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Ecrit par Yann Charles  
lundi, 17 décembre 2012
 

NNEKA 

http://www.nnekaworld.com/ 

Remerciements: Maxime (IWelcom.tv).

Nneka est une chanteuse atypique. Une voix absolument exceptionnelle qu'elle pose sur des mélodies qui passent par le jazz, le hip hop ou les musiques traditionnelles africaines. Des textes engagés afin de dénoncer les injustices et la situation de son pays, le Nigéria … Son passage à Paris a été pour Zicazic l'occasion de la rencontrer.

Bonjour, pouvez vous vous présenter pour nos lecteurs?
Bonjour, je m’appelle Nneka, je suis musicienne, chanteuse, auteure compositeur interprète, ça fait 10 ans que je fais de la musique en tant que professionnelle. Mon dernier album, le quatrième, s’appelle « Soul is heavy » …

Justement, votre dernier album semble très personnel, pouvez vous nous en parler?
C’est un album effectivement très personnel mais aussi très différent dans le son, dans la façon dont j’ai approché la procédure de production, je voulais quelque chose plus influencé par les instruments live, j’en utilisé beaucoup sur cet album. J’ai travaillé avec un nouveau producteur nommé « The slag ». Pour moi, c’est un album très triste, son inspiration est très mélancolique, je suis retourné au Nigéria et la situation politique de ce pays m’a inspirée pour ce disque : les bombardements, les crimes, le kidnapping mais aussi des expériences personnelles comme le voyage ont constitué la base de l’album, ont influencé la production et l’écriture de « Soul is heavy ». Ceci étant, ce que je transmets aux gens est de l’énergie positive bien que le contenu de l’album soit mélancolique.

Musicalement c'est très difficile de vous donner un style? Vous êtes toujours entre musique africaine et occidentale …
Musique mélangée ? Ma musique a plusieurs aspects : aussi bien influencée par de la musique traditionnelle africaine (je suis Nigériane) que contemporaine. Les paroles aussi sont un mélange : d’Anglais, d’Anglais « Pidgin », de ma langue maternelle l’Igbo… De nombreux musiciens m’inspirent : Fela , Isaiah Jones, Sonny Okosun, Victor Uwaifo … j’ai grandi avec tous ces musiciens !

Dans vos textes vous êtes assez dure, même très dure avec ce qui se passe dans votre pays, vous êtes quand même optimiste pour l'avenir?
Oui. Toutes les choses négatives et les problèmes m’affectent bien sûr, mais me donnent aussi l’énergie de me battre et d’essayer de faire changer les choses pour le peuple africain. Je sais que je ne peux pas sauver le monde et je l’ai accepté, mais je joue mon rôle, j’y mets ton mon cœur et mon énergie et je peux alors déplacer des montagnes. J’y crois, je crois en moi, en mon travail, en mon équipe. On peut changer certaines choses : éduquer la jeunesse, cela me semble très important, mettre tout notre amour et notre énergie au profit du futur de la jeune génération.

Comment travaillez-vous vos chansons? Vous écrivez les textes en premier ou bien la musique?
Cela dépend : parfois la musique, parfois les mots, parfois c’est juste une mélodie dans ma tête et les mots arrivent ensuite… c’est très différent d’une fois à l’autre.

Vous avez toujours voulu être musicienne?
Non, je n’ai pas toujours voulu être musicienne. J’avais juste envie de m’exprimer, et c’est arrivé comme ça : c’est une façon fantastique pour moi de toucher les cœurs des gens au travers de la musique. J’adore aussi la peinture, faire des choses avec mes mains, construire, si ce n’avait pas été la musique, ca aurait été une autre façon de m’exprimer.

J'ai eu la chance de vous voir sur scène il y a quelques années à Nice (Nice Jazz Festival), vous vivez totalement vos chansons sur scène?
Oui, je peux vraiment être moi-même, sans masque, je suis ouverte, je donne beaucoup, c’est nécessaire pour que le courant passe.

Vous parlez beaucoup avec votre public lorsque vous êtes sur scène, c'est très important pour vous?
Oh oui, bien sûr, même si parfois je sais que je parle trop (rires).Pour moi c’est nécessaire de parler de mes chansons, de les expliquer, comme celles du dernier album qui traitent du pétrole au Nigéria, du delta, qui sont un peu politisées, je veux que mon public sache de quoi elles traitent.

Votre album et votre musique en général fonctionnent bien en France, que pensez-vous de ce succès ici?
Je suis très contente que les Français puissent s’identifier à ma musique. En France, j’ai la liberté d’être moi-même, les gens comprennent. Il y a beaucoup de Noirs en France qui peuvent s’identifier à qui je suis et à mes paroles. Je ne chante pas que pour eux mais c’est une partie importante de mon public que je veux motiver, les éloigner des préjugés, les faire sentir importants, arrêter toute sorte de ségrégation. Pour moi, la France est presque chez moi, son atmosphère est unique, Il y a un sens de l’amour de la musique, plus que dans les autres pays Européens. Il y a aussi un petit coté défi que j’aime beaucoup.

En octobre vous avez joué à l'Olympia, qu'est-ce que vous avez ressenti, vous n'avez pas eu trop peur?
Non, je n’ai pas eu peur du tout ! Pourquoi?

Pour le côté mythique du lieu, c'est une des très importantes salles en France.
Mais moi aussi, je suis mythique! (rires)

Votre album "Soul is Heavy" a été publié en septembre 2011. Avez-vous un nouveau projet?
Je vais collaborer avec d’autres artistes, sortir un nouvel EP aussi. La saison des festivals et des tournées est terminée, j’ai tourné avec Joss Stone, De la Soul, Method man, et je suis très heureuse d’avoir travaillé avec eux et de les avoir connus : mon inspiration va naitre de ces rencontres. Je suis d’humeur très expérimentale en ce moment.

As tu un message à délivrer à nos lecteurs?
Croyez toujours en l’énergie du soleil. Si vous n’allez pas bien, regardez le ciel, même quand le soleil ne brille pas il est là. Les problèmes s’en vont avec la nuit et les nouvelles journées offrent de nouvelles chances , de nouvelles opportunités.

Un grand merci pour cette interview, c'était un plaisir de vous rencontrer.
Merci à vous également.

Propos recueillis par Yann Charles – Traduction Alexx Schroll