouvelle mouture d’Electro Bamako a permis à Marc Minelli, Damien Traini et Paul Sidibé de renverser toutes les barrières et de donner naissance à une musique qui en appelle autant au punk rock qu’à l’electro et bien sur à la world et qui n’hésite jamais à faire se rencontrer les ingrédients les plus improbables pour que le résultat soit unique en son genre. De l’electro rock à la sauce power trio avec en trame de fond le djembe, la kora et le n’goni mais aussi les guitares, c’est une sorte de melting pot ultime qui se dévoile naturellement à nous et qui nous invite à une sorte de rite inattendu qui emprunte autant à James Brown qu’au MC5, à Salif Keita ou même à Ali Farka Touré. Une cinquantaine de minutes de transe qui parvient à construire un pont virtuel entre les rues de la Big Apple et celle de la capitale du Mali avec un échangeur en direction de l’Europe, c’est tout cela que s’efforce de dévoiler Electro Bamako, et les trois complices le font une fois encore avec tellement de ferveur et de sincérité que l’on ne peut que répondre présent à l’appel des « Demebaga Express », « Jankana », « Tiyaya » et autres « Badjan Lamale ». Il suffit de poser une oreille sur l’album pour instantanément se voir aspiré tout entier dans une spirale artistique dont on ressort forcément avec une autre façon de voir les choses. Jamais l’Afrique ne nous avait semblé aussi proche ! |