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BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL à CALAIS (62) pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
samedi, 29 décembre 2012
 

BEAUTIFUL SWAMP BLUES FESTIVAL
CENTRE CULTUREL GERARD PHILIPPE – CALAIS (62)
Du 23 au 25 novembre 2012 

http://www.calais.fr/article/the-beautiful-swamp-blues-festival  

Retrouvez toutes les interviews de notre partenaire [ICI]

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann  

Remerciements: Dominique Floch, Isabelle, Michelle, Eric, Aurélie. Et tous les bénévoles pour leur gentillesse et leur disponibilité.

C'est du côté de Calais que se déroule depuis maintenant neuf ans l'un des plus beaux festivals de Blues hexagonal, Le Beautiful Swamp Blues Festival. Une programmation sur trois soirs avec trois ou quatre groupes par soirée, et surtout la possibilité de voir ou de découvrir des artistes que l'on voit rarement autre part. On ajoute à cela un festival Off qui débute quelques semaines avant les grosses soirées. Et pour ce Off, les artistes se produisent dans des bars et cafés de la ville, bien sûr, mais ils vont aussi dans les écoles ou les centres sociaux pour faire découvrir cette musique. Et puis, le Beautiful Swamp Blues Festival ce sont surtout beaucoup de bénévoles et de personnes passionnées qui se démènent pour que tout se passe dans les meilleures conditions, que ce soit pour le public mais aussi pour les artistes, la presse … Bref, pour que tout se passe au mieux. Et la cerise sur le gâteau, tout cela pour un tarif de cinq euros la soirée, ou dix euros pour les trois soirs. Difficile de trouver moins cher.

C'est donc au centre culturel Gérard Philippe à Calais qu'en ce vendredi 23 novembre allait débuter cette édition 2012. Des débuts en force avec sur la scène, Fred Chapellier accompagné par la jeune garde du blues français, Rachelle Plas et Charlie Fabert. Autant dire que ça a envoyé du très bon son immédiatement, histoire de planter le décor. C'est propre, c'est fort, et que ce soit Rachelle au chant et à l'harmo ou Charlie au chant et à la guitare, le succès auprès du public a été immédiat. Il faut dire que dans son rôle de "grand frère", Fred Chapellier a montré l'exemple avec son jeu toujours aussi efficace à la guitare. 

C'est ensuite un retour à un Blues plus roots que nous avons eu droit avec l'excellent Keith B Brown, avec Harrison Kennedy et Doc Burt. Tous nous ont gentiment plongés dans les jolies mélodies brutes telles qu'on les interprétait dans le Delta du Diable. C'est Monsieur Jimmy Burns accompagné de Katherine Davis qui allait se charger de clôturer cette première soirée, avec son Chicago blues très enlevé. Une superbe première soirée qui faisait attendre avec impatience le samedi.

Pour ce second soir de blues, la salle était pleine (la première soirée aussi d'ailleurs). Le public était accueilli au son de MixenDorp, un musicien atypique dans le milieu car il mixe, comme son nom l'indique, des bases musicales avec un très bon jeu de guitare. C'est étonnant, très déroutant et même dérangeant pour certains. C'est lui qui allait être chargé d'occuper les changements de plateaux tout au long de ces trois jours.

Un quatuor français pour commencer en ce samedi soir, avec Youssef Remadna, accompagné de la fine fleur des musiciens blues français, Stan Noubard Pacha à la guitare, Thibaut Chopin à la basse et Denis Agenet aux fûts. Youssef, c'est la voix exceptionnelle d'un crooner doublée d'un jeu d'harmonica unique. Vous ajoutez l'humour, un sens inné du spectacle, et vous avez tous les ingrédients pour réussir votre soirée. 

Et juste après eux, on reste dans les artistes d'exception avec Steve Guyger, lui aussi harmoniciste de grand talent, mais surtout une voix exceptionnelle, cassée à souhait, qui vous plonge dans les tripots et autres bars enfumés de Chicago. Pour cette soirée, il est accompagné par un excellent guitariste, Eddy Taylor Jr, mais aussi par une fine équipe de musiciens français parmi lesquels Jean Pierre Duarte. Une belle ballade dans le Chicago blues, avec beaucoup de titres connus de tous mais très bien interprétés.

Décidément, pour ce deuxième soir, il était dit que la guitare et le gros son seraient de mise, et ce n'est pas avec The Siegel Schwall Band que cela allait être démenti. Un très bon groupe bien homogène et quelques compositions bien senties. Encore une fois une sacrée soirée.

En plus des concerts le soir, le festival accueille également des expositions de photos, des après midis musicaux avec Marc André Léger ou Dawn Tyler Watson et Paul Deslaurier par exemple, des exposants, bref de quoi s'occuper et de quoi découvrir. 

Le dimanche le programme ne propose que deux groupes, mais alors quels groupes !! On débute ce dernier soir avec Terry “Harmonica” Bean. Un artiste tout à fait remarquable. Sans surprise, il est lui aussi dans cette vague musicale de Chicago blues, mais il a surtout une voix exceptionnelle alliée à un solide jeu d'harmonica et de guitare. Un charisme fou, une présence scénique superbe et un vrai régal pour les oreilles. 

Mais la diva que beaucoup attendaient, c'est Shemekia Copeland. Fille du légendaire Johnny Copeland, elle est une chanteuse de blues de grand talent. Une voix superbe qui respire le blues, le gospel … Des intonations qui ne sont pas sans rappeler Ella ou Aretha. Et quelle puissance vocale !!! Magnifique. Le public conquis est sous le charme. On ajoute un guitariste phénoménal, Arthur Neilson, qui nous a tout bonnement scotchés, et des musiciens qui les accompagnent hors du commun. Un final grandiose, énorme, et des spectateurs debout qui applaudissent à tout rompre !

Une fois de plus, et c'est tant mieux, le Beautiful Swamp Blues Festival aura tenu toutes ses promesses, que ce soit au niveau de la programmation musicale mais aussi au niveau de l'ambiance et de la convivialité.

L'année prochaine sera celle des dix ans. Déjà les premiers noms qui circulent laissent présager du meilleur. Et puis une grande pensée à celui qui œuvre depuis le début pour faire de cette manifestation ce qu'elle est devenue, une pensée pour Dominique Floch pour qui il semblerait que ce soit la dernière, mais un tel bonhomme qui a tant fait pour Calais ne pourra pas, ne peut pas partir en retraite, méritée certes, sans vivre le grand moment du dixième anniversaire. Donc il faudra sûrement que tout le monde puisse peser sur les responsables pour que Dominique puisse recevoir l'hommage qu'il mérite au cours de l'édition 2013. Vivement d'y être.

Yann Charles - décembre 2012