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NEGRISSIM’ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 31 décembre 2012
 

Bantoo plan vol. 1
(Negsounds Production – Musicast – 2012)
Durée 56’18 – 16 Titres

http://www.negrissim.com

Né en 1995 dans un quartier populaire de Yaoundé, Negrissim’ revendique l’invention du concept « hip-hop de la brousse », un style qui mélange avec beaucoup d’ingéniosité les sons traditionnels de l’Afrique et les sonorités urbaines. Fer de lance du rap camerounais, le groupe s’est fait remarquer dès l’an 2000 avec un premier album, « Appelle ta grand-mère ! », et a très vite fait le choix de se produire à la scène, dans tout le pays bien entendu mais aussi au Niger, au Mali, au Burkina-Faso … Deux ans plus tard, l’histoire s’arrêtera net à Dakar à cause d’un producteur véreux, mais Negrissim’ y fera quand même une rencontre importante avec DJ Max alias Nomad Wizard et débarquera finalement en France. Concerts, résidences, studios, le groupe retrouvera finalement le chemin des bacs en 2009 avec « La vallée des rois », un album vendu à trois milliers d’exemplaires sans véritable promotion. Trois ans plus tard, c’est une nouvelle création qui se met en marche, le « Bantoo Plan Vol. 1 », une tartine née de la somme de toutes les expériences faites par chacun des membres du groupe sur la route ou même dans la vie de tous les jours. Bien décidé à enfin conquérir le monde, Negrissim’ y a brassé encore un peu plus énergiquement toutes les cultures qui étaient à sa disposition et a mis l’accent sur le versant le plus hip-hop de son art, sans vraiment mettre sur la touche ses influences africaines mais en leur donnant une dimension différente, moins visible et en même temps plus forte, plus touchante. Au menu des festivités, un beat omniprésent et une grosse dose de vitalité, des intonations festives et optimistes qui n’en renoncent pas pour autant à une véritable lucidité sur l’état des choses, des titres qui percutent l’auditeur de plein fouet et qui le propulsent au beau milieu d’un rap à l’échelle mondiale avec à la clef des surprises dans le genre de « A Bongué (Boombass) », « Plan A – Guerriers Bantus », « Plan B – Ahalani Aloga », « Je rêve de faire un gosse à une extraterrestre », « Pour la terre » ou encore « Afrik 2000 ». De quoi mettre tout le monde sur la même longueur d’onde avec une musique qui ne se veut jamais agressive, jamais vindicative, et qui met au contraire le paquet sur son versant le plus humain, le plus universel ! Vous ne regarderez sans doute plus jamais le hip-hop avec les mêmes yeux après ça …