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FRED CHAPELLIER pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
vendredi, 14 décembre 2012
 

FRED CHAPELLIER

http://fredchapellier.net   

C'est à l'occasion de son concert au New Morning pour la sortie de son excellent album « Electric Fingers » que nous avons rencontré Fred Chapellier. Histoire de parler avec lui de cette année 2012 où il a été très sollicité, mais aussi de l'avenir, du blues, des amis. Bref une belle rencontre …

Bonjour Fred. Bon pour commencer, une sacrée belle année 2012 non ?
Bonjour à vous. Oui, bien occupé. Entre les concerts, mon périple à Memphis, le studio, mes collaborations avec le BTC Blues Revue, la tournée avec mon pote Tom Principato, la sortie d'« Electric Fingers ». On peut dire qu'en effet, ce fût une bien belle année. Et je crois bien que 2013 s'annonce aussi remplie, voire même encore plus riche en concerts notamment.

Avant de parler de ton nouvel album, tu as représenté la France à L'International Blues Challenge à Memphis. Peux-tu nous en parler ? Qu'en retiens-tu avec un peu de recul ?
Ce fût une belle expérience, c'est toujours sympa de se produire à Memphis, même si c'est "à l'arrache"(rires) car on n’avait le temps de rien, pas de balance, pas de répétition. On avait 5 minutes pour être prêt et feu ! Personnellement j'aime ça. Je préfère même que de passer une heure à faire des balances sachant que 80% du temps, tout a changé dans les retours au moment du concert. Mais ce que je retiens, c'est l'accueil du public américain qui était vraiment chaleureux et enthousiaste à mon égard. Ca m'a permis de constater qu'on n'avait pas à avoir de complexe d'infériorité par rapport à ce qui se fait dans le reste du monde. Je suis particulièrement heureux d'avoir emmené une équipe de France 2 et du coup d'en avoir fait profiter tout le monde ici en France. C'est d'ailleurs ce dont je suis le plus fier ! Mais bon, avec le recul, tout ça n'est qu'un concours, il faut juste le prendre comme tel.

Tu viens de sortir un nouvel album, « Electric Fingers ». C'est un retour vers un blues plus brut après ton dernier opus qui était plus un hommage à Roy Buchanan ?
Pour être tout à fait sincère, je ne trouve pas que ce soit un album de blues brut. J'ai voulu qu'il sonne autant blues que soul ou rock. Pour moi, ce sont les trois éléments essentiels de ma musique. C'est pourquoi je dis que cet album me ressemble vraiment. Il est, sans aucun doute possible, mon CD le plus personnel. J'ai pris le temps de laisser mûrir les chansons avant de les enregistrer. A aucun moment je n'ai essayé de sonner comme qui que ce soit. Je ne me suis jamais dit: "est-ce assez blues, ou trop ceci ou pas assez cela?". Non jamais ! J'ai composé dans tous les sens, avec mes diverses influences, et j'ai gardé ce qui me semblait être de bonnes chansons. Car avant tout j'ai voulu faire un album de chansons et non pas un album de guitar hero. Même si je suis fier de mon tribute à Roy Buchanan, « Electric Fingers » est beaucoup plus important à mes yeux car c'est du pur Fred Chapellier !

De quoi est il composé ? Reprises, compositions ?
Il n'y a que deux reprises. « Yield not to temptation » et « I wouldn't treat a dog », deux titres de Bobby Blue Bland qui est mon chanteur préféré (avec OV Wright). Mon pote Jimmy Britton (le clavier de Billy Price avec qui nous avons enregistré « Night Work » en 2008 et « Live on Stage » en 2009) a écrit « Marie Laveau » à ma demande. Je voulais qu'il m'écrive quelque chose depuis un bon bout de temps, et il m'a envoyé ce titre qui est un des points forts de l'album d'après moi. C'est aussi le titre le plus rock de l'album. Tout le reste a été composé musicalement à 100% par moi-même. Neal Black a coécrit les textes de quatre titres avec moi, Charlie Fabert a coécrit deux textes avec moi.

Qu'est ce qui t'as inspiré pour cet album ? Comment se passe les compositions ?
En général, j'écris la musique en premier et j'y ajoute les paroles ensuite. Ce qui m'inspire est ce qui se passe autour de moi, comme dans la chanson "Something about you" qui évoque l'amour d'un homme envers sa compagne, mais malheureusement cet amour n'est pas réciproque, j'ai voulu faire ressentir dans ce texte le mal-être du mec. Il y a des textes plus légers comme « Hot Rod Cadillac », qui parle de l'amour, mais cette fois-ci entre un mec et sa voiture. On en connaît tous des comme ça (rires). Mais d'une manière générale, je parle de ce que j'observe dans la vie de tous les jours. J'aime parler aussi des choses que j'aime comme dans « Sweet soul music » où je parle évidemment de cette musique.

Tu as des invités sur cet album ?
Oui ! Sur « Gary's gone », mon hommage à Gary Moore, j'ai Vic martin à l'orgue (Vic était le clavier de Gary Moore les 15 dernières années de sa carrière), et j'en suis très fier. Vic m'a avoué avoir eu les larmes aux yeux en enregistrant ce titre. C'est lui qui joue aussi sur « I found you ». J'ai aussi mon pote Nico Wayne Toussaint sur deux titres, Vincent Bidal, très grand pianiste de jazz, sur deux autres morceaux, et enfin Renaud Cugny à l'orgue sur quatre titres.

On connait ta passion pour Roy Buchanan, mais y a t il d'autres bluesman qui t'ont inspiré ?
Oui bien sûr, Albert Collins, Albert, BB et Freddie King évidemment, Bobby Blue Bland, Stevie Ray Vaughan, Johnny Winter … En gros. Il y en a d'autres mais ceux-ci sont les plus importants à mes yeux.

Qui sont les musiciens qui bossent avec toi ?
Mon groupe depuis un an est constitué de Charlie Fabert à la deuxième guitare, Denis Palatin à la batterie et Abder Benachour à la basse. Ca, c'est le noyau dur. De temps en temps, Renaud Cugny devient le cinquième élément à l'orgue Hammond.

Justement tu parlais à l'instant de Charlie Fabert qui est une valeur sûre des jeunes musiciens français … C'est un peu ton fils spirituel, non ?
La première fois que je l'ai vu, il assistait avec son père à un de mes concerts. Il devait avoir 14 ou 15 ans. Ensuite, il est venu me voir à chacun de mes passages dans sa ville. Petit à petit, on s'est liés d'amitié et je l'ai vu évoluer à vitesse grand V. Jusqu'au jour où j'ai senti qu'il avait le niveau pour rejoindre mon groupe. Il me dit avoir trouvé sa voie en venant me voir en concert et j'en suis très touché et heureux. Il connaît mieux que moi mes parties de guitare sur mes deux premiers albums ... (rires), il a tout bossé ! Alors comme tu dis, il est un peu mon fils spirituel. Non seulement il est très doux mais pour son jeune âge, il est déjà très mûr. Il n'a rien à envier à qui que ce soit.

On t'a vu au Beautiful Swamp à Calais en compagnie de Rachelle Plas, la jeune et talentueuse harmoniciste, comment vous êtes vous retrouvés ensemble sur ce concert ?
C'est une envie du festival qui m'a demandé d'inviter des jeunes artistes montants de la scène blues Française, j'ai donc évidemment pensé à Charlie en premier et puis à Rachelle avec qui j'avais déjà joué à plusieurs reprises. J'aime bien cette idée de passage de flambeau entre deux générations. C'est pour ça que pour ce genre de plateau, je m'efface un peu pour les laisser s'exprimer.

Plus généralement, on te voit souvent avec de jeunes nouveaux bluesmen français, que penses-tu justement de cette nouvelle génération ?
Je les trouve bien plus en avance que je ne l'étais à leur âge. Ce qui me surprend, c'est leur maturité. Quand on pense que Rachelle n'a que 20 ans et Charlie 24 ... C'est assez incroyable. Maintenant, il va falloir qu'ils se forgent un style bien à eux, mais sincèrement, je n'ai aucun doute, tout ça viendra avec le temps.

Tu participes souvent à des Master Class ou à des sessions où tu apportes ton aide et ton expérience à de jeunes musiciens, c'est quelque chose qui te tient à cœur ?
Oui, car pour moi, la musique n'est que partage. Que ce soit entre un artiste sur scène et le public ou entre un musicien et ses élèves. Quand je fais des master class, pour moi l'important est de les faire profiter de mon expérience. Je leur donne des combines car il y a quand même un monde entre la musique sur le papier et ce qui se passe vraiment sur scène ou en studio. C'est là-dessus qu'on travaille en général. Et j'approfondis tous les détails "guitaristiques" qui font vraiment la différence.

En 2012, tu as également sorti, en collaboration avec Tom Principato, un album Live. Peux-tu nous parler un peu de Tom ? Et de cet album ?
Tom et moi nous sommes rencontrés en 2006, pendant les sessions d'enregistrement de mon album « Tribute to Roy Buchanan » sur lequel il joue. C'est un autre ami, Alain Rivet, qui était son tourneur à cette époque, qui nous a rapprochés. Suite à ça, nous nous sommes vus de plus en plus souvent et sommes devenus très amis. Nous avons un énorme respect mutuel et adorons jouer ensemble. Chose que nous faisons le plus souvent possible. On doit en être à notre cinquième tournée ensemble. Et on a eu envie tout naturellement de graver un témoignage de cette amitié lors de notre tournée de 2011. Nous aurons une grande tournée étalée sur juin et juillet 2013 pour continuer à promouvoir ce live. Beaucoup de dates sont déjà signées !

As-tu déjà des projets pour 2013 ? Tournées, collaborations ?
En fait, je vais surtout passer l'année à promouvoir « Electric Fingers » à travers la France mais aussi en Allemagne, Hollande, Suisse, Belgique, etc. … Donc beaucoup de concerts avec mon groupe, et la tournée d'été avec Tom. Voilà principalement ce qui va se passer en 2013. Beaucoup de scènes, c'est quand même ce que je préfère. J'ai un autre projet avec deux artistes américains mais il est encore trop tôt pour en parler.

Qu'est ce qu'on peut te souhaiter ?
Que tout ça continue...! (Rires)

Merci beaucoup Fred, et à très bientôt sur les routes de France et d'ailleurs.
Merci Yann et Fred. C'est toujours un plaisir de travailler avec vous.

Propos recueillis par Yann Charles